Injustice : Année un

Injustice : Gods Among Us n'avait aucun droit d'être aussi bon. Je veux dire... C'est l'adaptation comic d'un jeu vidéo de combat un peu médiocre copié sur Mortal Combats.

Et pourtant... Non seulement c'est excellent, mais ça a été un immense succès, Best Sellers du New York Times.

Qu'est-ce que c'est, donc?

Voilà : Pour changer, Joker décide de faire un blague à Superman plutôt qu'à Batman. Il kidnappe une Lois Lane, enceinte et asperge Superman de la toxine de peur du Scarecrow. Superman utilise sa supervision pour retrouver Joker et Harley Quinn dans un sous-marin et est attaqué par Doomsday. Il combat Doomsday et décide de l'amener hors atmosphère pour l'achever.

Sauf que Doomsday était une hallucination due à la toxine. En réalité, il vient de tuer Lois Lane. En plus, Joker à relié les battements du coeur de Lane à une bombe nucléaire. Résultat : Métropolis explose.

Superman pète un plomb (it only takes one bad day). Il tue le Joker. Il décide que les vilains ont eu assez de chance de réhabilitation. Il prend le contrôle de la planète par la force, aidé par certains collègues de la Justice League.

Le travail de Batman et de la résistance en aura pour des années pour tenter de renverser cette dictature.

Tout ça est vraiment excellent. C'est aussi une bonne façon de commencer à lire du DC. Au départ, chaque chapitre explique pourquoi un aspect complet de l'univers DC ne peut arrêter Superman. On passe donc en revue tous les personnages magiques, tous les personnages cosmiques, les héros, les vilains, etc.

Certaines scènes m'ont fait pleurer, d'autres crier. Plusieurs me hantent toujours depuis des années.

Efficacement servie par des dessins simples, cette saga comics fait intervenir un grand nombre de personnages DC dans un combat épique entre deux ligues de justiciers. Au delà du plaisir enfantin à se voir affronter les super héros les plus connus, ce comics interroge intelligemment la question du pouvoir absolu et de son usage, ainsi que le rapport à la criminalité. Un comics qui a déjà atteins le statut d'oeuvre culte, ce qui à mon sens est justifié.

Un mot sur la genèse des bouquins, car ils en disent long sur l'évolution de l'industrie culturelle. A la base il y a un jeu vidéo de combat qui fait s'affronter plusieurs super-héros DC. Pour cela on imagine un univers alternatif où tous subissent le joug d'un Superman devenu dictateur. Pour assurer la promo, un comic book en plusieurs épisodes est publié (initialement appelé Injustice : Les dieux sont parmi nous) qui raconte comment Superman, manipulé par le Joker, tue sa femme Loïs. Fou de chagrin, il estime qu'il est temps d'imposer par la force un régime de paix… quitte à écraser sur son chemin tous ceux qui voient dans cette "dictature pleine de bonnes intentions" les prototypes d'un gouvernement fasciste mondial.

Le rythme est rapide, les personnages s'enchaînent, les rebondissements aussi mais l'histoire reste dense et cohérente. Personnellement je me suis régalé à la lecture de cette "Année Un" qui voit s'affronter les équipes de Batman et Superman, et leurs visions du monde respectives. Il y a plein de très bonnes trouvailles comme cette scène où Superman et Flash jouent aux échecs tout en débattant sur la nature du régime qu'ils sont en train d'instaurer, avec le nombre d'échecs et mat qui varie en fonction de qui prend l'ascendant dans les échanges verbaux.

Au delà des affrontements de héros, il y a cette réflexion sur la nature du job de justicier, les tendances fascistes qu'il y a à vouloir protéger les gens d'eux mêmes et le risque de dictature quand quelques hommes et femmes concentrent autant de pouvoir. Batman et les échanges avec son équipe illustrent aussi la complexité à mener la résistance sans reproduire à petite échelle les mêmes travers de concentration de pouvoir. On trouvera aussi, dans des réflexions sur les évolutions intimes des personnages, des exemples montrant comment un mec bien peut devenir un parfait salopard tout en croyant bien faire, parce qu'il est fou de chagrin.

Quelques scènes ratées néanmoins comme cette attaque géante de Kalibak qui tourne rapidement court. D'autres arcs auraient mérité d'être traités plus longuement, plus finement. Dans l'ensemble, disons que ça va parfois un peu trop vite.

Mais malgré ces quelques défauts, j'ai été happé par ce premier tome (qui réunit en vérité plusieurs parutions de plus petits comics books). Merci à Urban Comics de publier ainsi des grands classiques à seulement 4,90 euros : ça permet de découvrir ou de redécouvrir des chouettes bébés sans se ruiner !

Ces derniers temps je renoue avec le genre comic après l'avoir quelque peu délaissé passée l'adolescence. J'ai trouvé cette intrigue vraiment intéressante grâce aux questionnements moraux abordés. Mais avant d'y revenir en détails, intéresserons nous à l'histoire. le comic s'ouvre sur un Clark Kent heureux et comblé, sa femme Loïs attendant leur premier enfant. Journaliste de talent, cette dernière va mener une planque afin de mettre à jour une énième corruption. Cependant, ce tuyau n'était qu'un piège tendu par le Joker pour s'emparer de la femme de Superman et pousser ce dernier à commettre l'impensable. Ayant tout perdu, le super-héros met son sens moral de côté et décide que les criminels ne méritent pas la seconde chance qui leur est accordée. Dès lors, il fera tout pour rendre le monde meilleur et faire le ménage sur Terre. Mais à quel prix?
Comme mentionné plus haut, j'ai aimé le dilemme moral abordé dans cette histoire, les deux points de vue étant personnifié par deux super-héros emblématiques, Batman et Superman. Les propos des deux camps sont nuancés par chaque membre de la justice League prenant part au conflit. Et j'ai vraiment apprécié le fait que personne ne soit ni tout blanc ni tout noir. Chacun d'entre eux fait des choix très discutables sans qu'on puisse pour autant totalement les en blâmer. Un récit métaphorique qui nous montre que la réalité est bien plus complexe qu'il n'y paraît : suffit-il d'exterminer tous les criminels pour que le monde soit meilleur ? Ou bien faut-il plutôt prendre le temps de comprendre les sources des conflits ou des comportements dangereux pour essayer de mieux les régler par la suite ? Des criminels ayant commis l'innommable ont-ils droit à une seconde chance alors que leur existence même menace potentiellement de nombreuses autres vies humaines? Ou bien encore, peut-on justifier un seul meurtre si ce crime permet de sauver des dizaines de vies? En résumé, des questions que l'on se pose en permanence dans notre société. Ce récit n'a pas pour vocation d'apporter une réponse mais plutôt de nous faire réfléchir sur les conséquences de chaque choix et de chaque action. Et c'est ce qui m'a vraiment plus dans ce comic.
Enfin, je ne peux pas écrire cette critique sans aborder l'aspect graphique de l'oeuvre bien que j'aie conscience que c'est un aspect réellement subjectif. Les dessins m'ont plu, certaines planches m'ayant plus convaincue que d'autres, mais l'ensemble reste cohérent et agréable à regarder.
En conclusion, ce fut une très bonne lecture car même si l'on a un récit super-heroique, les sujets abordés sont terriblement d'actualité. J'ai vraiment apprécié le fait que l'on ne soit pas face à une leçon de morale toute faite et que l'on nous présente la réalité dans toute sa complexité morale.

On retrouve l'histoire lié au jeu vidéo du même nom.

On retrouve ainsi la série tirée de cet univers alternatif où les héros de DC COMICS subissent le joug d'un Superman devenu dictateur. Manipulé par le Joker, Superman tue la mère de son enfant à naître : Lois Lane. Fou de rage, l'Homme d'Acier s'en prend directement au Clown Prince du Crime et l'arrache des mains de Batman pour lui ôter la vie. Cet assassinat de sang-froid marque le début d'une ère sombre pour les héros de la Ligue de Justice. Une ère où chacun devra choisir soigneusement son camp : rejoindre la croisade aveugle de Superman contre le crime ou entrer en rébellion aux côtés de Batman.

Malgré l'histoire, j'ai eu beaucoup de mal à me mettre dedans mais finalement, malgré les changements de dessins parfois brutalement, on s'y fait et ça se laisse lire.

Un bon run intense! Superman cède à ces penchants autoritaires après un drame familial et décidé que les bêtises, ça suffit, il va s'occuper de la paix dans le monde en plus des super-méchants.
Début de dictature du bien, ce run ne ménage pas les personnages (que de morts chez les héros) et oppose Batman et Superman. Intéressant, avec pas mal de rebondissements, cet an 1 laisse présager de bonnes choses pour la suite.
Niveau dessin, on passe du beau au moyen, comme souvent dans ces comics.