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3,36

sur 238 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Carnet de vie venu du futur.

Mon second livre de Darrieussecq, que je referme d'autant plus agréablement surprise que j'y suis entrée à reculons, concernant une auteure pour laquelle mon a priori était féroce (Truismes, paru en 1998, m'avait traumatisée :-)

L'accroche de la thématique "dystopie" a été suffisante pour m'immerger immédiatement dans un futur en déliquescence, glacialement possible, où des forces de résistance s'organisent en refusant un mode de société totalitaire et élitiste d'un nouveau genre.

Le langage direct de la voix off, utilisé pour raconter et expliquer, donne une spontanéité au discours et une proximité immédiate avec le lecteur. le récit est décousu, ponctué de digressions, et si le fond narratif est plutôt angoissant, la forme ne manque pas de charme et d'énergie. Il y flotte même une certaine cocasserie. Très vite, l'histoire ouvre à toutes sortes de réflexions: robotisation, banques d'organes, capacités cognitives, clonage à but thérapeutique.

Effrayant, de visualiser un monde virtuel crée par l'Homme dans lequel il va lui-même s'autodétruire, une société maternante par excès de principe de précaution.
Amusant, de suivre la vision de l'auteure et les interrogations qu'elle soulève. Perturbant, d'imaginer une société qui cherche à atteindre l'éternité.

Mais qu'a-t-elle dans la tête, Marie Darrieussecq, pour nous offrir des histoires si étrangement décalées ?

(Sélection pour le prix des lectrices de ELLE 2018, catégorie roman)
Rentrée Littéraire 2017
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L'auteure nous livre une dystopie qui nous rappelle au combien notre équilibre peut être menacé par l'usage à mauvais escient des avancées scientifiques.

Nous sommes dans une société où le clonage des êtres humains n'est plus tabou. Les "moitiés" sont des réservoirs d'organes pour les plus riches qui tentent d'éloigner la mort à coup de greffes.

Un petit groupe va se constituer pour libérer les clones et tenter de leur communiquer une humanité afin d'en finir avec une époque où la quête d'immortalité se fait sans nulle moralité.

Marie Darrieussecq pointe du doigt un sujet qui a deja fait couler beaucoup d'encre depuis le clonage réussi de la brebis Dolly (qui a fini euthanasiée et exposée dans un musée). Avec un style agréable, ce livre se lit vite mais nous laisse avec des interrogations une fois la dernière page tournée.

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Dans un futur indéterminé, une femme psychologue est en fuite dans une forêt avec d'autres congénères.
Elle écrit dans un carnet, sa vie, ses souvenirs, sa moitié…..
On est dans un monde où les robots sont rois, où le clonage est une institution.
C'est un monde impitoyable où règne l'intelligence artificielle, où la manipulation génétique est monnaie courante.
Même si je ne suis pas fan de science-fiction, j'ai beaucoup aimé ce livre.
Particulièrement le style, le ton, l'humour, la manière familière d'écrire dans le carnet.
Comme ça, de prime abord, je l'aurais qualifié de court roman de science-fiction, ou d'anticipation.
Mais après un rapide coup d'oeil sur les autres commentaires, je vois qu'on dit maintenant « dystopie ». Wouah ! ça fait genre !
Pratiquement tous les lecteurs utilisent ce terme. Et dire que je ne le connaissais pas. Quelle inculte je fais ! Mais c'est sûr, je le replacerai, rien que pour faire ma connaisseuse.
Même le correcteur d'orthographe, il ne connait pas. Ouf, il n'y a pas que moi.
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Notre vie dans les forêts : très peu au final vous en découvrirez, le récit est en grande partie basé sur l'avant de cette vie dans les forêts. Viviane a très peu de temps pour nous conter son histoire ou son passé, elle écrit sur le vif sans chercher à mettre tout bien en forme hein, ce n'est pas un roman qu'elle veut laisser mais plus un témoignage. Donc le roman est à l'image du récit de Viviane, un peu tout pêle-mêle, avec quand même un ordre, on ne s'y perd pas je vous rassure. La lecture est prenante, on s'attache à ces moitiés qui sont endormies, on s'inquiète sur ce monde qui frappe à notre porte. Ce trafique d'organes organisé, ça fait peur, à quoi se résume notre corps pour vivre au-delà des limites raisonnables. Changer un organe comme changer une pièce d'auto pour la faire durer encore et encore...
Des réflexions sur le sujet pas si imaginaire que ça, on sait que les dons d'organe reste encore aujourd'hui un sujet sensible, qu'il y a des trafics mais le silence se fait.
Une lecture intéressante, une plume que j'apprécie, une dystopie originale et différente ce que j'ai déjà pu lire dans ce registre.
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Quand Marie Darrieussecq écrit un roman d'anticipation elle s'éloigne de son registre habituel mais cela lui va bien.
Dans "Notre vie dans les forêts" c'est une fugitive qui parle dans une société futuriste pas si éloignée de la nôtre. Cette fugitive prénommée Viviane (pseudo de Marie) cachée au fond la forêt (son lieu sûr) avec un groupe de résistants était psychologue avant d'avoir organisé sa disparition.
Il y a urgence car elle va mourir. Il lui manque des organes : un oeil, un poumon, un rein. Cette déliquescence physique semble être une métaphore de l'état du monde.
On va progressivement comprendre ce qui s'est passé dans sa vie d'avant, quand elle obéissait à un ordre établi géré par des robots. Dans cette société certaines personnes ont le droit à une moitié, un clone endormi qui sert de réservoir génétique pour garantir une vie plus longue à ceux qui ont été choisis. Comment ? On ne le sait pas. Mais quand Viviane croise un patient pas comme les autres, le Cliqueur, elle va l'écouter, tomber amoureuse et quand on aime notre vision du monde peut changer…
Je trouve que le métier de Cliqueur décrit par Marie Darrieussecq est vraiment intéressant, il existe semble-t-il et consiste à apprendre aux machines les associations mentales humaines notamment parce que les métaphores font bugger les robots. Cela donne un bon roman souvent drôle alors que la narratrice témoigne d'une forme d'humanité en extinction. Pour autant, le ton est moins désespéré que les classiques du genre comme Farenheit 451 de Ray Bradbury.


Challenge Riquiqui 2022
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Déroutant. Comme nombre de romans d'anticipation certainement.
Mais celui-ci l'est d'abord par le mystère qui entoure l'intrigue. Qui est cette femme ? Et quel est ce monde qu'elle raconte ?
Elle rempli un cahier dans l'urgence. Sa vie d'avant (mais d'avant quoi ?). Son enfance, sa mère, son métier de psychologue, ses patients. Et, subrepticement, elle glisse des infos qui interpellent...
Déroutant donc aussi ce monde qui apparaît en creux. Un monde totalitaire fait d'ordres de confinement (sic) et de robots humanoïdes - oui, comme les replicants de « Blade Runner » ; ce ne sera d'ailleurs pas le seul emprunt à Philip K. Dick. Un monde perturbant mais qui, pourtant, nous ressemble.
Malgré la vivacité de la plume, tout est lent à prendre corps. Je suis d'abord agacée par le flou dans lequel l'auteure maintient le lecteur.
Et puis il se produit comme un déclic. Alors je ne peux plus interrompre ma lecture : le suspens croissant a raison de moi, je suis captivée. Et par-delà la tension, je réalise à quel point le texte m'amène à réfléchir. Jusqu'au dénouement brillant qui m'a confirmé que j'ai eu bien raison, malgré un début trop mystérieux, de persévérer.
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Un livre étrange, perturbant qui interroge sur tout un tas de sujets et dont les questions poursuivent le lecteur même lorsque le livre est fermé ...
A quel point nos faits et gestes sont enregistrés, consignés, utilisés par tous les outils électroniques que nous utilisons à longueur de journée ?
Jusqu'où est-on prêt à aller pour survivre ?
Qu'est-ce qui caractérise une personne, fait d'elle un être humain ?
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Je n'avais lu qu'un livre de Marie Darrieussecq, il y a quelques années déjà. Truisme m'avait laissé un drôle de goût ... Jeudi, elle était à la grande librairie. Je l'ai écoutée, elle m'a conquise. Les dystopies ne sont pas ce que je préfère en littérature, mais pour mes élèves, dont c'est un thème en première, je m'y mets petit à petit... trouver un nouveau livre à leur proposer est toujours bien ! Notre vie dans les forêts se lit facilement, ce qui est un avantage pour mes élèves. On se demande après une telle lecture jusqu'où on peut aller dans le progrès ? Jusqu'où ce progrès va nous mener ? Vers quels tristes horizons ? Pourquoi progrès fait il écho à malheur, à régression, à privation de liberté ? Un bon livre qui fait réfléchir, même si j'ai trouvé le début un peu flou...
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J'ai retrouvé un peu de Margareth Atwood dans l'atmosphère de ce livre de Darrieussecq, une sorte de nostalgie glacée, avec en outre un récit à la première personne qui aide à entrer de plain-pied dans l'histoire. Dystopie en apparence assez simple, elle aborde plutôt subtilement la question de l'identité de chacun et de son humanité, en remettant en question ce qui peut nous apparaitre comme un progrès scientifique et qui est parfois juste la poursuite permanente du sens de la vie par l'homme, et sa quête d'une impossible éternité. Lu d'une traite, une jolie découverte.
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Bonne surprise pour ce premier livre que je lis de Marie Darrieussecq. Sur un thème plutôt classique pour de la science-fiction l'auteur arrive à dérouler un récit original dans un style fluide et attachant. C'est une bonne idée d'avoir donné le métier de psychologue au personnage principal, questionnant ainsi certaines techniques psychanalytiques qui sont à la mode aujourd'hui, sans pour autant dénigrer leurs apports. Un roman qui se lit vite et bien mais donne à penser.
Par contre le titre est un peu trompeur, n'attendez pas un récit de "vie dans les forêts": ce n'est pas de survivalisme ou de retour à la nature qu'il s'agit.
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