En se trouvant à l’air vif et glacé, Henry respira plus largement. Cette atmosphère lui plaisait infiniment mieux que celle, très tiède, mais trop parfumée, du salon de Mme de Rambuges. De plus, il n’était pas fâché d’être délivré de cet entourage de félins – parmi lesquels se pouvait ranger la maîtresse du logis elle-même.
Elle se leva, mit la chatte dans sa corbeille et fit quelques pas, lentement. Ses bras se levèrent pour redresser une épingle à tête d’émeraude dans sa chevelure. Autour d’elle, la lumière se répandait sur les tentures de soie vert pâle, où volaient des chimères, des dragons portant sur leurs ailes éployées d’étranges sorcières grimaçantes allant vers quelque infernal sabbat. Les meubles étaient de laque blanche, comme dans la pièce voisine, et de grandes glaces, aussi, couvraient de haut en bas une partie des parois. Dans un angle s’allongeait un piano à queue couvert d’une soierie orientale aux teintes fanées... Et à travers ce salon flottait encore, plus pénétrant, le parfum subtil qui déplaisait à Henry.
C'est mon livre préféré de Delly. Je l'ai lu quand j'avais 14 ans et sincèrement, ce livre m'a marquée et sans doute beaucoup contribué à me donner l'amour de la lecture et des mots en général ! l'intrigue est bien ficelée, très fine, les personnages sont bien campés ! Je recommande chaudement !
un de mes livres préférés,on peut encore rêver