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Grand coup de coeur pour ce magnifique roman d'une auteure guadeloupéenne injustement méconnue. Tituba naît d'un viol sur l'île de la Barbade au 17ème siècle, elle perdra sa mère très jeune et partira habiter en autarcie dans la forêt jusqu'à sa rencontre avec l'un des hommes de sa vie : John Indien. Tous deux esclaves seront emmenés dans les bagages de la famille Parris direction Boston puis le petit village de Salem où la situation sera critique car nous sommes à l'époque des procès de sorcières. Tituba est considérée comme telle, elle qui a appris la science des plantes médicinales, la communication avec les morts... d'une vieillarde nommée Man Yaya décédée depuis.

Tituba est une personne intègre, pour laquelle j'ai vraiment ressenti de l'empathie et surtout pas de peur. Elle est magique dans tous les sens du terme, elle se démène pour sa vie, pour survivre tout simplement car hormis les plaisirs de la chair ils sont inexistants. Les jours passent et repassent entrainant leur lot de désolation et de malheur. Et pourtant Tituba relève la tête et est fière quelque soit la situation. C'est une femme forte plutôt que sorcière.
Une galerie de personnages fera des bouts de chemin avec elle mais qu'importe je n'ai eu d'yeux que pour Tituba un sacré modèle de courage.

Et quelle belle écriture !!
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Une merveilleuse histoire fantastique! Les victimes de la chasse aux sorcières n'ont toutes jamais été coupables de sorcellerie telles ont été souvent rapportées des accusations. C'est de même avec Tituba accusée à tort de sorcière et d'empoisonneuse à Salem, simplement parce qu'elle est une femme douée, pleine de connaissances, surtout de celles de la nature;, et elle manifeste un esprit de liberté assez aberrant pour l'époque. Il y a aussi son passé qui la poursuit comme une charge électrique sous ses pieds .. eh oui sa mère, jugée d'avoir un esprit beaucoup trop rebelle, a été décapitée. Recueillie par une guérisseuse, c'est avec elle que Tituba apprendra le secret de la nature...
J'ai beaucoup aimée cette belle écriture de Maryse Condé, à la fois majestueuse et truffée des faits historiques très intéressants,.
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Entre roman et témoignage, ce livre est un concentré d'intolérance et de bêtise humaine ; je ne parle pas de Tituba, mais de ces Blancs qui ont toujours le besoin de rabaisser pour grandir.
Tituba est fille d'esclave, son amour pour les hommes et ses connaissances dans les plantes vont vite la cataloguer, de sorcière. C'est à Salem où elle connaitra sa plus grande injustice ; son maitre, le Pasteur est le pire de tous ses bourreaux, sa religion et ce qu'il en fait, l'entraine lui et sa communauté à une chasse aux sorcières : les moyens utilisés en se servant d'enfant est ignoble.
A l'opposé, Tituba est la bonté même, elle ne cherche qu'à appaiser ceux qui l'entourent, elle ne conçoit pas de se venger malgré les moyens qu'elles disposent, cela la rend que plus attachante.
J'ai beaucoup aimé ce livre et le personnage de Tituba qui restera dans ma mémoire.
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Un chef-d'oeuvre littéraire. Maryse Condé met sa plume au service de l'humanité en souffrance.
Ce roman dont le titre évoque l'idée d'un témoignage, plonge le lecteur au coeur d'une époque sombre et (pas si) lointaine durant laquelle furent condamnées et exterminées les "sorcières de Salem".
Tituba est le fruit d'un viol. Dès le début du roman, Maryse Condé nous assène une gifle qui va conditionner notre lecture. D'injustice en injustice, de maltraitance en maltraitance, Tituba tente de survivre.
Initiée par Man Yaya aux vertus des plantes, elle va acquérir des connaissances médicinales qui deviendront un véritable chef d'accusation.
C'est l'histoire de Tituba et c'est l'histoire d'un grand nombre de femmes victimes de la plus tristement célèbre chasse aux sorcières.
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Fascinante histoire que celle de ces femmes accusées de sorcellerie, simplement parce qu'elles étaient femmes et qu'elles dérangeaient l'ordre établi par des hommes, maîtres absolus de cette société puritaine qu'ils avaient bâtie. Femmes qui n'aspiraient qu'à la liberté d'être femmes. Et si comme Tituba, en plus, elles étaient noires et de culture différente...
Maryse Condé, de sa plume alerte, ramène à la vie cette jeune femme au destin singulier, incomprise et persécutée, nous rappelant que la peur et l'envie peuvent corrompre le coeur des hommes jusqu'à la folie meurtrière.
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Histoire fascinante que celle de Tituba, femme noire arrachée de sa Barbade natale pour devenir esclave à Salem. Roman, presque historique, qui parle d'esclavage, de rites païens, de coutumes antillaises, d'amour... et qui nous amène directement au coeur de cette sombre chasse aux sorcières qui a marqué l'histoire américaine. Condé nous livre le destin tragique de Tituba, sans détour et sans complexe, sans fioritures ou de pathos... Une plume directe, mais presque poétique, chantante... Je me suis laissé bercer par les mots, et atteindre direct au coeur par la vie de Tituba...
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Ecriture fluide et très maîtrisée pour un sujet brûlant... Qui n'a pas fini de faire crier, écrire, pleurer.
Un livre écrit en 1986 qui donne un la à une foule d'autres, plus récents et essentiels ; les descendants et descendantEs des esclaves ont encore beaucoup à exprimer. L'humanité (principalement la blanche) a encore beaucoup à entendre et modifier pour qui sait un jour retrouver une certaine dignité.

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Maryse Condé nous a quittés il y a deux semaines. Je ne la connaissais que de nom, sans l'avoir jamais lue encore. Et c'est seulement à l'annonce de sa disparition que je me suis rendue compte que j'avais dans ma bibliothèque l'un de ses livres. Il m'avait été offert il y a quelques temps déjà et s'était malheureusement un peu perdu dans ma pal et dans ma mémoire.
Je le retrouve donc en cette triste occasion, où tous les hommages et éloges entendus m'ont donné envie de sortir ce livre de ma pile à lire et de découvrir enfin cette grande écrivaine.
Et c'est une oeuvre vraiment particulière que ce roman.
Je connaissais assez vaguement, comme beaucoup je pense, la ville de Salem et ses célèbres procès de sorcières au XVIIe siècle. Ce que j'ignorais en revanche c'est que parmi elle figurait une esclave noire venue de la Barbade et prénommé Tituba. Là aussi, nous sommes beaucoup à ne pas la connaitre, car qui se souviendrait du sort d'une esclave, femme et noire qui plus est ? Et c'est justement cet affront, cet oubli, cette injustice qu'a voulu réparer Maryse Condé. Sous la forme d'un roman, d'une biographie romancée donc — bien qu'appuyée sur les rares documents et traces restant d'elle —, l'autrice redonne à Tituba toute la vie et la substance qu'elle mérite à l'égal de tout autre personnage historique. Quoi de mieux qu'un roman pour faire revivre et réintroduire dans l'inconscient collectif une femme disparue depuis plus de trois siècles et dont on sait si peu de choses ? Mieux encore, Maryse Condé lui donne ici la parole, libre et entière de nous faire elle-même le récit de sa vie. Alors on va l'écouter, la découvrir et voyager avec elle.
Et quelle vie va-t-telle avoir !
Une vie de servitude bien-sûr, mais pas que, une vie marquée par bien d'autres choses que l'asservissement. L'amour et les rencontres seront les deux principaux éléments marquants qui vont jalonner sa vie. Ballotée de maître en maître, de maison en maison, de ville en ville, elle croisera le chemin d'un nombre incalculable de personnes. Souvent mauvaises mais quelque fois bonnes, et ce qui frappe surtout dans la personnalité de Tituba c'est son grand coeur et sa grande naïveté. Malgré les horreurs qu'elle vit et qu'elle voit, elle continue chaque fois d'avoir spontanément foi en l'autre au premier abord, à faire confiance, comme si elle ne pouvait s'en empêcher. Et c'est d'ailleurs toujours pour aider les autres qu'elle utilisera ses talents de guérisseuse, ces talents qui lui vaudront partout le qualificatifs de sorcière. Toujours aider l'autre au détriment de ses propres interêt, un trait de caractère noble mais qui lui causera bien des tourments et bien des déceptions. Et parmi eux il y a les hommes. Tituba aime les hommes, aime l'amour charnel, aime aimer, parfois bien malgré elle, mais toujours intensément. Elle en connaîtra beaucoup, des hommes, aussi différents les uns que les autres, et qui chacun lui apporteront ou lui enlèveront quelque chose.
Tituba nous raconte son histoire elle-même donc, maison ne sait pas combien de temps après elle le fait. Quelques années ? Décennies ? Siècles ? Car je n'ai pas pu m'empêcher de sentir quelques anachronismes ici et là, dans l'usage de certains termes dans certains dialogues, et aussi au travers du grand recul qu'à Tituba sur son histoire. J'ai peut-être l'oeil un peu trop tatillon car qu'importe, ce qui compte ici c'est Tituba.
L'écrivaine fait renaitre sous sa plume simple, directe, acérée, cette sombre période de l'histoire, celle de l'esclavage et de la traite négrière, mais à échelle humaine.
Stigmatisée comme sorcière et comme esclave, connu que pour cela, Maryse Condé nous offre à découvrir une Tituba complexe, comme tout être humain finalement, humaine, avide de liberté et d'amour, forte et flamboyante, même dans la misère.
Pour cette oeuvre, merci Madame Maryse Condé !
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Dans les documents authentiques du procès des sorcières de Salem au 17ème siècle, apparaît une esclave de la Barbade, décrite comme pratiquant le vaudou, et prénommée Tituba. On n'en sait pas plus.
Maryse Condé, intriguée par ce personnage énigmatique, lui a donné une vie. En s'appuyant sur les données historiques sur l'esclavage, elle nous livre ici une autobiographie de cette étrange Tituba : son enfance, son apprentissage des plantes et des sorts qui guérissent, sa rencontre avec l'homme de sa vie pour lequel elle renonce à une liberté solitaire et cachée à la Barbade.
C'est ensuite sur le continent qu'elle le suit, dans ces territoires qui ne sont pas encore les États-Unis. Maryse Condé nous livre alors une dénonciation féroce du puritanisme et de l'intégrisme religieux, qui au 17ème siècle comme aujourd'hui, entrave et torture en premier lieu les femmes.
L'épisode Salem est plutôt moins réussi que le reste du roman, accumulant les personnages sans leur donner chair.
Mais l'ensemble reste une lecture très agréable, dans une belle écriture touchante.

Challenge Départements (Guadeloupe)
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Lorsque Maryse Condé exhume Tituba des archives historiques pour lui rendre corps, coeur et dignité sous sa plume, cela donne ce roman magnifique.
Des terres aimées de la Barbade, à l'exil forcé aux États-Unis, tantôt esclave, tantôt libre, toujours extrêmement sensitive, cette guérisseuse qui maîtrise l'herboristerie et sait communiquer avec les esprits sera accusée de sorcellerie au cours du retentissant procès de Salem.
Le racisme ambiant côtoie l'hypocrisie des bigots. Mais, malgré les épreuves et les injustices Tituba fera face, inlassablement, et sans jamais se départir de sa bienveillance, dans un monde où sa couleur de peau laisse si peu d'espoir en un avenir meilleur.
Un livre qui aiguise les sens et dont on tire belle leçon de courage et de transmission.
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