Un jour viendra couleur d'orange

J'ai découvert ce "roman" de Grégoire Delacourt grâce à une amie qui me l'a prêté en se gardant bien de tout commentaire, et je l'en remercie.
J'ai découvert au fil des pages des émotions, des colères, des tranches de vie et d'amour qui ont su me toucher aux larmes.
Grégoire Delacourt entre dans les quotidiens et le coeur des femmes et des hommes avec une infinie délicatesse. Il ne juge pas, il offre au lecteur un écrit actuel, humain, réaliste et profondément aimant.
Je n'en dirai pas plus car cela se découvre, se lit, et s'offre à lire mais , très honnêtement, si l'on m'avait annoncé le sujet du livre, je ne l'aurais sans doute pas appréhendé de la même façon.

Premier roman de cet auteur pour moi et quelle claque ! Une description de notre société , tellement moche mais tellement vraie . Une hyper actualité qui n'existe pas dans les médias. Tout y est, la pauvreté, la violence, la radicalisation la solitude l'handicap et pourtant l'auteur laisse espérer en l'être humain. A lire !!

Mon écrivain préféré, mon écrivain poète. Qui d'autre que lui pouvait, dans un même ouvrage, mêler la colère des gilets jaunes (si bien rendue, enfin quelqu'un qui a tout compris) à celle de Djamila, jeune maghrébine harcelée par ses frères ? Djamila qui est amoureuse de Geoffrey, lui-même fils de Pierre vigil au Auchan local et GJ de la première heure. Geoffrey souffre d'un trouble du spectre autistique, et là aussi, chapeau bas pour l'intelligence si affutée de l'auteur. Et puis, bien sûr, il y a Louise, la femme de Pierre, infirmière dans un service de soins palliatifs qui aime son enfant différent avec tant de force. Et puis il y a une autre terrible et si belle histoire d'amour.
C'est magnifique, cette si jolie valse des mots, ces histoires qui forment un tout si harmonieux. Et puis il y a la nature qui n'a jamais tenu autant de place dans un roman de Grégoire Delacourt.

Une pépite que je ne sais comment résumer par peur de dénaturer ce roman. Un livre à offrir, à s'offrir, pour faire plaisir autour de vous et pour soutenir nos libraires !

Je viens de terminer ce livre et je suis encore frémissante. Frémissante de tant de sensations éprouvées pendant cette lecture, faite presque d'une seule traite. Parce que je ne voulais pas lâcher Geoffroy, 13 ans, autiste, remarquablement intelligent mais qui ne se laisse pas toucher, même par ses parents, qui classe son monde par des chiffres et des couleurs. Un enfant différent que sa mère travaillant en soin palliatif, accompagne d'une manière exemplaire. Pierre, le père lui n'y arrive pas depuis qu'il a compris que depuis ses un an, son fils serait toujours différent. Alors il va mettre sa peur et sa colère dans le mouvement des gilets jaunes car il a été licencié et ne travaille plus qu'à mi temps comme surveillant dans un grand magasin. la révolte est en lui et comment ne pas la comprendre ? Comment ne pas vivre son impuissance, son envie de frapper, de se révolter ? Comment aussi ne pas y voir tant d'inutilité. L'auteur nous montre une France à sang, une France où comme partout, ceux qui ont de l'argent s'en sortent et les autres sont les victimes collatérales des soubresauts économiques. Ce n'est pas faire de la politique, c'est juste un constat qui est de tout temps et de tous pays. Et puis il y a Djamila, la belle, 15 ans, éblouie par Geoffroy, son calme, sa différence qui l'élève, ses crises qui la bouleversent. Djamila qui doit faire face à ses frères qui veulent l'enfermer et à un père dépassé depuis la mort de sa femme. Et puis Louise, Louise la maman de Geoffroy qui va aimer si fort et nous convaincre qu'aimer ne rime pas avec toujours mais avec chaque jour. Comment dire ? Tout cela sans mélo, tout cela avec grâce, tendresse et j'en ressors émue et révoltée parce que ce monde ne va pas bien et ce n'est pas prêt de s'arrêter même s'il y a des lumières oranges dorées, fugaces, si fugaces.

Quelle pépite..J'en suis sur mon séant.. Totalement conquise par cette narration toute en rondeur, cette poésie quasi bouleversante. Djamila ma petite soeur, Geoffroy petit oisillon qui pose sa rage comme un étandart gracile face à la bêtise des hommes, Julie "LA" merveilleuse qui aime pour aujourd'hui. Qu'il est bon que des écrits comme celui là nous donnent une vérité certaine d'aujourd'hui, de maintenant et qui effraie dans sa violence.
"Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche" (M. Louis ARAGON)

Novembre 2018, la colère gronde dans les ronds-points soudainement parés de jaune…
Une colère de tout un pays qui trouve écho dans celle de Pierre, tapie au fond de lui depuis la naissance de son fils, cet être exceptionnel et extra-ordinaire… Geoffroy...
Un enfant différent, sensible, qui voit le monde qui l'entoure en et à travers les couleurs…
Un enfant inaccessible pour tous ou presque… Louise, sa maman, Djamila, sa seule amie de son âge, et, Hagop Haytayan son ami, eux, ont appris à le connaître, à le comprendre, à l'accepter tel qu'il est… Eux aussi, ont appris à voir la poésie et la beauté des choses qui font le monde...
✨ Un roman émouvant, poignant, puissant...
✨ Une ode à la nature et au retour aux sources...
✨ Une sublime déclaration d'amour d'une maman à son fils...
✨ le touchant portrait d'un père dans ses défaillances...
✨ Un roman où l'amour peut aussi être au signe de renaissance, où la profondeur et l'intensité des sentiments ne se mesurent pas au temps passé ensemble…

C'est un roman très attachant, plein de tendresse et de poésie.

C'est très beau, lumineux et quelque part on passe outre les invraisemblances, un peu comme si on lisait un conte.

Et pourtant cela n'empêche pas l'auteur d'aborder des thèmes sérieux.

Je recommande.

Les inégalités sont mises au grand jour ... on veut se battre contre chacune d'entre elle mais on se retrouve impuissant face au système, face à la maladie. Quoique ... et si l'affrontement violent n'était pas la solution

C'est l'histoire que nous raconte Grégoire DELACOURT dans ce riche roman, écrit dans l'urgence, comme un déversoir avec des phrases très courtes, avec peu de ponctuation.

Pierre, vigile, a une colère féroce, colère contre ce gouvernement qui taxe les plus faibles, qui n'entend pas la douleur, la souffrance de ces gens démunis, qui refusent de subir; colère pour cet enfant différent, qu'il ne peux pas prendre dans ses bras, qui le prive de son rôle de père et l'éloigne de sa femme.
Cette colère, il va la mettre dans ce mouvement bien connu des gilets jaunes, mouvement qui va s'intensifier, se durcir, jusqu'à ne plus être maître de ses membres ...
Mais l'amour va le faire revenir sur Terre et trouver un sens à sa vie, que je trouve magnifique ...une résurrection.

Sa femme, accompagne les malades en fin de vie, supporte son mari volage et impulsif et soutien de toutes ces forces son fils autiste en lui apporte juste ce dont il a besoin. Jusqu'au point de non retour, ce moment où elle va enfin vivre pour elle, trouver ce moment de bonheur.

Goeffroy, ce garçon autiste, qui vit dans sa bulle va commencer à l'agrandir puis à laisser des ouvertures grâce à la belle Djamila. Magnifique personnage aussi que cette Djamila, belle, elle n'aura d'yeux que pour Geoffroy. Ces deux-là forment un couple complémentaire, s'apportant l'un et l'autre.

Vous l'aurez compris, les personnages de ce roman sont beaux, authentiques, chacun avec leurs blessures, leurs espoirs, leurs colères et leur quête de bonheur, au coeur d'une société en mouvement, entre société inégalitaire et revendicatrice et l'islamisation.

De très beaux passages sur l'amour, l'amour entre un mari et une femme, l'amour d'un père à son fils, amour d'une femme à un défunt.

Quelle bonne surprise....

Un roman capable de mêler à la fois un mouvement social comme celui des gilets jaunes, l'autisme d'un enfant, l'amour entre de jeunes adolescents (très jeunes), un vieil arménien dans les bois, un couple en capilotade, un amour dans un hôpital, une maman infirmière, une famille où les origines maghrébines rendent subitement les frères terriblement bornés et violents avec leur soeur....

Dit comme cela, ça aurait pu être un gros ratage, empli de clichés.
Et ô surprise, la poésie et la délicatesse s'en sont mêlées, faisant du récit deces histoires entremêlées un roman plein d'humanisme et d'instants de grâce.

Une très belle découverte.

N'hésitez pas.

C'est fin, j'aimerais beaucoup avoir comme ami ce vieil arménien et sa belle cabane dans les bois. L'écouter parler des mots de sa grand-mère, et recevoir sa lumière du coeur éclairée d'amour, celui de ceux qui ont connu le rejet et l'espoir.