Antoinette Deshoulières est une femme de lettres du XVIIème siècle, dont Poésie/Gallimard réédite les poèmes cette année sous le titre "De rose alors ne reste que l'épine", vers tiré de l'un de ses textes.
Réparties en plusieurs sections (Être femme / Chansons, ballades, rondeaux... /La plume à la patte / Dans le monde / Penser et combattre), les
poésies de
Madame Deshoulières abordent les thèmes de l'amour, du temps qui passe. Il est question des vanités et l'on trouve en elle une héritière du poète latin Lucrèce quand elle commence l'un de ses poèmes par un hymne à Vénus, s'inscrivant ainsi dans une lignée épicurienne (doublée d'un certain stoïcisme) évidente avec les vers de "Penser et combattre". Dans cette section, on aime les textes courts qui sont comme des pensées ou des adages, nous donnant des conseils pour mieux vivre, des vers pleins de raisons.
Antoinette Deshoulières se place aussi dans le sillage d'
Ovide par ses conseils sur l'amour. Il se peut que la personne aimée en aime une autre ou encore qu'on éprouve les tourments de l'amour naissant. Les sentiments sont indémodables, et on peut retenir certains de ces vers, mis magnifiquement en musique par
Jean-Louis Murat qui a fait connaître
Madame Deshoulières à travers un album de 17 titres.
Morceau phare et ovidien : ce rondeau, "Contre l'amour", chanté par
Isabelle Huppert incarnant la poétesse.
(La suite dans le Manoir (avec les citations)