Il est rare que je prenne totalement en grippe un bouquin.
L'amour comme châtiment a réussi cet "exploit". Je sais qu'il y a un contexte histoire à prendre en compte mais, clairement, ce livre est parfaitement antagoniste à mes valeurs.
Déjà, parce que la romance entre Isabelle et Christopher est construite sur un départ malsain. Comme vous le savez - si vous me suivez depuis un petit moment -, je suis intimement persuadée qu'on ne construit par quelque chose de sain et stable si les bases sont pourries. Dans toute relation, quand il y a eu un manque de respect, quelque chose est cassé : la limite a été dépassée et il n'en devient que plus facile de la refranchir à nouveau. Certes, le pardon est un chouette truc, aussi beau que parfois nécessaire, mais certaines choses ne peuvent être pardonnées sans que l'autre prenne le dessus. Et pour avoir une relation saine, il faut que les deux personnes soient au même niveau… Clairement, ce n'est pas le cas entre Isabelle et Christopher, d'autant plus que ce dernier cherche explicitement à lui faire du mal et profite pleinement du pouvoir qu'il peut avoir sur elle. Je ne dis pas que le vrai amour ne connait pas de bas, juste que là, ça va beaucoup trop loin.
Et plus que tout, j'ai vraiment été dérangée par la culture du viol qui parait entre ces pages. Plusieurs passages de cette romance mettent en avant des viols et je trouve que ces scènes sont affreusement banalisées par la narration. Certes, c'est une autre époque, mais un livre est également fait pour éduquer et il me semble important que l'auteur puisse laisser paraitre - notamment pour ouvrir les yeux des plus jeunes lecteurs - que ce genre de relation est anormale. Ce qui n'est pas du tout le cas ici. J'ai vraiment été gênée par le fait qu'après ces actes, la victime réagisse comme si cela était normal ce qui, à mon sens, peut faire culpabiliser les victimes de ce genre d'attouchements qui pourraient lire ce livre et les empêcher de comprendre la gravité de ce qui leur est arriver.
Du fait de ces points négatifs ma lecture n'a vraiment pas été agréable. Clairement, j'ai fini ce livre vraiment pour le finir et non par plaisir. Ces éléments étant excessivement présents tout au long de la lecture, ils m'ont vraiment empêchés d'apprécier le reste de ma lecture.
Isabelle m'a touchée par la sollicitude qu'elle fait envers son entourage : elle a vraiment le coeur sur la main et à tendance à s'oublier au passage. On comprend tout de suite qu'elle a été écrasée tout au long de sa vie mais son positionnement systématique en tant que victime m'a vraiment agacée. Je trouve difficile de s'identifier à ce genre de personnages qui pardonnent tellement tout qu'ils se font eux-mêmes du mal.
J'ai également été déçue par le personnage de Christopher. Clairement, on sent que c'est un bon garçon et j'ai trouvé nul les actes auxquels il s'abaisse pour se venger. Je trouve que l'auteure ne lui rend pas justice alors qu'il a l'intelligence émotionnelle et toutes les clefs pour comprendre la vérité sur son enfance sans s'en prendre à Isabelle.
C'était la première fois que je lisais un roman d'
Alice DELANGE et je ne suis pas certaine d'avoir envie de retenter l'expérience tant celui-ci est à l'encontre de mes valeurs. Certes l'écriture de l'auteure est fluide et agréable, l'histoire riche en rebondissements, mais je ne tiens pas à relire une histoire semblable à celle-ci.
Des valeurs à l'encontre des miennes.
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