Tierra del Fuego

Des nouvelles dures sans complaisance qui nous parlent de la nature sauvage, de la faune locale et des hommes qui essayent de survivre...
Coloane est un sacré conteur. On se laisse bien prendre à son jeu.
Même ingrate, sauvage, rebelle, la nature est belle et d'une certaine façon maternelle.
Elle offre toujours plus qu'elle ne prend.
Magique !
Embarquez !

Le chilien Coloane (1910-2000) remplit ses histoires d'aventures
dans une époque révolue d'hommes brutaux et de paysages impitoyables.
Au fil des nouvelles - la plupart conacrée à la nature humaine la plus primaire -
nous trouverons deux soldats et prospecteurs engagés
qui quittent leur employeur cupide
et s'entraident pour survivre assez longtemps pour se trahir
alors qu'ils découvrent leur propre gisement d'or.
Aussi un protagoniste tourmenté par le traumatisme d'un meurtre qu'il a commis,
et un vieux marin lentement consumé par la culpabilité de son incapacité à réaliser le dernier souhait de son meilleur ami. nomades de l'eau, exterminés jusqu'au dernier...
On évoquera aussi les Alakalufs, ces nomades de l'eau, exterminés jusqu'au dernier....

Coloane parfume sa prose simple avec des images surprenantes et vives
et des descriptions perspicaces de vies vécues durement.
C'est un livre tranchant, stoïque et lourd de regrets et de nostalgies.
Lien : http://holophernes.over-blog..

Coloane nous emmène avec poésie dans son Chili, âpre et plein de tempêtes. Et le lecteur se laisse prendre, entrainé comme un mousse sur un bateau pirate.
C'est l'aventure ! La rudesse des hommes, du climat, le Chili n'est pas un pays de mauviette ! Comme dans un Jules Vernes ou un Stevenson, on apprécie, bien calé dans son canapé.

Les critiques lues m'avaient rudement appâtée et la lecture n'a pas totalement répondu à mes attentes peut-être parce que j'ai trouvé les nouvelles un peu courtes. En effet leur brièveté ne m'a pas permis de me laisser emporter et cependant tout est là pour se dire que cette pointe sud du continent américain est fascinante. Mon regret est à la hauteur de mon désir d'être envoûtée.

Où la nature hostile et indomptable réveille les plus bas instincts des hommes, mais où, parfois, le meilleur peut surgir également. Coloane a un talent extraordinaire pour nous embarquer immédiatement dans un voyage chahuté, totalement dépaysant, au rythme effréné des plus folles et des plus terribles anecdotes, dont on ne revient pas indemne. Un grand auteur à découvrir absolument.

Ce recueil de nouvelles est passionnant à lire pour peu que l'on aime les grands espaces, les caractères trempés et les coups du sort. On y retrouve cette façon d'écrire et de décrire propre aux écrivains voyageurs-explorateurs du 19e/20e siècle.
Tous les récits ne se valent pas mais la plupart sont très bien construits et "marquants". Coloane avait un vrai talent pour faire pénétrer le lecteur dans ses récits dès les premières phrases et l'emmener voyager dans les lointaines terres de Patagonie et de Terre de Feu. Bien plus que Jack London à l'autre bout du continent américain, son "pendant" dans ce style littéraire, moins doué et pourtant bien plus renommé.

Neuf nouvelles ancrées dans l'inhospitalière Terre de Feu, des nouvelles où la mer et l'Homme se combattent sans répit ni remord. La terre n'est guère plus favorable froide et balayée par la neige et le vent. Les hommes sont miséreux, exploités, blasés et donc violents dès que l'espoir d'un gain apparait. L'entraide n'est que connivence, la confiance se paie au prix fort et les alliances sont fragiles.
L'univers de Coloane est dur et austère sans illusions mais dans chaque nouvelle brille une petite lumière qui laisse espérer du genre humain, en situation de faire le mal certains s'abstiennent ou choisissent inexplicablement l'altruisme.
La langue de l'auteur est sobre et directe comme les paysages dépouillés de la Terre de Feu, comme dans les légendes derrière la clarté du récit se dissimule une morale, une leçon. L'homme est un loup pour l'homme mais même les loups ont leurs faiblesses et ressentent de la fraternité. A lire un soir d'hiver glacial au coin du feu avec un alcool fort.

excellent

De la dentelle pour un paysage et des personnages arides. Une merveille.

« Tierra del Fuego » Francisco Coloane (Phébus, 170 pages).
Un des grands auteurs chiliens du XXème siècle. C'est ce que dit dans sa belle préface Luis Sépulvéda, qui fait de l'homme et de l'écrivain Francisco Coloane une présentation admirative, un auteur-aventurier qui a d'abord enthousiasmé la jeunesse contre les élites littéraires locales. Les neuf nouvelles m'ont semblé inégales ; si certaines, sans doute trop brèves, ne m'ont pas marqué, d'autres, plus poignantes, sont assez fortes. Toutes (d)écrivent avec beaucoup d'humanité le monde austral, rude, parfois terrible. La vie semble de peu de poids dans une société qui écrase sans pitié les plus pauvres vis-à-vis desquels s'exprime la solidarité de l'auteur. La nature est déchirée, et j'ai lu Tierra de Fuego avec sous les yeux une carte de la côte chilienne, voyageant avec les marins, les chercheurs d'or, les indiens, les gauchos exilés de partout. L'écriture est brute, sans effet de style. J'y ai trouvé une parenté certaine de ton et d'atmosphère avec les romans et certaines nouvelles de Luis Sepulveda (« le vieux qui lisait des romans d'amour », « Dernières nouvelles du Sud »), même si celui-ci situe ses récits dans un monde plus contemporain.