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Noëlle Michel (Traducteur)Philippe Noble (Traducteur)
EAN : 9782330184049
288 pages
Actes Sud (04/10/2023)
3.34/5   25 notes
Résumé :
Après avoir tué le mauvais suspect du viol et meurtre de sa fille, l’ancien inspecteur de police Theo Wolf sort de prison. Désormais devenu exterminateur de rats, il découvre le cadavre putride d’une femme lors de sa première mission. Complètement fasciné par cette femme, Wolf se lance dans une enquête qui l’entraînera dans les recoins les plus tordus et sordides d’Anvers…
Déployant une enquête aux rebondissements aussi abracadabrantesques que sordides, Patri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Lorsqu'il était encore inspecteur dans la police d'Anvers (Belgique), Théo Wolf avait froidement abattu, mais à tort, le présumé violeur et assassin de sa fille. A sa sortie de prison il devient dératiseur et sa première vraie mission dans un immeuble délabré le met en présence du cadavre quasiment momifié d'une élégante vieille dame. Retrouvant ses réflexes de flic, Théo garde pour lui cette découverte et commence une enquête touffue sur les traces d'un tueur en série. Il devra affronter ses pires démons ainsi qu'un ancien collègue très tordu.
Baignant dans une atmosphère onirique oppressante, ce roman du méconnu Patrick Conrad (écrivain, poète, plasticien et cinéaste belge) se déroule presqu'exclusivement dans l'obscurité inquiétante des nuits d'Anvers. D'immeubles minables en boites de nuits ringardes, d'hôtels miteux en bouges infâmes, l'ex-flic investi d'une mission quasi divine explore les tréfonds d'âmes humaines ravagées par la solitude et le manque d'amour. Impressionnant de noirceur !
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Au Fin Fond de Décembre est un polar noir, belge, savoureux et original qui saura ravir les amateurs du genre mais pas que.
 
Anvers, Belgique, décembre 1996. Après avoir purgé sa peine pour le meurtre de celui qu'il pensait être le tueur de sa fille, Theo, ancien inspecteur de police, se retrouve enfin à l'air libre. Après quelques mois d'errance, il décide d'accepter le job offert par un compagnon de prison. Mais lors de sa première mission en solo pour la société Rat-O-Kill, Theo tombe sur le cadavre d'une femme dans un studio de tournage de films porno à l'abandon. Faisant fi de tout bon sens moral, il se convainc de mener l'enquête mû par le plaisir égoïste de retrouver, l'histoire d'un instant, son ancien boulot et par là même un bout de son ancienne vie.
 
Et le moins que l'on puisse dire c'est que ce polar est brillant.
 
Pourtant au début, c'était pas gagné. Car l'archétype de l'ancien flic désabusé qui mène une vie pathétique à l'image des malfrats ou autres criminels qu'il pourchassait dans sa première vie, c'est du vu, revu, et ça n'a rien d'original. Mais l'auteur excelle et nous emmène, malgré un postulat de départ somme toute banal, assez loin dans l'immoralité pour nous tenir fermement sous sa coupe.
 
En un tour de main, il plante un décor délicieusement hivernal, dissémine de jolis personnages anti charismatiques et nous plonge dans l'enquête d'un Theo tout aussi pitoyable qu'attendrissant, en immersion profonde dans les bas-fonds anversois, au coeur de la misère sociale où tout n'est qu'apparences et faux-semblants.
 
L'enquête n'est finalement qu'un prétexte pour nous servir un plateau de personnages tous plus brisés les uns que les autres. À l'image de Theo devenu depuis la perte de sa fille, l'ombre de lui-même. Et ces personnages morcelés fascinent. Tous tentent de se reconstruire, chacun à leur manière. de survivre. Comment les blâmer pour cela ? Comment ne pas se sentir profondément touché par la déchéance de ces pauvres âmes peinturlurés qui sourient sciemment à leurs désillusions ?

Le roman parle de solitude, d'isolement, de rejet, d'humanité, de rêves, de vie, de mort. D'amitié. On prend un plaisir malsain à suivre ce Theo au comportement immoral, condamnable, dans son enquête morbide, parce que la curiosité ce vilain défaut, nous emmène là où nous n'irions probablement jamais, dans ces endroits interdits, capitonnés, miteux, qui empestent la cigarette, les effluves de parfums bon marché et l'alcool. Theo sombre doucereusement dans la folie alors qu'il se rapproche dangereusement des morts. Cette confusion entre rêves et réalité donne enfin un sens à sa vie et ce cadavre exquis lui apporte ce qu'il n'a plus : une source de réconfort, un regain d'espoir, un exutoire, une raison de vivre.

Et dans cette descente aux Enfers, dans ce gris morne, enfumé, froid et brumeux, dans ce monde impitoyable, hypocrite, où l'esseulé n'a pas sa place, l'auteur joue brillamment avec le macabre. Les références musicales et artistiques donnent un ton poétique à l'oeuvre pourtant dérangeante. On y voit un lyrisme doux et jubilatoire. Les dialogues sont aussi savoureux que les réparties de Theo sont juteuses.
 
Le roman est parfait, métronomique. C'est extrêmement bien écrit, peut-être même un peu trop, donnant du lisse et de l'harmonieux incritiquables. Et même si l'auteur heurte sympathiquement nos sensibilités, je crois bien que j'attendais qu'il franchisse la fameuse ligne rouge du politiquement correct pour aller encore plus loin dans la fantasmagorie.

Je vous recommande la série BD RIP chez @editionspetitapetit qui joue avec la vie, avec la mort, avec la crasse de façon remarquable et qui complètera à merveille ce récit.
 
*merci infiniment à @actessud et tout particulièrement à Pauline d'avoir accepté ma demande de service de presse.
 
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Je découvre l'auteur avec son dernier roman, et je dois dire que l‘univers de celui-ci est noir et limite glauque.

J'ai aimé le personnage principal, Theo Wolf, ancien policier qui sort de prison après avoir voulu venger la mort de sa fille, mais s'est trompé de coupable et a assassiné un innocent.

Theo Wolf n'a plus de boulot et devient dératiseur. Dans un immeuble inhabité, il découvre un cadavre de femme en décomposition. Il va alors mener son enquête pour trouver le/la coupable.

Nous suivons Theo dans les quartiers pauvres de la ville, la victime vivant chichement. Au fil de ses découvertes, on apprend qu'elle a changé plusieurs fois de nom et avait une passion pour Jayne Mansfield.

J'ai aimé le vieux voisin de la victime, qui habite en face, un insomniaque qui collectionne les vieux journaux et classes leurs articles par thèmes.

J'ai été dégoutté par l'ancien collègue policier encore en fonction qui est un ripou.

J'ai eu de la peine pour la voisine de Theo, avec qui il passe le réveillon de Noël. Une femme au bord du précipice.

J'ai aimé suivre Theo dans sa descente vers la Mort : il prénomme la morte découverte Lucy avant de découvrir son vrai nom ; il lui rend de plus en plus souvent visite et fini par la voir dans ses rêves puis dans sa réalité. Les défunts l'entourent de plus en plus au fil des pages.

J'ai aimé les leitmotivs : Theo sur son lit qui fixe le plafond, l'affiche de la comédie musicale The Fantasticks, les rats marrons.

J'ai découvert l'incendie au grand magasin L'Innovation de Bruxelles en 1967 qui a fait des centaines de morts.

J'ai souri du nom du film porno qui devait être tourné : Au fin fond de Décembre. Décembre étant le nom d'un personnage du film

Mais pendant que Theo mène son enquête, un tueur en série rôde dans la ville qui assassine ses victimes à l'aide d'un sac en plastique de chez Lidl. Ce roman propose donc une double enquête.

Il y avait longtemps qu'un vrai roman noir ne m'avait pas autant charmé et fait frôler la Mort.

Une citation :

Nous mourons, quand il n'y a plus personne pour qui nous voulons vivre. (p.286)

L'image que je retiendrai :

Une chanson, celle de la chanson d'Harry Belafonte Deep in December, it's nice to remember qui tourne en boucle pendant le récit.
Lien : https://alexmotamots.fr/au-f..
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Je connais très mal et très peu le polar belge. Pour moi, dans ma tête, et c'est très cliché, c'est comme les séries françaises, souvent mal joué avec des acteurs moches. Bref, pleine d'à priori j'ai été curieuse de découvrir Patrick Conrad et son personnage, Théo Wolf, dans Au fin fond de décembre.
Théo est un ancien flic tout juste libéré après avoir purgé une peine de quatre ans pour le meurtre d'un homme soupçonné, à tort, du meurtre de sa fille. Devenu dératiseur, il découvre lors d'une opération d'extermination de nuisibles le cadavre d'une femme dans un appartement ayant servi auparavant de lieu de tournages de films porno. Il décide de mener sa propre enquête.
Bon, tout ça semble bien classique comme trame et ça l'est. le manière de dérouler l'enquête est, elle, moins classique, notamment par le choix de la personnalité même du personnage principal.
Le personnage de Théo m'a très souvent dérangée, sa moralité est plus que douteuse, il manque carrément d'empathie parfois, se révèle menteur et roublard. Je ne peux pas dire que je l'ai vraiment apprécié.
En revanche, et malgré de nombreuses incohérences dans le scénario, j'ai beaucoup apprécié l'écriture de ce polar flamand, traduit par Noëlle Michel. C'est extrêmement fluide et sans temps mort. La fin réserve une réelle surprise et un dénouement touchant.
Une très bonne surprise en ce qui me concerne et qui va m'amener à revoir sérieusement mes stéréotypes.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Il faut aimer les romans noirs pour pouvoir savourer celui-ci.
Je dois dire que l'auteur parvient avec brio à nous plonger dans un univers glauque où la misère humaine transpire à chaque page. Suivre un inspecteur déchu qui fait mine de mener une enquête sérieuse en navigant dans des milieux précaires, ça c'est fait. Rencontrer des personnages torturés, déprimés, dont on a l'impression que la moelle de la vie à été aspirée, ça aussi c'est fait.
La ville d'Anvers y est aussi dépeint dans ce qu'il y a de plus laid. Il va falloir que j'y retourne un jour pour voir la beauté de cette ville, si je ne veux pas rester avec un arrière-goût âcre. Car oui, la partie la moins belle de la ville y aussi est très bien décrite.
Ce qui m'a le plus gêné, ce n'est pas tant que ce soit glauque comme lecture. Mais plutôt certaines longueurs de phrase, à l'instar de la 1e phrase du roman qui compte pas moins de 10 lignes. Étonnant d'ailleurs pour un livre écrit en néerlandais à la base. Et puis j'avoue que je n'ai pas trop compris la fin. J'ai en effet dû mal à y voir clair quant à qui est coupable et qui ne l'est pas.
Bref, à ne lire que si on aime le genre et qu'on a pas peur que la misère humaine qui y est décrite nous colle à la peau...
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critiques presse (2)
Culturebox
20 décembre 2023
L’écrivain flamand explore les méandres d’une âme tourmentée. Noir, c’est noir. Vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
31 octobre 2023
Le cinéaste et plasticien Patrick Conrad signe un polar très cinématographique. Son humour décapant rappelle celui d’Hugo Claus.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique

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