Une mort prématurée emporta le grand savant
Charles Mopsik, qui n'eut le temps d'achever que sa traduction française du Zohar sur la Genèse (en quatre volumes, publiés par les éditions Verdier, dans la collection "Les Dix Paroles"). Pour les parties du Zohar consacrées au livre de l'Exode et aux livres suivants de la Torah, il faut donc avoir recours au travail remarquable de
Daniel Chanan Matt, qui a terminé son entreprise de version anglaise annotée et commentée, aux éditions de l'université de Stanford. Ce volume IV rend accessibles la première moitié du livre, de l'esclavage d'Egypte à la Révélation du Sinaï, dont les significations mystiques sont dévoilées. Comme toujours dans
la Cabale, le dévoilement de quelque réalité secrète et divine ne revient pas à la dénuder, mais à la voiler autrement et à accroître le mystère contemplatif plutôt qu'à y mettre fin par des réponses définitives, terminales. Dieu est infini : comment un discours sur Lui, sur Sa pensée, sur Ses actes, serait-il fini ? Un lecteur, même non-croyant, pourra s'éblouir à la lecture du Zohar comme poème (comme on le voit dans le beau livre d'Eliane Amado Levi-Valensi, "La poétique du Zohar"). On peut ne pas croire, mais il faut savoir un peu d'hébreu quand même pour apprécier le jeu subtil des mots et des sens que le texte déploie.