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EAN : 9782351200650
175 pages
Complicités (15/05/2017)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Ce recueil de 10 nouvelles, qui, comme l’indique son titre, pérégrinent sans jamais perdre de vue la chaîne pyrénéenne, témoigne d’un trait de dérision dont j’ai sans doute hérité à ma naissance. C’est mon amour pour la montagne et ma tendresse pour ses habitants, d’est en ouest de la chaîne, qui sont le moteur de ces récits.
Ils vous plongeront dans ces univers bien différenciés, celui de la haute montagne bien sûr, mais aussi de la campagne, des villages et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
LE BELGE EGARE EN ARIEGE de PATRICK DE MEERLEER

Dans son recueil de dix nouvelles, le Belge égaré en Ariège, Patrick de Meerleer se montre
un observateur très fin. Avec une grande acuité du regard, ce passionné de montagne rend
compte, dans ces « divagations Pyrénéennes », de la vérité d'un milieu, du bonheur de
« frissonner à l'unisson des cimes ». Il sait fixer son attention sur des détails en apparence
anodins (le scarabée qu'il excitait entre les cornes « et celui-ci s'accrochait en refermant ses
drôles de mandibules »), produire ainsi l'émotion de la simple réalité et susciter, comme dans
son précédent livre, des salves de sensations, un débordement de senteurs. Là encore, nous
trouvons de nombreuses et belles comparaisons (la montagne comparée à une mer « sur
laquelle nous voguons en avançant sur des vagues de schiste ou de granit », la multitude
grouillante de la ville, assimilée à une fourmilière dans laquelle on trifouillerait « avec un
bâton et qu'aussitôt toutes les fourmis seraient sorties pour réparer les dégâts, sauver leurs
oeufs, reconstruire leur univers de brindilles » ou les corneilles, « sentinelles perchées sur
leurs gouttières »), des mots valises (flamangada), des références au cinéma (Louis Malle,
René Clément, Hitchcock…)
Doué aussi bien pour les monologues intérieurs (ceux, par exemple des quatre randonneurs
dans le quatuor d'Esquierry), que pour les descriptions (les paysages, un dantesque orage ou
le monde des plantes, « nettement moins cruel que le nôtre »), Patrick de Meerleer nous fait
passer du réalisme au fantastique, nous fait basculer même dans le mythologique (Dans
Télémaque II, une fatalité aveugle guide le personnage de Philippe, nouvel Ulysse, qui
connaît « la guerre des trois », les années d'errance, les concurrents Charybdou et Scyllo,
Hermès, Aphrodite, les prétendants).
L'auteur ouvre parfois des abîmes, mais sait aussi faire preuve d'humour. Comme il le dit
dans la quatrième de couverture, « Le cocasse n'est jamais loin du drame ». On est tour à tour
ému, attendri, amusé ou même horrifié. Et décontenancé, presque chaque fois, par une fin
inattendue, un effet de surprise. J'ai été par exemple sidérée par la fin de Télémaque II ou par
le coup de théâtre de Véronique ou du Miraculé des neiges (j'ai apprécié le parallélisme entre
la première scène « il est assis sur le lit… le corps abandonné » et la dernière où Paul est
exactement dans la même position, mais avec une femme différente.)
Les figures marquantes de ces nouvelles, à peu d'exceptions près, sont des hommes. L'auteur
nous conte les tribulations de curieux personnages. Chacun (François, attendrissant avec sa
façon de trouver kafkaïen ce qu'il ne comprend pas, Baudouin et son indécision maladive, ses
hésitations qui sont finalement une précaution jusqu'au dernier choix, salvateur, l'astronaute
musicien facétieux et déstabilisant, Chris, l'écolière si imaginative, Floria qui se réfugie dans
la drogue de la botanique) est rendu avec ses traits, sa façon de parler, ses faits et gestes
sobres mais caractéristiques, sans excès de psychologisme.
La composition de chaque nouvelle est solide, rigoureuse, la langue dynamique dans le
discours direct, plus recherchée dans le récit, le style concis, alerte, spontané. Une spontanéité
qui n'échappe pas au contrôle d'un narrateur omniscient. (Ce dernier, héros éponyme de la
première nouvelle, interpelle même le lecteur, sollicite son aide et son choix.)
Dans son choix du réel, Patrick de Meerleer se montre lui-même, avec son amour non
seulement de « la haute montagne, mais aussi de la campagne, des villages et des collines sans

oublier la route qui relie tout lieu ». Ses nouvelles qui nous plongent avec maîtrise dans des
univers bien différenciés, nous donnent non seulement le plaisir de lire, mais un supplément
d'âme.

*

Extraits du livre : « Vivre, c'est comme franchir un fleuve sur les pierres émergées d'un
passage à gué. Parfois nous glissons et trempons les pieds ; il nous faut continuer les pieds
mouillés. de l'autre côté du fleuve, c'est trop tard. »
« Sur cette terre, soit tu crées, soit tu vis »
« Les femmes sans homme ne sombrent pas dans la mélancolie comme les hommes sans
femme »
« Il faut se méfier de la mémoire des hommes et de la transmission orale, toujours prompte à
enjoliver le passé. »
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Extraits du livre : « Vivre, c’est comme franchir un fleuve sur les pierres émergées d’un
passage à gué. Parfois nous glissons et trempons les pieds ; il nous faut continuer les pieds
mouillés. De l’autre côté du fleuve, c’est trop tard. »
« Sur cette terre, soit tu crées, soit tu vis »
« Les femmes sans homme ne sombrent pas dans la mélancolie comme les hommes sans
femme »
« Il faut se méfier de la mémoire des hommes et de la transmission orale, toujours prompte à
enjoliver le passé. »
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