Enfant de la samba

Enfant de la samba, de Myriam Cohen, est incontestablement l'un de mes livres préférés, tous genres confondus. Maria Antonia, une petite fille pauvre vivant sur la colline de l'Arbre-à-Cajou, à Rio de Janeiro, rêve d'être choisie comme « reine des enfants » pour danser en tête du défilé le soir du carnaval. Maria Antonia n'est pas très jolie, mais elle danse la samba comme personne. C'est elle qui doit être choisie. Seulement, il y a Teresinha, qui danse aussi très bien la samba et est beaucoup plus jolie qu'elle. Alors Maria Antonia commence à douter...
J'ai toujours considéré que ce roman était osé et courageux à l'époque. Il était osé et courageux, en effet, de présenter comme héroïne une petite fille pauvre, à la peau foncée, de dire ouvertement qu'elle n'était pas très jolie, et de lui donner comme opposante une petite fille belle, à la peau claire, presque aussi talentueuse qu'elle, qui a donc tout pour elle. Les jeux semblent faits...
Avec Enfant de la samba, j'ai appris la persévérance, qu'il faut continuer à croire en ses rêves et ne rien lâcher, même si on ne sera jamais le premier choix. Si on trouve le moyen de nourrir constamment sa passion, qu'on garde sa joie de vivre et qu'inlassablement, on fait les choses pour les bonnes raisons, quelqu'un nous remarquera.
Près de trois décennies plus tard, les leçons apprises grâce à ce récit restent d'actualité. Une oeuvre jeunesse à découvrir absolument.