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sur 209 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vous n'allez pas le croire mais « Pas dormir » m'a sauvé la vie ! Grâce à « Pas dormir », j'ai dormi !
En effet, découvrir que la moitié des habitants de la planète tourne en rond la nuit m'a soulagée. Waouh, je ne suis pas la seule folle à rester éveillée, consciente, agitée, active, hyperactive, non ; demain matin (parce que c'est surtout le matin que ça pique et en début d'après-midi… hummm, les débuts d'après-midi à l'heure de la sieste qu'on ne peut pas faire parce qu'on BOSSE!!!), je ne serai pas la seule complètement épuisée, abattue, exténuée, complètement claquée ! Paraît-il que nous sommes un sacré paquet à refuser le sommeil ou à y goûter trois quatre heures grand maximum… Eh bien, depuis que je sais cela, je me sens moins seule. Je pense aux autres, à mes pairs de veille, à mes confrères d'insomnie, à mes camarades d'agrypnie, je panique moins dans la nuit noire ou pire quand le jour commence à pointer, que le réveil va bientôt sonner et l'interminable journée commencer…
Rien que pour ça, j'ai aimé « Pas dormir. »
Un vrai feel good pour moi !
Marie Darrieussecq ne dort qu' à coup de somnifères : elle a la collec' complète. Et comme ce livre est bourré de photos, vous la verrez, sa collec ! Elle a tout essayé : les tisanes, l'acupuncture, l'ostéopathie crânienne, la psychanalyse, le yoga nidra, le jeûne, l'hypnose et des tas d'autres trucs. Marie Darrieussecq est la reine du non-sommeil. Elle n'y arrive pas. Elle ne sait pas. Alors comme elle veille, elle écrit et nous raconte plein de choses et moi j'ai bien aimé la suivre dans ce livre « inventaire » où il est question de tout ce qui a trait à l'insomnie : tiens, savez-vous que les grands écrivains sont tous insomniaques ? Certains ont beau se coucher de bonne heure, ils se réveillent quelques heures après et attendent le bisou de leur maman… Elle nous parle de ses livres (qu'est-ce qu'elle en a lu des livres !!! - de l'avantage de rester en veille…), de ses voyages où elle ne dort pas, de l'alcool (oui, elle est alcoolique aussi, décidément, j'adore Marie Darrieussecq, elle m'est de plus en plus sympathique, cette-femme là). Elle parle des mômes aussi (alors eux, ils détiennent la palme dans la catégorie bouffeurs de sommeil), de la forêt (plus on déboise, moins on dort), des bêtes... Bref, « Pas dormir » est une balade en darrieussecquois. Quand on aime le personnage, on adore le bouquin… Je me suis régalée, j'ai beaucoup ri et j'ai surtout très bien dormi. Merci Marie !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Pas dormir : une résolution, une injonction, un regret, un constat, un souhait ?
Le titre du livre reflète bien l'ambivalence de l'autrice à l'égard de l'insomnie, et du sommeil également. Elle a perdu ce dernier à la naissance de ses enfants, il y a une vingtaine d'années, alors qu'elle dormait d'un trait jusqu'alors. Elle explique son problème par la prise de conscience de la possibilité de leur mort.
Elle a tout essayé pour tenter de le retrouver, sans succès, les somnifères, les anxiolytiques, la méditation, l'acupuncture, l'alcool...
Elle ne cache rien de ses dérives, de ses obsessions, de ses addictions.
Ex-psychanalyste, elle sonde ses failles et ses blessures, explore les replis de sa mémoire, de son enfance, évoque un frère mort avant sa naissance.
Elle fait, dans ce livre protéiforme, élaboré à partir de chroniques retravaillées et enrichi de nombreuses illustrations et photographies, parmi lesquelles celles, touchantes, de chambres d'hôtel aux quatre coins du monde, le tour de la question du sommeil, ou du non-sommeil : la chambre, le lit, les rituels, avec qui on dort.
Elle évoque avant tout, avec beaucoup d'érudition, les illustres écrivains qui ont connu les affres des nuits blanches, Kafka, Proust, Virginia Woolf, Marguerite Duras...
Marie Darrieussecq, sans le dire ouvertement, semble considérer qu'insomnie et création littéraire entretiennent un lien fort, l'une se nourrissant de l'autre. Son insomnie n'est pas vaine, stérile. Elle est la quête d'un autre monde, d'un au-delà, une ouverture sur autre chose, l'occasion de construire des phrases en agençant les mots. S'agit-il d'une rationalisation à posteriori, pour donner un sens, une légitimité à ces divagations et ces heures perdues dans le néant ?
Au final, elle reste floue et on ne sait pas comment elle dort mais on sait qu'elle a compris qu'il ne fallait pas chercher à dormir pour y parvenir et on sent une sorte d'attraction pour cette vie parallèle et nocturne, fruit de son hypervigilance.
Une voix singulière, sincère, qui nous livre un récit intime et prenant sur un sujet qui nous concerne tous.
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J'ai été attirée par le dernier livre de Marie Darrieussecq pour deux raisons : la première réside dans le fait que j'ai toujours aimé son écriture, intelligente et cultivée sans jamais être pesante ; et la deuxième se trouve dans l'intérêt que je porte à ce sujet si délicat du sommeil…

« Cachée dans ns combles, tapie sous nos matelas, glissée entre les lattes du temps, d'où vient l'insomnie ? Des fantômes ? du cerveau ? du mal à l'âme ? du monde ? Qu'est- ce qui ne dort pas quand je ne dors pas ? » L'auteure souffre d'insomnie depuis une vingtaine d'années. Ce livre, qui n'est pas un roman mais plutôt un essai littéraire, reprend ses diverses solutions (somnifères, alcool, hypnose et autres…) et les allie à des références littéraires diverses qui remontent jusqu'à l'Antiquité. Car, il faut le savoir, le sommeil qui résiste et ne se présente pas a fait couler beaucoup d'encre !

« J'ai essayé des tisanes. Des champs entiers. Aucune ne me fait dormir. L'idée même m'amuse. Mais il y en a d'excellentes. » Marie Darrieussecq a le don de ne pas dramatiser ce trouble qui lui gâche la vie jour après jour ; quelques- unes de ses réflexions m'ont d'ailleurs fait sourire.

« Dormirais-je si je n'étais pas hantée ? Et si d'autres autour de moi ne l'étaient pas ? Et qu'est- ce que ça veut dire, la hantise ? » Pour qui suit l'auteure, il est facile de comprendre que les fantômes qui la poursuivent, un frère, un enfant ; ce ne peut qu'être de profonds tourments, aptes à maintenir éveillé celui qui reste ancré dans un quotidien constitué d'absences à jamais comblées.

Au final, une lecture à la fois très intéressante et enrichissante : je ne pensais pas qu'autant d'écrivains, ou d'artistes en général, étaient insomniaques et en avaient rendu compte dans des écrits, pour certains restés confidentiels. Vous ne trouverez pas ici de remèdes à vos insomnies, peut-être quelques pistes de traitement (pas toujours efficaces…) mais matière à relativiser ce trouble qui touche un nombre considérable de personnes, que ce soit de manière constante ou ponctuelle. Et puis, vous aurez un livre qui est fait de manière à être posé sur une table de chevet au cas où le sommeil se fait capricieux. Marie Darrieussecq ; une amie, je vous dis !
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Nul besoin d'être insomniaque pour dévorer ce nouvel opus de Marie Darrieussecq.
Souffrant de ce mal depuis la naissance de son premier enfant, elle revient ici sur toutes les méthodes employés pour tenter d'arriver à dormir, convoquant nombre d'auteurs et autrices grands insomniaques eux aussi, Kafka et Duras en tête.
Faisant preuve d'une grande franchise, elle n'élude pas son alcoolisme, boire lui permettant de dormir, mais avec des réveils plus que difficiles, mais ne se centre pas seulement sur son cas. L'insomnie lui permet aussi d'évoquer aussi bien la forêt africaine, que la jungle de Calais, posséder un lieu où dormir, une chambre à soi, n'étant pas donné à tout le monde.
Tenant à la  fois du témoignage, de l'analyse, cet Objet Littéraire non Identifié n'est pas dénué d'humour et, cerise sur le gâteau, est ponctué de photographies, pas toujours très lisibles malheureusement. 297 pages dévorées d'une traite .


Et zou, sur l'étagère des indispensables
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Voici un livre qui n'est pas un roman mais qui se lit comme un roman, il traite de façon très simple d'un sujet très angoissant, celui de l'insomnie.
Qui n'a jamais passé une nuit blanche, à sans cesse se retourner dans son lit, voyant les heures s'égrener sur le réveil, et se disant que bientôt il allait falloir se lever pour aller travailler ? Mais nous, les « dormeurs », nous savons que la nuit suivante sera meilleure et que nous récupèrerons de cette nuit blanche.
Ici, les nuits blanches durent des semaines, des mois, des années. Ce sont celles de l'auteure, c'est de son insomnie dont il est question ici.
Le sujet est extrêmement bien documenté, de nombreuses citations et références à de grands personnages, écrivains, écrivaines, hommes politiques, artistes insomniaques, parsèment cet ouvrage. Différentes techniques, thérapies, sont référencées, analysées, testées.
Ce livre, très rythmé, parsemé de nombreuses illustrations, très bien construit avec des chapitres qui rebondissent les uns sur les autres est une véritable bible sur l'insomnie à l'usage du grand public, qui, une fois refermé, laisse apparaitre la très grande chance que nous avons, nous, les « dormeurs ».
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Premier point : j'ai dévoré ce livre.
Le choix de cette lecture n'est pas lié au hasard, je suis très concernée par le sujet, je suis insomniaque depuis l'âge de dix-sept ans soit près de vingt-sept ans d'insomnies aléatoires, légères à prononcées.

Marie Darrieussecq raconte, décrit, argumente son insomnie.
Je découvre cette autrice, j'aime infiniment sa plume éclairée, brillante et généreuse.
Elle nous offre un témoignage abondamment documenté par des photographies, des références et des citations.
C'est très enrichissant dans la mesure où, bien que l'insomnie demeure l'insomnie, elle semble être vécue différemment selon les époques (et les personnes).

Oserais-je dire que ce livre réconforte l'insomniaque que je suis? Pas si sûre!
Certes, je me suis sentie moins seule mais l'autrice liste toutes ses tentatives pour retrouver un sommeil perdu autres que par le biais du chimique sans jamais que ces dernières n'aient eu gain de cause…

Et en une phrase, elle résume mon insomnie :
“L'insomnie se nourrit de la peur de ne pas dormir”.
Et c'est bien ça qui est autant terrifiant que passionnant dans ce livre, on s'identifie, on s'y retrouve et assurément, ses mots deviennent les nôtres.
Elle dépeint une affinité entre l'insomnie et la mort, se pourrait-il que l'horloge biologique des sans-sommeil se remette à l'heure plus tôt que celle des dormeurs?

Je suis la première à être surprise que mon âme ait été aussi happée par cette lecture, un témoignage lucide de vie, des combats (insomnie, alcool), comme quoi, on peut se livrer tout en préservant une certaine pudeur dans les écrits.

L'insomnie est-elle comparable à une petite mort?
Hormis la voie chimique, existe t-il finalement des solutions pour sortir du mal vampirisant qu'est l'insomnie?
Ça ouvre à grand nombre de réflexions…
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Elle ne dort pas Marie Darrieussecq.
Elle ne dort plus.
L'insomnie s'est infiltrée, a pris possession d'elle, l'a envahie d'une nuit à laquelle elle ne fait pas confiance. Comme un être à part entière qui la phagocyte, la dévore. Elle est en elle, à elle, pour elle; une compagnie de nuits noires et de pages blanches, de nuits blanches et de noir chaos, qui mène avec elle une danse de la mort. Pour que le temps ne soit jamais perdu; un infini dans l'aire sacrée du néant éternel, bordée de la fin d'un monde avec lequel elle dialogue. Qu'elle défie ne pas qu'il s'arrête. Car Marie Darrieussecq porte un drame en elle, qui nourrit son insomnie, lui confère tous les pouvoirs.
Pour ne pas dormir, jamais.
Pour ne pas dormir pour toujours.
Ne pas mourir.

Elle ne dort pas Marie Darrieussecq.
Elle ne dort plus.
Alors elle convoque les auteurs, les scientifiques, les écrivains. Elle égrène les citations, les remèdes, les proverbes, elle scande les listes comme on compte les moutons. En appelle au langage pour dominer le chaos, pour adhérer au réel.
Pour emplir de mots le vide de la nuit qui l'envahit, pour noircir les nuits aussi blanches que les pages.
Elle invite le lecteur à entrer en elle, dévoilant l'intérieur d'une chambre à soi, l'intimité d'une âme pétrie de souffrances, d'angoisses et d'addictions, autant qu'érudite et riche de toutes les lectures qui l'ont nourrie.
Qu'elle partage avec le lecteur, compagnon pour un temps de la solitude de ses nuits.

"Pas dormir" est un récit atypique à la construction maîtrisée. Marie Darrieussecq y analyse son insomnie, l'Insomnie, par différents axes de réflexion parfaitement articulés aux nombreuses citations et références. Elle se livre au lecteur sans filtre, révélant ses failles, ses doutes et ses échecs avec beaucoup de recul et d'autodérision, dans une langue riche et recherchée.
Une lecture inattendue et séduisante pour insomniaques et gros dormeurs!
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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« Pas dormir » de Marie Darrieussecq
J'ai découvert Marie Darrieussecq avec « Truisme » j'ai poursuivi avec « White » et « Notre vie dans les forêts ». J'aime cette auteure atypique, ses mots, le rythme de ses phrases, sa poésie.
« Pas dormir » m'a tout d'abord fortement décontenancée. C'est de ma faute, je m'attendais à un roman, je n'avais pas saisi qu'elle nous offrait cette fois-ci un essai autobiographique sur l'insomnie chronique.
Elle explore les raisons de cette impossibilité à dormir d'un point de vue personnel mais aussi d'un point de vue sociétale et humain. La possibilité (ou non) de dormir permet d'aborder des problématiques chères à l'auteure : l'exil, la torture, la guerre, la pauvreté, l'exclusion, l'extinction animale, la destruction des écosystèmes. Ce texte est riche en références littéraires et scientifiques mais il est aussi très personnel et intime, et le va et vient constant entre sphère privée et enjeux sociétaux est savamment orchestré. Par le prisme de cette privation de sommeil c'est finalement le rapport au monde et à l'acte d'écrire qu'elle questionne, avec humour, sensibilité et intelligence.


Lien : https://www.karine-deraedt.f..
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