Le roi ensommeillé

Avec ces deux BD jeunesse parfaitement de saison, Les royaumes muets et maintenant le roi ensommeillé, le nouvel éditeur de BD jeunesse : Oxymore, frappe fort. Il offre à la fois de bien beaux objets et des histoires parfaitement adaptées pour stimuler l'imaginaire des plus jeunes et combler celui plus rempli de références des adultes. D'une pierre deux coups ❤

Poétique conte hivernal, le roi ensommeillé se présente d'emblée sous la forme d‘un joli objet qui va nous entraîner à la fois dans une aventure moderne et d'un autre âge, représentation fidèle des travaux des deux auteurs. Clément Lefèvre, je le connais comme l'un des rares à m'offrir des albums jeunesse de western grâce aux aventures de son Billy chez Little Urban. Myriam Dahman est en revanche une découverte mais avec sa sensibilité climatique, elle me parle. Je suis donc ravie de découvrir sa première BD en tant que scénariste. Et n'oublions pas de remercier Anne-Marie Lefèvre qui a aidé son mari dans les coups de bourre. J'aurais aimé la voire créditée comme lui 😉

Dès la couverture, les auteurs nous promettent de nous emmener dans un pays froid et endormi qui a tout d'un conte, et dès les premières pages ils nous y plongent avec une narration onirique inspirée de cet univers qui tranche avec la BD et permet de mieux s'immerger dans l'histoire qui nous attend. C'est beau. Cette beauté, je l'ai retrouvé tout au long de ma lecture. En effet, les pinceaux de Clément Lefèvre et sa compagne étaient vraiment inspirés et nous ont offert des planches superbes de poésie et d'onirisme à mi-chemin entre un conte à l'ancienne et un récit de SF où le climat sur Terre aurait mal tourné avec la montée des eaux et un refroidissement sévère. Avec des airs de film d'animation, les auteurs nous amènent à suivre la jeune Ena qui ère dans une ville méconnaissable et cherche à survivre tandis que tout le monde est endormi suite à une sorte de malédiction.

C'est doux, c'est poétique et dépaysant de la suivre. La voir errer dans ces paysages cachés sous la neige m'a rappelé le récent Kaina de Tsutomu Nihei mais avec des allures plus enfantines qui faisaient du bien au coeur, car c'est attachant de suivre cette fille qui survit seule pour pouvoir grappiller quelques minutes d'échanges avec sa grand-mère quand elle parvient à l'éveiller à l'aide de champignons magiques qu'elle cuisine. le lecteur est plongé dans cette terre étrange et se demande bien ce qui a pu se passer. Les mystères sont un excellent moteur à une intrigue fort simple mais très efficace.

On nous raconte en effet au début un conte tournant autour de trois soeurs, trois filles de roi vivant dans un château reculé et dont l'une d'elle est partie parce qu'elle est tombée amoureuse, ce qui a brisé le coeur de on père. Sans qu'on comprenne trop pourquoi au début, Ena va se retrouver sur la piste de ces trois soeurs et plonger au coeur de leurs secrets qui sont aussi les siens. Ce fut tendre, doux et gentiment aventureux, avec, je me répète, un très beau décor de conte à l'ancienne avec ses mécanismes et ses morales.

L'aventure est douce, humaine, à l'image de cette petite à laquelle on s'attache vite. Il y a une dimension écologiste évidente dans la narration choisie par l'autrice qui est experte en changement climatique. On sent une belle proximité entre l'héroïne et la nature, ce n'est pas pour rien qu'elle croise de multiples créatures : aquatiques, rappelant les kodama de Mononoke, ours très particulier ou étrange gargouille. Il y a aussi des références évidente à des récits / contes célèbres, allant de la Belle aux bois dormant avec ce peuple endormi, en passant par Barbe Bleue ou La Belle et la Bête avec cette porte interdite dans un château aux drôles de serviteurs, sans oublier Boucle d'Or et les Trois ours avec ceux qu'elle croise. C'était enchanteur ! Et en même temps, il y a un beau message actuel sur la nécessité à écouter ses enfants, à dialoguer avec eux, à ne pas malmener la nature, etc.

Je remercie donc Oxymore et le duo Dahman-Lefèvre pour cette parenthèse enchantée totalement de saison qui ferait un très joli conte de noël moderne avec des préoccupations phares pour la prochaine génération, le tout dans un très joli écrin onirique. Quelle jolie aventure !
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Immense coup de coeur !
Le Roi Ensommeillé transporte le lecteur dans un monde où un hiver éternel a figé chaque recoin dans un sommeil profond. Dès les premiers mots, les auteurs tissent une trame légendaire autour d'Ena, une jeune héroïne dont le destin est intimement lié à la malédiction glaciale qui a englouti son monde. Sa quête pour briser ce sort nous entraîne dans une épopée moderne, mêlant harmonieusement les thèmes intemporels des liens familiaux, de la transmission et du respect de la nature.
On retrouve des fragments de contes anciens subtilement tissés dans la trame de l'histoire, rappelant à la fois la magie de "La Belle et la Bête" ou de "la Belle au Bois dormant", et la noirceur de "Barbe Bleue". Les illustrations qui accompagnent ce conte moderne sont tout simplement sublimes, créant une atmosphère visuelle digne d'un film d'animation. Chaque image raconte une histoire, chaque détail contribue à l'immersion dans cet univers féerique.
Le scenario est contemplatif, et parfois un peu lent, ce qui peut surprendre car ce n'est pas toujours habituel en bande dessinée, mais une fois le livre fermé on reste avec des images en tête et une douceur melancolique au coin du coeur. Un conte à savourer, l'hiver, au coin du feu...

Ena est la seule à ne pas dormir dans ce monde recouvert de neige par la malédiction d'un roi. Elle se promène dans les ruines à la recherche de champignons dont elle fait des tisanes pour pouvoir parfois réveiller sa grand-mère et écouter les histoires qu'elle lui raconte avant de se rendormir. Mais toutes les histoires ont un fond de vérité et armée de son grimoire pour trouver la plante qui pourra réveiller tout le monde, elle va découvrir la vérité sur son histoire. Une histoire qui fait penser à la Belle et la Bête, un beau dessin pour l'illustrer. Une bonne BD jeunesse.

Avec le roi ensommeillé, le lecteur est plongé au coeur d'un univers aux tonalités fantastiques, en résonnance avec les contes et les films d'animation. 

Myriam Dahman au scénario et Clément Lefèvre aux illustrations nous propose un conte dans la pure tradition des récits d'antan qu'on lisait à la veillée, autour de thèmes très actuels tels que les liens familiaux, la notion de transmission et le respect de la nature.

La scénariste nous offre un joli conte sur l'importance d'accepter les peines et leur souvenirs pour pouvoir continuer à vivre, à accepter de faire son deuil en dépit de sa souffrance qui, si elle ne s'apaisera jamais vraiment, ne sera plus aussi vive.
L'histoire est plutôt classique sur le fond avec ce père fou de désespoir après le meurtre de sa fille qui jette une malédiction qui plonge le pays tout entier dans un hiver sans fin, ce qui n'est pas pour me déplaire car elle rappelle les contes classiques de Charles Perrault ou de Madame d'Aulnoy.

Si vous aimez ce genre de récit, vous découvrirez ce roi ensommeillé avec plaisir même si le dénouement est un peu trop rapide à goût, la révélation finale arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, c'est un peu dommage, quelques pages supplémentaires n'auraient pas été superflues.

Cette bande dessinée pour la jeunesse est, en revanche, très réussie sur la forme. le travail de Clément Lefèvre est à souligner tant il est enchanteur.

Ses illustrations sont de toute beauté, j'ai beaucoup aimé son choix de couleurs très hivernal mais aussi son travail autour de la lumière, son talent est une véritable valeur ajoutée à l'ouvrage et contribue amplement à sa réussite.

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L'histoire est plutôt classique sur le fond, elle raconte celle d'un roi, du nom de Faskat, qui vit avec ses trois filles, dont l'une va se faire assassiner par des chasseurs. le roi devient fou, et jette une malédiction qui va plonger tout le pays dans un hiver sans fin.

Les habitants de ce pays, à cause du froid et de la neige, vont tomber dans un profond sommeil. Sauf une jeune fille, Ena, qui vit seule avec sa grand-mère endormie. Afin de l'éveiller, Ena se sert d'un vieux grimoire qui renferme des recettes magiques à base de plantes et de champignons. Sauf que le sort est levé de façon éphémère et ne dure qu'un court laps de temps. Elle est persuadée qu'il existe une fleur magique, qui pourrait lever le sort de tout le pays, faire disparaitre la neige et réveiller tout le monde.

Du coup, Ena se lance en quête de trouver cette fleur magique. Elle sera aidée de la Grande Ourse, la magicienne de la forêt, qui va l'emmener jusque chez le roi ensommeillé, où les humains ne sont pas les bienvenus…
J'ai trouvé beaucoup de similitude avec « La Belle au bois dormant » ou « La belle et la bête », tout en étant un conte moderne, vu que le monde et l'époque semble être de nos jours, au vues des premières pages de la BD en tout cas.

Les notions de respect de la nature, de la quête des origines et des liens familiaux, sont subtilement abordés. C'est un joli conte sur l'importance d'accepter les peines et leur souvenirs pour pouvoir continuer à vivre, à accepter de faire son deuil…

C'est poétique, les illustrations sont très belles, malgré un dénouement qui arrive beaucoup trop vite. Quelques pages supplémentaires auraient été un plus selon moi…