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DESNOS mon fidèle copain.....
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Il y a plus que simples plaisir des jeux de mots, des dérives surréalistes, oniriques, dans ce recueil. En-dessous de cette écorce chatoyante, coule une sève impétueuse, d'un or sombre, celle de l'improvisation sensible, à l'écoute des sentiments de l'auteur, rejaillissant ici et là au détour d'une petite pièce poétique qui paraîtra au premier abord sans prétention ou trop enfantine.

°°°

Je ne l'avais pas perçu lorsque j'ai lu le recueil plus jeune. J'avais particulièrement apprécié quelques poèmes, quelques monuments aux socles desquels ma jeune mémoire ne tarda pas à statufier l'auteur. Mais ce que je perçois mieux aujourd'hui, ce sont les traces de la foudre qu'a laissée une parole toute libre face à la vie, à la mort, à l'amour... franche, et d'une fraîcheur sans cesse renouvelée. Impression d'avoir à faire à un véritable poète, comme il s'en compte sur les doigts d'une main pour un siècle donné. Un homme ayant su parfois tout quitter de lui, pour parvenir au centre ardent de son art. Cela mi-éveillé, sachant s'affranchir des scories un peu pataudes propre au surréalisme (qui sont bien là, hélàs, trop souvent hélàs). Mais une fois débarrassé de ses oripeaux taillés automatiques, irradie alors tout autour de ce centre une lueur d'incendie d'un bleu nuit violacé, celui des cernes qu'on imagine maintenant éternels, de ce poète qui est passé par chez nous et qui s'est perdu sur la terre, corps et biens.

"et qui sait découvrir ce que j'aime
omettre de transmettre mon nom aux années
rire aux heures orageuses dormir au pied d'un pin
grâce aux étoiles semblables à un numéro
et mourir ce que j'aime au bord des flammes"(INFINITIF)

Il faut s'y replonger quelque peu, comprendre plus finement pourquoi certains poèmes d'un seul coup plongent eux aussi, profondément, en l'âme humaine, en dépit de tout ce surréalisme qui a si mal vieilli. Desnos reste libre, dans l'ombre d'un mouvement si plein de clichés et de facilités à la longue écoeurantes ; mais il faut l'y débusquer, à l'intérieur de cette ombre si grande, si vaste, sans appréhension, sous les feuillages entre les étoiles devant le vaste océan tout là-bas, il est caché et joue encore. Au pied de l'arbre surplombant le monde au mocassin du verbe...
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Ce recueil de poésie m'a plu malgré certains passages assez cru qui me paraissait assez déplacer, mais l'oeuvre en elle-même est très intéressante, elle aborde de nombreux sujets et de façon très bien écrite, la forme est agréable et se lit très rapidement.
Les vers et les jeux de mots vous mettent tout de suite dans l'univers de l'auteur.
Je recommande cet ouvrage pour les passionnés de poésie
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« Citez-moi, je vous prie, les plus grands poètes français du XXème siècle.
- Apollinaire, le défricheur de la modernité, Eluard le sensible, Aragon le lyrique, Char l'hermétique, Prévert le populaire...
- Et Desnos ?
- Ah oui, Desnos, bien sûr ! »

Bien sûr, Desnos ! Comment ai-je pu l'oublier ?
Il faut bien l'avouer, Robert Desnos – tout comme Philippe Soupault avec qui il s'apparente beaucoup – souffre d'un manque criant de notoriété. Sur les photos de famille, il est comme ce cousin effacé au deuxième ou troisième rang. Il ne fait pas partie des personnalités du premier rang, mais il tient sa place, modestement, mais fermement. On connaît le nom, qui a été donné ça et là à quelques rues ou établissements scolaires, mais que sait-on de l'oeuvre, à part quelques poèmes mis en musique par Joseph Kosma (La Fourmi, chanté par Juliette Gréco) ou par Julos Beaucarne (Le Pélican, chanté par l'artiste wallon) ou encore quelques unes des Chantefables qu'apprennent encore les jeunes écoliers ? Certes il n'a pas bénéficié de l'apport médiatique d'un Aragon ou d'un Prévert, il n'a pas eu très tôt l'auréole poétique d'un Eluard ou d'un René Char, mais la trajectoire de sa vie et de sa production poétique aurait dû suffire à lui établir une réputation durable. Alors ? Modestie naturelle ? Refus des honneurs et de la gloire ? Ou bien malchance, ou pire, cabale des opposants ? Qui peut le dire ?

Une chose est certaine. Desnos, comme Aragon, comme Eluard, avait reçu le don de poésie. Mais au contraire de ses illustres confrères et – du moins pendant un certain temps – amis, il n'en était pas pénétré. La poésie de Desnos a quelque chose de naturel, extrêmement proche de nous, quelque chose d'actuel pour ainsi dire. Si la musicalité des vers d'Aragon nous a valu des chefs-d'oeuvre signés Ferrat ou Ferré, celle des vers de Desnos nous tournerait plutôt vers la bande dessinée ou les séries populaires – il n'est pas étonnant qu'il ait signé la Complainte de Fantômas ! -. Poésie contemporaine, donc, mais en même temps intemporelle, parce qu'elle brasse des thèmes éternels, l'amour, la mort, l'engagement, la destinée – un de ses recueils posthumes s'intitule Destinée arbitraire, admirable tautologie ! – Desnos n'est pas un albatros, un « prince des nuées », et la fonction sociale qu'il donne au poète est seulement celle du témoignage, voire de la dénonciation de l'injustice, surtout il se veut – en tous cas il se démontre – rapporteur des grandeurs et petitesses de la condition humaine, ce qui, à mon sens rejoint le vrai rôle de la poésie.

Corps et biens (1930) est une oeuvre-clé dans la production littéraire de Robert Desnos : elle fait le lien entre la période surréaliste (rêve éveillé, langage cuit, imaginaire débridé) avec la période suivante, plus apaisée, plus classique, en somme, mais avec toujours ce même sens du merveilleux, de l'étonnement perpétuel, cette proximité avec le lecteur qui finit par se reconnaître dans le poète en partageant ses émotions. Robert Desnos c'est du vécu, et du vécu transmis. Et c'est pour ça qu'on l'aime.

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Un peu fourre-tout, ce recueil de poésie aligne poèmes en vers magnifiques, prose surréaliste, et jeux d'écritures et de langage qui m'ont plusieurs fois fait rire aux éclats.

Si l'ensemble est inégal, Corps et biens recèle d'extraordinaires pépites et de poèmes qui n'attendent que d'être appris par coeur pour être récités...Une lecture très agréable.
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La poésie surréaliste de Desnos est tout d'abord un cri multiforme. Aphorismes insolites, jeux de mots, contrepèteries, homonymies ou interversions syntaxiques témoignent à leur façon cette obsession du langage.
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Alternant forme fixe, prose, forme libre, Robert Desnos livre ici une vision de la poésie qui lui est tout à fait propre.
Certains textes (Sélavy) sont excellents. D'autres moins intéressants.
Mais toujours un livre à lire, et à relire !
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Un recueil qui comporte diverses sortes de textes parus entre 1919 et 1929. Des jeux de langage de la mouvance Dada ( les aphorismes de Rrose Sélavy, Langage Cuit, L'aumonyme), peut-être plus déroutants, aux longs poèmes rimés de structures libres ( Mouchoirs au Nadir, Sirène -anémone, de silex et de feu), en passant par les poèmes en prose des cycles " Les Ténèbres" et " A la mystérieuses. Ce dernier,en particulier, comptant 7 poèmes sentimentaux sans être "tartignolles" justifie à lui seul de feuilleter ce livre, afin de se rappeler que Robert Desnos n'est pas seulement l'auteur d' " une fourmi de 18 mètres" - à texte auquel on résume trop souvent son oeuvre- mais pouvait à l'occasion faire preuve d'une grande sensibilité poétique, d'un style et d'une "voix" (CF premier texte des Ténèbres, "la voix de Robert Desnos") d'une grande sincérité. En celà, le titre même du recueil " corps et biens", à prendre au sens littéral, charnel même, est particulièrement adapté, tant l'auteur livre ses pensées les plus personnelles, sans fards, au lecteur. Un grand poète du XX° siècle, souvent éclipsé par Aragon ou Eluard, mais singulièrement attachant.
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Je devrai relire ce recueil car je pense être passée à côté...
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