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EAN : 9782021518689
224 pages
Seuil (02/09/2022)
4.51/5   47 notes
Résumé :
« Nous ne serons jamais frères ; ni de même patrie, ni de même mère. » Tels sont les mots adressés par la poétesse ukrainienne Anastasia Dmitruk au peuple russe en 2014, miroir inversé des discours récents de Vladimir Poutine qui ne cesse de souligner au contraire l’identité commune entre les deux pays.
S’appuyant sur son expérience de terrain en Russie et en Ukraine, Anna Colin Lebedev retrace les trajectoires de ces deux sociétés pendant les années postsovi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Cet essai, écrit immédiatement après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, permet de faire un point assez complet sur l'histoire des deux pays, sur leur vision de leur histoire à l'époque soviétique, sur leur histoire depuis 1991. L'auteur est chercheuse, sociologue et politologue, spécialisée sur les sociétés post-soviétiques. Pour ma part je n'ai rien appris de nouveau côté histoire soviétique, mais ça fait du bien de voir que la vision des faits qui m'avait été transmise il y a plus de 40 ans par des professeurs d'origine variées (descendants de russes blancs, dissidents soviétiques, tant russes qu'ukrainiens…) était peu ou prou celle qu'elle présente. Elle explique bien que le passage à la démocratie et à l'économie de marché s'est fait de manière similaire en 91 dans les deux pays, mais qu'ils divergent ensuite assez vite dans le poids que prennent l'opinion publique et la société civile. Elle le constate, sans l'expliquer vraiment. A mon avis les événements d'octobre 93, quand Eltsine a fait tirer sur le parlement, avec la bénédiction et les applaudissements de l'Occident, n'y sont pas pour rien. Quel sens peuvent avoir eu de tels faits sur une population qui découvre la démocratie ? Bref, il y a eu beaucoup de corruptions et pas mal d'oligarques tant en Ukraine qu'en Russie, mais en Ukraine la population n'a jamais hésité à se mobiliser, et même de plus en plus au fil du temps. En Russie, c'est tout le contraire qui s'est passé. Ce livre est très intéressant dans ses aspects sociologiques, il permet de comprendre la réactivité des Ukrainiens au lendemain de l'invasion et leur capacité d'organisation. Par contre, côté russe, il est beaucoup plus difficile de comprendre une zombification si rapide de la majorité de la population. C'est encore un peu tôt pour une analyse sérieuse, mais quand on voit que les délires de Poutine ont convaincu les habitants du Donbass !
Anna Colin Lebedev explique très bien la situation et tous les facteurs déclencheurs de frictions culturelles et politiques qui ont fini par aboutir à un tel conflit insensé.
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L'auteure, universitaire spécialiste des sociétés postsoviétiques, a écrit après le début de l'invasion de l'Ukraine ce décryptage des sociétés ukrainiennes et russes actuelles, en compilant des travaux de recherche, des analyses et des témoignages qu'elle a elle-même recueillis. Son fil conducteur est de montrer que les peuples ukrainiens et russes ont été proches, se sont écartés depuis la chute de l'URSS jusqu'à la rupture récente.

L'auteure choisit de commencer son analyse à l'époque soviétique, et non, comme tant d'autres, aux siècles antérieurs. L'URSS avait voulu créer un seul peuple, minimisé l'Holomodor et favorisé, voire imposé, la prépondérance de la langue russe. le sujet de l'Histoire et son enseignement ne sont évidemment pas anodin. L'auteure n'élude pas certains pages sombres de l'histoire ukrainienne et souligne la difficulté de l'Ukraine à se trouver des héros de la Seconde Guerre mondiale quand ceux-ci se sont alliés aux nazis. Un peu de nuances dans les débats autour de ces deux pays sont bienvenues. Il est frappant qu'en miroir, la Russie d'aujourd'hui minimise les crimes du stalinisme, à tel point que plus de la moitié des Russes considèrent Staline comme un grand leader.

À la chute de l'URSS, l'adoption de l'économie de marché s'est accompagnée de la corruption dans les deux pays, Russie et Ukraine. Cependant, les deux peuples qu'on aurait pu croire très proches vont prendre des chemins différents. Quand l'Ukraine devient pluraliste et voit l'opinion publique prendre un poids important, les Russes s'enfoncent dans une société où les citoyens cherchent à éviter tout contact avec l'État. La mécanique est décrite avec précision, autour de thèmes comme la violence ou les manifestations dans la rue. Il est frappant de constater que l'Ukraine adopte au fil de l'eau les principes des démocraties occidentales et de l'État de droit (même si le livre souligne que ce mouvement n'est pas terminé et qu'il reste des points majeurs à améliorer) alors que la Russie se durcit vers un système où la notion de violence d'État n'est pas usurpée.

Le sujet de la langue et le sentiment d'appartenance à une ethnie (ukrainienne ou russe) est naturellement abordé, en décrivant une situation plus complexe que ce qu'on lit habituellement. L'auteure détaille une évolution depuis 2014, l'annexion de la Crimée et la guerre dans le Donbass marquant une rupture dans l'histoire de l'Ukraine. Surtout, le début de la guerre de 2022 a provoqué une fracture, non seulement à cause de la guerre meurtrière elle-même, mais aussi le choc des Ukrainiens de voir les Russes soutenir en majorité cette guerre. L'auteure retrace méticuleusement la désinformation en place depuis des années en Russie à propos de l'Ukraine, notamment depuis les événements de Maidan en 2014, démontant les mécaniques par lesquelles les Ukrainiens sont désignés dans leur ensemble comme des nazis, ou tout du moins des personnes d'extrême droite voulant écraser les russophones. Mécaniques qui ont fonctionné non seulement auprès des Russes, mais aussi auprès des habitants des républiques autoproclamées du Donbass.

Un essai clair, précis et très pédagogique, qui sait être nuancé quand il le faut, et que je conseille auprès de tous ceux qui désirent mieux comprendre certaines forces à l'oeuvre dans la guerre actuelle en Ukraine, vues sous l'optique des peuples et leur mentalité.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Un livre que j'ai dévoré et qui m'a paru absolument. Si vous ne comprenez pas les ressorts de la guerre entre l'Ukraine et la Russie, ce livre court, dense et accessible, constitue une lecture idéale.
J'ai été très impressionné par les qualités de synthèse, la volonté équilibrée autant que faire se peut d'analyser la situation.
L'exploit est ici d'avoir écrit et publié en juin 2022 (le livre dont je parle est la version en poche parue il y a peu) un livre aussi rigoureux et riche.
Comment la Russie et l'Ukraine en sont-elles arrivées à cette situation ? Il faut ici analyser le poids de l'expérience soviétique, le rôle de l'histoire de la Shoah, l'aspect linguistique, le rapport à la violence…
Si le livre a été écrit par une soviétologue très choquée par l'agression russe, il montre bien la complexité de la situation. Si la société civile ukrainienne existe (alors qu'elle est totalement atone ou presque en Russie, et l'autrice montre bien pourquoi), certains aspects ont pu donner prise à une propagande russe très très très intense, partant de faits réels (sur l'extrême droite et Maidan par exemple).
L'autrice arrive au constat dramatique que ce ce qui a le plus traumatisé les Ukrainiens c'est de voir les Russes accepter sans brocher l'agression dont ils ont été les victimes. Elle note aussi que personne n'aura fait plus pour le sentiment national ukrainien que Poutine…
Une livre exceptionnel, le meilleur que j'ai pu lire sur le sujet.
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Je connaissais la voix de la chercheuse en sciences politiques, spécialiste du monde post soviétique, Anna Colin Lebedev, pour l'avoir écoutée dans plusieurs podcasts, et j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre, publié à l'été 2022, dans l'onde de choc de l'invasion russe en Ukraine.

Il s'agit d'un essai finalement assez personnel, car l'autrice ne cache pas tenter par ce geste d'écriture, de poser des mots sur le caractère insensé de ce qui se déroule, et apaiser ce qu'elle ressent en elle-même comme une violence: se sentir par ses origines, son parcours, son identité, du côté de l'agresseur ET de l'agressé.

Le propos est synthétique, très clair, et permet de récapituler un ensemble de faits qui, quoiqu'ils soient connus du public français, ne sont pas toujours interprétés correctement: que cela soit la rhétorique du Kremlin, les ambiguïtés de la Seconde Guerre Mondiale et du Maïdan, le nationalisme ukrainien... Ou encore totalement occultés en France (souvent car occultés aussi en Russie), la part soviétique de la Shoah, la politique coloniale de L'URSS... Et finalement des manipulations dont nos intellectuels et notre opinion publique peuvent être objet avec le fameux soft power du "Monde Russe".

Anna Colin Lebedev cite de nombreuses sources même si elle précise que ce travail ne constitue pas à proprement parler une enquête mais plutôt une boîte à outil d'informations et de concepts pour qui veut comprendre sans parti pris la situation de chaque côté du spectre.

L'analyse permet de resituer de façon très concrète les évolutions des sociétés ukrainiennes et russes dans leur cheminement parallèle depuis l'époque soviétique. Parallèle mais affecté de multiples traumatismes dont l'autrice transcrit l'intensité. Pour connaître plusieurs personnes concernées de façon directe par ce conflit, j'ai retrouvé des échos et des clefs permettant de comprendre leurs réactions.

Une lecture passionnante, qui tente d'expliquer sans porter de jugement, qui apporte beaucoup de clarté intellectuelle, mais aussi de tristesse à constater l'implacable mécanisme de la violence et de la haine qui semble désormais le seul horizon de ces prétendus "frères" ennemis.
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Cela fait déjà quelques années que je suis Anna Colin Lebedev et ses prises de paroles dans des podcasts ou via son blog, mais je ne m'étais pas encore attaquée à cette petite synthèse qui se lit très aisément, et qui expose très clairement et avec moult sources l'état des lieux des relations entre l'Ukraine et la Russie. Jamais frères est un essai tout en nuances, où rien n'est jamais tout noir ou tout blanc, et il est en cela salvateur pour mieux comprendre une situation géopolitique où tout est imbriqué, et où chacun des deux bords joue des sympathies qu'on lui accorde pour passer allègrement sous silence une histoire pas forcément assumée.

Le livre se divise en trois parties : la première sur l'histoire des deux pays, la seconde sur la notion d'un peuple un ou divisé, et la troisième sur les horizons vers lesquels désirent tendre Ukrainiens et Russes.

Sans grande surprise, la Grande Guerre patriotique ouvre la première partie, la Russie la datant d'ailleurs de 1941 à 1945, ce qui permet d'oublier l'occupation d'une partie de la Pologne en 1939. Exit également le pacte Molotov-Ribbentrop. du côté de l'Ukraine, des mouvements nationalistes ont collaboré avec l'armée allemande contre l'Etat polonais, et n'ont pas hésité à massacrer des civils. Anna Colin Lebedev rappelle toutefois que si l'on estime à deux-cent mille le nombre d'Ukrainiens ayant combattu dans l'armée nazie, ils étaient quatre millions à se battre dans l'Armée rouge.

Son analyse des mémoriaux de la Shoah montre que l'Ukraine en compte un certain nombre, bien que mal entretenus, tandis que la Russie préfère invisibiliser les victimes juives au sein de la masse des victimes soviétiques. Si la Russie comme l'Ukraine sont bien discrètes sur leur collaboration avec les nazis, le débat est néanmoins permis en Ukraine, et les historiens qui enquêtent sur le sujet ne sont pas interdits de publier, contrairement au cadre législatif très restrictif russe depuis les lois mémorielles interdisant tout questionnement de l'historiographie officielle.

La deuxième partie de l'essai se concentre sur la population, et sur les langues employées. S'appuyant sur des études comparatives des langues, l'auteur montre que l'ukrainien est bien loin d'être un simple dialecte du russe ; le degré de proximité entre russe et ukrainien peut être comparé à celui entre le français et le portugais. L'emploi de plus en plus politique de l'ukrainien pourrait se voir comme une réaction au concept idéologique d'un « monde russe » centré sur la Russie.

J'ai trouvé particulièrement intéressante l'analyse de la place de la violence dans les sociétés russes et ukrainiennes, dont la dernière guerre commune est celle de l'Afghanistan ; depuis et jusqu'en 2014, l'Ukraine n'a pas connu la guerre, tandis que la Russie s'est précipitée dans les guerres tchétchènes et leur lot d'atrocités. J'avais déjà eu un aperçu de la violence inouïe au sein de l'armée russe, où la mort de conscrits n'est pas un phénomène rare, dans la bande dessinée d'Igort Les cahiers russes ; cette violence se retrouve également dans la vie civile.
Le retour brutal à la guerre, et contre un pays proche, fait l'effet d'une déflagration pour les Ukrainiens : face à l'incurie totale de leur armée, la population s'organise et se mobilise en réseaux, tandis que d'anciens combattants constituent des milices armées pour s'opposer aux Russes déguisés, milices qui seront d'ailleurs réintégrées au sein des forces armées ; cela fait office de répétition, et permet d'apporter un éclairage sur la rapidité avec laquelle les Ukrainiens se sont organisés en 2022.

Enfin la dernière partie analyse ce qui a mené à la guerre, décryptant le mouvement de Maïdan et ses représentations à l'étranger, l'annexion de la Crimée, révélateur des ambitions impériales de la Russie, et les combats du Donbass.
Quel avenir commun après ceci ? D'après l'auteur, plus que l'agression armée ou que l'annexion de la Crimée, c'est surtout l'absence de réaction de la population russe, apathique même devant les exactions et les atrocités commises par sur les civils, qui ont sidéré les Ukrainiens. Cette trahison de la société civile russe avec laquelle ils entretenaient des liens multiples fait que la rupture est désormais consommée.

A lire absolument !
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critiques presse (1)
LaCroix
05 septembre 2022
La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin-Lebedev explore le mythe, instrumentalisé par le Kremlin pour justifier son invasion, selon lequel Ukrainiens et Russes seraient des « peuples frères ».
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Depuis quelques années, la nature postimpériale de I'État russe semble une évidence. En revanche, parler de sa dimension coloniale suscite un malaise chez les intellectuels. Notre réserve vient à la fois de nos propres expériences qui ont forgé une certaine conception du colonialisme, de notre méconnaissance de la diversité de la Russie et du contenu de ses politiques ethniques, mais aussi de l'image que nos sociétés, et notamment les milieux de gauche, ont eue du projet soviétique. L'Union soviétique, bien qu'héritière et porteuse d'un projet impérial, s'est déclarée anti-impérialiste. Alliée des pays en voie de décolonisation, au nom d'une libération des citoyens de l'oppression, pouvait-elle simultanément être coloniale à I'intérieur de ses frontières ?
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La société russe, en grande partie aveugle à cette guerre conduite en son nom, ne réalise pas encore la profondeur de la déchirure, qui est pourtant entérinée du côté de l'agressé, I'Ukraine. Pour les Ukrainiens désormais, tout ce qu'il pouvait y avoir de commun avec les Russes - la langue, les références culturelles partagées, la mixité, les souvenirs de l'époque soviétique – n'est plus vu que comme l'effet d'une domination et d'une oppression. La blessure est d'autant plus douloureuse que bien des Ukrainiens tenaient sincèrement aux vers de Pouchkine appris en classe, aux célébrations de la victoire le 9 mai, aux chansons fredonnées et aux séries russes à la télévision, aux souvenirs communs des colonies de vacances et aux amitiés qui avaient transcendé l'érection des frontières. Aujourd'hui, le Russe devient un Autre, d'autant plus hostile qu'il se cache derrière une apparence fraternelle.
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L'Ukraine comme la Russie ont eu des difficultés à prendre de la distance avec I'héritage soviétique qui avait effacé la Shoah de l'espace public. Cependant, après une période d'ouverture, la Russie est revenue à une vision de l'histoire où la référence à la Shoah est politiquement instrumentalisée, mais la mémoire de la tragédie continue à être minorée. Le défi de l'Ukraine est à la fois de rendre sa juste place à l'histoire juive, mais aussi, et surtout, de concilier l'inconciliable : la responsabilité dans la Shoah de ceux qui sont en même temps les héros de la lutte nationale ukrainienne. Le chemin pour l'Ukraine est long, mais il a été incontestablement pris ; la Russie, quant à elle, n'a pas commencé son retour critique sur cette histoire.
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Si la langue officielle de la Fédération de Russie est le russe, il s'agit d'un Etat multiethnique qui compte plus de 190 groupes ethniques sur son territoire, parlant aujourd' hui près de 90 langues. 80 % des citoyens russes se déclarent ethniquement russes, et seulement cinq autres groupes ethniques rassemblent officiellement chacun plus de 1 % d'habitants de la Fédération de Russie. Les Russes ethniques sont minoritaires dans 13 régions seulement sur les 84 que compte le pays. Certaines minorités constituent cependant en nombre absolu des groupes très importants, parfois dominants dans la région dont ils sont I'ethnie titulaire. Les 5,3 millions de Tatars représentent plus de la moitié de la population du Tatarstan, et le 1,4 million de Tchétchènes forment 95 % de la population de la Tchétchénie. Les langues de ces minorités sont souvent très éloignées du russe et appartiennent aux groupes des langues finno-ougriennes, turques, mongoles, caucasiennes... Les Ukrainiens sont la deuxième minorité de Russie, recensée partout sur le territoire. Ils sont particulièrement nombreux dans les territoires du Grand Nord et de la Sibérie, ce qui est essentiellement dû à la migration du travail des dernières décennies soviétiques. Cependant, il n'y a pas véritablement de concentrations de communautés ethniquement ukrainiennes ou ukrainophones sur le territoire russe, les Ukrainiens s'assimilant le plus souvent dans la population majoritaire de leur lieu de résidence.
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On sait cependant aujourd'hui que l'insurrection anti-Kyiv dans ces régions n'était que partiellement le fait de locaux. Sans que l'on ait observé, comme en Crimée, l'arrivée massive d'hommes en armes, des activistes russes, dont certains étaient issus des services spéciaux, étaient dans les rangs des organisateurs. Les foyers d'opposition au pouvoir de Kyiv sont apparus dans plusieurs villes du pays: Donetsk et Louhansk, Kharkiv, Odessa et Dnipropetrovsk, mais aussi Marioupol, Kramatorsk, Horlivka, Mykolaïv... Les chercheurs débattent encore aujourd'hui pour savoir si les facteurs internes, tels que la situation économique locale, le degré de ressentiment accumulé vis-à-vis de Kyiv ou la stratégie des élites locales expliquent le succès ou l'échec de l'insurrection à tel ou tel endroit. Les rôles respectifs joués par les acteurs locaux et par les Russes est également un sujet crucial d'investigation. Certains considèrent que les dynamiques locales ont joué un rôle prédominant; d'autres affirment que la somme des éléments internes n'est pas suffisante pour expliquer l’embrasement de l'est de l’Ukraine, qui doit surtout aux actions de déstabilisation conduites par la Russie.
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Vidéo de Anna Colin Lebedev
Alexeï Navalny est mort en détention dans une colonie pénitentiaire russe située au dessus du cercle polaire arctique. Il avait 47 ans. Son engagement contre le régime de Poutine lui aura été fatale. Sa santé était fragile, affectée par l'empoisonnement qu'il avait subi en 2020. Jusqu'au bout, il aura été harcelé par les autorités. le 14 février, il était encore renvoyé à l'isolement.
Pour revenir sur le parcours d'Alexeï Navalny, Quentin Lafay reçoit deux invitées : Anna Colin Lebedev,sociologue et politologue, spécialiste de l'Ukraine et de la Russie post-soviétique. Clémentine Fauconnier, docteure en science politique et spécialiste de la Russie.
#navalny #russie #poutine ___________
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