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EAN : 9782268107042
344 pages
Les Editions du Rocher (06/04/2022)
2.83/5   3 notes
Résumé :
Suite au décès de leur mère, frères et sœur sont de nouveau réunis dans la maison bordelaise où ils ont grandi et dont ils vont devoir se séparer. Un déchirement qui replonge le narrateur dans son passé et l'histoire de sa famille. Dans un souffle romanesque, il redonne vie à ces fantômes qui ont traversé les épreuves, les joies et les tourments du XXe siècle.
Un récit émouvant qui pose la question de la transmission.

De quoi hérite-t-on ?
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Premier roman pour Philippe Denis, plus habitué à manier le stéthoscope que l'écriture ! Et, pourtant, cet Inventaire familial si personnel et sensible, ouvre vers l'universel puisque, comme il en existe dans toute famille pendant la période trouble du début du XXè siècle, tout silence sera levé, les non-dits révélés et les mensonges contournés pour expliquer un présent et futur à continuer à construire.

Le décès de leur mère rend les quatre enfants de cette famille irrémédiablement orphelins, puisque leur père a choisi de partir en premier. Et, pourtant, ils n'ont plus l'âge d'être esseulés. Pour l'enterrement, Philippe Denis, dernier de la fratrie, revient dans sa région et plus particulièrement dans sa ville, Bordeaux, ainsi que dans la maison de son enfance, La Louisiane.

Le départ des parents donne des responsabilités aux enfants, nous suggère l'écrivain. Celui de donner sens à la vie de ceux qu'ils ont aimés et chéris. Et, l'âge venant, celui de donner voix à ceux qu'ils ont souvent accompagnés dans les derniers moments, souvent difficiles, de leur vie. Philippe Denis prend le temps dans cet Inventaire familial de décrire leurs présences, leurs engagements et leurs actions tout au long de la période trouble du début du siècle dernier.

De souvenirs en souvenirs, Philippe Denis raconte l'histoire de Christiane et Robert, ses parents, et de leurs parents réciproques pour relier les fils d'un passé qui ne demande qu'à revivre allégé des zones d'ombre et des silences pesants. Combinant le récit et reprenant les lettres échangées, le passé se revit avec émotion.

Du coup, c'est une épopée qui part d'une colonie africaine et fait découvrir un comptoir de commerce tenu par Alphonse, le père De Robert . Sa femme est folle d'opéra et vit à l'occidental dans sa grande maison où elle règne. Au cours d'un voyage commercial à Bordeaux, Alphonse et Robert font la connaissance d'une toute jeune fille à la fraicheur étrange accompagnée de son chien Cabot, un samoyède.

Robert et Christiane semble s'être trouvés, seulement la guerre éclate ! Particulièrement bien documentée, la réalité différente des deux jeunes gens amène une vue élargie de cette période particulière. Les liens s'établissent avec le présent, le vécu de l'auteur et sa famille.

Inventaire familial est très plaisant à découvrir avec une vraie empathie pour les personnages décrits. Philippe Denis met dans son écriture suffisamment de distance pour que ses réflexions dépassent son histoire personnelle. de plus, le style est parfaitement maitrisé. Pourtant, des chapitres plus nombreux, surtout lors de changement de situations, seraient des respirations bienvenues.

Raconter la vie de ses parents devient de plus en plus habituel, actuellement. Néanmoins, Philippe Denis réussit à nous entraîner dans une saga familiale bienveillante, documentée et très attrayante avec des rebondissements qui donnent les clefs pour expliquer son propre chemin de vie. A découvrir !

Lien : https://vagabondageautourdes..
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L'auteur et narrateur, Ph.Denis est médecin et « pour rappeler les parents parmi les vivants » a consacré plusieurs années d'écriture pour relater un demi-siècle de vie familiale.
Lucien, Germaine, Robert, Christiane, Alphonse et d'autres bien sur,( c'est une grande famille) , de l'Afrique au Canada, en passant par la propriété »La Louisiane», tous ont vécu soit la guerre soit ses soubresauts.
Je me trompe peut-être, mais ce texte me semble plus destiné «à usage interne » si j'ose dire plutôt qu'à des lecteurs inconnus, d'où un léger désintérêt.
L'écriture classique en fait une lecture agréable, mais la division en chapitres plus courts aurait été la bienvenue.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le foyer de l'avenue Malesherbes comptait cing cing cartes et l'on retrouve bien là le génie français de l'administration Ji(enfant de 3 à 6 ans) pour Marc, J2 (enfant de 6 à 13 ans) pour Luc, J3 (adolescent de 13 à 21 ans) pour Christiane, A (consommateur de 21 à 70 ans, ne se livrant pas à des travaux de force ou agricoles) pour Mireille et V (consommateur de plus de 70 ans) pour Eliane, chacune de ces cartes donnant droit à un certain nombre de tickets par produit qu'il fallait payer en monnaie sonnante et trébuchante. Le rationnement visait une répartition équitable des produits, indépendamment des moyens financiers, allègrement contournée par le marché noir et le système D.
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En 1965, plus de vingt ans après les faits, Germaine a reçu une indemnisation de 500 francs de la part du gouvernement allemand pour la mort de son mari... Se demandant quel usage faire de cet absurde pécule, elle l'a finalement partagé entre ses cinq petits-enfants. Mon premier argent de poche... en compensation du préjudice de la mort d'Alphonse à Buchenwald... dont, sur le coup, je n'ai pas pris l'entière mesure de la valeur symbolique. J'ai évidemment oublié comment j' 'ai dépensé cet argent, il a filé en broutilles. Mais avec le recul, je réalise quelle lumineuse idée ma grand-mère avait eue. Quelle merveilleuse réponse à cette insulte ! Sans doute une des façons les plus vivantes, les plus joyeuses même, de célébrer le souvenir de son mari, celle qu'il aurait préférée entre toutes, lui dont la famille n'a évidemment pas récupéré la dépouille.
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Inutile d'être sur la ligne de front pour être admirable de courage. En région parisienne aussi, comme partout dans la France occupée, il en fallait une bonne dose, ne fût-ce que pour faire face aux pénuries, à l'omniprésence d'un occupant de plus en plus nerveux, à la lassitude... Mais de ce courage du quotidien, il est rarement question, parce qu'il n'a rien de spectaculaire nulle action d'éclat, nul fait d'armes héroïques, (...)
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Mais, cet aspect mis à part, il m'est souvent arrivé de me demander si nous avons été à la hauteur, de leur amour, de leur foi en l'avenir, de leur sacrifice, de leurs concessions, de l'héritage qu'ils nous ont légué, cet héritage impalpable et essentiel qui conditionne notre façon de voir le monde, nos comportements, nos décisions et nos actes.
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Tous ces convives à table avec nous qui nous observaient manger dans leur vaisselle, sous l'éclairage dispensé par leurs lustres, leurs lampes et leurs appliques. Et ces pendules et ces cartels que mon père remontait pour mesurer un temps que nous ignorions à deux vitesses, celle des vivants et celle, beaucoup plus lente, des disparus.
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