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3,89

sur 907 notes
Trois femmes, trois lieux, trois époques, trois jours particuliers ou résonnent les heures de leurs états d'âme...
"Heures exquises qui nous grisent .." analysées en parallèle et en alternance par Michael Cunningham chez des femmes qui ont voulu surmonter leurs doutes, leur mal être, la peur de la vie et de la mort,
Virginia Woolf à Londres, en 1923 : écrivaine migraineuse, épouse aimante qui redoute Nelly sa cuisinière et qui est en train d'écrire son fameux roman "Mrs Dalloway" avec des hésitations quant au sort de son héroïne et qui va finalement se suicider !
Clarissa Vaughan à New York , en fin du XX ième siècle, elle est éditrice et part acheter des fleurs pour l'exposition de son ami Richard. Elle vit avec Sally depuis des années une relation lesbienne, et elle a pu avoir une fille Julia. Son ami et ex amant Richard est gravement atteint du sida et sombre dans la folie.
Laura Brown à Los Angeles, en 1950 est mariée, elle a un enfant et elle est enceinte. Mère au foyer, elle est perfectionniste et déprime jusqu'à penser au suicide pour échapper aux contraintes de sa vie quotidienne. Elle lit "Mrs Dalloway " de Virginia Woolf pour affronter sa réalité, elle est hantée par le génie et les démons de cette dernière, et d'ailleurs ce livre est le lien entre les 3 femmes, lien qui va conduire jusqu'à une incroyable révélation finale !
Un roman de Michael Cunningham qui analyse avec finesse, subtilité la part d'ombre de ces femmes qui tentent d'exister et d'assumer leurs désirs et leurs contradictions !
Challenge thématique de mai 2021 : la littérature étrangère .
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Clarissa, Laura et Virginia bien que vivant à des époques et dans des lieux différents sont réunies par un solide point commun.
Clarissa que ses amis surnomment Mrs Dalloway est éditrice à New York et prépare une réception pour son ami Richard qui vient de recevoir un prix littéraire au moment où il se meurt du sida.
Laura vit en Californie et vole à sa famille des heures qu'elle passe à l'hôtel à lire Mrs. Dalloway et Virginia n'est autre que Virginia Woolf en 1923 à Londres alors qu'elle s'apprête à écrire Mrs Dalloway.
Trois destins subtilement entrecroisés.
Une écriture toute en finesse par laquelle Michael Cunningham rend hommage à Virginia Woolf, et nous livre une réflexion sur l'amour, la mort et le temps qui passe.
Une très belle lecture.
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Parfois il suffit de quelques pages pour se retrouver complètement submergée par un récit. le prologue des « Heures » de Michael Cunningham a réussi ce tour de force : « Elle se hâte hors de la maison, vêtue d'un manteau trop chaud pour la saison. On est en 1941. Une autre guerre vient d'éclater. Elle a laissé une lettre à l'intention de Leonard, et une autre pour Vanessa. Elle se dirige d'un pas décidé vers la rivière, certaine de ce qu'elle va faire, et pourtant, même alors, elle se laisse distraire par la vue des vallons, de l'église, […] Elle a échoué, et les voix sont revenues, avec leur murmure indistinct par-delà les confins de sa vision, derrière elle, ici, non, elle se retourne, et elles sont parties ailleurs. »
En quelques mots, l'auteur américain nous plonge dans ce qui sera l'ambiance de son roman : élan de vie et désir de mort, écriture et faux-semblants, intimité et émotion, féminité et fragilité. Ce sont les destins entremêlés de trois femmes, trois époques que l'on contemple de l'intérieur pendant les heures d'une journée, trois trajectoires de vie qui se font écho, se reflètent et se répondent dans un entrelacement de douleurs et de bonheurs éphémères.
Une grâce folle imprègne chaque page, chaque monologue intime, autour de la figure de Virginia Woolf et son roman « Mrs Dalloway ». L'autrice au travail, le nom de son personnage principale, le choix d'un bouquet de fleurs, quelques pages lues dans une chambre d'hôtel, et la tentation de la mort... Tout tourne autour de Mrs Dalloway, du sens de la vie, de la nostalgie des heures que l'on voudrait précieusement gardées et de celles qui nous perdent à jamais.
Il ne me reste plus qu'à découvrir Virginia Woolf maintenant afin de rencontrer enfin l'autre « Mrs Dalloway ». Et à vous inviter à découvrir ce merveilleux roman et son adaptation au cinéma par Stephen Daldry (2002), magnifiquement interprétée (et la BO on en parle?!🥰).
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Ces heures ? Ce sont celles vécues par trois femmes, tout au long d'une seule journée de leur vie, une journée primordiale pour chacune d'entre elles, qui va influer sur le cours de leur existence, voire le transformer complètement.
Ces heures ? Ce sont également celles qu'elles craignent de vivre, dans un futur angoissant ...
1923, à Londres Virginia Woolf ayant enfin surmonté ses épouvantables migraines, s'installe à sa table de travail et entreprend l'écriture de son roman le plus célèbre, Mrs Dalloway.
1949, à Los Angeles Laura Brown, prend cruellement conscience de l'inanité de son rôle de mère et femme au foyer et, dérobant frauduleusement quelques heures à la routine quotidienne, se réfugie dans la lecture de l'ouvrage de Virginia Woolf, Mrs Dalloway.
En cette fin des années 1990, à New-York, Clarissa Vaughan organise pour son meilleur ami Richard, ce dernier s'obstinant à l'appeler Mrs Dalloway, une réception pour fêter le prix littéraire qu'il vient de recevoir ....

Entre l'écrivain Virginia Woolf, la lectrice et la personnification moderne de Mrs Dalloway, Michael Cunningham tisse tout un réseau de correspondances, dont la mise en valeur vertigineuse offre au lecteur une puissante méditation sur le désir, l'amour, la mort, la tentation du suicide, le mal-être, l'envie de fuite, la futilité des choses et la fugacité des instants de bonheur...
Il entremêle avec virtuosité les destins croisés de ces trois femmes, passant naturellement de l'une à l'autre, par le biais d'une écriture superbe et maîtrisée, d'un enchaînement des événements savamment conduit pour un résultat fulgurant, bouleversant, qui laissera le lecteur totalement sidéré.
A lire, évidemment !
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A la suite du film , j'ai eu envie de decouvrir cette histoire qui m'a ému profondément au cinema .
Il y a beaucoup de livres qui traitent des femmes et de leurs vies , avec des fortunes diverses , ici on est dans le haut du panier .
L'auteur a la capacité de créer un univers qui emporte le lecteur au coeur de la vie de ces femmes extraordinaires dans un monde tellement ordinaire .
Le style est délicat , profond , il n'y a pas de facilité d'écriture .
L'auteur tient à proposer un texte ample , profond , intelligent , qui permette au lecteur de se plonger dans des univers multiples , sans être déstabilisé par une qualité moindre suivant les périodes .
L'auteur dépeint avec un soin certain , les différentes périodes qui sont au coeur de l'intrigue .
Il y a peu de romans aussi amples , aussi profonds et intelligents , qui donne t aux lecteurs l'impression d'avoir avance dans leur perception des caractères humains .
Certes ce roman demande une implication certaine de la part du lecteur , mais contrairement à ce que pense les adulescents , la litterature doit être adulte pour être vivante .
En somme , voilà un roman de tres grande qualité , qui doit être decouvert .
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Retour de lecture sur "Les heures", un roman de Michael Cunningham, publié en 1998. Ce livre relate l'histoire de trois femmes, sur une journée de leur vie, qui vivent à des époques différentes. Tout ce livre tourne autour du roman de Virginia Woolf, "Mrs Dalloway", puisque la première femme est l'auteure elle-même lorsqu'elle commença l'écriture de ce livre en 1923, la seconde une lectrice en 1949 et la troisième pourrait être le personnage principal transposé à l'époque actuelle. le titre du roman correspond lui-même au titre que Virginia Woolf voulait donner à son roman, avant de faire un autre choix. Je n'ai pas lu "Mrs Dalloway" mais cela n'est pas un handicap important pour lire "Les heures", même si j'ai très probablement raté un certain nombre de références. Cette lecture est par contre une belle invitation à le faire, pour découvrir l'univers de Virginia Woolf. Cunningham nous dresse le portrait de trois femmes, tout ce qu'il y a de plus banal, mais qui ont en commun le fait qu'elles subissent un mal de vivre, sans raison évidente. La grande qualité de ce livre réside dans sa capacité à nous parler, avec beaucoup de réalisme et dans une ambiance de douce amertume, de ce vague à l'âme diffus et de nous expliquer comment, les petits riens du quotidien arrivent à transformer leurs vies en une peine accablante. L'incommunicabilité de cette souffrance morale rend le parcours de ces femmes particulièrement difficile à vivre et lui donne une dimension tragique. le démarrage de la lecture est un peu laborieux, mais le fait de passer à chaque chapitre à un personnage différent et donc de changer d'époque et de lieu, permet de donner un certain rythme, et on ne s'ennuie finalement pas dans ce roman qui est relativement court. Ce livre raconte l'histoire de trois femmes différentes, et pourtant à travers Mrs Dalloway qui est omniprésente dans leur parcours, c'est d'une certaine manière trois fois la même femme dans des contextes différents. En les faisant évoluer à des époques différentes, l'auteur en profite pour montrer l'évolution des moeurs au cours du XXieme siecle, notamment sur les questions de l'homosexualité et de la santé mentale. Ce livre, qui pourrait juste passer pour un exercice de style original, est donc bien plus profond que cela. A travers une écriture très sensible, c'est l'âme de ses personnages, qui ont une psychologie très fine, que l'auteur décortique. La fin du roman permet de relier encore un peu plus ces trois histoires, et c'est au final un roman subtil, très juste et très touchant qu'il nous a livré. Celui-ci a été adapté au cinéma par Stephen Daldry. Un film sur lequel je n'aurais pas misé un kopeck tellement l'adaptation du roman me semble difficile, mais comme il a été plusieurs fois récompensé et qu'il est interprété par Meryl Streep, Julianne Moore et Nicole Kidman apparemment au sommet de leur art, je sors finalement de cette lecture avec un autre livre à lire mais également un film à voir.
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Ce livre qui date un peu a reçu un Prix Pulitzer. En réalité je viens de le relire ! Et quel délice.

Construit sur une alternance de chapitres, il met en avant 3 femmes :

Virginia Woolf, directement inspirée de la vie de l'écrivaine anglaise, Mrs Dalloway, qui était une personnage de Virginia Woolf qui est donc le titre d'un de ses romans. Mrs Dalloway est donc ici le 2e personnage. Puis, Laura Brown, une jeune femme qui est lectrice du roman Mrs Dalloway.

Une construction en gigogne.

Ces femmes ont en commun des penchants homosexuels, un amour de la littérature, un rapport à la maternité difficile... un destin contrarié.

La force du roman est la psychologie des personnages.
Chaque personnage vit à une période et un lieu différent. Que peut-il se passer quand 3 femmes sont sur la brèche et que le destin de l'une dépend de la suivante ?

Peut-il y avoir un autre lien entre la lectrice et le personnage de Mrs Dalloway ? Cunningham a trouvé un moyen astucieux pour créer une dimension supplémentaire dans la fiction, l'imaginaire.

Formidable.







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Une journée dans la vie de Virginia Woolf, de Clarissa Vaughan, et de Laura Brown. Chacune a un lien avec le roman "Mrs Dalloway" : Virginia Woolf l'écrit dans la banlieue de Londres en 1923, Clarissa Vaughan à New York à la fin du vingtième siècle semble incarner son personnage éponyme, et Laura Brown est en train de le lire à Los Angeles en 1949.
Peut-être qu'il faut avoir lu et aimé le roman "Mrs Dalloway" pour apprécier les délicates variations que Michael Cunningham nous en propose avec "Les heures." Quand Clarissa descend acheter les fleurs, nous retrouvons toute la beauté du début de "Mrs Dalloway", le "plongeon" dans l'air frais du matin, la vie bruissante de la ville et le flux de conscience qui fait se chevaucher tous les temps de la vie.
Avec le personnage de Virginia Woolf, nous suivons la journée d'une écrivain qui doute de son art, oscillant entre un désir de liberté et la volonté de satisfaire son mari Léonard.
Avec Clarissa, on croit retrouver la Mrs Dalloway du roman de Virginia Woolf dans un nouveau contexte. Elle vit en couple avec son amie Sally et reste toujours préoccupée de réussir sa réception.
Quant à Laura, elle étouffe dans son rôle d'épouse modèle et de mère au foyer, au point de se sentir absente à elle-même et au monde qui l'entoure. Et de craindre par moments de glisser dans la folie.
Michael Cunningham imagine les pensées et les sensations de ces trois femmes avec délicatesse et sensibilité. Son écriture, comme celle de Virginia Woolf, est fourmillante de détails psychologiques hyper réalistes, de fines notations sur la nature ou le quotidien urbain.
Le personnage de Richard est devenu le meilleur ami de Clarissa, amant d'un jour dans leur jeunesse, poète tourmenté atteint du sida. C'est lui qui porte la note tragique de ce roman plutôt triste car il s'attarde sur le passage du temps qui défait les êtres. Malgré cette tristesse, c'est une lumière heureuse que j'en retiens, comme dans les romans de Virginia Woolf. La lumière des instants merveilleux qui subsistent dans les souvenirs, la lumière du présent que Virginia et Clarissa savent cueillir, vivre avec passion.
Donc un bel hommage et un beau roman aussi, sensible et émouvant.
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Décidément, en ce moment mes choix de lecture ne sont pas judicieux. Je ne sais plus ce qui m'a motivée à mettre ce titre dans la liste à emprunter à la médiathèque, peut-être une critique enthousiaste lue sur Babelio ? Tous les goûts étant dans la nature, ce roman hélas, ne fait pas partie des miens.
Je ne suis ni enthousiasmée par la vie de Virginia Woolf, ni séduite par le style de l'auteur qui s'apparente pour moi à une jungle impénétrable (j'aime les récits aérés), ni intéressée par le milieu social où l'intrigue se déroule. Impossible d'aller plus loin que la page 37, je me meurs d'ennui...
1/2 étoile juste le symbole de mon abandon. Je suis la première à déplorer mon manque d'ouverture d'esprit littéraire.
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Un bel hommage au roman de Virginia Woolf, Mrs Dalloway.

Une journée dans les vies de Clarissa Vaughan, Laura Brown, Virginia Woolf dont le point commun est le roman "Mrs Dalloway". Clarissa vit la vie de Mrs Dalloway, mais dans les années 90 à New-York, elle s'occupe de Richard son amour de jeunesse qui est atteint du SIDA et gravement malade. Laura est une mère au foyer typique de "l'american way of life", elle prépare une fête pour l'anniversaire de son mari entre deux chapitres du roman de Woolf. Quant à Virginia, elle est en pleine écriture du fameux roman dans la campagne londonnienne.

Trois femmes dont le point commun est de ne pas être en phase avec l'époque dans laquelle elles vivent. Elles se questionnent sans cesse sans pouvoir expliquer pourquoi leur sécurité matérielle et affective ne suffit pas à leur développement et à leur épanouissement personnel. Ces trois journées seront décisives et impacteront à jamais leurs destins.

C'est une lecture que j'ai trouvé rude émotionnellement, mais essentielle. Dans un monde trop matérialiste, il n'est pas aisé de faire entendre ce type de souffrance. Il est facile de croire que la propriété, la maternité, la réussite sociale suffisent à apporter tout le bonheur nécessaire à ceux qui en jouissent. Mais la nature humaine est bien plus complexe, c'est une souffrance honteuse qui est bien souvent balayée par un "tu ne manques de rien" quand elle est exprimée. C'est une thématique très forte.

Ce roman est aussi juste que celui auquel il rend hommage, Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Je ne conseille pas d'ordre particulier pour les lire. J'ai beaucoup apprécié les clins d'oeils au roman initial, mais l'avoir lu n'est pas indispensable pour saisir la profondeur du message de Cunningham.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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