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C'est le second livre d'Erri de Luca que je lis, très bien traduit de l'italien par Danièle Valin.
L'histoire d'Irène, petite fille abandonnée sur une plage De Grèce, recueillie par un pope qui à son tour la mettra dehors lorsqu'elle atteint l'âge de 14 ans. Irène ne se sent bien que dans la mer avec les dauphins dont on dit que l'enfant qu'elle attend a été conçu par un dauphin. Elle les comprend, passe ses nuits avec eux, sauve les poissons pris dans les filets des pêcheurs. le narrateur, un écrivain italien de Naples écrit son histoire, et lui parle aussi de lui, de sa vie.
Une histoire entre la réalité et la fiction, avec des références à la Bible et à la mythologie. Et, comme dans Les Trois chevaux, Erri de Luca utilise une plume emplie de poésie et de rêve qui nous transporte dans un univers de conte.
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Je découvre Erri de Luca avec cette jolie Histoire d'Irène et j'ai un peu la même sensation que lorsque j'ai lu mon premier Modiano, celle d'entrouvrir la porte d'un univers littéraire à la symbolique riche et subtile dont je ne perçois encore qu'un rai de lumière. C'est donc à petits pas que j'écris cette critique tant j'ai le sentiment que ce livre se rattache à un ensemble, une oeuvre qui fait sens dans sa globalité.

On lui a donné un prénom dont l'étymologie en grec rappelle le mot « paix » mais ce n'est pas sur cette minuscule île méditerranéenne, où on l'a trouvée, échouée sur la plage après une tempête qu'elle goûte la quiétude. Venue de la mer, elle y retourne chaque nuit pour nager en compagnie des dauphins, ses seuls amis. Aux humains qui se méfient d'elle, elle ne parle pas et les laisse penser qu'elle est sourde et muette. Quand son ventre d'adolescente s'est arrondi, on ne l'a plus saluée. Peu importe, Irène n'attend rien des îliens mais tout de la mer. Un seul connaît son secret, un vieux conteur, un peu solitaire lui-aussi. A défaut d'être le père ou le grand-père de cette orpheline bientôt mère, il lui invente des histoires et prolonge ainsi la magie de sa symbiose avec les dauphins.

Ce court roman a des allures de récit mythologique. L'ancrer dans une époque serait superflu car le lecteur est comme plongé dans la nuit des temps. La mer est une matrice qui a enfanté une sorte de créature sirène. Elle-même y donnera la vie et aidera à son tour à la donner.
Grâce à une écriture d'une grande poésie, l'auteur parvient à brouiller les frontières du réel et nous emmène dans ce conte aux tonalités universelles qui laisse une sensation irénique.
Mais qui a dit de se méfier du chant des sirènes ?

Lien : http://leschroniquesdepetite..
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J'aime bien, à l'occasion, lire des oeuvres poétiques. Bien souvent, je n'en retire pas ce que leurs auteurs voulaient exprimer mais ce n'est pas grave. La poésie se tient en elle-même. Elle peut n'être qu'enchainements de sonorités, qu'évocation de belles images. Mais il en va autrement pour le roman. Toutes les plus jolies tournures de phrases, les plus belles évocations poétiques, elles sonnent creux quand elles n'appuient pas une histoire. Et, ironiquement, une histoire, c'est ce qui manque à L'histoire d'Irène. Certains pourraient m'obstiner qu'il y en a une, cette jeune fille recueillie sur cette ile grecque puis abandonnée, qui vie en harmonie avec la mer et les dauphins, qui sauve les poissons, qui a une amie sourde-muette, etc. Mais que se passe-t-il avec eux ? Pas grand chose. Ils se racontent des histoires, parlent de mythologie et de récits bibliques, de la Méditerranée, des animaux marins, d'un tas de trucs plus ou moins intéressants (selon les points de vue) mais d'action ou une ligne directrice, que nenni ! En d'autres mots, c'est très joliment écrit mais ça ne m'a amené nulle part. Et pourtant, j'ai attendu longtemps. À la fin, je me suis demandé ce que j'étais supposé avoir retiré de cette lecture, à part les beaux mots, mais rien ne m'est venu en tête. Si Erri de Luca veut écrire un poème, qu'il le fasse et je le lirais probablement mais, moi, je n'aime pas de tels entre-deux. Évidemment, ma critique est très subjective, part de mes goûts, donc je peux tout à fait comprendre que d'autres ne les partagent pas et, conséquemment, adorent ce petit roman qu'est L'histoire d'Irène. À chacun ses préférences.
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C'est toujours un plaisir infini de revenir vers un récit d'Erri de Luca, un de mes auteurs préférés et c'est sans doute le même plaisir qui me donne envie de vous en parler.
C'est un recueil de trois textes qui célèbrent la beauté du monde et s'articulent harmonieusement entre eux, dont le premier donne le titre au recueil.
Voici donc une très belle histoire, Histoire d'Irène, sorte de conte qui invite le merveilleux et l'imaginaire, et comme tous les contes, on peut lire celui-ci de mille façons.
On peut tout d'abord se laisser seulement toucher par la magie et la grâce des mots qui se ploient et se déploient comme une courbe de déliés sous l'onde marine.
Ou peut-être est-ce un récit mythologique,
là où les dieux de l'Olympe le temps de quelques pages,
descendent sur le bord du rivage,
font une pause sur la plage,
une trêve entre eux, le temps d'un voyage,
pour regarder le monde des humains vaciller encore un peu plus vers le néant
et s'en délecter... ?
La langue d'Erri de Luca est poétique, éprise de la lumière de la Méditerranée.
Chaque île grecque recèle dans sa mémoire une part de légendes et de divinités endormies. Le mot sirène d'ailleurs ne contient-il pas déjà le prénom d'Irène ?
On peut aussi y voir une allégorie sur le monde contemporain, une fable actuelle.
Tout est possible dans l'écriture merveilleuse et puissante d'Erri de Luca.
Qui a-t-il au monde pour séparer la terre de la mer ? Quelle est cette ligne invisible, ce trait d'union ou de désunion, cette frontière impalpable et mystérieuse ?
Ainsi, nous sommes sur le rivage d'une île grecque. D'ailleurs en grec ancien, Irène signifie la paix.
C'est l'histoire d'une jeune fille qui est orpheline depuis l'enfance. Ses parents ont disparu dans le naufrage d'un bateau au large de l'île. Ce sont les habitants du village où elle vit désormais qui l'ont sauvée et recueillie. Irène est, dit-on, sourde et muette. C'est du moins ce que pensent les habitants de ce village et c'est mal connaître le monde dans lequel vit Irène, le monde de l'océan et de la nuit où elle aime à trouver refuge, celui de ses amis aussi, les dauphins avec lesquels elle communique par leur langage.
Plus tard, lorsqu'Irène se retrouve enceinte, forcément les femmes du village se posent des questions, s'en émeuvent, pas forcément pour Irène, la rejettent dès lors...
J'ai aimé cet endroit où Erri de Luca a posé ses bagages de poète infatigable pour nous inviter à l'émerveillement et aussi à la réflexion, pour nous parler de partage et de fraternité, pour nous dire qu'il y a un autre monde à portée de mains, aussi différent que celui que nous connaissons, aussi différent que celui que nous vivons, aussi différent que ce que nous sommes et pourtant à proximité de nos mains et de nos pas, alors que tout semble nous en éloigner.
C'est un livre qui nous porte sur une vague, apportant de la fraîcheur mais aussi surfant sur un thème que je trouve d'actualité.
La mer serait-elle une métaphore, comme une citadelle protégée, loin des égoïsmes, des indifférences et des guerres ?
Un vieil homme se fraie un chemin dans les pages, parvient jusqu'au rivage, recueille les confidences d'Irène, ces deux-là n'ont pas besoin de mots, la mer les aide à se comprendre. Et nous nous mêlons à cette connivence comme si nous y étions invités. Qui est cet homme ? Peut-être Erri de Luca devenu vieux ? Ou bien son père ? Ou peut-être le lecteur ? Je ne sais plus, à force de regarder la mer, ses chimères, écouter les voix qui s'entremêlent. Je ne sais plus, je me perds, peut-être je dis vague...
Lorsque je visite l'univers d'Erri de Luca, c'est toujours un bonheur immense, une vague justement. Qu'importe, puisque le récit nous plonge dans un autre monde.
Et s'il faut y voir une allégorie, la mer n'est-elle pas l'endroit , le coeur des êtres humains ?
L'écriture est belle, mais serait-elle aussi belle si la vague qui emporte les personnages du récit n'était pas aussi belle ?
Ici en effet la vague est sublime, laissons-nous prendre par elle...
Nager avec des tortues,
défaire les filets des pêcheurs où sont emprisonnés des dauphins,
Tandis qu'Irène aide des baleines à naître...
« Naître en mer, c'est passer d'un liquide étroit à un autre illimité. C'est déboucher d'une ruelle dans l'étendue d'une place ».
Puis vient la seconde histoire et on se demande quel lien existe avec la précédente. Il faut attendre la fin pour découvrir le fil qui s'est tricoté entre nos doigts.
Puis c'est enfin la troisième histoire... Et le fil se dénoue... sous nos doigts ébahis...
Cette liberté qui appartient aux dauphins, peut-elle être partagée au bord d'îles qui ne sont pas forcément grecques ? Au bord d'endroits qui ne sont pas forcément des îles, sauf dans l'imaginaire des enfants, des poètes, des sirènes et des personnes âgées...
... Et peut-être dans l'imaginaire des lecteurs que nous sommes...
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Cette histoire d'Irène est en fait triple. Il y a l'histoire d'Irène, jeune fille de 14 ans , enceinte, abandonnée sur une ile grecque et qui ne trouve son salut que dans l'eau mais aussi deux autres courtes nouvelles : La fuite d'hommes vers Capri durant la deuxième guerre mondiale et celle d'un vieillard au bout de sa vie.
Le point commun de ces histoires est la mer , peu surprenant chez cet auteur napolitain.
Pour la nouvelle phare, l'intérêt est bien ailleurs que dans l'histoire dont certaines allusions ont dû m'échapper. La beauté de l'écrit, bravo à la traduction au passage, est d'une telle force que l'agencement des mots suffit à combler le lecteur. Il y a des phrases, des associations d'idées juxtaposées qui vous irradient et vous plongent dans le respect. "La lumière de septembre raccourcissait la géographie". du génie... "Quand la nécessité fait loi, les privilèges et les priorités sautent". Et il y en a presque à chaque page .
Je suis peu habitué à être confronté à ce genre de livres où la forme prime sur le fond (honnêtement un peu creux sur la nouvelle phare). Rencontré à l'improviste, cet exercice de style est vivifiant, envoutant.
Ma nouvelle préférée sera finalement la dernière; vingt pages d'une force majeure, un hymne à la vie , à la mer.Et une dernière phrase sublime qui clôt un moment de lecture peu commun.
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Suite à de nombreux discours élogieux concernant cet auteur, je décide de le découvrir au travers de ce roman « Histoire d'Irène ».
Cette petite fresque surréaliste est inondée de magnifiques métaphores alliant terre et mer, ainsi qu'humain et dauphin. D'ailleurs laquelle de ces deux espèces détient le plus de bon sens ?
Je vous laisse deviner.
Voilà ce qu'a suscité comme réflexion le fond de cette courte légende. La véritable révélation est la plume de Erri de Luca que j'ai trouvée profonde, flirtant avec l'intime. Je me suis complètement laissée envoutée. Bien entendu, j'en demande encore et encore..
Lisez cet auteur, vous attraperez le virus « de Luca » …
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Ce livre (121pages) contient trois récits : « Histoire d'Irène », « le ciel dans une étable » et « Une chose très stupide »
Avec « Histoire d'Irène » Erri de Luca nous livre un beau conte, dans une écriture lumineuse et poétique. Irène, une sourde muette, trouve refuge la nuit dans la mer où elle nage avec les mythiques dauphins. Sur la plage un vieil homme recueille ses confidences, au-delà des mots, ces deux là se comprennent. Avec ces deux images puissantes Erri de Luca nous entraine dans un monde mythique où on communique avec les animaux. Ce récit nous touche au plus profond de nous. Il fait appel à tous nos sens, chansons venues de la mer, lumière étincelante dans les vagues, voute céleste étoilée, gout salé de la mer, caresse des dauphins « j'ai été assailli par son vent qui passait près de moi et sous mon dos. C'était une caresse profonde qui partait des pieds, parcourait mon corps et passait derrière ma nuque ». On pourrait presque penser que c'est « too much » (excusez l'expression) mais c'est un conte avec une jolie portée philosophique. Ces trois récits dégagent beaucoup de sensualité. Ainsi, dans « Une chose très stupide » un vieillard à bout de force, marche, titubant et triturant dans sa poche une amande, il cherche un rayon de soleil dans lequel il pourra se réchauffer et déguster avec délectation cette amande : « Il serre la coque dans sa main et sent tout autour les battements de son sang... Dans ses gestes est entré un flou une imprécision, la tête lui tourne, prise d'une soudaine euphorie. C'est sans doute parce qu'il suit le soleil qui lui prête son manteau. L'amande est dans sa coque forteresse, mais quand il l'aura conquise, elle lui donnera plus de chaleur qu'un verre de vin guerrier ».
C'est beau et terriblement cruel… mais je ne vous livre pas la chute. Avec ce livre vous passerez un moment plein de charme.
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Première rencontre avec Erri de Luca et je pense que Histoire d'Irène n'est pas le bon roman pour découvrir l'auteur.......

J'ai beaucoup apprécié l'écriture de l'écrivain mais l'histoire ne m'a pas plu du tout et le livre n'est tombé des mains. Irène m'a semblé tellement froide et distante que je n'ai pas réussi a m'y attacher.

J'ai d'autres livres de l'auteur dans ma PAL que je ne tarderai pas a sortir pour découvrir un peu plus son univers.
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Storia di Irena 2013
Une fillette, sauvée par les dauphins après un naufrage, vit orpheline sur une île grecque.
La nuit elle rejoint sa famille dauphin.
A quatorze ans, sur le point d'accoucher, elle accepte la présence d'un étranger de passage qui n'est autre que notre auteur, et lui raconte son histoire. Sans mots prononcés, mais par télépathie, comme le font les dauphins.
C'est un conte avec de belles images, de la poésie et de l'humanité. Une belle écriture , un joli rêve.

Le deuxième récit,
"Le ciel dans une étable" nous rejette dans le réel, en 1943, pendant la guerre.
Il s'agit du retour d'Aldo de Luca, le père, dont la maison a été détruite par une bombe.
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Un belle petite déception !! Pas long à lire, heureusement. Irène, 14 ans et même après, ses déboires, amoureux, maternels, son grand refuge : nager avec les dauphins pour échapper à la pression sociale, celle d'une femme détestée sur une Île...
Je n'ai pas grand-chose à dire sur ce livre tellement il m'a semblé vide d'intrigue sans remettre en cause le talent d'écriture.
Je n'ai pas compris le propos de l'auteur, ses aspirations profondes, ce qu'il a voulu nous dire. J'ai surtout vu un vide et ça n'a pas allumé la lumière dans mon cerveau x).
Lien : https://www.instagram.com/ph..
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