Voici les raisons de mon choix. Ce livre écrit par un auteur expérimenté est sélectionné au « prix des nouvelles voix du polar ». Un huis clos dans une ambiance glaçante est situé à proximité en ce qui me concerne (Haute-Savoie).
J'AI AIMÉ :
Un crime est commis dans la montagne enneigée difficile d'accès. Là, les protagonistes enfermés et une clinique, on ne peut plus particulière (confidentielle et expérimentale) suscitent de l'intérêt.
Les personnages secondaires, mais indispensables sont les pensionnaires de l'Harmonia. Leurs extravagances, nées des conséquences de leur trouble cognitif m'ont bien plu. le thème principal du scénario repose sur l'amnésie antérograde c'est-à-dire une perte de la mémoire à très court terme. Pour y remédier, ces malades utilisent des subterfuges pour « se rappeler » avec des photos polaroïds, des Post-its, et leur téléphone portable.
L'originalité du récit tient dans une enquête policière basée sur un groupe de témoins, incapables de se souvenir s'ils ont été spectateurs d'un homicide ou d'un suicide, et comment tout cela s'est passé. L'histoire de chacun est émouvante.
Un classique du genre : L'équipe du commissariat est soudée autour d'une policière novice, qui vient de perdre son père, un vieux briscard de la brigade. L'auteur a utilisé un ingrédient incontournable dans les romans, en fragilisant la jeune femme avec des démons enfouis de son enfance qui ressurgissent dans son présent.
J'AI MOINS AIMÉ
Le postulat d'une mort survenue dans un espace confiné, confère au roman une atmosphère à la
Agatha Christie. Or, on s'en écarte avec le mobile du crime et son élaboration. Cette dimension complotiste, affairiste et d'une ampleur supranationale m'a déroutée et déçue. La quatrième de couverture m'a trompée alors en refermant l'ultime 310e page, je me suis consolée en ayant terminé ma lecture en une seule journée.
Le scénario de l'investigation est supplanté par les nombreux épisodes oniriques de l'héroïne, et sa présentation qui offrent des digressions sur un tiers au moins du livre. Son histoire, son présent, sa famille et ses collègues, tout est passé au crible.
L'ennui a remplacé le sentiment premier d'un univers glaçant et isolé. Ensuite, la cohérence du dénouement fond comme neige au soleil (haha). Par exemple : quelle personne avec un peu de jugeote, du coin, et pour l'exigence d'un labeur important, se rendrait dans une contrée hostile, très enneigée sans voiture équipée ?
Quant à la manière dont Jeanne dégote, ou « trouve intuitivement » ses énigmes pour les avancées de l'enquête, le lecteur en restera « songeur ». de là, tout s'accélère ensuite, et celui-ci éprouvera la sensation d'être passé à côté de quelque chose même si en revanche, le criminel se devine vite.
Le style d'écriture pour un auteur d'une telle production créative déçoit par ses nombreux clichés pour la description de paysages ou de ressentis. Compte tenu de son expérience d'écrivain, je m'étonne de certaines constructions de phrases à la syntaxe douteuse.