le titre est à lui seul déjà très prometteur !
Marie Darrieussecq nous fait partager son admiration pour Paula Modersohn Becker, peintre expressionniste allemande, née en 1876 et décédée prématurément en 1907, dix-huit jours après avoir donné naissance à son unique enfant. le caractère original de cette biographie réside dans le fait que l'auteure relate par petites touches discontinues la vie de l'artiste, tout en mélangeant des impressions personnelles en date du XXIe siècle.
A partir du journal de la jeune femme, de sa correspondance (notamment avec
Rilke) et sans autre approche de sa peinture que son autoportrait aux iris donné en couverture, on se forge progressivement une idée de la recherche poursuivie par cette femme qui fréquenta l'avant-garde artistique de Paris et on va vite rechercher sur la toile (celle de nos jours) des reproductions de ses tableaux pour mieux appréhender sa manière.
On y verra souvent de grands yeux, profonds et tristes. Voici ce qu'écrit
Marie Darrieusecq de l'autoportrait aux iris: "Il est un point de bascule, un moment parfait. Une simplicité : me voici, voici les iris. Voyez : c'est ce que je suis, en couleurs et en deux dimensions, en mystère et en calme. Paula va avoir trente ans. le tableau est vert, orange, iris et noir. Intensité violette, yeux sombres. La peau et les cheveux sont orange. La robe et le fond sont verts. C'est une île entre elle et Gauguin (...) le regard est tendu, elle souffle, elle respire, elle va parler."
On partage l'interrogation de
Marie Darrieussecq : "Pourquoi Paula Modersohn Becker n'est-elle connue qu'en Allemagne ?"