AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782376960065
124 pages
Editions LC. (30/05/2018)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Dans ce nouvel ouvrage, Corinne Van Loey dénonce le terrorisme de la culture du viol et l'omerta qui l'entoure, qu'il convient de briser. Même si les langues se délient à la suite de l'affaire Weinstein et des mouvements #MeToo et #balancetonporc, l'analyse faite des agressions sexuelles et des viols par nos sociétés contribue encore souvent à banaliser, minimiser, excuser, voire encourager les violences en les justifiant par l'exercice de l'autorité et la nature de... >Voir plus
Que lire après #METOO. Viol. Briser le silenceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Quelle est la femme, la fille qui en France ou ailleurs peut dire : « Je n'ai rien subi ». Pas une insulte, pas un dénigrement, pas une gifle, pas une agression, pas un viol, pas un inceste, pas une main aux fesses, une proposition douteuse, un harcèlement, un regard glauque, un salaire plus bas ? Qui ? »
En partant de la dénonciation mondiale des comportements masculins du type de ceux de Weinstein par le phénomène #Metoo, de la part de femmes célèbres mais aussi anonymes, Corinne van Loey dresse un état des lieux édifiant sur la condition féminine. Trop longtemps, les hommes ont été valorisés pour leur côté virile et dominant alors que les femmes leur devaient un état de soumission totale. L'Histoire rapporte ainsi de nombreux cas de femmes ayant voulu inverser cet ordre et avoir fini sur le bûcher (ah ! cette fameuse chasse aux sorcières !). La culture la plus ancestrale a fait de la femme un être inférieur et cela depuis l'Antiquité. L'auteure fournit ici un essai très documenté sur la soumission de la femme à travers les âges mais aussi les traditions culturelles et communautaires. C'est passionnant.
Puis on se recentre sur le viol : « le viol, c'est avant tout de la violence, et non de la sexualité ». Un crime, depuis 1990. Un rite pour certains (les tournantes dans les caves des cités), une arme pour d'autres (lors de guerres ethniques) qui perdurent encore et toujours malgré les tentatives de prises de conscience médiatiques.
Malheureusement, cas précis à l'appui, l'auteure atteste de l'inanité de la justice française qui ne prend même pas la peine d'écouter les victimes et qui libère les coupables sans même les faire passer par les Assises.

Que faire pour enrayer ces actes ? Pour éviter aux femmes de subir ce qui est une salissure d'une violence physique et psychique inouïe? Aujourd'hui, on est capable, par le biais des IRM de traduire les dommages cérébraux engendrés par le viol : « elles permettent de constater des modifications cérébrales et génétiques véritables témoins irréfutables des traumatismes et violences subis » ; tout comme chez les vétérans américains revenus du Vietnam…
Qui peut encore dire que ce type d'agression est anodin, sous prétexte « qu'elle l'a bien cherché avec sa mini-jupe », « elle est tellement moche qu'on lui a rendu service » ou encore « elle était bourrée, donc quand elle disait non, elle pensait oui » ?

Un essai captivant à lire, qui effraie, il faut le dire, par son compte rendu précis des données liées à la maltraitance. Il faudrait pouvoir en rendre la lecture obligatoire à tous les coupables de viol ou d'agression sexuelle. La femme n'est pas un objet sexuel toujours disponible et « Non, c'est non ». L'éducation des fils par les pères doit évoluer, être pensée comme une leçon de respect vis-à-vis de la femme.
Le chemin est encore long…

Merci à Masse Critique et aux éditions Langlois Cécile.
Commenter  J’apprécie          183
Merci d'abord à Masse Critique pour m'avoir fait découvrir ce livre. Je ne découvre évidemment pas ce qui est relaté dans cet ouvrage, les femmes se battent depuis des décennies sur ce sujet : en le lisant, j'ai eu l'impression de revenir 40 ans en arrière, quand les Groupes Femmes essayaient de faire entendre leurs voix à propos du viol et des autres violences quotidiennes ! Dire que nous n'avons pas avancé depuis ce temps est peut-être exagéré, mais si peu. Ce livre nous présente avec objectivité une situation qui repose, comme le dit l'auteure, sur la "culture du viol", qui implique en outre la minimisation de la parole des victimes, quand ce n'est pas son déni. Quand s'ajoute à cela le fait que les bourreaux se trouvent en très grande partie issus de l'entourage proche ou de la famille (90%), on comprend mieux que, d'une part la parole soit très difficile à libérer, d'autre part à ce que les actes soient reconnus et punis.
L'auteure relie ces données avec les violences familiales "ordinaires", avec l'éducation sexuelle abandonnée de plus en plus à la culture du porno, avec le manque de formation des personnels soignants ou policiers, et le constat est plus qu'alarmant.
Enfin, Corinne van Loey décline une ribambelle de chiffres très significatifs, mais elle nous démontre aussi que la science est sur le point de détecter les traces laissées par ce traumatisme dans le cerveau humain, qui forcera enfin à prendre en compte la blessure du viol. Mais en attendant, ne suffirait-il pas d'un peu d'écoute et d'humanité pour prendre en charge avec justesse et justice les victimes ?
Un livre dense qui rend compte et interroge, et que tout le monde devrait au moins parcourir.
Commenter  J’apprécie          80
Un grand merci à Babelio et aux Editions LC pour ce livre.
Le début est déroutant: on a l'impression que l'auteur(e) nous dévide toutes ses idées/connaissances sur le viol sans aucun préambule.
Il manque, selon moi, une introduction ou une explication : pourquoi ce livre.
Mais son contenu m'a laissé pantois (e)?
En effet, en tant que fille de parents avertis et concernés, j'ai été mise en garde et plus d'une fois sur la sexualité, mes choix, ma vie et mon corps.
Corinne van Loey nous répète plusieurs fois dans ces pages que 90% des viols se passent en famille.
Que beaucoup de victimes pensent qu'elles "l'ont cherché" en s'habillant provoquant ou en " allumant la mèche".

Par contre j'apprends que la Saint-Valentin était anciennement le jour du viol collectif des célibataires, qu'un tribunal a décrété une gamine de 11 ans consentante sur base des dires du violeur et de scientifiques et que certains hommes sont persuadés que lorsqu'on dit "non" ça veut dire ouiii mais qu'on n'ose pas dire "qu'on veut être violées"

Bref, Un livre à mettre dans toutes les mains, mais surtout de ceux qui croient que le viol est un droit conjugal ou qu'il est normal pour un homme d'assouvir ses pulsions sans le consentement de l'autre personne... et j'en passe.

Bonne lecture! Elle me sort de ma zone de lecture habituelle et c'est avec grand plaisir que j'ai participé à cette masse critique.

Commenter  J’apprécie          53

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
En effet, toute civilisations confondues et depuis toujours, il y a eu vis- à- vis des femmes des mutilations physiques, les femmes aux pieds bandés en Chine, les femmes girafes en Birmanie, les négresses à plateau… Les excisions pratiquées dans certains pays musulmans ou d'Afrique où la mutilation sexuelle a pour objectif la perte du plaisir témoignent d'une volonté de maintenir la femme dans un état d'infériorité, une sorte de demi humanité, privée d'une partie d'elle même. L'Occident les a mutilées moralement en particulier par la morale bourgeoise qui a non seulement inventé le terme de devoir conjugal, mais de surcroît a imprimé l'idée, comme le chantait Jean Ferrat, qu'une femme honnête n'a pas de plaisir.
Commenter  J’apprécie          71

autres livres classés : vie quotidienneVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

l'étrange cas du docteur jeckyll et de m. hyde

Qui est le narrateur?

M. Hyde
Docteur Jeckyll
M. Utterson
M. Enfield

10 questions
261 lecteurs ont répondu
Thème : L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de Robert Louis StevensonCréer un quiz sur ce livre

{* *}