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Agnès Desarthe (Traducteur)
EAN : 9782211037853
235 pages
L'Ecole des loisirs (08/08/1996)
4.5/5   4 notes
Résumé :
" Toi et moi, on va être comme les deux doigts de la main, là-bas. On sera deux contre Fay et Tante Doris. Les sœurs Foster. D'accord ? " C'est ce que dit Patsy, dix ans, à sa sœur aînée Kathleen, la veille de leur départ, à Baltimore, et elle est bien décidée à le mettre en pratique.

Kathleen, elle, préférerait qu'il n'y ait pas de vagues. Même si leur cousine Fay a toujours été odieuse avec elles. Même si c'est dur de quitter la maison de Baltimore... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
A l'heure de la sieste, j'ai ressorti ce livre rangé dans la bibliothèque de mon enfance, en pensant me replonger dans la douceur de mes lectures adolescentes, lors des après-midis qui s'étiraient aussi longtemps que durait la digestion des adultes, en léthargie post-prandiale.
Aujourd'hui adulte, à mon tour en pleine léthargie post-prandiale, je me retrouve donc plongée dans ce roman, pour un été sur la côte du Maryland aux Etats-Unis. J'ai effectivement retrouvé un peu de la douceur des lectures adolescentes mais j'ai surtout retrouvé le goût boueux d'un mal-être indéfini, une insatisfaction générale, la douleur de l'éveil à une réalité sociale brutale. L'adolescence, c'est un été au bord de l'océan, mais coincé dans une maison familiale, à partager sa chambre avec une cousine que l'on déteste. C'est ne pas oser se mettre en maillot de bain parce que l'on ne remplit pas notre bikini, en jalousant le corps de ladite cousine qui, elle, possède davantage d'arguments en la matière. C'est envier le tempérament sans filtre de sa petite-soeur mais vouloir être considéré comme quelqu'un de responsable.
C'est vouloir être intégré aux décisions des adultes mais souffrir de devoir s'occuper de ses trois petites-soeurs, souffrir de ne plus passer suffisamment de temps avec sa mère, être en colère contre son père qui ne trouve pas de travail et à cause duquel il va falloir déménager. C'est rêver de liberté et de voyages tout en se cachant derrière des piles de livres. Et puis, c'est aussi être un peu égoïste, ne pas réaliser que la cousine elle, est complexée par ses rondeurs et préférerait une silhouette longiligne, ne pas se rappeler que les petites-soeurs sont impatientes de grandir, ne pas réaliser que les parents vivent des situations qui les impactent durement et qu'ils doivent les faire avaler aussi doucement que possible à leurs enfants, qu'ils souhaitent protéger.
L'adolescence c'est un été sur une plage au sable gris, où la couleur de l'océan est trouble, où l'eau verdâtre est poisseuse, vaseuse dans le fond, où l'on craint les crabes dissimulés dans les algues sous nos pieds et les méduses qui flottent mollement en surface.
La saison des méduses prendra fin au terme de l'été et si tous les rêves ne se réalisent pas, on finit tout de même par constater que l'on a survécu et que la vie au-delà de son propre nombril est douloureuse mais tolérable - pour peu que l'on se donne la peine de s'ouvrir un peu.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Regarde un peu ces mouettes."
Elle montra du doigt la demi-douzaine d'oiseaux qui volaient en cercle au-dessus de nous. Leurs cris nous parvenaient, portés par le vent.
"Elles ont l'air tellement libres, comme si elles n'avaient pas un souci au monde."
Le menton levé et les cheveux balayés par le vent, elle ressemblait à Patsy.
"Elles passent la journée à chercher de quoi manger, dis-je. Et elles se battent entre elles pour chaque miette qu'elles trouvent.
_ Mais la nuit, elles dorment sur l'eau, et les vagues bercent leurs rêves, dit Maman. Et quand elles veulent, elles se reposent sur le vent et dominent le monde. Imagine comme la baie doit être belle vue de si haut, toute ridée de vagues et étincelante sous le soleil."
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Contemplant la plage, j'apercevais les vagues lentes de Chesapeake venant mourir paresseusement sur le sable d'un marron sale, strié de lignes noires de goudron. Beaucoup plus loin, sous la ligne d'horizon, la mer était bleu profond, mais près du rivage, l'eau était vert marronnasse. Elle crachait de petits rouleaux d'écume à chaque vague qui s'enroulait et se brisait, répandant un brouillard de bulles baveuses sur les ordures éparses qui marquaient la ligne de marée haute. Un peu comme l'eau qui reste dans l'évier lorsqu'on a récuré des casseroles et des plats à gratin bien collés.
Ce n'était pas très accueillant.
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