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Whaou quelle claque !

Dans le sang, la sueur et le whisky, on déteste et on s'attache à Ike et Buddy Lee, personnages principaux et vieux rednecks homophobes bourrés de testostérones.

On commence avec l'enterrement de leurs deux fils, mariés et assassinés. On poursuit avec leur rage et leurs regrets. On cogne avec Buddy Lee, on égorge avec Ike. L'écriture est sensuelle et sombre, et aussi éloigné qu'on peut l'être de ces deux hommes violents, on se retrouve à trembler avec eux. de chagrin, d'incompréhension, de rage, de culpabilité, d'espoir.
Cosby parvient dès les premiers chapitres à nous embarquer dans cette quête de rédemption.

On découvre les deux fils par les souvenirs peu glorieux et les regrets des deux pères. On les voit juger eux-même leur homophobie et leur violence. La culpabilité poisseuse dans laquelle ils se débattent ramperait presque jusqu'à nos doigts à chaque page que l'on tourne.

Un roman noir vibrant d'émotions, saturé de haine et d'amour.

J'avais peur de mettre du temps à le lire, que ce soit trop dur. Il l'est mais bon sang, on le dévore !

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Merci #netgalleyfrance et #sonatineeditions pour ce service presse !

Mon avis : Waouh !!! Foncez !

Une couverture sombre, et un roman qui l'est encore plus.
Perte, colère, culpabilité, homophobie, racisme, regret, rédemption, tout y est savamment développé.
L'écriture est captivante et émouvante.

Les personnages principaux, complètement antagonistes, forment un duo idéal.

Des points communs ?
Un passé lourd, des ex-taulards, une violence difficilement maîtrisable et un sacré sens de la répartie !
Loin d'être des pères parfaits. Rien ne les prédisposait à se rencontrer, et encore moins à se connaître et à s'apprécier.

Mais comment accepter les meurtres de leurs fils en n'ayant jamais accepté le fait qu'ils étaient gays ?
L'enquête piétine. Ravagés par leur chagrin, leur culpabilité, ils vont montrer jusqu'où un parent peut aller pour son enfant.
Cette expédition punitive est une nécessité, une thérapie. Dans cette Amérique ultra-conservatrice, leur cheminement commun va leur permettre d'évoluer.

Une vendetta formidable, une lecture brute, une évolution des personnages incroyable, des émotions à fleur de peau.

Seul petit bémol : des scènes d'action... un peu trop dingues (genre Red avec Bruce Willis)
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Ike et Buddy Lee sont deux hommes que tout oppose : l'un est noir et propriétaire d'une jardinerie prospère, l'autre est blanc et vit dans un mobil home déglingué. le jour où leurs fils, qui se sont mariés ensemble, sont tués, les deux vont s'associer pour retrouver les meurtriers. Retrouvant très vite leurs vieux réflexes de gang et d'anciens taulards, Ike et Buddy Lee cherchent aussi à renouer post mortem avec des fils dont ils n'ont jamais accepté l'homosexualité.
« La colère » est un excellent thriller qui vous balade sur les routes de l'Amérique profonde, celle qui vote Trump, porte des armes, celle où il fait meilleur d'être blanc que noir, celle où l'ultra conservatisme est la norme. le duo qui se forme entre Ike, qui avait juré de ne jamais tomber dans la violence à nouveau, et Buddy Lee, qui a tout raté, est si savoureux qu'on l'imagine adapté au cinéma (il semblerait que cela soit le cas d'ailleurs !). On ne s'ennuie pas une seconde en suivant la quête éperdue de ces pères qui ont failli et qui cherchent le pardon et la rédemption.
Si vous cherchez un roman noir qui dépote, « La colère » de S.A. Cosby est pour vous !
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J'aurais pu être une fan absolue de ce polar..
Deux pères voulant venger l'assassinat de leurs fils gays, mariés, pères d'une petite Arianna et heureux dans leur couple.
Dans un état où il est mal venu d'être noir, homo et... marié à un blanc.
Donc, ces deux pères Ike et Buddy Lee, on l'aura compris, l'un est noir et l'autre blanc, trimbalent un certain nombre de casseroles judiciaires et sont foncièrement homophobes (surtout Ike), comme il se doit en Virginie Occidentale.
À la mort de leurs fils, ils ont une révélation : l'homophobie c'est mal.
Et comme ils regrettent et culpabilisent d'avoir renié leurs rejetons car pourtant sous leur apparence de gros durs, qu'est-ce qu'ils les aimaient mais qu'est-ce qu'ils le répètent !!
Sans oublier le gang de bikers suprémacistes, tabasseurs de pédés et de négros (Hé !
Pas sur la tête ! Je me contente de retranscrire) et le riche homme d'affaire (je ne veux pas divulgâcher) aux ambitions politiques, réactionnaire, hypocrite et donneur de leçons qui se tape (évidemment...) un/une gentil.le (désolée, je m'y perds un peu) trans.
C'est l'origine de ces assassinats et ça va défourailler dans tous les coins.
Mais S.A. Cosby était-il obligé de nous asséner les regrets des pères tout au long de ce roman ?
Car, oui, merci, j'avais compris, comment ne pas être d'accord ?
Et à la fin c'était un peu pénible ce catéchisme woke.
Donc je n'ai pas été totalement convaincue et pourtant c'en n'était pas loin...
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14/2024

Second livre de cet auteur, et seconde claque magistrale :)

Dans ce roman, l'auteur utilise quelques ingrédients semblables aux routes oubliées : le comté de Road Hill, un homme au passé trouble (2 ici même!), un choix crucial pour basculer dans la noirceur du passé, et une chute en avant sans marche arrière possible...

Sauf que l'auteur ici fait 2 choses encore plus fortes que dans son premier roman : déjà il va plus loin dans la violence et les morts s'empilent, mais surtout il renforce son histoire au niveau des émotions et des sentiments en ajoutant des thèmes forts comme le racisme, l'homophobie et finalement toutes les discriminations encore en cours de nos jours dans les états du sud des États-Unis...

Roman noir, puissant, on est de nouveau complètement lié à nos deux antihéros qui ne peuvent plus faire marche arrière dans leur croisade lancée en la mémoire de leurs fils assassinés. C'est un auteur à la prose aussi belle et brutale qu'un David Joy ou un RJ Ellory, mais avec ses qualités propres et un vrai talent pour nous plonger dans un univers sombre noir et sans espoir... Coup de coeur 💞💞
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Que de testostérone! Que d'adrénaline! Des horribles bikers suprémacistes sortis d'un film de série B. Un juge d'extrême droite aux moeurs en opposition avec ses positions, son sénateur de père aussi bien sûr. Deux gentils gays et une gentille Trans . Et deux pères ex-taulards plein de ... colère et de regrets .Ouis, bon . du classique, de l'action et le cerveau en berne. La prose aussi, d'ailleurs. Bref, du roman noir américain pur jus et ce n'est pas nécessairement un compliment ! Passons à autre chose ....
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La colère est celle de deux pères, un noir, Ike Randolph, et un blanc, Buddy Lee Jankins. le premier est une force de la nature, qu'il a rageuse par ailleurs, et le second est un maigrichon dont le corps est fatigué par des années d'alcool, et secoué par une toux qui lui coupe parfois le souffle. Mais il n'empêche qu'il a la même rage. Si Ike est noir, il est quand même celui des deux qui vit dans un confort matériel enviable. Il a bâti son entreprise de jardinerie, acquis une forme de respectabilité à la sortie de ses années de prison. Ex tueur pour un gang, il ne dissimule pas le tatouage des Blacks Gods qui le désigne comme appartenant à ceux qui ont survécu à l'enfermement par l'ultra violence. Buddy Lee, quant à lui, vit dans un mobil home crasseux, divorcé depuis des lustres de son unique amour, la mère de son fils unique, Derek. Si son passé judiciaire semble moins lourd que celui de Ike, il n'empêche qu'il a lui aussi une sacrée expérience de taulard.

Si il ne fait pas bon être noir en Virginie, être homosexuel n'est pas non plus un fleuve tranquille, surtout si, comme le fils de Ike, Ishia, s'ajoutent la couleur de peau et le mépris de son propre père. Dereck et Ishia s'aimaient, ils avaient une petite fille, et ils ont tous les deux été exécutés d'une balle dans la tête, à la sortie d'un bar. L'enquête de la police ne mène nul part. Les deux hommes menaient une vie tranquille, l'un journaliste, l'autre pâtissier. Leurs amis ne semblent rien savoir, et répugnent, en tant que gays, à coopérer avec les autorités. L'homosexualité, si elle ne semble pas être à l'origine du meurtre, est cependant la cause de la colère des pères qui ne l'ont jamais acceptée. Ils ne sont pas venus au mariage et se rencontrent pour la première fois à l'enterrement. La colère, ils la retournent alors contre eux même, trop tard pour être des bons pères, pour rattraper les silences, les mauvaises blagues et le mépris, les années de distance affective, de gêne et de rejet.

Il leur reste la colère et une irrépressible soif de vengeance contre les meurtriers pour exutoire de la leur, et comme ceux ci sont liés à un club de bikers, ça canarde sec. Ces deux pères là, ce sont des rambos lancés à toute vitesse dans un quatre quatre pourri, et comme ils ne savent pas où ils vont, ils sèment des dommages collatéraux à tout va, ce dont ils se moquent comme de leur premier meurtre. Ils zigouillent ce qui leur tombe sous la main, et l'arsenal jardinier de Ike, serpe et brouilleur de compost se révèlent être peu écologiques. Même si le duo grince un peu, la culture raciste sudiste de Buddy Lee n'étant pas toujours du meilleur effet, ils vont, brouillons, ne reculant devant aucun traquenard. Il faut dire que leurs adversaires ne sont pas non plus des perdreaux de l'année, pressés par un mystérieux commanditaire dont on comprend qu'il est prêt à tout pour que sa sexualité "déviante" reste un secret très bien gardé.

L'intrigue, une sorte de course poursuite à l'aveugle est tout sauf claire, foutraque même, mais elle prend de l'épaisseur et de l'intérêt dans le rapport des pères à l'homosexualité de leur fils. Cependant, toute rédemption étant impossible, impossible le retour en arrière, le "comment j'aurais dû aimer", ce méa culpa échappe à toute mièvrerie sentimentale. Ike et Buddy sont de bout en bout des personnages sombres, qui ne cherchent pas à minimiser leur culpabilité, Ike avait honte d'Ishia, il ne pouvait le regarder, accepter la main de son fils dans celle de Derek. Buddy incitait Derek à redevenir "normal" à coup de plaisanteries mal à propos, l'incitant à retrouver sa virilité ...

L'épopée de la vengeance tourne parfois au grand guignol, les scènes de fusillades écrites à la Tarantino, parfois lassantes, mais il reste deux personnages, perclus de rage, explosive mais pas salvatrice. Les flashs narratifs sur la problématique du genre et de l'orientation sexuelles sont particulièrement pertinents, logiques et cohérents avec la rage des pères et leur impuissance.
Lien : https://aleslire.wordpress.c..
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Un roman noir qui dresse un état des lieux sans concession d'une Amérique rurale où se côtoient homophobie, racisme, pauvreté et délinquance. Attention ! Certaines scènes de violence peuvent heurter les plus sensibles !

Après le succès de son premier thriller intitulé "Les Routes oubliées", l'auteur américain S. A. Cosby publie ici son second roman policier "La Colère". Je remercie @SonatineEditions et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas encore.

La scène se passe en Virginie-Occidentale. Deux pères de famille se rendent à l'enterrement de leur fils respectif qui s'étaient mariés et avaient une petite fille de trois ans. Ike Randolf, le père d'Isiah, est noir tandis que Buddy Lee Jenkins, le père de Derek, est blanc. Isiah et Derek ont été assassinés d'une balle dans la tête à bout portant...

Alors que tout les oppose, les deux pères vont s'allier pour retrouver le meurtrier de leur fils et les venger. Animés par un sentiment de culpabilité, car tous deux n'ont jamais accepté l'homosexualité de leur fils, ils vont transformé cette culpabilité en colère viscérale, utilisant la violence comme exutoire.

Même si les deux personnages principaux sont assez caricaturaux, ce duo de choc fonctionne bien. La violence d'Ike, le grand noir costaud, est contrebalancé par l'humour facétieux de Buddy Lee, le petit blanc malade.alcoolique. L'intrigue est prenante et les chapitres assez courts permettent d'avancer rapidement dans l'histoire sans aucun temps mort. le rythme est trépidant, ce qui rend la lecture addictive.

Le thème des droits des LGBTQIA+ est abordé avec finesse grâce au portrait psychologique assez complexe des deux pères. Leur mentalité évolue au fils des pages et ils deviennent de plus en plus tolérants. Au début de l'intrigue, ils sont animés par un sentiment de vengeance en partant à la recherche de Tangerine, la fille qui a causé indirectement la mort de leur fils respectif.

Mais, en la retrouvant, ils découvrent qu'elle aussi, en tant que transsexuelle, est une victime du gang des "Sang Pur". Ils décident alors de la protéger afin de mettre fin au cercle vicieux de la violence.... à leur façon !
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[Un portrait de l'Amérique au vitriol]
Buddy Lee et Ike vont faire connaissance autour de la tombe de leur fils, alors qu'ils auraient pu le faire à leur mariage. Quelques mois après le jour de cette union, Derek et Isiah sont abattues en pleine rue, laissant une mère éplorée et deux pères bouffés par les regrets. La bêtise de l'intolérance fait des ravages et c'est souvent lorsqu'il est trop tard que la lumière éclaire les coeurs. Avec ce décor, S. A. Cosby nous propose en trame de fond le portrait au vitriol d'une Amérique gangrenée par le conservatisme. Des drapeaux confédérés aux discussions homophobes chez le barber, l'auteur dépeint le règne du patriarcat, du racisme banalisé, de la masculinité toxique, de l'obscurantisme et de la complaisance mesquine. Un tableau sans concession.

[Papys jobards en colère]
Buddy Lee et Ike décident d'unir leur force d'anciens taulards meurtriers dans une rédemption vengeresse. Commence alors, un déchaînement de violence grandiloquent à la Tarantino, où les papys jobards vont en scotcher plus d'un. Si j'ai apprécié l'effet supers zéro invincibles et la plume toute cinématographique des scènes d'action, je dois bien avouer avoir été dérangée par la testostérone outrancière de ces deux pères dopés à la haine (et des autres personnages) ; et par les quelques longueurs, notamment celles où ils passent un temps fou à s'apitoyer sur leur médiocrité passée. Pourtant l'évolution des personnages m'a plu, la complexité et la justesse des émotions aussi. Un duo, en tout cas, que je ne suis pas prête d'oublier !

[En bref]
Une lecture intéressante et marquante, malgré les quelques points dérangeants qui ne concernent que ma propre sensibilité
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Je vous parlais dernièrement du Sud, avec le fabuleux roman de Barbara Kingsolver. S'il faut lire l'autrice ou encore David Joy et Ron Rash pour toucher du doigt ce Sud des Etats-Unis, il faut aussi plonger dans les romans noirs de Shawn Cosby. C'est brutal, violent et impitoyable mais c'est également d'une tendresse folle, d'une finesse d'analyse incroyable et d'une impressionnante justesse dans les émotions.
A l'instar des auteurs et autrices cités plus haut, Cosby est né et à grandi en Virginie; l'Etat sudiste, ils le connaissent par coeur. Mais la grande différence de Cosby c'est qu'il est noir. Et cette couleur change radicalement votre vie dans ce coin des USA. Si la couleur de peau n'est pas le sujet central des polars de Cosby, c'est un élément supplémentaire dans les analyses sociologiques qu'il déploie dans ses livres. Parce que l'auteur nous dépeint le Sud avec une finesse incroyable!
Des villages de caravanes, aux villes pauvres tenues à bout de bras par une classe moyenne étranglée de dettes et de rêves brisés, la misère est plus dure, la solitude plus froide et l'injustice plus cruelle selon sa couleur de peau.
Cosby a un talent pour raconter la colère; il la raconte si bien qu'elle soulève votre coeur comme une maladie contagieuse! Son style ultra visuel, habile et efficace, vous plonge littéralement dans ses pages pour un tourbillon d'émotions, de rage, de suspens et de révolte! Mais Cosby sait aussi raconter la fierté des petites gens, l'amour et la tendresse pour les habitants du Sud; leur solidarité dans la misère et il balaye en quelques phrases cinglantes les préjugés crasses sur les ploucs des États-Unis!
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