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sur 706 notes
Le peuple pachtoune vît dans les montagnes qui séparent l'Afghanistan du Pakistan. Contrebandiers et moudjahidines de générations en générations, les tribus qui le composent ne connaissent pas la frontière artificielle de la ligne Durand, décision arbitraire des Britanniques à la fin du XIX° siècle. Sher Ali est un des leurs. Héro de la guerre contre les soviétiques , il est devenu le chef de sa tribu sous le nom de Sher Khan : le Roi Lion. Simple contrebandier, il ne collabore pas spécialement avec les talibans. Il souhaite rester en retrait de la nouvelle guerre, celle contre les Américains, mettre ses enfants à l'abris, loin de ce pays de malheur et de poussière ; l'argent amassé par les trafics le lui permet. Une attaque de drone met fin à ses espoirs. Au mauvais endroit au mauvais moment. L'ogive, pilotées à des milliers de kilomètres de là, dans de confortables bureaux aux Etats-Unis, anéantit ses rêves. Ainsi, débute pour Sher Khan un nouveau djihad ...

Parallèlement, Fox, Tiny, Voodoo, Ghost, Viper et Wild Bill, un groupe de mercenaires de la CIA, traquent les talebs sur le terrain. Les Américains ont désormais recours à des sociétés militaires privées pour mener les opérations les plus sensibles. Société occulte, filiale de filiale, 6N est l'une d'entre elles. Encore plus féroces que les Forces Spéciales, dont beaucoup de membres sont issus, ces shootés à l'adrénaline ont chacun leurs motifs personnels de participer à cette guerre, même si ceux-ci sont résumés à un détour de phrase par Voodoo : "le pouvoir, le pognon, les putes" ... Pour arrondir les fins de mois, certains d'entre eux se livrent à de juteuses transactions. Dans ces zones déstabilisées, les polices afghane et pakistanaise, ainsi que les populations locales jouant souvent double, voire triple jeu, il est assez facile de berner la vigilance de quelques douaniers. "Enveloppe, sac plastique ou mallette. Roupi, dollars ou afghanis"... Mais tous les trafics finissent un jour ou l'autre par attirer l'attention, surtout lorsque tant d'intérêts antagonistes sont en jeu. Rencardé par un gradé de l'armée régulière, Peter Dang, un journaliste style grand reporter, commence à fouiner autour de 6N. Et s'il découvrait un vaste trafic d'héroïne, organisé par des paramilitaires avec l'aide de la police afghane ?

Avec ce roman magistral, DOA reprend la trame qui a fait le succès de Citoyens clandestins (2007) premier opus du "cycle clandestin". de très nombreux personnages, disséminés sur quatre continents, avec des liens plus où moins étroits entre eux. La narration passe de l'un à l'autre, parfois par surprise, au gré d'un paragraphe, mettant fortement en avant le contraste entre la rudesse de la vie guerrière, au pays des montagnes, et le confort des élites françaises ou américaines. Les dialogues sont percutants, remplis d'apartés et de non-dit qui leur donnent une immense dimension psychologique. Les 750 pages de Pukhtu se laissent dévorer tant la tension est puissante ... En attendant les 750 suivantes, celles de Pukthu Secondo ...
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tout d'abord, merci à D.O.A., Gallimard et Babelio pour ces 2 cadeaux : découverte d'un livre et d'un auteur ! la rencontre, c'était hier chez l'éditeur, une expérience très sympa, dernier ingrédient mais pas le moindre, pour finaliser le sujet. La critique c'est pour aujourd'hui ! (à votre tour de trembler un peu, D.O.A. ... voici ma réponse à votre dédicace ! )

Clins d'oeil :
- même 1ere impression que pas mal de babeliens à réception du paquet : ouch ! c'est un gros pavé, ce bouquin ... et info de la rencontre : en plus il aurait dû être plus gros (un peu) et finira coupé en 2 volumes ... et bien plus gros ! et OK avec D.O.A : y en a d'autres aussi, des "très feuillus" ! et finalement, on arrive bien à les lire !
- un scoop hier : Lady Gaga aurait remplacé Paris Hilton sur le trône, entre la version "épreuve non corrigée" reçue et la version finale en librairie. Bon, elles font aussi "ovnis" l'une que l'autre dans un tel bouquin et s'avèrent, en l'occurrence, interchangeables ... mais "l'arrêt sur image" provoqué par la stupeur amusée de ce parachutage plutôt inattendu ET a priori incongru permet d'apprécier encore mieux ce passage qui illustre très bien, selon moi, différents éléments intéressants de ce livre (je vous laisse chercher ... et vous faire votre avis)

Digeste ou indigeste, telle sera la dernière dimension de cette critique, accrochez-vous !
Tout le long du livre, mon ressenti pencha pour "indigeste" , type "burger 6 étages de junk food made in USA" (pas ma tasse de thé, quoi !).
La faute à l'auteur ? clairement NON.
Plutôt au(x) sujet(s) évoqués, pas des plus glorieux dans les faits (guerre + drogue + violence + certaines "motivations persos" ... et les dégâts qu'ils entraînent, "collatéraux" ou non ) et quoi que certains essaient de faire croire (ah les "valeurs morales" certes très chouettes à l'origine mais qui sont salies et avilies par l'utilisation dévoyée qu'en font certains, parmi ceux qui les brandissent haut, pour mieux masquer leurs raisons/motivations bien moins rutilantes)
Et vous savez quoi ? à la fin du livre, j'ai réalisé que la manière dont l'auteur a traité le sujet a su le rendre "digeste", ... du grand art !
Oui c'est touffu, dense et un peu "étouffe chrétien" (j'ose !); l'impression (confirmée lors de la rencontre) que c'est super documenté et, même si c'est un roman, tellement proche de la réalité que la frontière en est indistincte (ça n'aide pas à prendre un recul parfois nécessaire pour respirer un peu d'oxygène hors de la laideur et du glauque racontés)
Oui il y a beaucoup de personnages et non 1 HEROS (l'héroïne est bien là mais plutôt d'origine végétale ... quoi que, vu les conditions et circonstances de vie des nanas de ce livre, elles sont chacune à leur manière une héroïne non reconnue) .....mais des caractères puissants/intéressants ni totalement noirs ni totalement blancs, avec des faiblesses et des qualités .... c'est - y pas comme ça dans la réalité ? Même les personnages secondaires ne sont pas des ectoplasmes uniquement là pour mettre en valeur les autres !
En plus, c'est complexe, le sujet l'est ! ... et les partis pris de neutralité et d'humanité de l'histoire inventée et narrée aident à en discerner différentes composantes : le parcours personnel de chacun, la culture de chacun, les intérêts de chacun, l'intervention du hasard et des conséquences qui peuvent en résulter etc.
Enfin, ainsi que l'auteur nous l'a démontré lors de la rencontre d'hier, c'est un texte réfléchi et construit afin de tout mettre au service de cette histoire et de sa crédibilité : l'existence des événements de base, le recours aux rapports post opérations / les articles de presse (faux mais inspirés de vrais) / le kaléidoscope d'une même situation depuis le point de vue de l'un ou l'autre des personnages / l'arrivée de ceux-ci à tel ou tel moment de l'histoire ...

Certes c'est une histoire inventée, un roman ... mais à la fin de ce premier volume, mon impression est d'enfin mieux discerner certains éléments et rouages en jeu dans cette partie du monde (et ailleurs), un écheveau qui me semblait jusqu'alors bien emmêlé à inextricable et suffisamment rébarbatif pour le zapper allègrement.
Alors à l'auteur (et à ceux qui permettent à ce genre d'ouvrage d'exister) : j'attends le volume suivant et MERCI
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Je vénère le diptyque Pukhtu de DOA. Il s'inscrit dans la veine des oeuvres réalistes relatant les guerres de notre époque, comme le film Zero Dark Thirty de K. Bigelow.
L'histoire peut difficilement être appréhendée dans son ensemble à la première lecture, tant les intrigues sont enchevêtrées. Les personnages sont nombreux et leurs actes sont décrits avant d 'être motivés.
Les personnages principaux sont tous des écorchés vifs. Les bons sentiments sont rares dans ce monde de brutes et les actes généreux relèvent de la rédemption.
Je recommande de lire Citoyens clandestins préalablement, puisque certains personnages interviennent dans Pukhtu.
L'écriture est crue, aride et dense, chargée de termes techniques, et pourtant, elle me semble ciselée et très évocatrice.
Lien : https://www.roman-gnss-galil..
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Encensé par la critique pour son intrigue haletante, « Pukhtu : Primo » est un copieux pavé constitué de plusieurs niveaux de lecture.

Le premier majoritaire et pour moi le plus réussi, consiste en la description de la vie « sur le terrain » des mercenaires des sociétés de sécurité privées envoyés sur l'un des théâtres d'opérations les plus dangereux du monde.

Face à des talibans rompus à la guerre asymétrique depuis le combat contre les Soviétiques, utilisant un terrain hostile pour la guérilla et les méthodes terroristes pour réaliser des attentats suicides, les forces de l'OTAN et leurs acolytes ont pour eux la maîtrise du ciel avec notamment leurs redoutables drones Predators.

Les scènes afghanes sont donc d'une grande violence mais ce qui choque surtout c'est la barbarie des traditions locales, aboutissant souvent à l'éradication de toute une famille ou un clan pour rembourser de prétendues « dettes d'honneur ».

Les talibans profitent donc de la corruption généralisée dans toutes les strates de la pseudo administration afghane pour financier leur djihad par le narcotrafic et la frontière entre « guerriers de la foi » et narcocriminels s'estompe.

Intense et parfois difficilement supportable sur le sol afghan, l'intrigue se perd quelque peu lors des scènes parisienne, encombrées de lourdeurs et de clichés, telle la jolie et jeune beurette émancipée fréquentant la jet-set ou complètement anecdotiques lorsqu'on parle d'un Français participant au trafic international depuis une société d'import-export bidon au Sénégal.

Et même le journaliste americano-asiatique d'investigation, rentre lui aussi dans le moule à clichés de DOA...

Le tome 1 laisse donc une fin volontairement ouverte sans que l'on comprenne réellement comment les pièces vont s'agencer entre elles. Pas sur, que j'ai envie de rempiler pour un second « contrat » après une lecture aussi éprouvante !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Ce livre est un bon récit de guerre moderne, comme on peut se l'imaginer. Tous les personnages sont cyniques, des américains aux talibans en passant par les journalistes, y compris même les civils. Peut etre d'ailleurs un peu trop cynique, car le noir domine sur les 650 pages, sans jamais une pause. Au total, livre agréable à lire mais trop d'histoires simultanées et trop peu de réponses une fois le roman achevé. L'auteur vous laisse sur votre fin...car la suite est obligatoire pour donner un sens à tout ça...
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En janvier 2008, un responsable d'Al-Qaïda nommé Al-Libi est tué dans un village du Wazistan du Nord par un missile tiré depuis un drone américain. Auparavant, une fine équipe de mercenaires sans foi ni loi avait bien préparé le terrain. Convoqué sur les lieux assez bizarrement avec ses enfants, Sher Ali, un contrebandier pachtoun respecté dans la région, réchappe miraculeusement à cette terrible frappe mais y perd son fils et sa fille. C'est un homme meurtri et rempli de haine qui regagne son clan. Pour retrouver son honneur perdu, il va minutieusement préparer une terrible vengeance qui sera autant dirigée vers les Américains qu'il considère comme des lâches que contre les traitres afghans qui collaborent avec les « croisés ».
« Pukhtu » est un énorme pavé de près de 700 pages assez indigeste et de lecture un peu laborieuse. DOA (Dead On Arrival), son auteur anonyme (on se demande bien pourquoi) mène de front un grand nombre de personnages et de situations, il tisse et entremêle plusieurs histoires qui semblent ne pas avoir de lien évident entre elles et se maintient sur un registre descriptif type reportage de guerre. L'attention du lecteur finit par se relâcher assez vite d'autant plus que les attentats, combats, enlèvements et autres faits de guerre sont assez répétitifs et souvent doublés par des articles de journaux racontant la même chose. Ce côté foisonnant, dispersé aux quatre coins du monde s'explique peut-être par le fait qu'un second tome sous titré « Secundo » est prévu et permettra certainement de répondre aux questions que le lecteur se pose une fois le livre fermé. Une plongée bien documentée et assez ébouriffante dans un guerre sale et d'une cruauté inouïe ainsi que dans l'univers des trafiquants de toutes sortes sans oublier les coulisses des décideurs, autres arrières cuisines nauséabondes. Un livre à conseiller à toutes celles et tous ceux qui veulent en savoir plus sur cette guerre américaine contre « le terrorisme » avec ce bémol : âmes sensibles s'abstenir car les scènes choquantes (décapitations, égorgements, viols) ne manquent pas !
Lien : http://lemammouthmatue.skyne..
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Pukhtu - Primo

Un roman que l'on m'a offert en début d'année. Un ouvrage imposant en format de poche avec une couverture de livre pas forcément attirante (il n'a pas l'air commode le gars…) mais le ton et le décor sont annoncés…Et en fait, même si le sujet est connu, on ne sait vraiment pas dans quelle lecture on va être plongé…Et c'est impressionnant !

Immersion dans l'Afghanistan en 2008….

Le Primo se situe entre janvier et septembre 2008, une petite partie au Kosovo, en France, en Afrique, et principalement en Afghanistan et zones tribales du Pakistan.
Où se déroule des jeux de pouvoirs, corruption à tous les niveaux, du sexe (hard), trafic d'armes et de drogue, embuscades, attentats, règlements de compte…Tout est réuni pour des "cocktails explosifs" tout au long du roman.

Les personnages – tous autant qu'ils soient – sont attachants, détestables, imprévisibles, pervers, revanchards, mafieux mais en fait, ils sont tous clés dans ce bourbier afghan ; on ne se passe pas d'eux ! Plus j'avançais dans ma lecture et plus je me demandais comment ça se finirait pour eux…

Le Primo se termine assez brutalement et on comprends vite que la suite se déroulera post-élection Obama.

L'auteur a été très précis avec un style direct (parfois même cru…). le roman est très bien documenté. Il présente des chiffres, des faits réels, un glossaire pour la partie technique du livre (qui ma foi aide et très instructif) et aide à mieux comprendre la géopolitique.
Chapeau donc à cet écrivain français qui a réussi cet ouvrage dont le sujet est très compliqué à aborder et surtout à présenter sous forme de roman fiction/enquête.

J'ai beaucoup aimé ce roman et j'avoue bien qu'au début pas très motivé à le lire, je regrette de l'avoir déjà terminé (lu d'une traite !). Les personnages mais aussi les paysages décrits vous emmènent dans immersion violente et passionnante.

Une petite pause dans cette thématique de guerre mais je compte lire prochainement Pukhtu – Secondo et Citoyens clandestins (l'avant Primo).


Challenge Pavé 2019
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J'ai lu des chroniques si intéressantes sur Pukhtu que j'ai eu vraiment envie de me jeter dessus.
Je voulais me faire une idée du conflit afghan, de ses tenants et aboutissants ! voilà qui est fait. Et il est vrai qu'à ce niveau, l'ouvrage s'avère un remarquable outil de connaissance. Qu'y a-t-il de vrai et d'inventé dans cette fiction ? On l'ignore au juste, difficile à démêler, tant DOA s'appuie constamment et solidement sur l'histoire actuelle de ce pays en détresse.
Et il est évident que le rythme enlevé du récit allié à l'imagination fertile de l'auteur rendent l'ouvrage particulièrement intéressant. Taliban, moudjahidines, armée régulière américaine, Cia, services secrets pakistanais, ainsi que les sociétés militaires privées et les trafiquants de stupéfiants y mènent une ronde effrénée, étouffant le lecteur sous une accumulation de saloperies. Un ballet mortifère qui file la nausée !

DOA trace un portrait d'une cruauté sans pareille et d'un parfait cynisme de l'Afghanistan de 2008, époque à laquelle il ancre son intrigue et on se doute, que hélas, il en va de même aujourd'hui !
Le pire dans toutes ces abominations, c'est que l'on est vite persuadé que cette guerre ignoble arrange tous ceux qui s'y livrent sans retenue (gouvernements, organismes d'états, et factions terroristes) au détriment des populations qui crèvent de misère et de la violence qui leur est infligée.
On imagine également aisément que les portraits tracés par l'auteur de cette humanité révoltante correspondent en grande partie à des échantillons d'humains, ô combien réels, hélas, et le dégoût qu'on en éprouve rend la lecture encore plus douloureuse et fastidieuse.

Donc, mon enthousiasme originel s'est retrouvé sévèrement douché et j'ai vite renâclé à avancer dans ma lecture. Car, si la complexité de l'intrigue n'arrange rien, il y a en outre trop de "trop" dans Pukhtu ! Je m'explique. Trop de sigles et d'abréviations à mémoriser dans lesquels on se perd, malgré l'indispensable glossaire de fin d'ouvrage, trop de personnages, trop de violence, trop de scènes de torture, trop de dégueulasseries .... trop d'intolérable malheur !

Mais cette lecture ardue apparaît néanmoins indispensable afin de nous éclairer sur les sordides enjeux qui se déroulent dans cette partie, oubliée, du monde, où tant de gens implorent un dieu, dont la clémence est tout, sauf évidente !
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Pukhtu Doa

Roman d'espionnage et de guerre qui se passe pour une grande partie en Afghanistan.
Cela se passe en 2008 et les américains sont plus embourbés qu'autre chose dans ce conflit.
Il y a des moudjahidines et des talibans (ce ne sont pas les mêmes), il y a des soldats américains et des paramilitaires (il y a des sociétés privées qui font la guerre pour les américains), des barbouzes, la CIA et d'autres encore. le trafic de drogue bat son plein et rempli les poches des Occidentaux, tout en détruisant les jeunes Occidentaux.

Ce livre est passionnant, intéressant et instructif. On y découvre les moeurs des Afghans, leur façon de vivre et leur vision du monde qui est bien différente de la notre. Mais il pose aussi beaucoup de questions qu'est-ce que font les américains là-bas? quelle aide concrète les occidentaux ont ils apportée à ces peuples? Pourquoi ne pas les laisser vivre selon leurs coutumes ou comme ils l'entendent eux ? Et d'autres encore...

Et malgré la complexité du sujet tout est facile à comprendre. Pour se retrouver dans le foisonnement des personnages, des sigles et des lieux le livre contient des annexes et des cartes.

Et tout au long du roman qui est quand même dur et violent je me suis sentie proche des protagonistes, autant de l'afghan qui se bat pour venger la mort de ses enfants que des paramilitaires qui ne sont là que pour gagner un maximum d'argent et se retirer pour une vie meilleure après si il y a un après.

Doa est un auteur surprenant, et j'adore ce qu'il fait. J'avais déjà beaucoup apprécié ses précédents romans "Citoyens clandestins" et le serpent aux mille coupures. J'attends la suite de Pukhtu avec impatience.
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Vous avez aimé « American Psycho » ? Vous adorerez Pukhtu

Un roman foisonnant, cruel, complexe, ultraviolent : la guerre encore conventionnelle, telle qu'elle se présente en ce vingt et unième siècle. Ou plutôt la guerilla mais avec de grands moyens.

Nous sommes transportés en 2008, sept ans après le traumatisme du 11 septembre, avec en perspective la crise financière qui va secouer le monde, quelques mois avant la prochaine élection présidentielle américaine.

L'action se déroule en Afghanistan, où ont débarqué en représailles les troupes de l'OTAN, avec toute la logistique militaire qui les accompagne : des bases puissamment protégées, la couverture informationnelle, les armes nouvelles – drones armés – le décryptage des données, l'entraînement d'une armée afghane peu efficace, les troupes de mercenaires. On retrouve l'atmosphère des romans de Cédric Bannel, en plus âpre.

En face : des clans rivaux, des vengeances pour l'honneur, des fournisseurs qui font des bénéfices énormes, de la corruption au plus haut niveau, le rôle des services secrets pakistanais et l'action délétère de la police aux frontières, le trafic de la seule richesse du pays, vitale : l'opium qui sert à fabriquer l'héroïne et en sens inverse des cantines entières de dollars.

L'histoire se focalise sur deux groupes de personnages : Sher Ali Khan Zadran chef de clan pachtoune, alias Shere Khan, qui part en vrille après qu'on ait tué son fils aîné et surtout sa dernière fille, prunelle de ses yeux, en lutte aussi contre les les talibans, qui sont partout. Et, en face, une escouade de paramilitaires stipendiés par une officine dérivée de la CIA, mercenaires sous pseudos Fox, Tiny, Youdoo, Ghost, Wild Bill, Rider, Viper et Data.

Chacun canarde, égorge, se fait sauter en martyr, mieux que dans les jeux vidéo. C'est une littérature de mecs très visuelle, un style ciselé, un mouvement perpétuel. Des notions de géopolitique, encore - ou peut-être encore plus – actuelles. On comprend mieux, depuis son fauteuil, les enjeux d'une guerre « à haute intensité » et les trafics souterrains qu'elle génère. Et aussi pourquoi les Américains (et pourquoi si tard !) ont quitté cette région maudite vouée à subir encore pendant des siècles la guérilla entre factions irréconciliables. Et à abreuver les occidentaux de la drogue qui les tue, une autre forme de destruction massive.

Pour François Busnel, il s'agirait d'un chef-d'oeuvre … Je n'irai pas jusque là et ne lirai sans doute pas la suite de cette histoire.

Un dernier détail, la signification du titre : « Pukhtu, c'est Quis Abdu Rachid, père de tous les Pachtounes, le premier d'entre eux à avoir vu La Mecque et le premier prêcheur de l'Islam à son retour, converti par Mahomet et dont les fils enfantèrent toutes les tribus du Sud, de l'Est et du Nord de l'Afghanistan. »


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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