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Contrairement à d'autres qui auraient été anéantis par tant d'adversité, les épreuves subies pendant sa jeunesse vont faire de Staline un être combatif et impitoyable, déterminé à s'imposer coûte que coûte.

Un pied palmé, un bras abîmé, la vérole, un père alcoolique violent, on ne peut pas dire que les jeunes années de Staline soient pavées de roses. Heureusement, l'enfant peut compter sur une mère aimante, qui réussit à le faire entrer au séminaire de Tiflis, malgré leur grande pauvreté. Mais Sosso est un rebelle dans l'âme et après cinq ans à subir le mépris de ses camarades fortunés et la dictature des pères, mais aussi à lire des auteurs interdits, il en est renvoyé pour propagation du marxisme.

En réalité, Koba (le nouveau surnom de Staline) ne s'est pas présenté aux examens, car il souhaite être libre pour poursuivre l'activité révolutionnaire débutée au séminaire.
Organisation de grèves, vols, attentats, meurtres, la bataille est intense et sanglante, il alterne prison et clandestinité, constamment poursuivi par l'okrana qui finit par le capturer et l'envoyer en Sibérie.

Un excellent album aux dessins soignés et expressifs qui livre beaucoup d'informations sur la jeunesse, plus que tumultueuse, d'un des plus grands dictateurs du XXe siècle. Un tueur de masse qui a été aussi un enfant de chœur convaincu et un brillant élève - doué en autres pour la poésie - qui se destinait à la prêtrise !
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Comme tout le monde, Staline a eu une jeunesse. Comme (presque) tout le monde, c'est à cette période qu'il a construit le socle de sa future vie d'adulte. Naissance en 1878 à Gori, en Géorgie. Mère couturière, père cordonnier. Ce dernier, violent et rongé par l'alcool, précipite sa famille vers là ruine. Pour protéger son fils, la maman place le petit « Sosso » à l'école paroissiale. Frappé par la vérole, renversé par un fiacre (il en gardera des séquelles à un bras), le gamin enchaîne les coups durs. La lecture d'Hugo, de Marx et du Germinal de Zola façonnent ses prises de position politiques en faveur du peuple contre le tsar, les élites et les financiers. Après cinq ans au séminaire de Tiflis, cet athée fauteur de trouble « ingérable et d'une insolence rare » est renvoyé sans ménagement. Il entre alors dans la clandestinité, s'engageant de façon radicale et violente auprès du futur parti bolchévique dont il prendra bientôt les rênes aux cotés de Lénine et Trotsky.

Je ne connais quasiment rien de Staline. Je le vois juste comme un abominable dictateur. Cette biographie a le mérite de m'en apprendre plus sur le personnage, sur le parcours qui l'a amené à devenir un monstre sanguinaire à tendance psychopathe. Une vie de famille difficile, les galères qui s'enchaînent, une enfance où l'on en bave et une envie de s'en sortir en écrasant les autres, en faisant fi de l'humain, en se gardant de toute empathie qui pourrait perturber la marche en avant d'un destin glorieux. Finalement, avant d'être un idéologue, Staline se comporte comme un caïd, un mafieux géorgien en guerre contre l'impérialisme russe.

Les auteurs ont l'intelligence de placer leur récit en 1931, au coeur du Kremlin, alors que Staline dispose des pleins pouvoirs depuis trois ans après avoir éliminé tous ses opposants. le petit père des peuples va se confesser à un secrétaire du parti et raconter sa jeunesse. Cette astuce narrative permet d'emblée au lecteur de ne pas oublier que si le portrait des jeunes années offre l'image un peu romantique d'un voyou lettré fascinant ses camarades et capable de discours électrisant la foule, il n'en reste pas moins l'un des plus impitoyables tyrans de l'Histoire. Pas d'apologie donc. Ni d'excuses à avancer pour justifier l'injustifiable. Les événements s'enchaînent et illustrent avec limpidité la naissance du monstre, en dehors de tout jugement.

Le dessin réaliste donne dans l'efficacité et rappelle par moments le trait de l'excellent Jean-Yves Delitte, période Donnington. Un premier tome de qualité, percutant et documenté, loin de toute hagiographie, qui dresse le portrait d'un futur tueur de masse dans toute sa complexité.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Il y a beaucoup de critiques élogieuses de cette BD sur Babelio. J'ai un peu de mal les comprendre.
Le récit de la jeunesse de Joseph Djougachvili, dit Sosso dans sa jeunesse, dit plus tard Staline, fils de cordonnier alcoolique et d'une mère protectrice, qui voulait le pousser à entrer dans les ordres, a déjà été fait de manière fort complète par Simon Sebag Montefiore. Les scénaristes ont eu l'obligeance de le citer comme source principale de leur intrigue. Toutefois, la bande dessinée, du fait d'une construction chaotique, perd en clarté sur Montefiore, ou sur le Staline de Kersaudy par exemple. L'histoire manque d'un minimum de linéarité.
Quant au dessin... C'est là que cela se gâte le plus. Le choix de tout coloriser en noir et rouge, y compris les fonds de décors, de multiplier les propos accentués par une calligraphie exagérée, de montrer une époque violente en explosant personnages et vignettes, est contestable. On comprend la dureté des temps, la vie difficile des petits métiers, mais ces rajouts n'apportent rien à la compréhension globale de la biographie.
Je ne suis pas du tout convaincu par ces parti-pris.

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J'avais une certaine appréhension en commençant cette BD. En effet, L'URSS et son histoire me passionnent, j'ai beaucoup étudié cette période et ses acteurs. En revanche, je ne connais pratiquement rien de l'avant URSS, ni l'histoire des autres pays du Caucase.

Le premier succès de cet album, c'est que, dès la première page, on est en immersion totale dans un univers de violence, de haine. C'est froid, il n'y a aucun amour, ni de l'enfant pour ses parents, ni des parents pour cet enfant… Les jeunes années de Staline sont sombres, misérables, mais il est animé par une curiosité immense et une énorme soif d'apprendre !

Tout au long de ce récit, on guette chez Staline l'expression d'un côté humain. Mais rien, personne ne semble compter à ses yeux ! L'amour, l'attachement, l'amitié semblent être pour lui des notions inconnues. Son ascension rapide – et violente – de Staline nous le montre passant du rôle de petit caïd à celui de mafieux, puis de terroriste.

La violence et la noirceur sont oppressantes, renforcées par les planches où les cadres empiètent les uns sur les autres. le dessin, sec, précis et net, d'une qualité exceptionnelle, plonge le lecteur en apnée.

De mon point de vue, il s'agit véritablement d'un excellent album et j'ai extrêmement hâte que le second tome paraisse…

Enfin, je tiens à souligner le remarquable travail de la maison d'édition Les arènes : le résultat est toujours à la hauteur !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Sosso … enfant malingre … avec un pied palmé … atteint par la vérole … un bras abimé … un pied boiteux … ça c'est pour le physique !
Sosso… un enfant rebelle … un chef de gang … un apprenti prêtre … un pseudo poète … un homme à femmes … un pilleur de banques … un maître chanteur … un forçat … un assassin … un grand orateur … ça c'est pour la psychologie !
Sosso très imbu de lui même … cherchant toujours à utiliser les autres … à les soumettre à sa volonté … convaincu de construire un véritable paradis … pour les autres ou pour lui ?
La jeunesse de celui qui a été et qui est resté encore aujourd'hui « le petit père du peuple » ( il est habituel que le cortège d'un mariage amène avec beaucoup de respect et de ferveur le bouquet de la mariée au pied d'une des nombreuses statues du grand homme), nous est évoquée au cours d'une biographie romancée de sa jeunesse.
Les dessins et les couleurs sont puissants et s'accordent bien avec la violence de l'individu.
Le scénario s'accorde bien avec le personnage qui a certainement souhaité écrire sa propre biographie tout à son honneur … personne mieux que lui ne peut retracer son parcours !
J'attendrai le deuxième tome pour me faire une idée de la valeur de ce témoignage !
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Une bd historique saisissante. Staline, oui bien sûr, la moustache, les goulags, etc. Tout ça, ça va. La grogne populaire, l'arrivée de Lenine, la découverte du marxisme, la fin du tsarisme, c'est emmagasiné. Mais par contre qui est vraiment Staline? Je dois bien avouer que je n'en savais pas grand-chose (ah si, il est Géorgien...). C'est bien la force de ce récit, dans une période "bien" connue, les auteurs dévoilent Staline, sa rude famille, son passage au séminaire, la pauvreté, la vérole et surtout l'esprit combatif et pugnace qui le mèneront où l'on sait! À lire!
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C'est une bd plutôt austère et réaliste de la biographie d'un monstre à l'égal d'Hitler. Il y a quelque temps, la bd s'était intéressé à sa mort (voir La Mort de Staline). Les auteurs ont pris le choix de s'intéresser à sa jeunesse et nous montrer l'implacable ascension d'un personnage historique terrifiant qui a fait des millions de victimes pour imposer son pouvoir, son image et sa politique à travers son pays et le monde avec les Etats satellites.

De nos jours encore, le guide suprême de la Corée du Nord réclame son héritage spirituelle et dogmatique. Après tout, on s'entend bien entre psychopathes. Oui, n'en déplaise à certain, il fut l'un des plus grands dictateurs et criminels de l'Histoire sinon de tous les temps. A côté, les Etats-Unis peuvent apparaître comme le paradis pour des millions de gens. Nixon et Bush peuvent aller se coucher en comparaison. Rien ne sera épargné aux lecteurs pour s'en rendre compte.

Bien entendu, on aura droit au chapitre sur une jeunesse malheureuse car secoué par un père alcoolique. En même temps, c'est Staline lui-même qui raconte sa vérité au lecteur que nous sommes par l'intermédiaire d'un simple secrétaire terrifié au Kremlin. Il n'y aura pour ma part aucune circonstances atténuantes. Cela reste un personnage qui a été assez combatif et impitoyable. En réalité, c'est bien lui qui a gagné la Seconde Guerre Mondiale au prix d'un sacrifice de 20 millions de mort dans son propre camp.

Sur le dessin, il est égal à ce que produit Eric Liberge. Je n'aime pas trop à cause de son côté personnage un peu figé mais cela reste correct dans l'ensemble. La colorisation est volontairement terne. Il faudra s'accrocher durant cette lecture. Cela demeure assez instructif sur des détails qu'on n'apprend pas forcément en cours d'histoire pour cause de sympathie idéologique dans le corps des enseignants. Pardon de dire cela mais c'est malheureusement le reflet de ce que j'ai moi-même vécu. Donc oui, une lecture assez utile pour comprendre.
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Les éditions "Les Arènes" ont très dernièrement publié une excellente bande dessinée sur Staline (1878-1953) et, plus spécialement, sur ses années de jeunesse. le scénario est d'Arnaud Delalande et d'Hubert Prolongeau, tandis que les dessins (vraiment de très haute qualité) sont d'Eric Liberge.

Sur quelques 71 pages, la jeunesse de Staline est présentée par l'ancien chef d'Etat soviétique lui-même (à un collaborateur qui prend en note et dont l'avenir n'est de ce fait pas assuré...), et cela depuis sa naissance en Géorgie jusqu'à sa déportation en Sibérie par la police secrète du tsar. L'album donne à (re)découvrir l'empire des tsars de la fin du XIXe siècle, où le servage n'avait pas encore été aboli (quoique Napoléon l'ait supprimé à son arrivée, comme l'observe Tolstoï dans Guerre et paix). La misère régnait, à telle enseigne que les deux premiers enfants des parents de Staline étaient décédés en bas âge. Son enfance n'a pas été confortable, tant s'en faut, son père (cordonnier) ayant fini par sombrer dans l'ivrognerie. L'enfant subissait régulièrement sa violence et ses maltraitances. Mais, grâce à l'extrême bienveillance de sa mère, il a pu s'extirper de ce monde (délétère) et intégrer un séminaire de la capitale (Tiblissi, anciennement Tiflis). Là-bas, la russification est intense. Celui qui allait devenir "Le père des peuples" s'y instruit, en lisant tout ce qu'il pouvait (y compris les ouvrages -français- interdits). Cependant, il se détourne de la voie religieuse, afin de prendre part à la "lutte"!

Cette bande dessinée est une véritable réussite! L'on en attend la suite avec la plus extrême impatience!
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Un dessin particulier pour cette bande-dessinée qui retranscrit bien le cadre de l'histoire : beaucoup de rouge, de noir et de la violence dès le début du récit.
L'histoire, racontée par Staline lui-même, traverse la jeunesse de ce futur dictateur et l'évolution de sa pensée communiste. Staline, ou plutôt Sosso (il aura plusieurs surnoms) est plein d'idéalisme : libérer les ouvriers de la servitude des bourgeois et du Tsar, pas si différent de beaucoup de révolution même si le coeur du mouvement est dirigé vers le prolétariat afin de le libérer du capitalisme.
La BD est intéressante pour ceux qui s'intéressent à l'histoire avec un récit plutôt bien mené et intense. On pourrait presque se prendre d'affection pour l'homme dans son idée révolutionnaire (la BD est écrite à la première personne alors forcément on enjolive le trait de Staline) mais on aperçoit tout son caractère déjà extrêmement violent et rigide qui ne présage pas d'un bon samaritain.
Le tome 1 s'achève sur le début de la révolution bolchevique, la suite montrera sûrement un tout autre Staline (j'imagine) encore plus enclin à la violence, à l'élimination de ceux qui ne pensent pas comme lui et la tenue du pouvoir par une poigne de fer.
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Staline raconté par lui même, il invoque son enfance dans ce tome. Liberge a fait un travail de dingue dans la mise en page, colorisation et dessins des différentes planches. le trait est sûr, et l'ayant vu en dédicace, très rapide, en trois coups de crayon les traits de Staline apparaissent.
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