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C'est l'histoire d'une femme extraordinaire qui reste debout et fidèle à elle-même malgré les violences et les trahisons dont elle est victime.
C'est l'histoire des sorcières de Salem du point de vue de celle que les historiens ont oublié, Tituba l'esclave noire qui voulait guérir et qu'on a condamné à cause de la couleur de sa peau.
C'est un roman extraordinaire qui montre le racisme et le sexisme et dénonce le fanatisme religieux mais parvient tout de même à faire rêver grâce à son réalisme magique.
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Tituba parvient à vivre libre à l'écart des blancs, après s'être enfuie quand sa mère est pendue pour avoir assassiné un blanc qui voulait la violer. Dans son ensemble le récit est une fiction tentant d'inventer quelle a pu être la vie de la vraie Tituba, sorcière noire jugée lors des procès de Salem.
Le récit met d'emblée l'accent sur l'opposition entre blancs esclavagistes, violeurs et violents, et noirs réduits en esclavage. La première absurdité du roman survient lorsque Tituba, libre, tombe amoureuse de John Indien. Passons sur les motivations particulièrement triviales de ce qui cause cet amour : « Qu'avait-il donc, John Indien, pour que je sois malade de lui (…) Je savais bien où résidait son principal avantage (…), la butte monumentale de son sexe. » le pire est que Tituba renonce, oui, RENONCE à sa liberté pour aller vivre comme esclave chez les blancs où John Indien et son pénis monumental sont esclaves.
On suit ensuite, à toute vitesse, car tout dans ce roman va vite et rien n'y est fouillé, les tribulations de Tituba de la Barbade à Salem. Imprudente et régulièrement naïve, elle finit jugée pour sorcellerie, mais échappe à une sentence de mort. Elle est trahie par John Indien qui, c'était prévisible, se rallie aux blancs, lui qui depuis le départ semble soumis et consentant à sa condition d'esclave.
Tout est bâclé dans cette narration : les péripéties s'enchaînent sans être détaillées ni approfondies, les personnages secondaires sont creux, John Indien est un personnage inconsistant et sa trahison est évoquée en passant, comme si l'évènement n'avait aucune importance. Tituba semble elle-même absurdement indifférente à ce qu'il fait et à leur séparation, elle qui a troqué sa liberté contre la vie d'esclave à ses côtés.
Le style est souvent ampoulé, lyrique mais sans charme, les émotions des personnages sont décrites de façon outrée, naïve, voire parfois plus proche d'une écriture de collégien que d'un auteur digne de ce nom.
L'évocation, au passage, d'Hester, lointain pastiche du personnage de Hawthorne, est grotesque.
On finit par être indifférent à ce qui va arriver à Tituba, et par s'ennuyer ferme, ce qui est une gageure : s'ennuyer avec un tel rythme survolté de narration témoigne vraiment d'un piètre talent de romancière.
Pour finir, sur une vue d'ensemble, le personnage de Tituba a une psychologie complètement invraisemblable : on entend bien parler la femme noire universitaire occidentale qu'est l'auteur, mais on a peine à croire que cette femme orgueilleuse qui porte un regard critique sur les attitudes morales ou immorales des uns ou des autres est une femme métis esclave du 17ème siècle, fille d'une femme ghanéenne et d'un marin violeur.
J'avoue une grande perplexité face au Prix Nobel alternatif reçu par Maryse Condé : ni les qualités d'écriture, ni les qualités narratives, ni les qualités réflexives que l'on peut attendre d'un auteur jugé à ce niveau ne sont présentes dans ce roman. La condition des femmes, l'esclavage, l'amour, tout cela est jugé à l'emporte pièce, sans profondeur, sans subtilité, dans une succession de lieux communs. En conclusion, je déconseille cette lecture et je ne lirai aucun autre livre de cet auteur.
Lien : http://www.williamjoshbeck.c..
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Après avoir lu "le coeur à rire et à pleurer", où Maryse Condé employait ses talents de conteuse au service de sa propre histoire, je viens de terminer "Moi, Tituba sorcière...", roman de 273 pages où elle fait entendre la voix d'une esclave née à la Barbade d'une mère violée par un marin anglais sur un vaisseau négrier. Il sera ensuite question des tristement célèbres procès des sorcières de Salem en 1692, mais ils ne constituent pas l'essentiel d'un récit qui embrassent d'autres questions : droits des femmes, critique de l'antisémitisme et de la ségrégation raciale, du puritanisme et des lettres écarlates. Dans un style puissant, parfois lyrique, Maryse Condé évoque la plupart des maux qui rongent ou ont rongé l'Amérique, hormis le massacre des Indiens, à travers la voix d'une femme qui se voudrait libre mais finit toujours victime de son attirance pour les hommes : on ne reprocherait jamais à un homme d'aimer et on ne lui ferait jamais porter une lettre écarlate en cas d'adultère. À travers son héroïne, Maryse Condé tire à boulets rouges sur la société tout entière dans un roman par ailleurs mouvementé. Étonnant que ce roman français ne soit pas d'ores et déjà plus célèbre et ne fasse pas figure de classique.
Lien : https://www.instagram.com/fo..
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Maryse Condé mêle habilement la réalité à la fiction. Tituba a réellement existé et été impliquée dans les tristement fameux procès de Salem. Tituba nous raconte son histoire et je trouve que cela rend l'écriture particulièrement fluide. L'histoire est passionnante, les personnages sont attachants ou détestables mais ne nous laissent pas indifférents.
Certaines scènes sont dures mais je trouve que ça reste "correct", je veux dire par là que, selon moi, les personnes sensibles peuvent le lire sans trop de souci les tortures etc. ne sont jamais détaillées.

Je trouve que la force du roman réside aussi dans les messages que l'autrice nous fait passer. Oui il s'agit d'un roman qui nous parle de sorcellerie et d'esclavage mais c'est aussi plus que ça. L'autrice nous parle d'égalité (peu importe la couleur, la religion...), de féminisme (même si Tituba ne sait pas ce que veut dire ce mot), de consentement...

Je trouve que régulièrement sous couvert de roman historique l'auteur ne questionne pas ces problématiques. J'ai lu de nombreux romans historiques par exemple où le viol est "normal". Or Maryse Condé ne se repose absolument pas sur le contexte historique et je trouve que c'est vraiment une réussite. Bref, en tous points une très bonne lecture !
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[...]Les personnages de cette vasque fresque sur l'esclavage m'ont toujours accompagnée, miss Endicott qui trouve que l'intérieur des mains des esclaves est sale, et Tituba qui les trouve plutôt beaux comme des coquillages, John Indien son premier amant qui lui fera quitter sa cachette de sorcière, John Parris par qui le mal viendra … [...]
Lien : http://www.readingintherain...
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J'ai pris grand plaisir à parcourir ce roman de Maryse Condé. Une lecture qui confirme sa place parmi mes écrivains favoris. Pour l'ensemble de ses oeuvres, elle obtint le Prix Nobel de littérature alternatif 2018 qui est une consécration de son art assumé de peindre des personnages pleins de reliefs psychologiques et émotionnels devenant attachants au fil des pages. Ce prix à mon humble avis est pleinement mérité de par le calibre de l'écriture, de l'imagerie de scènes, de personnages, de langage et d'émotions dans un vocabulaire soigné, dans une érudition de connaissances historiques et générales, dans des phrases sculptées dans la poésie, l'humour ou l'ironie. Elle a l'art de me faire rêver tout en m'inondant de connaissances.

Je ne peux lire Maryse Condé sans un dictionnaire proche, sans souligner au crayon constamment des phrases géniales, des mots certaines fois vieillis mais descriptifs ou utilisés à dessein comme pour mieux situer les personnages dans leur contexte historique. Par exemple, elle écrit « menteries » au lieu du mot moderne : mensonges, ou encore « coutelas » au lieu de : machettes. Cette lecture me captive, mais surtout me porte à penser et réfléchir sur nombre de thématiques qu'elle présente comme : l'esclavage, la sorcellerie, le féminisme, l'iniquité des genres, la sexualité féminine, la spiritualité, et tant d'autres.

L'histoire du roman tourne autour de Tituba, personnage principal, qui est la fille de l'esclave Abena violée par un marin anglais à bord d'un vaisseau négrier. Née à la Barbade, elle est initiée aux pouvoirs surnaturels d'une mère adoptive, guérisseuse et faiseuse de sorts. de la Barbade, Tituba, esclave, sera emmenée à Boston avec son nouveau maitre, puis à Salem où elle sera accusée de sorcellerie lors de l'hystérique chasse aux sorcières, qui est un aberrant fait historique.

Tout au long du roman, Maryse Condé entremêle histoire et imagination. On voit donc défiler cette hideuse institution qu'était l'esclavage avec tous ses avatars comme la chosification des êtres humains réduits à l'état de meubles ou de cheptels taillables et corvéables à merci. On retient les rapports humiliants des maitres aux esclaves, des frustrations psychologiques et physiques endurées journalièrement pendant des siècles par des femmes et hommes déracinés de leurs terres, de leur culture, de leur monde et vouées aux géhennes des Caraïbes et de l'Amérique.

Mais l'auteure peint également la Barbade avec ses plantations de canne à sucre, ses champs, ses jardin-potagers, ses ruisseaux, sa végétation, sa vie de tous les jours. Mais là, je crois que Maryse Condé à légèrement péché en géographie dans ses descriptions de la Barbade. Elle fait une constante référence aux mornes de cette ile, qui en fait ne contient que 12 montagnes. La Guadeloupe, sa terre natale, en contient 246, ce qui a assurément imprégné sa conception d'une ile antillaise. Donc, je crois qu'involontairement elle a entremêlé la Guadeloupe et la Barbade comme une seule et même ile. Amusant et pardonnable.

L'histoire de Tituba est fluide, captivante, et émotionnellement intéressante. le récit est principalement écrit à la première personne et au passé composé. On entre donc dans la peau de Tituba dès la première ligne en pénétrant directement une tranche d'histoire à l'instar d'un voyage dans le temps. Comme dans ses romans : « L'histoire de la femme cannibale » et «En attendant la montée des eaux” – que je recommande également, je me suis délecté à lire une écrivaine purement caribéenne, fière de ses origines africaines, qui dans ce roman offre une vision du monde et de l'histoire qui mérite d'être lu et apprécié.
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Ce livre est extraordinaire !
Une jeune fille puis femme, née d'une esclave victime d'un viol, grandit à la Barbade puis est emmenée aux États-unis dans la ville de Salem.
Cette femme est considérée comme une sorcière, et en ces temps obscur, sa vie est très très difficile.
Ce roman est bouleversant, car tellement emplie de violence, d'injustice, de trahisons, de mensonges, bref, après la lecture de ce livre, personnellement je n'en ressort pas indemne.
Ce combat pour la Liberté est incroyable. Dans sa vie de malheur, Tituba connais quelques moments de bonheur, furtifs mais intenses.
Un livre que j'ai beaucoup aimé également par son côté mystique et mystérieux...
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Moi, Tituba sorcière..._Maryse Condé

Tituba fille du viol d'Abena la fière un marin prend et de voir le jour un nouvel esclave Tituba adoptée par un père qui aime puis une seconde mère la sienne pendu Tituba parle fantômes et ceux-ci de lui répondre pour entreprendre le vivant les femmes gardiennes de l'espérance Tituba amoureuse déçue dans un cachot d'avoir suivi et les petites filles à l'innocence tachée d'accuser la ville crie à la sorcière
le révérend les yeux en flammes écrase sur son passage
reste les vestiges d'un faux procès transcrit et la volonté d'une autrice de dire ce que la colonisation ce que l'homme à la femme ce que les siècles n'entendent pas et continuent de reproduire
Une voix puissante que celle de Maryse Condé modernité malgré les ans écoulés
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Tituba naît à la Barbade d'une esclave. Initiée aux arts guérisseurs et spirituels, elle n'en reste pas moins une femme qui se laisse piéger par l'amour et la sensualité et qui n'arrête jamais de croire en la bonté des êtres humains, malgré toutes ses rencontres qui lui prouvent le contraire.

Par amour, Tituba se vendra comme servante à un pasteur arriéré et violent et prendra soin de sa famille… mais la méchanceté rôde, même chez les enfants. Et le village américain de Salem, obsédé par le Malin et ses apparitions, cristallisera tous les dangers de l'application hypocrite d'un culte.

C'est ainsi que Tituba sera accusée, comme d'autres femmes, d'être une sorcière. Battue et emprisonnée, seule Noire, elle sera oubliée par l'Histoire. Maryse Condé la réhabilite et lui invente une fin de vie, puisque l'Histoire perd sa trace après la grâce présidentielle de 1693.

Ce roman biographique est composé de nombreux dialogues, il se lit donc plutôt rapidement ! Les chapitres sont bien rythmés, on s'attache à Tituba et à ses malheurs.
Mais je crois que j'attendais un peu trop de ce roman que je veux lire depuis très longtemps : après tout ce que j'avais lu sur lui, il ne m'a pas éblouie autant que je m'y attendais…
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Magnifique récit à la première personne de la vie de Tituba, née sur l'île de la Barbade à la fin du XVIIe siècle, du viol de sa mère esclave par un marin anglais. Enfant, elle voit sa mère pendue pour avoir levé la main sur un Blanc. Avec l'aide de la vieille Man Yaya, elle apprend les plantes qui soignent et guérissent puis tombe amoureuse d'un esclave dont elle sent qu'il lui apportera le malheur. Achetée par un pasteur, emmenée à Salem, elle est naturellement accusée de sorcellerie par les bigots du lieu.
La belle langue de ce roman donne vie à l'esclave Tituba, qui cumule à la fois le statut de femme et celui de Noire et est pour cela accusée de tous les maux. Les ravages de la religion sont particulièrement bien dépeints. Bien loin de céder et de se résigner, Tituba, ne cesse cependant de faire coïncider son art et son désir de liberté.
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