Vincent médecin, vit une séparation compliquée, il en a perdu son appartement et se retrouve à la rue. À partir de ce moment là tout dérape, il sombre petit à petit dans la folie. Il a quelques moments de lucidité mais qui se font de plus en plus rares. Il décide de ne plus excercer son emploi à l'hôpital pour ne pas faire d'erreur médicalea. Pourtant, il avait l'impression de mieux détecter les maladies de ses patients comparé à ses débuts. Il erre sans but, ni destination.
Comment va-t-il se sortir de ce cercle infernal ?
Est-il vraiment conscient de son état ?
Une couverture simple mais qui représente le médecin qui n'est plus conscient du monde réel où son esprit est de plus en plus flou. le titre
décrit le personnage principal.
Une lecture assez compliquée mais l'auteur peut en être fier. C'est que son but est atteint, celui de transmettre le délire de son personnage principal au lecteur. Entre réalité et paranoïa, ce n'est pas facile de démêler le vrai du faux. Découvrir les sensations, émotions, troubles intérieurs que subit Vincent est assez troublant. On ne s'imagine pas à quel point une maladie mentale peut bousculer la personne. Ça peut arriver à tout le monde, personne n'est à l'abri malheureusement.
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Suivant les conseils de proches, je suis allé consulter une psychologue. Je devais entrer dans une catégorie de son manuel, à la page 161 ou 286, selon le nombre de critères positifs pour me faire correspondre à un diagnostic comme une caricature réductrice, une outrageuse simplification de la complexité de la vie d’une personne qu’on range dans des petites boîtes fixes pour se donner une langue commune, une langue pauvre et vidangée de sens. Je n’étais pas l’expression d’une seule page, j’étais un livre au complet qui prenait vie contre le néant et qui pouvait changer en une seule nuit dans une sorte de ressac et de marées.
Parmi les centaines de fenêtres qui atteignaient le ciel, l’homme immobile semblait pensif, plongé dans une solitude absolue, immense, accrue par l’ensemble arrondi qui s’étirait en une longue perspective verticale.
On aurait dit qu’il s’était arrêté en montant l’échelle jusqu’à la lune et qu’il regardait une dernière fois, derrière lui, sa vie terrestre.
Mes yeux se sont tournés vers ma droite, suivis par ma tête. J’ai vu les fenêtres en demi-lunes d’un hôtel qui s’élevait comme une échelle vers le ciel, qui semblait toucher la pleine lune enroulée dans les nuages.
Je voyais dans l’une d’elles la silhouette d’un homme qui regardait dehors, debout, sans bouger, par sa fenêtre qui n’était pas illuminée.
Par obéissance ou par réflexe, je me suis mis à l’écoute. J’ai entendu le bruit d’une voiture qui s’éloignait. Au loin, je percevais le grondement sourd d’un train. Il striait l’air du bruit métallique de ses roues qui frottaient les rails en projetant des étincelles par intermittence.
À ce moment précis, j’étais en parfaite communion avec la ville.