Aaron est un lycéen beau et populaire, Giles est un garçon persécuté par les homophobes de leur petite ville depuis des années. Ils se rencontrent lors d'une fête de fin d'année dans une pièce sombre où Aaron essayait de se saouler en échappant à l'ambiance qui ne lui convenait pas et où Giles tentait de se faufiler pour éviter de se faire agresser par une bande d'homophobes. Tous les deux ont des espérances dans la rentrée en fac dans deux mois, surtout pour échapper à leur milieu …
Suite à diverses circonstances les deux garçons se retrouvent dans la même fac, malgré une rencontre initiale catastrophique ils vont se rapprocher grâce à leurs activités musicales. Cette romance en milieu estudiantin est enrichie par l'implication de nombreux personnages, les colocs avec qui ils partagent la chambre, les membres de l'orchestre et de la chorale dont ils sont membres, certains professeurs, leurs familles, et nos héros du premier tome. Certains personnages de prime abord assez caricaturaux acquièrent rapidement une profondeur à même d'enrichir l'intrigue.
Par moment nous pourrions penser nous trouver dans une comédie musicale américaine typique, cependant le talent de cette auteure amène doucement de nombreux sujets plus sérieux avec légèreté, le problème des jeunes homos rejetés par leur famille ou agressés par des homophobes, l'intégrisme de certains évangélistes, le coût des études, etc. Une romance légère qui cache bien son jeu.
Un roman dont l'écriture fluide nous incite à dévorer les pages par une auteure qui sous des abords légers peut aborder de nombreux sujets par la tangente, anecdotiquement. Mine de rien elle sème ses petites pépites sur lesquelles consciemment ou pas on peut réfléchir. Un excellent roman pour tous.
Commenter  J’apprécie         20
J'avais moyennement apprécié le tome 1, j'ai beaucoup apprécié le tome 2... même si j'avais l'impression de lire un épisode de Glee. Les deux protagonistes sont touchants, un peu mièvres par moments, les parents et tout le "filet de sécurité" sont amusants, bref, un bon moment.
Je suis curieuse de lire le tome 3, envie de connaitre la suite des aventures de Baz et Elijah....
Commenter  J’apprécie         00
Dès que j’ai su parler, j’ai demandé à mes parents une tiare, tu vois le genre ? En CM2, j’avais envie de me marier avec Devin Mack qui était dans ma classe. À l’époque, je ne savais même pas ce que le mot « gay » signifiait vraiment.
Aaron connaissait Devin Mack au moins de nom – il jouait dans l’équipe de foot du lycée.
— T’es sérieux, là ?
— J’avais onze ans ! J’en savais rien que les gros tas de muscles, c’était bon que pour la baise !
Le ton de sa voix le fit bugger.
— Tu veux dire que… ?
— Que j’ai baisé avec Devin Mack ? Un peu, oui ! Crois-moi, si je te disais les noms de tous les mecs propres sur eux de A-Hell avec qui j’ai couché, tu n’en reviendrais pas ! J’ai balancé quelques noms à Mina au début de l’année et elle en fulmine encore ! Par contre, je doute que la plupart d’entre eux soient vraiment gays. Devin n’est clairement pas gay. Être seul et en chaleur en banlieue, ça ne compte pas comme étant gay.
On livra la pizza et Giles marchait vers le salon avec vivres et café lorsque Aaron surgit par la porte, toujours nu comme un ver. Il faisait des petits bonds extatiques, l’appareil génital brimbalant entre ses cuisses.
— Amène-toi ! Vite ! J’ai trouvé ! (Il lui prit la pizza des mains et la posa sur le piano avant de s’assoir.) J’ai tout le morceau, ça y est !
Giles prit place à côté de lui.
— Fais péter ! Aaron joua et Giles ferma les yeux.
Ouvrant son cœur à la musique, il respira lentement et commença à ressentir ce dont Mina avait parlé : cette petite dose de souffrance qui rend les choses plus riches, plus grandes.
Plus belles !
Le morceau toucha à sa fin et Giles embrassa Aaron sur la joue, puis sur la bouche.
— Aaron, c’est… c’est magnifique !
Il était plus bouleversé que réellement triste. C’était comme si un poids venait de quitter sa poitrine.
Il avait laissé Giles faire. Giles qui lui avait fait avouer à haute voix tous ses désirs et l’avait révélé à lui-même, ce Aaron qui s'était retrouvé si proche de Tanner autrefois. Mais Tanner l’avait rejeté, tandis que Giles l’avait immédiatement accepté.
Cette fois, c’était clair : il était gay. Irrémédiablement gay.
La puissance de cette vérité le submergea et le fit tant pleurer qu’il dut garder sa corbeille à papier près de lui au cas où il se mettrait à vomir.
Mais il n’advint rien de tel et, une fois les longs sanglots passés, il se sentit mieux.
— En 2012, on a recensé plus de quatorze mille agressions homophobes, récita-t-il. Plus de la moitié à l’encontre des hommes. C’est bien plus qu’une moyenne et on ne parle que de celles qui ont été recensées officiellement.
— Il y a plus de trois millions d’habitants dans les Twin Cities, tempera Aaron. Même si on habite à Minneapolis ou Saint-Paul, les chances de se faire agresser sont très basses, Giles.
Les ongles de Giles s’enfoncèrent dans la manche de sa veste.
— J’ai vu comment ils nous regardent… comment ils te regardent…
Lors du dernier refrain, tout son corps se mit à vibrer. S’il avait eu des ailes, Aaron aurait été projeté vers le plafond et jusque dans l’atmosphère. L’expression de surprise sur les visages de la troupe lui faisait tourner la tête.
Voilà. C’était ça : Aaron savait désormais quel était son but. S’il pouvait suivre un cursus qui n’impliquerait que ce type de sensations, alors il signerait sans plus attendre.