L'Etrange Docteur Mazsovitch

Isabelle est une jeune femme aux formes parfaites. Elle arrive dans le centre du Docteur Mazsovitch, clinique spécialisée dans le dressage des femmes afin de révéler leur libido avec pour principale thérapie la soumission, le sadomasochisme et l'amour en groupe. Isabelle n'est pas vraiment une patiente mais plutôt une habituée qui fréquente l'établissement pour en retirer un maximum de plaisir. Très vite, elle se met dans l'ambiance et comme mise en appétit (qu'elle a insatiable), elle s'occupe avec le docteur d'une nouvelle patiente. Pour compléter son hors-d'oeuvre, elle s'enfile deux beaux jeunes hommes vigoureux et loin d'être satisfaite, continue sur sa lancée en se partageant entre plusieurs hommes et femmes jusqu'à se qu'elle passe avec plaisir de dominante à soumise…

Coq ne fait jamais dans la dentelle (ou il les fait vite enlever à ses héroïnes) ni dans la demi-mesure. C'est dans l'excès qu'il s'exprime. Ici, il privilégie la ligne claire, le noir et blanc. Exit (j'ai presque accidentellement écrit excite :-) la tendresse, la finesse. C'est au-delà de l'érotisme, c'est délicieusement pornographique. Ne cherchez pas de l'amour ou de la tendresse, vous n'y trouverez que du sexe pour le sexe. Mais qu'est-ce qu'il croque bien les femmes et les hommes en rut. C'est chaud de chez chaud. Il n'y a pas une page qui ne vous émoustillera. La couverture est trompeuse, c'est un dessin numérique, froid, sans saveur mais à l'intérieur, le trait est humain. Il faut dire que si le scénario n'est pas vraiment narratif mais plutôt destiné à la pornographie, les dessins sont de grande qualité, le trait sûr. Connaissant l'auteur, je ne peux pas lui reprocher le manque d'intrigue, je sais que la raison de ses créations se situe plus bas que le niveau de la ceinture et que le but de ses bandes dessinées n'est pas d'irriguer nos neurones. Bref, bien dessiné, une belle numérisation en Kindle (le numérique facilite la lecture sous le manteau), hautement aphrodisiaque et surtout à ne pas mettre entre toutes les mains. Rapport qualité, public cible, très bon mais si vous cherchez une vraie histoire, ça va forcément vous paraître nul.

Le docteur Machin au nom imprononçable dirige un centre où tout n'est que luxure, bondage, sodomie et double pénétration. On suit dans cet album les péripéties scabreuses d'Isabelle, une habituée des lieux, et, dans une moindre mesure, celles d'Hélène, une nouvelle arrivante, et de Tania, secrétaire d'un des pensionnaires.
Il n'y a pas d'histoire, juste un festival de sexe à foison à chaque page. Pour le coup, l'absence de scénario ne pose pas problème. Dans un centre où les gens baisent, ben ils baisent, y a pas besoin de forcer le contexte à entrer dans une intrigue qui n'apportera rien d'autre qu'un artifice narratif bancal pour ne pas dire branlant.
Le dessin assure le taf, on en prend plein les mirettes pendant que les personnages en prennent plein les fesses et la figure.
Seul bémol, la fin abrupte. Isabelle, plutôt dominante dès le début de l'album, se tourne dans les dix dernières pages vers une autre facette de son tempérament, plus axé vers la soumission. Sauf que cette exploration tourne court, à peine esquissée, et la dernière case laisse le lecteur sur un “la soirée ne fait que commencer” et sur sa faim. Ça aurait été sympa de nous la raconter, la soirée, au lieu de couper d'un coup. Il manque une dizaine de pages pour vraiment boucler cette BD. Mis à part cette réserve, c'est du lourd et du bon.
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