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3,35

sur 275 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Notre héros, l'agent 1075 doit sa réussite à son analphabétisme, son manque d'empathie et son absence de relation humaine. Grâce à ce CV prestigieux, il peut intégrer le Service National, chargé de contenir les foules durant des Manifestations à Haut Risque (des lectures dans des stades). Cette société ne connaît pas la notion d'auteur, il n'y a pas de titres, on nomme seulement le sentiment recherché "Frisson 13", "Haine 130" ou "Tendresse 420" et publié par des Maisons de Mots. Tout est standardisé et calibré, comme nos denrées industrielles ?
Agent 1075 est pris en charge par un cuisinier et une femme de ménage pour éviter qu'il ne soit en contact avec des écrits. Seulement voilà, un jour un accident le fait atterrir dans un hôpital où il va entendre une leçon de lecture.
Précipitez-vous sur ce livre pour découvrir s'il va y prendre goût, si toute sa vie va basculer. Et vous allez découvrir le but de cette société où la littérature est encadrée. Parfois une création peut être détournée...
Je suis admirative de cette auteur, qui doit avoir mon âge et possède un vrai style, inspiré des auteurs américains comme Faulkner ou Steinbeck et a des idées géniales et novatrices !
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Je ne suis guère habituée (du tout) aux romans d'anticipation. Est-ce pour cela que j'ai la critique si positive qu'il m'en a fait de ce livre une très belle surprise. Happée par l'histoire du début à la fin, même si je ne pourrais (veux pas!!) croire à une société telle que décrite. Où la littérature est morte pour laisser place à du Livre catégorisé émotions grand public à leur en envoyer (au public) un shoot démesuré qui les éloignerait de toute forme d'addiction outre que les sensations ressenties pendant l'écoute de la lecture d'un Livre fade. Culture au rabais. Où l'élite de la Nation doit impérativement être analphabète. Mais trop difficile de résumer ce livre, ce qui n'est pas mon but.
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Cette auteur nous décrit avec brio une société où l'analphabétisme est promulgé, imposé. Ceux qui ne savent ni lire ni écrire rentrent dans un monde surveillé, aseptisé , luxueux mais où ils sont esclaves.
Les personnes sont numérotées et n'existent que pour et par le système. Un individu, suite à un accident, va apprendre à lire. Même s'il ne ressent rien, il se sent un peu plus libre mais les habitude ne se perdent pas si facilement même avec l'aide d'une psychiatre, elle-même manipulée par le système. C'est une réflexion sur la lecture réservée à un groupe de personnes, bien cyblé et bien encadré et sur une société ou le pouvoir et le politique a main mise sur la pensée individuelle, sur la liberté d'opinion et de lire ce que l'on veut. J'ai bien aimé la lecture de ce roman/essai bien écrit, avec des portraits fouillés et intéressants.
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135 pages, un concentré efficace. de la SF ciselée comme un diamant.

Imaginez un pays contrôlé par les Livres. Des Livres Frisson, des Livres Chagrin, des Livres Fou-Rire, écrits à la chaîne pour fournir à la population la dose d'excitation dont elle a besoin et la maintenir sous contrôle. Imaginez des Agents froids, insensibles à ces transports de drogué·es, qui, pour fuir les campagnes boueuses et miséreuses, dédient leur vie à l'excellence, au dépassement de soi et à la surveillance (tout en étant étroitement surveillés eux-mêmes). Imaginez qu'un maillon se révèle défaillant, imaginez un système qui va trop loin, imaginez la graine de rébellion qui, peut-être, un jour, fleurira. Des ingrédients qui ont parfois fait leurs preuves – difficile de ne pas penser aux monstres du genre que sont Ray Bradbury et George Orwell – et qui fonctionnent ici encore.
Peut-être parce que l'abrutissement de la société est une thématique parlante, effrayante. Peut-être parce que la disparition des livres non formatés par le régime, la disparition de la lecture comme plaisir libre pour devenir une drogue savamment injectée par le gouvernement sont des sujets qui touchent la lectrice passionnée que je suis. L'autrice joue avec les codes, transforme les livres, souvent bannis des dictatures dans les romans de SF, en moyen de contrôle, en carotte pour la population. C'est original et brillamment réussi.

Peut-être parce que l'écriture est fantastique aussi. Très peu de dialogues, mais une superbe description de ce qui anime et remue les personnages. Les descriptions des lectures collectives m'ont glacée tandis que la soif d'apprendre, les doutes et les angoisses de 1075, bref, l'intériorité du personnage me captivait. La construction du récit est aussi plaisante, distillant avec justesse révélations et surprises.

Une dystopie étonnante qui pervertit l'acte de lecture d'une manière tout à fait déstabilisante et qui interroge aussi notre façon d'aborder les livres dans une société de consommation.

(J'ai depuis lu Méfiez-vous des enfants sages dont je comptais vous parler dans une chronique spécial Cécile Coulon, mais ce court roman m'a laissée tellement de marbre, m'a ennuyée même et je n'ai aucune envie d'en écrire une critique. Tant pis, je resterai sur mon excellent souvenir du Rire du grand blessé.)
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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«Le rire du grand blessé» est un court roman, 132 pages d'urgence à dire l'autoritarisme terrible vers lequel nos sociétés occidentales se dirigent à grand vitesse.
«Le rire du grand blessé» est donc un roman d'anticipation noir, une dystopie dans la veine des maîtres du genre, les critiques l'ont dit, Ray Bradbury n'est jamais loin et l'ombre d'Aldous Huxley comme de George Orwell planent.

Mais Cécile Coulon invente sa propre histoire, celle d'un membre exceptionnel du Service National, police qui veille à l'organisation de lectures publiques («Manifestations à Haut Risque») pendant lesquelles sont déclamés des textes calibrés pour plaire à de grandes masses.
En effet dans cet État - volontairement innommé -, à cette époque - volontairement indéterminée -, la littérature a disparu. Seuls sont autorisés des livres «Frissons», «Haine», «Fous Rires», etc.

Les membres du Service National sont engagés à de nombreuses conditions, leurs aptitudes physiques étant déterminantes, mais la condition sine qua non est fondamentale : ils doivent être analphabètes. Ainsi, leur gestion de ces divertissements chronométrés est implacable.
Un jour, un jeune homme pauvre à la volonté de fer devient 1075 au moment de son intégration dans le Service National…

Lien : http://www.vivelaroseetlelil..
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A seulement 23 ans, Cécile Coulon est une auteure plein de promesses. Elle nous propose pour son sixième livre publié un étonnant roman d'anticipation.

Nous sommes plongé dans un état totalitaire sans nom où le Grand fait régner sa loi. Un service national composé de Garde, de Tuteur, et d'Agent est là pour le seconder.
Dans ce monde, seuls les livres officiels sont autorisés à circuler. Ceux-ci sont répartis en quatre catégories: le Fou-rire, le Frisson, la Colère et la Tristesse.
La lecture est devenue une activité collective transformée par le gouvernement en un outil de manipulation et de propagande. le peuple est contraint de se déplacer dans des "Manifestations à Haut Risque" payantes pour écouter en transe des "Liseurs". Les Agents de sécurité, analphabètes sont là pour les contrôler.

Notre personnage principal, 1075, fait parti de l'un d'eux. Né dans les campagnes délaissées en périphérie de la ville, il comprend très vite que sa seule issue pour s'en sortir est d'intégrer le service national, cela tombe bien, il est analphabète.
Malgré un programme très intensif où seul les meilleurs sont recrutés, 1075 arrive à intégrer cette élite et se classe rapidement en tête d'affiche.Pourtant, sa vie bascule le jour où il se fait mordre par un "molosse". Pendant son séjour à l'hôpital, 1075 commence à remettre en question le système dans lequel il évolue.

" Nous étions des chiffres, des performances. Nos capacités étaient mesurées lors des tests trimestriels imposés par le service national: prise de sang, examens psychologiques, mises en situations, contrôles d'aptitudes physiques" (page 7).
Biographie : ici

Le rire du grand blessé est un roman magnifiquement bien écrit où chaque mots sont pesés, chaque détails à son importance.Ce livre parle entre autre du rôle de la littérature et de nos choix de lecture (qui semblent compromis dans notre société actuelle où les succès commerciaux sont mis en avant au détriment des autres) ainsi que de l'individu face au groupe.
Lien : http://metamorphoselivresque..
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De Cécile Coulon, j'avais lu Méfiez vous des enfants sages (sorti il y a peu en format poche chez POINTS) et le roi n'a pas sommeil.
Une auteur(e) aussi jeune, ça avait attisé ma curiosité. Je ne l'avais pas regretté.

De Cécile Coulon, je connais le mur Facebook, et je lui dois des paquets de rires honteux, noirs, cyniques ou légers, bon parfois aussi, j'avoue, des flops auprès de ma fille (qui me font rire aussi)...!
De Cécile Coulon, je voulais du coup encore plus lire le dernier roman, le Rire du grand blessé.

Ce roman (de Cécile Coulon (...) ...;-)) est un roman-fiction, et le plus fiction possible tant cela a été proche d'un cauchemar pour moi tellement non non non alors ça ne doit pas être un roman d'anticipation, surtout paaaaas!!

Ce roman, qui fait penser à 1984 d'Orwell, ou Farenheit 451 de Bradbury, cette image de ce que la société pourrait devenir, ce vers quoi l'on tend si tout périclite, si on ne lutte pas pour l'existence des livres, à leur accès, si on ne refuse pas la facilité du divertissement paresseux et abrutissant.
Une société où les analphabètes tout en muscles et violence sont considérés comme l'élite du pays, et ceux en recherche d'émotions par le biais des mots comme des faibles hystériques et totalement manipulés.

La suite:
Lien : http://blablablamia.canalblo..
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Le livre comme objet de manipulation et de pouvoir.

Lucie Nox est médecin ; elle soigne ses premiers malades, tous toxicomanes et au bord d'un gouffre, en les rendant dépendants à des lectures qui réveillent leurs sentiments, libérant leurs corps et leurs esprits.
Le Pouvoir fait du programme Nox un moyen de contrôle de la population tout entière, il met en pratique les recherches et théories de la psychanalyste en interdisant l'accès aux livres si ce n'est dans le cadre des Manifestations à Hauts Risques, lectures publiques orchestrées afin de faire croître la frustration et d'exacerber les émotions.
Frisson, Chagrin, Tendresse, Fous Rires, Haine… les sentiments provoqués par ces lectures sont prédéterminés et tous les textes stéréotypés sont écrits dans les « Maisons des mots [qui ont] anéanti les théories de genre, de registre, ou même de forme littéraire. »

1075 est un jeune homme d'origine modeste qui a grandit dans un milieu où la lecture est absente. Pour lui, comme pour tous les siens, une seule solution pour exister et obtenir la reconnaissance sociale : faire partie de l'élite des Gardes au service du Système.
Après une formation dans des conditions extrêmes, il sera affecté à la surveillance des stades où se déroulent les Manifestations à Hauts Risques. Il a pour instructions de ne jamais apprendre à lire et d'éradiquer de son existence tout contact avec la chose écrite sous toutes ses formes ; il les respecte si bien qu'il devient l'un des agents les plus efficaces et respectés de la Sécurité Intérieure.
Mais, un jour, il se retrouve à l'hôpital, suite à une morsure de chien lors d'une de ces Manifestations, et assiste malencontreusement à une lecture donnée dans le service pédiatrique ; c'est alors que sa vie bascule…

Ce roman d'anticipation donne envie de (re)lire certains classiques de la SF et, en particulier, Fahrenheit 451 de Ray Bradbury (Où trouver ce document ?). Cependant, amateur de SF ou non, ce roman interpellera forcément tout lecteur et le conduira dans un monde angoissant, décrit dans une langue à la fois puissante et ciselée.



Pour retrouver Cécile Coulon à propos du Rire du grand blessé sur le site de la Librairie Mollat...
Lien : http://www.youtube.com/watch..
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