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" de cette jeune esclave effacée de l'histoire, Maryse Condé prend le parti de faire une sorcière noire. Pour échapper au viol par le maître, la mère de Tituba le tue. Elle est pendue, Yao se suicide, et la petite fille est confiée à Man Yaya, une vieille femme qui lui apprend à communiquer avec les morts, faire des incantations et des sacrifices et utiliser les plantes. Les fantômes des deux femmes l'accompagneront toute sa vie, Abena l'aimant comme jamais elle n'a pu l'aimer de son vivant, et Man Yaya restant par delà la mort sa maîtresse ès magie. Aux deux femmes se joint parfois Yao. Ttuba connaît d'abord la liberté : après la mort de ses parents, survenue alors qu'elle n'a que 7 ans, elle est chassée de la plantation par le propriétaire. Recueillie par Man Yaya, elle n'appartient plus à personne. « Ce n'était pas une Ashanti comme ma mère et Yao, mais une Nago de la côte, dont on avait créolisé en Man Yaya le nom de Yetunde. On la craignait. Mais on venait la voir de loin à cause de son pouvoir. » Avec elle l'enfant apprend, et elle la remplace comme guérisseuse auprès des esclaves après sa mort. « Man Yaya m'apprit les prières, les litanies, les gestes propitiatoires. Elle m'apprit à me changer en oiseau sur la branche, en insecte dans l'herbe sèche, en grenouille coassant dans la boue de la rivière Ormonde quand je voulais me délasser de la forme que j'avais reçue à la naissance. Elle m'apprit surtout les sacrifices. le sang, le lait, liquides essentiels. Hélas ! peu de jours après l'anniversaire de mes quatorze ans, son corps subit la loi de l'espèce. Je ne pleurai pas en la mettant en terre. Je savais que je n'étais pas seule et que trois ombres se relayaient autour de moi pour veiller. » "
Extrait d'un article de Lonnie
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Il s'agit ici, de l'histoire de Tituba, une esclave accusée de sorcellerie à Salem. L'autrice nous explique que c'est une biographie romancée, qu'elle a essayé de faire coïncider les événements avec les éléments que nous possédons mais que beaucoup de passage sortent de l'imagination de Maryse Condé. C'est surtout l'histoire de l'esclavage à travers Tituba. C'est aussi les traditions d'un peuple, d'une tribu, d'une groupe, d'une famille trouvée. La sorcellerie pratiquée par Tituba ressemble à la médecine naturelle, elle vise le bien-être du corps et de l'esprit la plupart du temps. Ce récit n'était pas idyllique, il a son lot de malheurs, de loupés, de faux-semblants.
C'était intéressant! Même si je pensais trouver plus de faits historiques, j'ai apprécié ma lecture telle quelle a été. C'est resté enrichissant.

Pour parfaire mon apprentissage sur les procès de Salem, j'ai regardé une vidéo faite par la chaîne youtube Occulture, qui est également très intéressante.
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J'ai adoré lire cette autobiographie fictionnelle. Outre le sujet des procès des sorcières de Salem, reconnus comme étant la chasse aux sorcières la plus importante de l'histoire de l'Amérique du Nord, j'ai découvert une héroïne forte, qui manifeste clairement son désir de révolte. Maryse Condé dresse le portrait d'une héroïne ambivalente tiraillée entre soif de liberté et passion, entre bienveillance et vengeance. Un livre à lire à tout prix pour découvrir l'histoire de Tituba, vous serez captivés par l'écriture entraînante, envoûtante de Maryse Condé, le tout saupoudré à forte de dose de réalisme magique.
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Femme, esclave et noire. Autant dire que Tituba n'avait rien pour réussir. Sans compter, comme vous l'aurez lu dans le résumé ci-dessus, qu'elle est née d'un viol. Rien que ces premières lignes que j'écris plantent l'ambiance du roman de Maryse Condé. On pourrait se demander pourquoi elle a écrit un tel livre et pourquoi il est bien à lire. Ce à quoi je répondrais justement pour tout ça ; parce que l'on sait peu de choses sur cette esclave qui s'est retrouvée au coeur des procès des sorcières de Salem, et surtout on sait encore moins ce qui a suivi pour Tituba. Alors, afin de réhabilité cette femme, de lui rendre son histoire, Condé l'a écrite. Moi, Tituba sorcière… est une biographie fictionnelle ; une biographie parce qu'elle nous raconte la vie de Tituba, fictionnelle parce que, même si l'écrivaine se base sur des documents, il a bien fallu imaginer certaines choses. Et j'ai franchement aimé cette lecture, que ce soit grâce à la plume de Condé mais aussi grâce à la façon dont elle a (ré)écrit l'histoire de Tituba.
Le récit est à la première personne et c'est comme si Tituba se retrouvait là à nous parler d'elle. Elle commence par le début, finit par la fin ; c'est linéaire et pourtant cela ne manque pas de rythme. En effet, la vie de l'héroïne est chaotique, tragique, mais aussi pleine d'amour et de bienveillance et, quand elle nous parle de tout cela, elle n'omet rien, faisant parfois même des digressions que pour l'on saisisse mieux son propos.
Tituba est attachante par ce qu'elle nous raconte, évidemment, mais aussi par son vécu – comment ne pas compatir ? Surtout, ses relations aux autres sont parfois rageantes (je pense notamment avec ses maîtres et maîtresses), souvent belles (et là, je pense à Abena et Man Yaya, ces femmes si importantes dans sa vie) et, ne nous mentons pas, c'est en partie grâce aux rapports qu'entretiennent les héros et héroïnes que ces dernier·ères s'attachent notre affection.
Le propos du livre de Maryse Condé, en plus de nous livrer une biographie de Tituba, c'est aussi de parler du sexisme et surtout du racisme. du sexisme parce qu'il y a beaucoup de femmes et qu'elles sont soumises aux hommes (maris, pères…) ; seule l'une d'elles est libre et respectée (voire craine) et, si Tituba aurait pu suivre son chemin, elle a finalement préféré suivre l'amour. C'est d'ailleurs quelque chose de constant, chez cette femme : la recherche de l'amour, que ce soit auprès d'un homme ou bien l'amour des autres au sens large, avec cette volonté qui l'accompagne de faire le bien et d'aider les gens. Et puis il y a le racisme. Tituba est noire donc, en tant que telle, considérée comme un être inférieur et donc esclavagisée. Et quand il commence à se passer des choses étranges, qui accuse-t-on ? La femme noire. Pas l'homme noir, non, et d'ailleurs Tituba finit par le comprendre : blanc ou noir, un homme s'en sortira toujours mieux qu'une femme.

Je pourrais parler des heures de tout cela mais, en fait, je décide de m'arrêter là parce que ce sont des sujets connus, dont on peut trouver de nombreux articles sur le net, on peut lire plein d'essais sur ces sujets… L'important ici, c'est Moi, Tituba sorcière… de Maryse Condé, et c'est que j'ai aimé ce roman. C'est un livre fort, poignant, qui redonne une voix et une vie à cette femme, à cette esclave. J'ai aimé l'héroïne, j'ai aimé certaines protagonistes, j'en ai détesté d'autres ; je suis passée par beaucoup d'émotions en lisant Moi, Tituba sorcière….
En un mot comme en cent : lisez ce roman.
Lien : https://malecturotheque.word..
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En matière de perversité les nouvelles technologies font également très fort pour augmenter les envies de lecture: un podcast en conseillant un autre, une voix qui vous lit les premières phrases et me voilà à découvrir une auteure et pas des moindres. Tituba est apparemment une petite partie d'un iceberg solide.
Quant à cette histoire de femme noire, esclave, « sorcière « , amoureuse et mutine, je ne l'ai pas lâchée, cramponnée à l'espoir fou que le terme humanité ne soit pas qu'une chimère.
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Le Livre du Mois de Mai 2018
Bouleversante histoire que celle de Tituba, esclave.
Pour écrire ce roman, Maryse Condé s'est inspirée de la vie de Tituba, cette jeune femme amérindienne, capturée alors qu'elle était enfant, déportée à la Barbade, vendue comme esclave et une des premières accusées d'être une des sorcières de Salem.
Retentissant procès.
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Oui, Tituba est une sorcière dotée de pouvoirs magiques! Et elle s'en est servi sur moi puisqu'après avoir lu la première page, je n'arrivai plus à refermer le livre!!
Ce livre m'a totalement happée. Il m'a transportée dans une autre époque, dans un autre lieu, j'ai vécu avec Tituba dans son île, j'ai subi toutes les injustices en souffrant avec elle, mais j'ai également lutté avec elle.
Je me suis sentie entourée des esprits et donc sentie plus forte.

Ce livre permet de redécouvrir ce qu'était une sorcière, qui n'est là que pour aider, soulager, et guérir les maux des gens. Mais ces soit-disant sorcières n'ont fait que concentrer et attiser la haine des gens devant l'inconnu, elles ont ravivé leur peur et ils ont trouvé en elles un bouc émissaire.
Au delà de l'histoire des sorcières de Salem, il s'agit d'évoquer la traite des noirs et la dure condition des esclaves.

Un livre envoûtant.

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Tout le monde a plus ou moins entendu parler des sorcières de Salem. La littérature comme le cinéma se sont d'ailleurs à plusieurs reprises, en prenant parfois une grande liberté avec la réalité, emparé de ce fait divers alimenté par les luttes intestines et une paranoïa puritaine, qui marqua les esprits pendant plusieurs décennies.

Pour rappel des faits, des jeunes filles de Salem Village, Massachusetts, à la fin du XVIIème siècle, accusent certains de leurs concitoyens de les avoir envoûtées. Ces accusations visent dans un premier temps trois présumées sorcières : Sarah Good, une mendiante, Sarah Osborne, une vieille femme peu appréciée par les villageois suite à une histoire d'héritage, et Tituba, esclave de Samuel Parris, le pasteur de Salem, dont la fille et la nièce sont parmi les accusatrices. S'ensuit une véritable épidémie de "possédées", dont certaines vont jusqu'à accuser leurs propres parents...
S'ouvre une multitude de procès, qui tous se terminent par la condamnation à mort de l'accusé pour sorcellerie, aucun acquittement n'est prononcé. Seuls ceux qui plaident coupable et dénoncent d'autres suspects, telle Tituba, évitent l'exécution capitale.

Atterré par le nombre d'accusations (au total plus de 300 personnes, une vingtaine étant au final exécutée), le gouverneur Phips, qui reprend l'affaire, interrompt le procès, et les derniers prisonniers sont libérés quelques semaines plus tard. Les fillettes à l'origine de l'affaire avoueront plus tard avoir agi ainsi "pour se divertir" et s'être "bien amusées". En 1711, une indemnité est versée aux victimes et aux familles.

Seule Tituba, noire et esclave, ne bénéficiera d'aucune excuse, d'aucune réhabilitation...

C'est pour pallier cette injustice que Maryse Condé a écrit "Moi, Tituba, sorcière". Elle y fait s'exprimer la jeune esclave, imaginant, de sa naissance à son retour après le procès de Salem dans sa Barbade natale, ce que fut son existence.

Fruit d'un viol perpétré sur sa mère par un marin blanc, Tituba se retrouve très jeune orpheline. Recueillie par Man Yaya, elle apprend de cette dernière l'art de la sorcellerie qui soulage et guérit. Man Yaya meurt alors qu'elle est âgée de quatorze ans. Elle vit alors,seule mais libre au coeur de la forêt, jusqu'au jour où, tombée amoureuse de John l'indien, esclave au service d'une vieille blanche acariâtre, elle enchaîne son destin à celui de cet homme, perdant ainsi son indépendance, et s'acheminant vers son funeste destin...

Maryse Condé nous livre avec cette Tituba un beau personnage, complexe et émouvant. Libre d'esprit, sensée, mais incapable de résister à l'appel de l'amour qui la perdra, elle oppose à l'obscurantisme chrétien et au puritanisme des blancs sa spontanéité et sa bienveillance. Femme rebelle, en quelque sorte avant-gardiste, elle ne supporte pas le mépris dans lequel sont tenus les noirs. Pour pouvoir rester près de son mari, elle accepte pourtant de le subir...

L'auteure prend le parti de faire de son héroïne une véritable sorcière, qui converse avec les morts, et réalise des sortilèges. Mais il s'agit d'une sorcellerie bienveillante, qui prend racine dans les bienfaits qu'offre la nature, qui est à l'écoute des émotions humaines. le parallèle ainsi établi avec une religion blanche pesante, malsaine et culpabilisante, qui enferme ses ouailles dans des carcans de superstition, de peurs et de haine, non sans une amère ironie, est intéressant...
Mais avant d'être une sorcière, Tituba est une femme, ni puissante ni arrogante, simplement effrayée par l'injustice et la cruauté du monde, dont elle fera les frais, desservie sa couleur de peau et son statut d'esclave.

S'inspirant librement des faits réels, Maryse Condé met tout son talent de conteuse au service de cette belle mais triste histoire.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Fille de l'esclave Abena violée par un marin anglais à bord d'un vaisseau négrier, Tituba, née à la Barbade, est initiée aux pouvoirs surnaturels par Man Yaya, guérisseuse et faiseuse de sorts.
Son mariage avec John Indien l'entraîne à Boston, puis au village de Salem au service du pasteur Parris. C'est dans l'atmosphère hystérique de cette petite communauté puritaine qu'a lieu le célèbre procès des sorcières de Salim en 1692. Tituba est arrêtée, oubliée dans sa prison jusqu'à l'amnistie générale qui survient deux ans plus tard. Là s'arrête l'histoire. Maryse Condé la réhabilite, l'arrache à cet oubli auquel elle avait été condamnée, et, pour finir, la ramène à son pays natal, la Barbade au temps des Nègres marrons et des premières révoltes d'esclaves.
Elle préside le Comité pour la mémoire de l'esclavage créé en janvier 2004 pour l'application de la loi Taubira qui a reconnu en 2001 la traite et l'esclavage comme crimes contre l'humanité. À ce titre c'est sur sa proposition que le président Jacques Chirac a fixé au 10 mai la Journée de commémoration de l'esclavage, célébrée pour la première fois en 2006
Lien : http://liberta-revolutiona.o..
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Je ne connaissais pas Maryse Condé avant d'avoir appris sa mort récemment. Son parcours, ses origines et ses faits d'armes m'ont incité à vouloir découvrir ses oeuvres. Comme je n'ai pu mettre la main sur le livre intitulé Ségou, je me suis rabattu sur celui-ci suivant les recommandations d'un libraire.

J'ai débuté ma lecture avec beaucoup d'enthousiasme, car l'histoire et le contexte m'interpellaient (je suis d'origine Antillaise). Plus j'avançais dans le déroulement et plus je trouvais que le tout était brouillon. En partant d'un fait réel peu documenté (l'existence de Tituba), l'auteure lui a imaginé une vie fort remplie, mais les diverses étapes sont déclinées avec beaucoup de rapidité. L'histoire est racontée au "je", et cela n'a pas aidé. En effet, il dur de croire qu'une esclave noire soit capable d'utiliser des termes et expressions aussi savants que "contrites", ou "soigner les langueurs de ma maîtresse"...

Bref, au final ce fut un livre instructif. Il vise à réhabiliter la mémoire d'une esclave de la Barbade, ou à la faire découvrir, et en ce sens ce fut mission accomplie en ce qui me concerne. Par contre, le style, la forme et certains aspects du contenu m'ont laissé sur ma faim. C'est comme si j'avais l'impression de l'auteure avait un peu bâclé son travail, avec tout le respect que je lui dois.
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