Une vie d'Arthur Rimbaud, tome 1 : Voleur de feu

J'ai bien aimé cette évocation fantasmée de la vie du très jeune Arthur Rimbaud. L'auteur précise d'emblée qu'il va imaginer un récit plus ou moins crédible à partir d'éléments objectifs connus. Dans toute part de biographie, il y a des inventions qui ne traduisent pas la réalité. Cependant, l'idée est que l'on s'en rapproche.

Partant de ce constat, j'ai trouvé cette oeuvre assez bien réalisé et construite. O a envie de poursuivre le chemin à la fin de ce premier tome. On voit que le jeune Arthur a eu une enfance assez difficile avec une mère célibataire qui a dû se battre pour ne pas couler suite à l'abandon de son mari militaire.

Arthur se révèle également un enfant assez précoce et surtout un excellent littéraire qui fait l'admiration de ses professeurs et notamment l'un d'eux Georges Izambard qui le poussera vers sa voie en le poussant à dépasser ses influences afin de créer son propre style. Il y a déjà chez ce personnage un petit côté bohème qui sera plus tard une sorte de marque de fabrique. Tout est traité avec la plus grande subtilité ce qui fait la force de cette oeuvre.

J'ai déjà lu des BD qui traitait de ce poète maudit mais l'enfance n'était jamais abordée et pourtant, c'est elle qui a construit le bref futur de cette figure majeure de la littérature française. Oui, la vie de cet homme n'a pas été très longue mais elle a été d'une grande intensité. On se souvient de sa relation avec Verlaine dans une vie dissolue et fréquentant les bars du quartier latin.

Il a écrit ses premiers poèmes à 15 ans. A 20 ans, il renonce à sa carrière de poète alors qu'il n'a publié qu'un seul ouvrage. Cela va d'ailleurs contribuer à son mythe. Il va par la suite voyager à travers le monde en tant qu'aventurier contrebandier.

Bref, ce premier volume jette les bases d'une biographie qui s'avère assez ambitieuse. Je ne jetterai pas la première pierre bien au contraire.

Club N°54 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
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Je ne connaissais pas l'enfance de Rimbaud.

On s'y plonge.

Et comme d'habitude, une qualité de dessin de Damien Cuvillier.

Vivement la suite.

Nol
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L'enfance de Rimbaud... chouette !

Oui mais l'auteur nous prévient que ce n'est pas une biographie et que la fiction a une part très importante.

Me voilà donc dubitative !

Les dessins sont très beaux, l'histoire touchante... oui mais ce n'est pas vraiment Rimbaud...

La suite nous éclairera sans doute !

Virginie
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Très belle enfance/jeunesse de Rimbaud, on voit le talent naitre, très réussie, hâte de lire la suite !

Nicolas
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Belle atmosphère, qualité du dessin... On plonge aisément dans cette enfance fictive de Rimbaud en attendant la suite !

Xel
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Comment raconter la vie d'Arthur Rimbaud dont finalement on connait peu de choses ? Comment comprendre ce qui l'a amené à cette création poétique si extraordinaire ? C'est le pari de Damien Cuvillier même s'il prévient qu'il a romancé certaines parties.

Nous découvrons donc l'enfance d'Arthur et de ses frères et soeurs. Enfance marquée par l'absence assez rapide du père, par la présence très autoritaire de la mère, maîtresse femme pour tenir les affaires et intransigeantes envers ses enfants. Elle semble faire peu de démonstration de son affection de mère.

Nous suivons le jeune Arthur à l'école où il s'avère être un élève brillant qui va s'attirer les foudres de ses camarades et parfois l'ironie de son frère aîné. Arthur adore lire et cherche toujours à lire plus. Mais on le voit aussi jouer avec son frère, jouer comme les autres enfants.

Arthur, studieux, a un traitement de faveur par rapport à son frère quant aux travaux de la ferme : il en est dispensé pour apprendre. Quand il sera obligé d'y aller, il découvrira avec son frère le plaisir que peut procurer l'alcool.

Un de ses maîtres se prendra d'amitié et d'affection pour lui, lui donnant des lectures nouvelles à découvrir comme Flaubert. On sent une relation particulière entre cet homme et cet enfant. En 1870, il devra partir lors de la déclaration de la guerre.

Arthur a une envie d'écrire et d'écrire des poèmes qui seront assez rapidement publiés.

Le graphisme de Damien Cuvillier nous montre un Arthur Rimbaud très lunaire. le visage est le plus souvent sans expression, comme indiquant une absence mais une présence intérieure très intense. Arthur semble être là sans être là. On le sent observer mais aussi centré sur sa création. Damien Cuvillier nous montre un enfant différent des autres, comme tourmenté comme déjà "grand" dans sa tête, comme en décalage avec ses pairs.

Les planches de Damien Cuvillier sont tout simplement magnifiques, pleine de poésie mais vu le sujet traité, c'est normal, mais pas évident à mettre en oeuvre. Réussir à traduire la poésie du Voleur de Feu" à travers le dessin n'est pas une mince gageure. Les paysages sont d'une très grande sensibilité. L'auteur a apporté un grand soin quant aux expressions des visages mais aussi sur les décors.

Et en plus, nous avons droit à des extraits des poèmes d'Arthur Rimbaud. C'est une belle approche de cet auteur aérien sur une période très peu connue de sa vie, car oui, Arthur Rimbaud, a aussi été un enfant, mais surement aussi sérieux que nous le montre Damien Cuvillier. J'attends le livre 2 avec une certaine impatience.

Plongée en 1857 aux alentours de Paris, on suit le quotidien du jeune Arthur et de ses frères et soeurs. Peu de dialogues, un père qui quitte le foyer très vite, une mère sévère, autoritaire, peu aimée voire détestée de ses enfants. Atmosphère étouffante sans joie de vivre, les enfants qui rigolent sous cape dès que la mère s'éloigne, les fugues secrètes.

On est frappé par l'intelligence exceptionnelle d'Arthur Rimbaud, premier de la classe, respecté par ses enseignants, moqué par ses camarades. Un jour il fait la rencontre déterminante, Izambard, un professeur remplaçant qui va l'encourager dans sa vocation d'écrivain, lui donner des cours particuliers dans un pub plein de vie, où des hommes débattent sur la vie politique du pays. Contraste énorme avec la vie repliée à la ferme près de sa mère, femme antipathique, critiquée par ses employés à la ferme, mais aussi un portrait rare de femme indépendante, patronne. En 1870, la guerre contre les Prussiens sépare Arthur de son ami Izambard.

Quelques poèmes viennent émailler le récit.