Aussi loin que mes souvenirs me le permettent, j'ai toujours aimé la poésie. Pour moi, elle est l'un des "outils" les plus évidents pour s'ouvrir et mettre des mots sur ses sentiments. Je l'avais laissée un peu de côté ces dernières années, mais depuis quelques mois j'en relis à nouveau. J'ai donc été ravie de recevoir
Nuit Marine d'
Alain Crozier. Et je n'ai pas été déçue tant par les différentes poésies du recueil que par la qualité du livre. J'ai été touchée par certains vers si réalistes :
" La mémoire du corps
Me rappelle à elle
Je sens ses mains.
Je sens mes doigts.
Cette odeur qui reste là,
Comme sa pression
En sensation."
La plupart des poèmes sont courts. Et ça m'a plu. Inutile de trop en dire quand on peut aller à l'essentiel en quelques mots. Seule interrogation, les poèmes n'ont pas de titre, ce qui pourrait donner à penser qu'il s'agit en fait de 4 très longs poèmes, plutôt qu'une soixantaine courts. Nous n'avons pas d'indice, mais moi j'ai vu des poèmes courts. Probablement parce que c'est ce que je préfère.
La poésie d'
Alain Crozier n'est pas celle que l'on lit à l'école ou dans des recueils de poètes connus. La rime n'est pas toujours là mais ce n'est pas gênant. A partir du moment où ses mots nous parlent, pourquoi faudrait-il absolument que ça rime ?
Je finirai cette chronique par quelques vers qui m'ont touchés :
"On s'est souvent manqué,
Surtout moi.
On s'est définitivement manqué.
Surtout toi.
Ce n'était pas une façon de se dire au revoir..."
(Livre lu dans le cadre de l'opération « Masse Critique » de Babélio)