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Il est jardinier, il a cinquante ans, vit simplement, mange tous les midis dans un bistrot, sa cantine, portant à la bouche la cuillerée d'une soupe en ne quittant pas des yeux le livre tenu en équilibre, toujours d'occasion, aux pages rendues plus dociles par de précédentes existences. Cette attitude attire l'attention d'une jeune femme qui vit de l'attrait fort temporaire d'hommes d'occasion. Une relation députe entre eux malgré la différence d'âge. Elle n'empêche pas l'homme de penser à l'amour de jadis, celui qui l'a fait quitter son Italie pour l'Argentine : une femme qui a disparu, victime comme de milliers d'autres, du "Processus de réorganisation nationale". En parallèle, le narrateur rencontre, durant son activité de paysagiste, un travailleur africain, qui vient régulièrement pour offrir le labeur de ses bras, rester en Italie, jamais plus d'un an, puis retourner au pays.

Erri de Luca est un poète, il marrie bien les mots, il trouve souvent l'expression heureuse. En revanche et malgré tout, le récit peine à garder son souffle, l'ennui point assez singulièrement, dans cette lecture qui ne dure pourtant qu'une après-midi.
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Une fois encore, je me suis laissée bercer par le charme de cette histoire particulière, teintée d'une certaine poésie. Un livre toute en couleur, aux parfums aromatiques, saupoudrée de pollen, ce texte humble et sensible nous porte d'un pays à un autre, d'une histoire à une autre toute en rondeur et chaleur. La narration est particulière mais intéressante. Un homme qui parle des livres, des arbres avec toute la passion qui l'accompagne. Il nous conte des brides de sa vie,comme un chant qui résonnerait entre le présent et le passé, tantôt il fait allusion à la guerre, tantôt aux femmes de sa vie, et puis son présent qui se conjugue entre son activité de jardinier, sa nouvelle passion, Làila.

Ce livre se lit comme un conte, il est un de ces livres qu'on s'obstine à classer en roman, mais ils sont tout à fait particuliers, sans genre ni étiquette, ils sont uniques de par leur structure, telle une oeuvre d'art qui s'admire et dont nous ne verrons nulle part ailleurs, puisque son essence est d'être unique, cet ensemble bâti ainsi, aux ornements poétiques, prend une allure de légende que nous conterait l'auteur…

Les pages glissent au fil des mots, l'histoire ne s'impose pas mais se devine au gré des souvenirs, le tout nous offre une lecture sublime, nous laissant un peu au dépourvu quand la fin déjà se précipite sous nos doigts. J'ai beaucoup aimé ce livre et je suis tout à fait conquise par l'auteur dont je ne demande qu'à découvrir un peu plus.


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"Elle me donne sa main et moi je sais que je ne la lui rendrai plus."

Une ode à cette Argentine abandonnée, la rencontre de deux solitaires, l'histoire d'un simple jardinier accompagnée par une écriture très fine, sensible, presque féminine.

Trois chevaux est un titre intense, poétique, maîtrisé, aux nombreux parallèles entre la Femme et la terre.
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Erri de Luca accouple les mots avec poésie et découpe les phrases avec précision, au scalpel. de la belle ouvrage.
Mais je suis resté sur le seuil de son jardin, étranger à ces histoires d'amour et d'amitié. Je n'ai pas entendu les rires évoqués par le narrateur. le tragique ne me rebute pas. Mais trop de gravité et de sérieux, peut-être, pour moi.
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Un sentiment partagé. D'un côté un style magnifique, une poésie douce où aucun mot n'est à retirer. Un style travaillé, épuré, avec une mélodie des mots. Cette poésie autour du personnage jardinier et de l'amour semble presque hors du temps, décalée par rapport à ce que la littérature moderne produit (... enfin de ce que j'en lis...). A l'évidence un grand auteur contemporain à l'écart de mode. Et pourtant j'ai décroché. Assez rapidement alors que ce livre est très court. Quand cela se produit j'ai souvent tendance à m'en attribuer la responsabilité, à me dire que ça vient de moi, je ne suis pas assez concentré, je laisse mes pensées m'envahir, me laisse aller à la divagation de l'esprit etc... Oui mais pas que... Aujourd'hui je me dis que si je n'arrive pas à garder mon attention sur un livre c'est aussi parce que l'auteur n'arrive pas à la capter cette attention. Et si l'auteur n'y parvient pas c'est qu'une part de sa mission n'est pas remplie. Au final je retiens l'auteur, pas le livre.
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"Trois chevaux" d'Erri de Luca est un court roman qui, dénué d' une véritable intrigue romanesque, tire presque vers la poésie.
Les mots sont justes et tombent comme des couperets, la beauté poétique de la terre, de la nature, de la solitude et du quotidien sont au centre du récit. Ils ne servent pas l'histoire mais c'est le récit qui est à leur service et les valorise.
"Trois chevaux" c'est l'histoire d'une vie paralysée par de terribles souvenirs de mort et de guerre en Argentine qui affrontent et tentent d'abattre un quotidien simple et une histoire d'amour qu'il faut construire tous les jours. Mais cette vie perdue dans le passé a choisi de saisir ce que la nature et l'existence ont de plus beau pour se donner un sens.
Amoureux des mots, ce livre est pour vous.
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C'est avec cette oeuvre que je découvre Erri de Luca. Tout d'abord, le style est remarquable, juste, concis, toujours touchant, il va droit dans le mille. le sujet ensuite, difficile à dire, est-ce une histoire d'amour ? L'histoire d'un homme qui vieilli ? L'histoire d'un lecteur ? Tout cela à la fois. Je perçois ce livre comme une ode à la douceur, d'une femme, d'une lecture, d'un café, d'un morceau de fromage ou d'oeufs frits, de la vie...
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Trois chevaux soit l'équivalent d'une seule vie 3 chevaux pour la signifier
Le destin et ses 3 versants d'existence à jouer
Jouer aux dés quand les possibilités s'amenuisent se réduisent en " peau de chagrin" parce les chances sont d'ores et déjà comptées même comptabilisées en regard du présent à vivre déjà écoulé
Qu'en sera-t-il du 3 ème l' ultime qu'en est-il de l'attente celle de n'en rien au grand jamais absolument RIEN gâcher ! ?
Poignant, en des lignes sublimes l'écrivain éclairé qu'est De Luca entrouvre en nous les suggérant sans nous les imposer les portes de conscience de son extrême lucidité
En des termes lumineux pour nous exprimer les vérités essentielles qu'il veut nous faire aborder, De Luca, grave et zélé s'entend parfaitement à nous parler, s'adresser à notre intelligence raisonnée et celle de surcroît de notre coeur
Bien sûr qu'une telle beauté émanant de son texte vous marque indéniablement d'une empreinte indélébile
Parce qu'il nous délivre là comme une réflexion cruciale et vitale sur le sens à conférer justement à nos vies
Nos vies leurs infimes chances à jouer en termes graves - en en mesurant ,très exactement précisément le sens à comprendre pour se redonner les chances, meilleures si possibles de se racheter de celles passées,
Nos vies à peser, avec pour regard sur elles celui IMPASSIBLE voire indifférent du temps qui passe rapproche de l'échéance
De Luca qui nous diffuse comme une lumière douce au regard en le lisant douce et bienfaisante à notre égard un peu pour nous consoler des éclairages puissamment contrastés des destins qui président sombres ou fatals à nos vies
Comme une réponse en sourdine à nos cris de nos vies en jeu et qui s'écoulent sans que l'on y prête assez attention
ET sur lesquelles il met l'accent
O combien poignant
un De Luca unique en son genre et style irradiant véritablement simple et si pur
Un messager privilégié à privilégier en nos coeurs
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« Je lis seulement des livres d'occasion. […] Les livres neufs sont impertinents, les feuilles ne se laissent pas tourner, elles résistent et il faut appuyer pour qu'elles restent à plat. Les livres d'occasion ont le dos détendu, les pages, une fois lues, passent sans se soulever. » C'est dans un livre d'occasion que j'ai lu Trois chevaux, c'était dans un autre livre d'occasion que j'avais découvert Erri de Luca.
Son écriture, à la première personne ici, est belle et dépouillée, comme toujours. Les mots disent les choses simples de la vie comme l'on dirait un rituel, la nourriture, le vin, le travail, l'amour, comme Virgil Gheorghiu, décrit le repas Iohann Moritz dans La vingt-cinquième heure. Et j'ai appris là que « nous ne savons lire les arbres. Les chênes sont des romans, les pins des grammaires, les vignes sont de psaumes, les plantes grimpantes des proverbes, les sapins sont des plaidoiries, les cyprès des accusations, le romarin est une chanson, le laurier une prophétie. » Faut-il s'étonner dans une même phrase de trouver psaumes, proverbes, prophéties chez ce grand lecteur de la Bible ?
Avec la belle Làila la belle qui vient traverser sa vie, il évoquera l'Argentine, la dictature, la guerre des Malouines. La situation actuelle de l'Italie est toujours présente, avec la richesse des rencontres telle celle de Selim l'Africain qui aime les olives. Emportant la dernière brassée de sa dette et remboursant tout à la fois, il dénouera l'histoire.
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J'avais déjà entendu parler d'Erri de Luca auparavant et j'étais vraiment curieuse de découvrir l'un de ses romans. Mon choix s'est arrêté sur Trois Chevaux sous les conseils d'une amie.

Selon le narrateur, la vie d'un homme dure trois chevaux. Lui, bien que napolitain d'origine, a vécu sa première vie en Argentine. Il a vu la dictature et la guerre se mettre en place, il a perdu sa femme, ses amis, ses voisins, ses semblables. de sa vie là-bas il ne retient qu'horreur et désespoir. Sa deuxième vie, il la passe en Italie après avoir échappé à la dictature. Il devient jardinier, métier pour lequel il possède une vraie passion. Il aime être en contact avec la terre et la nature de manière générale, et cela se ressent énormément dans l'écriture du roman. L'auteur nous livre de nombreux détails sur le travail de la terre qu'effectue le personnage et toute son adoration pour la nature. Il y rencontrera également une nouvelle femme, plus jeune, un peu spéciale mais avec qui il va vivre un véritable second amour.

Le récit est vraiment touchant de part l'histoire que par le style de l'auteur. Il existe une vraie puissance dans les mots d'Erri de Luca qui nous emplissent de sensations visuelles, auditives et olfactives. C'est une écriture des sens, une vraie poésie qui nous fait sentir et ressentir les choses. On est véritablement plongé dans l'histoire, dans le milieu où le personnage évolue, que ce soit dans son passé comme dans son présent. Pas besoin de paroles, les personnages se comprennent et s'entendent par le regard, les gestes.

Honnêtement, je ne saurais que vous le conseiller. En plus, il s'agit d'un petit livre d'une centaine de pages, qui va donc assez vite à lire mais qui par son intensité risque de vous marquer pendant un petit moment. On retrouve rarement des livres aussi forts de nos jours.
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