Outre quelques lettres et un article de Camus dans Combat à la mémoire de son ami
René Leynaud, cet opuscule contient trois textes.
1) L'absurde dans le Mythe de Sisyphe, par
André Comte-Sponville: c'est un survol critique de l'oeuvre; outre des considérations sur les trois "esquives mortelles" - "l'espoir, le suicide, enfin (mais le thème n'apparaît guère qu'en creux) une sagesse de l'unité du consentement ou de la réconciliation",
Comte-Sponville s'interroge sur le paradoxe du Mythe:
"A ces questions, il me semble que Camus ne répond pas vraiment. Je sais bien qu'une "oeuvre absurde ne fournit pas de réponse"; mais cela, qui est acceptable d'un roman (...), il est difficile de l'accepter d'un livre de philosophie, et d'autant plus quand cette question met en jeu la cohérence de l'ensemble. Or c'est le cas ici, puisque le Mythe de Sisyphe semble abolir, par le consentement ultime sur lequel il se clôt, le divorce d'où il était parti et qui le rendait nécessaire."...Intéressant.
2) le dernier homme - le silence de la mère et le corps du christ: une philosophie pour L'Etranger" par
Laurent Bove.....Fouillé.
3) A force de vivre par
Patrick Renou, belle évocation de l'homme Camus... Émouvant, m'a peut-être permis d'appréhender pour quelle raison basale Camus a pu envisager le Mythe de Sisyphe tel qu'il l'a fait: c'est parce qu'il aimait intensément vivre, comme si l'envie de vivre, avec cette intensité, était codée dans chacune de ses cellules.