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EAN : 9782757004067
Jacques André Editeur (10/03/2019)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Comment prétendre à l’amour ? Comment comprendre ces « Mystérieux moments quand… / Peut-être que… Quelqu’un m’aime » ? Pour cela, il faut l’écoute, le partage, s’offrir à l’autre mais rien n’est acquis avec facilité. Si l’amour est grand, l’amour est féroce. Mais Alain Crozier « connait la couleur / De la guérison / Depuis quelques temps ». Et malgré cela, il a « Encore besoin / D’être placé sous respiration artificielle. ». On le percevra cet ouvrage, s’il se veut ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Nuit marine s'ouvre sur une dédicace à M., figure qu'on retrouvera dans de nombreuses pièces du grand puzzle de sa relation avec le poète. Au fil des quatre grandes parties qui le structurent, différentes phases de fusion, de séparations et de retrouvailles se succèdent, un peu comme s'il s'agissait d'une pièce de théâtre en quatre actes au cours desquelles deux acteurs principaux se débattent, avant de laisser place au monologue du poète. "Histoires corporelles" semble présenter la corde incandescente qui liait les deux protagonistes ; si elle appartient désormais au passé, elle se poursuit en ramifications à travers le rêve et le souvenir. Ces "traces" d'un amour d'autrefois nous sont partagées efficacement par l'insistance sur les souvenirs physiques : "La mémoire du corps/ Me rappelle à elle. / Je sens ses mains, / Je sens mes doigts. / Cette odeur qui reste là, /Comme sa pression / En sensation". "La main passe" évoque le jeu, au premier abord. Mais le poète n'est plus d'humeur à rire. le souvenir de M., qu'il nomme d'ailleurs "Marine" dans l'un des poèmes, semble s'estomper ; ne reste plus que le rêve et ses miroirs déformants. C'est fini, on sent qu'on oublie même si l'idée ne nous plaît pas ; on veut revivre les bons moments quelques dernières fois avant de passer à autre chose. Mais la vie nous pousse à aller de l'avant. Certains poèmes, sonnant comme des haikus, nous le rappellent : "Ceux qui cherchent / le bonheur / Ceux qui le fuient, /Trouver quelqu'un / Qui le cherche". Dans le court chapitre intitulé "Éclats", on suppose qu'il y a retrouvailles entre M. et le poète, avec leur lot d'euphorie et de méfiance. Enfin, "Nuit noire" laisse présager la fin, cette fois-ci la bonne, le chant du cygne. M. est partie sans se retourner :"Le cavalier s'entête à avoir des nouvelles. / Un cavalier sans tête, /Aussi. /Elle ne veut plus donner de nouvelles." Bien que je sois aussi facile à émouvoir qu'un sac de croquettes pour chats, j'ai trouvé cette partie du recueil particulièrement parlante. Tristesse, perte de repères, mort de l'espoir, et douleurs physiques entraînées par le manque de cette âme soeur qui n'en était peut-être pas une, à bien y regarder...

L'auteur réussit le pari de mettre des formules percutantes sur des sentiments bien complexes ! Il faut saluer son efficacité : Nuit marine m'a fait réagir, alors que je suis plutôt hermétique à la poésie.

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Aussi loin que mes souvenirs me le permettent, j'ai toujours aimé la poésie. Pour moi, elle est l'un des "outils" les plus évidents pour s'ouvrir et mettre des mots sur ses sentiments. Je l'avais laissée un peu de côté ces dernières années, mais depuis quelques mois j'en relis à nouveau. J'ai donc été ravie de recevoir Nuit Marine d'Alain Crozier. Et je n'ai pas été déçue tant par les différentes poésies du recueil que par la qualité du livre. J'ai été touchée par certains vers si réalistes :
" La mémoire du corps
Me rappelle à elle
Je sens ses mains.
Je sens mes doigts.
Cette odeur qui reste là,
Comme sa pression
En sensation."
La plupart des poèmes sont courts. Et ça m'a plu. Inutile de trop en dire quand on peut aller à l'essentiel en quelques mots. Seule interrogation, les poèmes n'ont pas de titre, ce qui pourrait donner à penser qu'il s'agit en fait de 4 très longs poèmes, plutôt qu'une soixantaine courts. Nous n'avons pas d'indice, mais moi j'ai vu des poèmes courts. Probablement parce que c'est ce que je préfère.
La poésie d'Alain Crozier n'est pas celle que l'on lit à l'école ou dans des recueils de poètes connus. La rime n'est pas toujours là mais ce n'est pas gênant. A partir du moment où ses mots nous parlent, pourquoi faudrait-il absolument que ça rime ?
Je finirai cette chronique par quelques vers qui m'ont touchés :
"On s'est souvent manqué,
Surtout moi.
On s'est définitivement manqué.
Surtout toi.
Ce n'était pas une façon de se dire au revoir..."
(Livre lu dans le cadre de l'opération « Masse Critique » de Babélio)
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Quatre poèmes sur le thème éternel de l'amour, du manque de l'être cher, de la séparation… L'auteur se livre à une sorte de longue introspection un peu désabusée sur lui-même, sur sa vie, sur une femme aimée inaccessible, fantasmée, disparue, abandonnée, partie avec un autre, on ne sait trop. Il la nomme souvent « M » (« aime », archétype de l'Amour avec un grand A) et une fois ou deux « Marine ». Tout cela reste en fait un peu flou, nébuleux, et disons simplement poétique. Mais peut-être nous donne-t-il la clé en se livrant totalement dans ces vers déchirants de réalisme : « J'embrasse pas.
J'embrase pas.
Je couche même pas.
J'aime pas faire l'amour.
J'ai pas envie de le prouver… »
« Nuit Marine » est un court recueil de poésies regroupées en quatre chapitres soit quatre grands poèmes ou en une soixantaine de petits si l'on se base sur les paragraphes ou les pages. L'absence de titre ne permet pas de savoir. Une concision extrême proche du minimalisme absolu. Certains poèmes tiennent en cinq lignes et une petite vingtaine de mots, c'est dire. Quasiment des haïkus quant au volume. On restera plus réservé sur le sens. L'auteur qui n'a que faire de la rime, du rythme, des assonances et des habituelles conventions poétiques se laisse parfois aller à quelques facilités et jeux de mots ou de sonorité. On les lui pardonnera évidemment, car son verbe est léger, incisif et n'ennuie aucunement. Il sait très bien aller à l'essentiel et ne se perd jamais en digressions ou descriptions ennuyeuses. Mon préféré et de loin : « Ne passe pas à côté
De mes mots.
Reviens-y.
Ce bien-être
Peut être aussi
Pour toi
Doux et chaud. »
Ou comment en dire un maximum avec un minimum de moyens. Minimaliste et sentimental notre amoureux platonique… On notera également la belle qualité éditoriale (papier, graphisme, etc). (Livre critiqué dans le cadre d'une opération « Masse Critique » de « Babélio »)
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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