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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Récit foisonnant qui part dans tous les sens narré par Marie la deuxième de la fratrie (ou la troisième) d'une famille aisée de quatre enfants. Pourtant, le premier chapitre est réservé au père Philippe, breton d'origine, ancien énarque, un brin maniaque et passant son temps à hurler à la maison. le deuxième est pour la mère, juge, insatisfaite chronique, un brin fantasque, désordonnée, autoritaire avec ses enfants, marquant ses préférences et ayant peur de son mari qui crie. Seulement une famille ne se range pas dans des chapitres, le père déborde dans celui de la mère et inversement. L'enfance, l'éducation, la maison de famille en Bretagne, les métiers, les failles et forces de chacun, le tout raconté avec nostalgie, un brin d'humour sarcastique et beaucoup de clairvoyance. La grand-mère, présente avec discrétion au début du récit, prend toute la place dans les dernières pages et pour sa fin de vie.

Et si la haine était le pendant de l'amour ? Je n'ai lu que de l'amour, certes pas simple, pas fluide mais malgré l'agacement ressenti par tous, l'attachement est bien là.

Pour finir, suis-je la seule à avoir lu ce secret de famille, tombé de la plume de Marie, comme ça brutalement, et plus jamais soulevé par la suite ?

Cette transmission générationnelle a encore de beaux jours devant elle, fait la pluie et le beau temps de tous, et quand elle prend racine pendant la deuxième guerre mondiale, il y a de quoi faire.
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J'ai découvert et apprécié Catherine Cusset par la lecture l'année dernière de L'autre qu'on adorait et je voulais voir si je retrouvais le même plaisir dans un autre récit. Et bien oui. En plus le titre m'inspirait : la famille….. Vaste sujet ! Qui ne serait pas concerné ?

L'auteure en s'inspirant de sa propre vie de famille met en évidence toutes ces petites ou grandes histoires, tous ces petits événements que nous avons tous plus ou moins connus dans nos familles. Il y a des cris, il y a des larmes parfois mais il y a, finalement, aussi de l'amour, pas toujours dit,pas toujours ressenti. Il y est question de rapports humains car il s'adapter suivant les caractères, l'éducation, les personnalités. On choisit ses amis mais on ne choisit pas sa famille….

Comprendre ce qui nous a construit, ce qui a fait ce que nous sommes, un peu dans comme Isabelle Carré dans Les Rêveurs.

Le roman comporte 7 parties :

Papa : Philippe, breton d'origine, catholique fervent, bel homme, au comportement parfois frisant le ridicule limite psycho-rigide

Maman : Elvire, femme de caractère, juive, parisienne le strict opposé de son époux, qui ne pense qu'à son travail. Les quatre enfants feront de très belles études car on veut le meilleur pour eux et obtiendront des postes haut placés.

Ploumor I et II : la maison en Bretagne où tout le monde se retrouve mais où la cohabitation n'est pas toujours facile….. C'est l'opposé de la vie parisienne mais certains s'y font bien, d'autres plus difficilement.

1943 : la guerre, l'enfance d'Elvire, l'arrestation « épique » de sa mère Simone Lévy, comment elle tient face à la police française, son sang-froid qui deviendra son modèle à qui ressembler.

L'Amérique : Elvire fait des études aux Etats-Unis et découvre un nouveau monde, un autre monde, l'indépendance loin de la famille, où elle devra prouver qu'elle en est capable, se faire une place mais retombera sur terre à son retour. La France n'est pas l'Amérique, la place de la femme est encore derrière les fourneaux, à élever des enfants mais Elvire a d'autres ambitions.

Grand-maman : la vieillesse et la déchéance d'une femme de caractère au soir de sa vie.

Oui dit comme cela paraît assez simple mais un peu confus et assez schématique mais la narration des souvenirs nous replongent dans nos propres souvenirs, certes différents, mais tellement semblables au fond. Nous avons tous connus des repas et avant-repas épiques, des conflits de couples frisant parfois le ridicule, des enfants cherchant leur place dans cette famille où, pourtant issus des mêmes géniteurs, sont si semblables et si différents.

J'ai souri à la lecture de certains, parfois ri car frôlant la comédie burlesque, parfois été émue en particulier dans la dernière partie, où quelle que soit la personnalité quand l'âge et la perte de capacités vous mettent face aux humiliations, au sentiment d'abandon et de solitude.

Les espoirs, les déceptions de chacun plus ou moins développés, l'itinéraire d'Anne, la soeur de la narratrice Marie (Catherine Cusset), qui reprendra des études à 35 ans pour devenir médecin, se révélera une Don Juan féminin sans rien laisser paraître…..

Tout cela constitue une famille.

C'est une radioscopie d'une famille française, assez privilégiée mais où une certaine distance existe malgré tout entre parents et enfants, on s'aime sans se le dire, on se déteste mais on ne peut se passer les uns des autres, les relations sont un peu « froides », même au seuil de la mort. Et pourtant c'est à ce moment là que l'on se rend compte de l'importance que chacun a pris dans la vie.

L'écriture est toujours fine, précise, le récit est assez autobiographique mais j'ai remarqué que Catherine Cusset n'hésite pas à révéler sans fard sa vie (comme dans Confession d'une radine, Celui qu'on adorait). Un exutoire peut-être mais cela fait du bien de retrouver dans ses récits ce que l'on oserait peut être pas avouer sur nous-mêmes.

Elle ne peut d'ailleurs s'empêcher de glisser quelques réflexions sur les livres et la lecture :

Quand on connaît la joie de s'oublier dans un roman, on ne peut que plaindre les malheureux qui ignorent cette félicité, les pauvres qui se soucient de mesquines choses réelles, les exclus du royaume de la phrase. (p81)

Ce qui se passe dans les livres est tellement plus beau, plus grand, plus juste et plus désintéressé que ce qui se passe dans la vie. (p79)

Sa vie, ses relations familiales sont son terrain d'exploration et d'écriture et je continuerai à la découvrir car ce qu'elle nous raconte est en fin de compte c'est nous.

On s'y retrouve, on repense à notre vécu, on sourit de le lire, on a ri ou pleuré de le vivre.
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Une famille de la petite bourgeoisie, disséquée au scalpel.Les rapports mère/fille décrits avec beaucoup d'acidité témoignent quand même d'un réel amour.Un roman intimiste, que je n'ai pas fini, il me restait une trentaine de pages à lire, j'ai trouvé cette analyse "barbante " à la fin et dans un milieu qui n'est pas le mien.Je pense que j'apprécierais plus le roman de G.Mordillat:les vivants et les morts, qui parle de la vraie vie.♡♡
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Une histoire de famille bourgeoise (les Tudec) dans la seconde moitié du 20ème siècle. Les parents, Elvyre et Philippe, les quatre enfants, Anne, Marie, Nicolas et Pierre et Simone la grand-mère sont les acteurs principaux de ce roman.
C'est Marie qui raconte leur vie en détaillant au scalpel des mots, leur intimité, leur vie commune, les relations qu'ils nouent avec les autres...On les découvre dans un univers bourgeois, aisé, favorisé, où tous ont bénéficié d'études dans des filières d'excellence, (Normale Sup, l'ENA, sciences Po, Harvard…) qui leur ont permis d'occuper des postes gratifiants, excluant des problèmes de fin de mois. Belle illustration de reproduction sociale !
Et pourtant, l'aisance matérielle, le niveau intellectuel, n'exclut pas des problèmes relationnels qu'on pourrait rencontrer dans d'autres contextes sociaux ! Les caractères et les personnalités de chacun sont ciselés par l'auteure d'une façon précise qui nous les restitue dans un jus original acceptant peu l'altérité. Cela manque d'empathie !
La fin de cette narration, consacrée à la vie et à la fin de vie de Simone est la plus remarquable et la plus émouvante.
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Vous aimez les films de Jean-Pierre Bacri ? Alors il y a des chances que ce roman vous plaise !

Marie nous narre le récit de sa famille délicieusement humaine, commune, attachante.

Elle nous parle de son père maniaque, un brin parano et qui hurle à tout va. Celui qui veille avec un flot de sentiments énorme sur sa famille. de sa mère, autoritaire, tête en l'air parfois dure et exigeante sans qui aucun de ses enfants n'auraient réussi. de ce frère quasi absent, de son autre frère peut-être un peu trop présent et de cette soeur si différente d'elle. Et puis de cette grand-mère exigeante et insatisfaite.

La haine ? Et si c'était justement ça le ciment de l'amour ? Ces petites mimiques, ces radotages perpétuels, ces réflexions qui chez nos proches nous font sourire tendrement, parfois avec agacement. Ces traits de caractères qui chez d'autres nous insupporteraient mais que l'on finit par accepter, parfois même réclamer, chez nos proches. Ces petites choses qui, à notre plus grande surprise, peuvent finir par nous manquer.

J'ai beaucoup aimé me plonger dans ce roman, certains passages sur la Seconde Guerre Mondiale étaient poignants ! Et le point de vue abordé des plus intéressant.
Je n'y ai lu que de l'amour et des parcours de vie dans lesquels nous pouvons tous nous identifier.

La plume est très agréable, immersive franche et délicate.
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Les portraits des parents, le milieu social, l'obsession de la réussite, les psychodrames et les tics – cela est convaincant dans la première partie ; la justesse du ton et l'absence de mièvrerie me font penser à Annie Ernaux. Cependant, dans la deuxième moitié, l'écriture devient parfois (souvent) schématique, comme s'il s'agissait de faits rapportés. Surtout le chapitre sur la guerre ne fait pas le poids à mon sens.

Sur l'ensemble, un récit écrit par une femme pour les femmes ; la relation mère-fille se déploie au fil des pages, c'est plutôt réussi ; le titre est trompeur. En fait c'est de la haine et de la tendresse, comme dans toutes les familles. le Noeud des vipères de Mauriac, par exemple, est beaucoup plus amer, si mon souvenir ne me trompe pas.

Extrait : « Elle explose : Il n'a qu'à partir s'il veut, je m'en fiche ! Il n'a qu'à me quitter ! Je vais crever seule ! […] On se tait. On baisse la tête. « Crever » n'appartient pas à son vocabulaire. C'est un mot qui la rend semblable à une bête, à l'un de ces vieux chevaux tourangeaux [ ] et qui montre, comme dans un cliché radiographique, le futur cadavre de maman, son corps ratatiné de vieillarde, sa peau fripée, sa bouche sans dents. Je sais qu'elle a atrocement peur de vieillir ». p115
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Relu à l'occasion de la sortie de "l'autre qu'on adorait", j'ai autant aimé que la première fois. Décidément j'adore cette auteure, sa plume acérée, son humour, sa famille intello folle dingue. En plus Catherine Cusset, rencontrée vendredi 21 oct à Toulouse à la librairie "l'autre rive" est éminemment sympathique et absolument pas bégueule pour une normalienne thésarde sur Sade et prof à Yale, plus simple et accessible tu meurs !
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J'ai bcp aimé l'ai offert a mon père qui l'a très mal pris...
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