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Récit foisonnant qui part dans tous les sens narré par Marie la deuxième de la fratrie (ou la troisième) d'une famille aisée de quatre enfants. Pourtant, le premier chapitre est réservé au père Philippe, breton d'origine, ancien énarque, un brin maniaque et passant son temps à hurler à la maison. le deuxième est pour la mère, juge, insatisfaite chronique, un brin fantasque, désordonnée, autoritaire avec ses enfants, marquant ses préférences et ayant peur de son mari qui crie. Seulement une famille ne se range pas dans des chapitres, le père déborde dans celui de la mère et inversement. L'enfance, l'éducation, la maison de famille en Bretagne, les métiers, les failles et forces de chacun, le tout raconté avec nostalgie, un brin d'humour sarcastique et beaucoup de clairvoyance. La grand-mère, présente avec discrétion au début du récit, prend toute la place dans les dernières pages et pour sa fin de vie.

Et si la haine était le pendant de l'amour ? Je n'ai lu que de l'amour, certes pas simple, pas fluide mais malgré l'agacement ressenti par tous, l'attachement est bien là.

Pour finir, suis-je la seule à avoir lu ce secret de famille, tombé de la plume de Marie, comme ça brutalement, et plus jamais soulevé par la suite ?

Cette transmission générationnelle a encore de beaux jours devant elle, fait la pluie et le beau temps de tous, et quand elle prend racine pendant la deuxième guerre mondiale, il y a de quoi faire.
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Ce roman de Catherine Cusset dont elle dit elle même s'être inspiré de sa propre famille est un réglement de compte en règle. Et si celle-ci parle encore à l'auteur le don de pardon est immense. Entre un père présenté colérique, maniaque, obsédé et une mère incapable d'aimer, autoritaire, qui ne cache pas ces préférences parmi ces enfants. Tout cela dans un milieu bourgeois.
Cusset tente de déméler dans ces rapports impossibles les raisons de ces désamours, et les réconciliations qui s'opèrent entre deux orages. L'écriture se veut directe, humoristique, vacharde, son réquisitoire est sans concessions.Malheureusement, elle oublie le plus souvent l'intérêt du lecteur, et de ce côté-là il faut bien avouer qu'on se désintéresse rapidement de ces joutes verbales hallucinantes de cruauté. Déception donc.
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Commencé en pensant lire un roman, je me suis vite demandé s'il ne s'agissait pas d'une autobiographie.
Un père énarque, râleur, qui crie en permanence
Une mère juge qui clame avoir raté sa vie
Une soeur et deux frères
Une grand-mère juive fantasque et exigeante
Une narratrice écrivain qui vit aux Etats-Unis
Chacun est passé au peigne fin avec ses travers et ses qualités. Marie, comme les autres, oscille entre haine et amour.
Chaque portrait est en roman indépendant mais tous sont reliés entre eux, là aussi entre haine et amour.
Une famille, en somme, avec toutes ses difficultés relationnelles, ses conflits de personnalités, ses incohérences, avec le poids de la haine contrebalancé par la force de l'amour
Si ce livre avait été écrit comme une simple autobiographie, je ne l'aurais pas aimé. Sa force est de se présenter comme un roman intelligent et fluide.
Je ne peux quand même m'empêcher de me demander ce qu'en ont pensé les membres de cette famille peu ordinaire, mais chaque famille n'a-t-elle pas son originalité et ses incohérences ?
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Je suis extrêmement surprise de cette présentation du livre, supposément par son éditeur ?? Lequel nous prévient que Catherine Cusset "ne parvient jamais à intéresser le lecteur", ou quelque chose comme ça ? Avec de tels amis, Catherine Cusset n'a pas besoin d'ennemis !
Tout au contraire, j'apprécie cette auteure dont l'écriture à la pointe sèche explore des sentiments souvent violents et pourtant familiers.
J'ai lu la plupart de ses romans avec un immense intérêt (justement), pas toujours avec avidité : bien sûr, il y a une forme d'austérité chez Catherine Cusset. Quelque chose même d'impitoyable, et c'est ce qui m'a plu. On est loin avec elle des petits romans sympatoches, avec des personnages hauts en couleurs et pas méchants. Chez Catherine Cusset, tout est tension. Pas d'excès d'affect, mais une observation d'entomologiste des émotions et des relations.
Elle a une voix à part, une voix bien à elle. Et je crois que je vais relire ce livre, lu il y a déjà longtemps, au moment de sa parution, mais qui m'a laissé un souvenir très fort.
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Catherine Cuisset met en scène ce qui ressemble fort à un parcours autobiographique, vraisemblablement romancé, du moins le lui souhaite-t-on !
Car cette famille n'est pas de tout repos, c'est le moins qu'on puisse dire.

Tout d'abord, le père, Philippe Tudec, Breton, fait preuve d'une sorte d'obsession maniaque de l'ordre. On aurait envie de mettre un O majuscule à ce mot, tant il est question de maniaquerie au plus au degré. Tout doit rester selon un ordre immuable dans la maison, les actions, les projets. Et malheur à qui déroge car Papa aurait bien une tendance à la violence au moins verbale. Plus inquiétante encore sa propension à imaginer immédiatement qu' « on » lui a volé ses affaires, la bonne, sa fille, n'importe qui. Il terrorise et fige sa femme,

Elvire, la mère, pourtant dotée d'un caractère farfelu, léger, imprévisible est aussi tout à fait terroriste avec ses enfants quand il est question de leur réussite scolaire. Elle en a quatre, dont les réussites lui assurent un succès lors des dîners en ville. Elle est juge, vêtue de rouge, sa couleur fétiche (au point de devenir juge des tutelles juste pour l'habit écarlate!!). Bref, un peu déjantée et totalement envahissante. Une autre forme de terrorisme.

Et enfin les enfants, Anne qui a réussi à s'échapper assez vite du cercle familial, a eu cinq enfants (dont un décédé), deux maris et une foule d'amants pour combler sa solitude affective ; Pierre, le philosophe talentueux, Nicolas, le comédien, fils bien-aimé de sa maman et enfin Marie la narratrice, enseignante en littérature. Tout ce petit monde a fait khâgne, Sciences Po ou Normale Sup. Les modèles s'appellent Sartre et Pompidou, on lit les livres les plus savants sur la critique littéraire ou la philo, cette pauvre Elvire qui se pique d'être une littéraire est totalement dépassée.

Après les études, chacun essaie de vivre sa vie en dehors du cocon-carcan familial, de préférence aux États-Unis, mais tout le monde se réunit à Ploumor chaque été en Bretagne, la très confortable maison de famille héritée des grands-parents. Une vie apparemment rêvée au sein de la bonne bourgeoisie catholique.

Il manque une figure à ce tableau de famille : la grand-mère. On l'a à peine esquissée quand en fin de livre la voilà qui occupe beaucoup de place. Simone, juive et athée, a tenu tête à la police française venue l'arrêter en 1943 . C'est un personnage, au caractère très fort, exigeante et passionnée. Malheureusement, le livre va se refermer pour elle dans des conditions de vie navrantes, de celles qui nous terrorisent tous et toutes. La dégradation du corps, la solitude, la tête qui se perd, tout ce qui nous fait peur. Et lire cela en période de confinement !

J'ai bien cru que j'allais abandonner ce livre, fatiguée par les problèmes de luxe de cette tribu ultra-privilégiée malgré ses soucis familiaux. J'ai quand même voulu en savoir un peu plus et aller jusqu'à la dernière ligne. Je ne le regrette pas.

Au final, ce livre peut retenir l'intérêt, c'est un peu comme une expérience ethnologique, une plongée en terre inconnue ! L'écriture est parfois un peu dérangeante avec cette façon qu'a la narratrice(Marie) de passer dans le même paragraphe du « je » au « elle » alors qu'il est question d'elle à chaque fois. La dernière partie, consacrée à Simone, la grand-mère, est absolument bouleversante.

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J'ai découvert et apprécié Catherine Cusset par la lecture l'année dernière de L'autre qu'on adorait et je voulais voir si je retrouvais le même plaisir dans un autre récit. Et bien oui. En plus le titre m'inspirait : la famille….. Vaste sujet ! Qui ne serait pas concerné ?

L'auteure en s'inspirant de sa propre vie de famille met en évidence toutes ces petites ou grandes histoires, tous ces petits événements que nous avons tous plus ou moins connus dans nos familles. Il y a des cris, il y a des larmes parfois mais il y a, finalement, aussi de l'amour, pas toujours dit,pas toujours ressenti. Il y est question de rapports humains car il s'adapter suivant les caractères, l'éducation, les personnalités. On choisit ses amis mais on ne choisit pas sa famille….

Comprendre ce qui nous a construit, ce qui a fait ce que nous sommes, un peu dans comme Isabelle Carré dans Les Rêveurs.

Le roman comporte 7 parties :

Papa : Philippe, breton d'origine, catholique fervent, bel homme, au comportement parfois frisant le ridicule limite psycho-rigide

Maman : Elvire, femme de caractère, juive, parisienne le strict opposé de son époux, qui ne pense qu'à son travail. Les quatre enfants feront de très belles études car on veut le meilleur pour eux et obtiendront des postes haut placés.

Ploumor I et II : la maison en Bretagne où tout le monde se retrouve mais où la cohabitation n'est pas toujours facile….. C'est l'opposé de la vie parisienne mais certains s'y font bien, d'autres plus difficilement.

1943 : la guerre, l'enfance d'Elvire, l'arrestation « épique » de sa mère Simone Lévy, comment elle tient face à la police française, son sang-froid qui deviendra son modèle à qui ressembler.

L'Amérique : Elvire fait des études aux Etats-Unis et découvre un nouveau monde, un autre monde, l'indépendance loin de la famille, où elle devra prouver qu'elle en est capable, se faire une place mais retombera sur terre à son retour. La France n'est pas l'Amérique, la place de la femme est encore derrière les fourneaux, à élever des enfants mais Elvire a d'autres ambitions.

Grand-maman : la vieillesse et la déchéance d'une femme de caractère au soir de sa vie.

Oui dit comme cela paraît assez simple mais un peu confus et assez schématique mais la narration des souvenirs nous replongent dans nos propres souvenirs, certes différents, mais tellement semblables au fond. Nous avons tous connus des repas et avant-repas épiques, des conflits de couples frisant parfois le ridicule, des enfants cherchant leur place dans cette famille où, pourtant issus des mêmes géniteurs, sont si semblables et si différents.

J'ai souri à la lecture de certains, parfois ri car frôlant la comédie burlesque, parfois été émue en particulier dans la dernière partie, où quelle que soit la personnalité quand l'âge et la perte de capacités vous mettent face aux humiliations, au sentiment d'abandon et de solitude.

Les espoirs, les déceptions de chacun plus ou moins développés, l'itinéraire d'Anne, la soeur de la narratrice Marie (Catherine Cusset), qui reprendra des études à 35 ans pour devenir médecin, se révélera une Don Juan féminin sans rien laisser paraître…..

Tout cela constitue une famille.

C'est une radioscopie d'une famille française, assez privilégiée mais où une certaine distance existe malgré tout entre parents et enfants, on s'aime sans se le dire, on se déteste mais on ne peut se passer les uns des autres, les relations sont un peu « froides », même au seuil de la mort. Et pourtant c'est à ce moment là que l'on se rend compte de l'importance que chacun a pris dans la vie.

L'écriture est toujours fine, précise, le récit est assez autobiographique mais j'ai remarqué que Catherine Cusset n'hésite pas à révéler sans fard sa vie (comme dans Confession d'une radine, Celui qu'on adorait). Un exutoire peut-être mais cela fait du bien de retrouver dans ses récits ce que l'on oserait peut être pas avouer sur nous-mêmes.

Elle ne peut d'ailleurs s'empêcher de glisser quelques réflexions sur les livres et la lecture :

Quand on connaît la joie de s'oublier dans un roman, on ne peut que plaindre les malheureux qui ignorent cette félicité, les pauvres qui se soucient de mesquines choses réelles, les exclus du royaume de la phrase. (p81)

Ce qui se passe dans les livres est tellement plus beau, plus grand, plus juste et plus désintéressé que ce qui se passe dans la vie. (p79)

Sa vie, ses relations familiales sont son terrain d'exploration et d'écriture et je continuerai à la découvrir car ce qu'elle nous raconte est en fin de compte c'est nous.

On s'y retrouve, on repense à notre vécu, on sourit de le lire, on a ri ou pleuré de le vivre.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Toutes ces énumérations de griefs, de ressentiments, de pathologies psychiques, de déviances, de mécontentements chroniques..., m'insupportent et ne constituent pas la trame d'une bonne histoire. J'abandonne en cours de route et je ne recommande à personne la lecture d'une telle charge familiale négative.
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Une famille de la petite bourgeoisie, disséquée au scalpel.Les rapports mère/fille décrits avec beaucoup d'acidité témoignent quand même d'un réel amour.Un roman intimiste, que je n'ai pas fini, il me restait une trentaine de pages à lire, j'ai trouvé cette analyse "barbante " à la fin et dans un milieu qui n'est pas le mien.Je pense que j'apprécierais plus le roman de G.Mordillat:les vivants et les morts, qui parle de la vraie vie.♡♡
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Une histoire de famille bourgeoise (les Tudec) dans la seconde moitié du 20ème siècle. Les parents, Elvyre et Philippe, les quatre enfants, Anne, Marie, Nicolas et Pierre et Simone la grand-mère sont les acteurs principaux de ce roman.
C'est Marie qui raconte leur vie en détaillant au scalpel des mots, leur intimité, leur vie commune, les relations qu'ils nouent avec les autres...On les découvre dans un univers bourgeois, aisé, favorisé, où tous ont bénéficié d'études dans des filières d'excellence, (Normale Sup, l'ENA, sciences Po, Harvard…) qui leur ont permis d'occuper des postes gratifiants, excluant des problèmes de fin de mois. Belle illustration de reproduction sociale !
Et pourtant, l'aisance matérielle, le niveau intellectuel, n'exclut pas des problèmes relationnels qu'on pourrait rencontrer dans d'autres contextes sociaux ! Les caractères et les personnalités de chacun sont ciselés par l'auteure d'une façon précise qui nous les restitue dans un jus original acceptant peu l'altérité. Cela manque d'empathie !
La fin de cette narration, consacrée à la vie et à la fin de vie de Simone est la plus remarquable et la plus émouvante.
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Une saga familiale écrite au vitriol, avec le talent que l‘on connaît de cette auteure féconde qui poursuit sa petite comédie humaine à l'aide de personnages que l'on devine en provenance directe de sa propre expérience. Dans ce roman-ci Marie, la narratrice, ne parle que de ses proches. Sa propre vie, qui se partage entre Paris et New York, reste en filigrane mais on peut la deviner à l'aide de ses autres romans, Alex, son mari américain, apparaissant ainsi dans son précédent opus, "Le problème avec Jane". Ici il est question de trois générations, la mère, le père, la grand-mère maternelle (poignante description d'une fin de vie), les deux frères et les deux soeurs. le projecteur est pointé successivement sur chacun des personnages, dont on découvre petit à petit les aspects les plus intimes, ceux qu'il n'est pas forcément bon d'afficher en public. Catherine Cusset sait habilement brouiller les pistes, faisant apparaître tour à tour la force et les faiblesses des personnages au cours des événements qui ont marqué leur vie, attisant ainsi l'intérêt du lecteur malgré l'absence totale de dialogues. Un récit, donc, mais un récit passionnant, qui touche directement au coeur…
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Qui y a-t-il sous la pile d'habits de la chambre de la grand-mère ?

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