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sur 1903 notes
Apocalypse bébé ou la rencontre improbable entre une hyène et un petit animal effacé...
La verve de Despentes toujours aussi aiguisée s'essaie ici au roman détective tout en rebondissement...
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Apocalypse Bébé est un roman noir par Virginie Despentes, surtout connue pour être l'auteure de Baise-moi (aussi bien le livre que le film très controversé) !
Valentine, une adolescente désoeuvrée des beaux quartiers de Paris, disparaît. Lucie, une détective privée plutôt médiocre qui était chargée par sa famille de la filer et de la surveiller, doit la retrouver, avec un bon paquet de pognon à la clé si elle réussit. Elle se fait aider par la Hyène, une détective privée lesbienne intégriste au look destroy et à l'attitude trash au possible mais qui se révèle particulièrement compétente. de Paris à Barcelone, ce duo improbable va reconstituer le parcours de l'adolescente...
C'est assez trash mais finalement moins que ce à quoi je m'attendais de la part de cette auteure. Par rapport à Baise-moi, c'est même très soft ! Je trouve la fin un peu bidon, mais sinon c'est un roman noir d'assez bonne facture.
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Valentine, ado un peu paumée, franchement nympho, fille d'un écrivain sur le déclin, a disparu. Lucie, quarantenaire aigrie, d'une banalité telle qu'elle en devient souvent transparente, était chargée de la filer en douce. Alors forcément, elle se retrouve avec l'enquête sur le dos. Désemparée par l'ampleur de sa tâche, elle fait appel à une privée, "La Hyène", personnage connue et craint, lesbienne trash doté d'un sixième sens.

Les premières pages du roman m'ont littéralement hâpée. C'est qu'elle sait raconter des histoires Virginie Despentes. Elle y met ce qu'il faut d'humour, d'action, de suspense et de violence pour que l'on ne puisse décrocher de son récit. Comme souvent dans ses romans, tout le monde en prend pour son grade : les bobos, les altermondialistes, les écrivains, les gosses de riches en perdition, les jeunes fachos, les intégristes... Ses portraits taillés au couteau tombent souvent juste et l'ont rit jaune de parfois de retrouver sous certains traits. le regard de Virginie Despentes n'est pourtant pas dénué de tendresse, et l'on s'attache aux personnages, souvent plus paumés que méchants. Pendant quelques 250 pages, l'alchimie est créé, le lecteur se sent en fusion avec l'auteur ; road book, polar, satire sociale : le récit fonctionne.

Mais malheureusement il y a la chute, une vraie dégringolade. A croire qu'elle ne parvenait pas à s'en dépêtrer, de son histoire. L'apparition de la bonne soeur, personnage trop peu crédible, signe la fin de l'émerveillement. S'en suit alors une suite d'actions en cascade et un délire paranoiaque sans queue ni tête. Je ne remet pas en cause les choix du récit de l'auteur, mais son incapacité à nous les rendre possibles, réels. Les dernières pages m'ont semblés bâclées, pas du tout à la hauteur des premières. du coup, on se sent un peu floué en refremant le livre, on voudrait en savoir plus.

Par contre, j'ai été merveilleusement surprise par l'écriture de Despentes. J'avais toujours aimé sa plume affutée, trash et acerbe. Sans avoir rien perdu de son mordant, l'auteur y a ajouté de vrais moments de poésie, presque lyrique. le travail de Virginie Despenstes (4 ans pour écrire ce roman), sert parfaitement son talent.

Céline
Lien : http://enlivrezvous.typepad...
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C'est le premier livre que je lis de Virginie Despentes, et j'avoue, j'aime assez son style d'écriture et son humour parfois décalé. J'ai aimé ce livre, surtout le principe de faire parler chaque personnage, pour qu'il donne sa version des faits. On voit comment chacun arrange l'histoire selon ses désirs.

J'ai également aimé le personnage de Virginie, ainsi que les détectives. L'histoire est sympa, décalé, mais elle pourrait être tout à fait véridique.

Je n'ai pas grand chose à dire de plus. Ce livre ne m'a pas laissé plus de souvenirs que ça, et c'est dommage. Je n'ai pas de sentiments vraiment arrêté sur ce livre, il m'a plu, c'est tout. Pas de coup de coeur, pas d'émotions particulière qui surgissent quand je pense à ce livre.
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Apocalypse Bébé, c'est l'histoire d'une jeune fille Valentine, qui disparait. C'est l'histoire de deux femmes, Lucie et La Hyène, un peu cassées, un peu la trentaine bien tassée, détectives de leur état. C'est l'histoire de leur rencontre à elles deux, et de la rencontre avec la vie de Valentine.
Mais c'est surtout une galerie de personnages secondaires qui viennent donner un visage à la société dans laquelle ils évoluent, rampent, s'enlisent.
De Paris à Barcelone, c'est aussi un road-book, une traversée de la marginalité, celle qui a toujours été chère à Virginie Despentes : la nuit, le caché, les sexualités des chemins de traverse.
Mais il y a aussi dans ce livre un regard sur notre siècle, sur ses maux : le racisme ordinaire, et presque intégré chez ceux qui en sont victimes, la société de consommation et l'ambivalence qu'elle provoque chez ceux qui la maintiennent. C'et enfin un regard sur l'adolescence, un regard plus tout à fait au vitriol. Il y a de la tendresse chez Virginie Despentes, et ça c'est nouveau.
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Trentenaire réservée, prude, vaguement déprimée, Lucie travaille sans grande conviction pour une agence de détectives privés. Généralement cantonnée aux filatures d'adolescents, elle vient de perdre la trace de Valentine, jeune fille de quinze ans manifestement perturbée. La grand-mère promet une grosse récompense pour la retrouver. Lucie va s'associer avec une redoutable "privée", homo aux méthodes persuasives et musclées : la Hyène. Formant un duo improbable et attachant, la timide silencieuse et la pugnace hardie vont partir sur les traces de Valentine, entre Paris et Barcelone, à la rencontre d'adultes désenchantés et d'ados révoltés...
Je poursuis ma découverte des ouvrages de Virginie Despentes, et j'admire toujours autant l'écriture et le propos. Son style vif, direct, a le mérite d'immerger rapidement le lecteur dans l'intrigue, même lorsque le cadre semble relativement dépaysant (ici, dérives adolescentes, milieu lesbien)... L'humour est savoureux : tour à tour caustique et tendre dans les reparties de la Hyène, il devient grinçant dans le regard porté sur la société et certains travers des protagonistes. L'auteur a en outre le talent de s'adapter parfaitement aux styles contrastés de ses personnages : le ton est toujours juste, qu'il s'agisse d'une jeune fille paumée, d'un écrivain nombriliste, d'une bourgeoise quadra mal-aimée, d'une ado victime de la violence paternelle... Ce roman a en plus une trame de polar, avec le bon dosage de suspense et de rebondissements-chocs. La fin surprend, laisse un goût amer et recadre vers le sujet qu'on peut avoir perdu de vue par moments : le désespoir adolescent...
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Panel de personnages ayant un lien plus ou moins proche avec Valentine, adolescente fugueuse, fuyant l'indifférence d'adultes égocentriques.
Cette profusion de caractères, d'histoires intimes, de lieux, de coups donnés et reçus contraste bruyamment avec la cinglante solitude habitant chacun des personnages.

bonne lecture assurée
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Le style de cette auteure est bien connu et fait tout le charme de ses livres. À travers un langage cru qui cerne parfaitement la violence de son propos, elle décrit sans aucune compassion tous les côtés noirs de notre société.

Soit, elle rend compte du langage de notre époque « on zone sur internet », soit elle invente des images qui font mouche, en parlant des femmes voilées, elle dit : « la bande à Dark Vador, et parlant de très vieilles femmes qui continuent à lutter pour la beauté : « à ce stade de décomposition, le seul remède serait la burqa »

Elle ne croit à aucun aspect gentil ou agréable de la vie, derrière toutes nos actions ne se cachent que turpitudes sexuelles et intérêts financiers. Je ne sais pas si c'est une forme de vérité, mais, en tout cas, c'est très efficace en littérature.

Dans « Apocalypse Bébé », l'auteure a construit une enquête policière que les amateurs du genre apprécieront mieux que moi, mais j'ai trouvé que ça se tenait. Je me suis demandé comment elle finirait le roman, on a failli avoir une fin plausible mais affadie. Que les amateurs de Virginie Despentes se rassurent, elle finira en une superbe apothéose explosive !!

Son regard critique impitoyable balaie bien l'ensemble de notre société, elle ne s'épargne pas elle-même, le petit monde des écrivains est pitoyable et je suis bien contente que la cérémonie de la remise de la légion d'honneur termine comme cela !
Quel curieux monde que le nôtre, où l'on voit ce genre de cérémonies continuer et se multiplier!!

Moi, je remettrais bien une médaille à tous ceux qui la refusent …. Allez ! Un petit coquillage parce que vous n'avez pas voulu être décoré pour avoir écrit des romans, mis des buts avec « les bleus », chanté dans le stade de France …..


Lien : http://luocine.over-blog.com/
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À première vue, "Apocalypse Bébé" semble être une banale enquête à la recherche d'une adolescente en fugue. Une grande partie du roman est racontée par Lucie Toledo, une détective privée quelque peu inepte et désabusée. Elle est (mal) payée pour surveiller des enfants riches et faire un rapport à leurs parents. Lorsque Valentine, une adolescente, disparaît, elle n'a aucune idée de la façon de mener l'enquête. Fort heureusement pour le lecteur, elle demande de l'aide à la Hyène, une « star chez les privés » affublée d'une sacrée réputation et flamboyante lesbienne pour faire bonne mesure. le duo mal assorti formé par Lucie, peu inspirée et cynique, et la Hyène, impitoyable et déterminée est atypique, l'une représentant la parfaite contrepartie de l'autre, mais le binôme fonctionne pourtant, car de femmes contradictoires, elles finiront par se révéler complémentaires. J'y reviendrai plus loin.
L'enquête qui démarre en France et se poursuit en Espagne va plonger Lucie dans deux mondes inconnus de la jeune femme : la société bourgeoise débauchée de Valentine et le milieu marginal et homosexuel de la Hyène.
Lucie et la Hyène découvrent que Valentine n'est pas une fugueuse typique et que ses motivations ne sont pas du tout ce qu'elles semblent être. Les choses deviennent vraiment mouvementées dans les derniers chapitres.
Même si le rythme du récit n'est pas frénétique, "Apocalypse Bébé" ne manque pas de punch et a même un côté explosif si l'on considère son final. Et s'il possède les caractéristiques du roman noir classique dans une version queer et punk, j'ai trouvé que ce roman se lisait davantage comme une critique sociale pleine de piquant de la France contemporaine que comme un roman policier à part entière. le récit est empreint des tensions socioculturelles qui agitent la France liées aux menaces terroristes après le 11 septembre, à l'immigration et aux questions identitaires, aux difficultés du multiculturalisme, aux débats sur la famille et le genre, au sexisme permanent, à la montée de la violence urbaine, au dérèglement lié à la mondialisation. Virginie Despentes décrit une France où l'on ne se sent pas bien sans faire preuve de manichéisme. En effet, comme la narration emprunte plusieurs points de vue, l'auteur nous invite à régulièrement changer de perspectives et à engager une réflexion critique sur ses personnages issus de milieux sociaux très différents : jeunes immigrés de banlieue, punks, altermondialistes, communautés religieuses, bobos bien-pensants, bourgeois oisifs, écrivain raté, femme vénales, etc.
Bien que l'histoire soit racontée en partie à la première personne par Lucie, elle l'est aussi par d'autres personnages. Et j'ai aimé cette façon dont certains chapitres explorent en profondeur un personnage à la fois en se focalisant sur ses pensées personnelles, ce qui aide à comprendre qui il est ou ce qu'il deviendra ; on entre vraiment dans sa tête. L'adolescente disparue, Valentine, les raisons de son malheur, sa nature destructrice et ses convictions politiques, ainsi que le récit impliquant sa famille, son père, sa belle-mère et sa vraie mère qui vit à Barcelone, donnent au roman une profondeur émotionnelle. J'ai trouvé cela très efficace, car le lecteur est constamment amené à remettre en question ses certitudes sur tel personnage ou ses hypothèses sur l'intrigue.
Une des forces du récit tient également dans ses personnages principaux qui sont toutes des femmes, mais qui ne correspondent pas au mythe de la belle, bonne ou désirable femme qu'on nous sert souvent au cinéma par exemple. Virginie Despentes préfère mettre en lumière celles qui sont généralement délaissées dans la littérature.
Valentine par exemple est un de ces personnages dont le caractère s'affirme petit à petit au fil de l'enquête. Adolescente livrée à elle-même, on la découvre au départ en représentante un peu caricaturale d'une jeunesse paumée avec des parents séparés, des difficultés d'adaptation scolaire, des affinités avec un groupe de musique hardcore au nom croustillant. Elle passe pour une perdante rondouillarde, peu sûre d'elle, même si elle a une sexualité débridée : « Elle le fait pas avec des chiens, mais franchement c'est sa seule limite. » Et lorsque vient son tour de prendre la parole, on se demande presque ce que cette adolescente molle et influençable pourrait bien ajouter à la mêlée. Mais personne ne se méfiera assez de cette eau qui dort pour mieux incarner une rébellion fanatique.
Et puis, il y a Lucie et la Hyène, ce duo magique de détectives anticonformistes. Au début du roman, Lucie est un personnage qui ne semble pas être à sa place. Elle vit seule et son métier de détective est purement alimentaire. Elle n'est ni belle, ni moche, pas vraiment brillante et même un peu gourde avec des idées arrêtées, mais l'enquête qu'elle va mener lui permettra d'évoluer grâce à la Hyène.
Cette dernière est vraiment le personnage qui porte le roman en lui donnant tout son relief. Détective aux méthodes persuasives, voire musclées comme pour l'interrogatoire violent du jeune rockeur, la Hyène est une marginale, un personnage haut en couleur, indépendant, intelligent, féministe et qui sait prendre les choses en main. Elle n'est pas rebelle au point de vouloir détruire l'ordre établi, mais elle combat le système de valeurs hétérocentrées. Elle rétorque ainsi à Lucie que « l'hétérosexualité, c'est aussi naturel que l'enclos électrique dans lequel on parque les vaches. À partir de maintenant, ma grande, bienvenue dans les grands espaces. » Lesbienne depuis son adolescence, elle vit une homosexualité joyeuse, décomplexée et tapageuse comme en témoigne la scène d'orgie à Barcelone. Femme truculente et sûre d'elle, tendre et drôle comme un jeune garçon, blasée et roublarde comme un vieux loup, la Hyène change d'identité à chaque page, surprend à chaque mot qu'elle prononce avec ses expressions fleuries, sa poésie tendre et un peu brutale. Par contre, je n'ai pas compris pourquoi elle disparaissait tout simplement à la fin de l'histoire, comme si Virginie Despentes ne savait pas quoi faire d'elle.
En tout état de cause, "Apocalypse Bébé" est un grand livre, une lecture exigeante en raison des idées et des identités litigieuses ou antagoniques que Virginie Despentes y a placées à dessein. L'auteur n'y donne pas de réponses simples, mais invite le lecteur à réfléchir aux choix de vie, qu'ils soient contestataires ou consensuels, mais tous discutables. Au-delà du pur plaisir que j'ai ressenti en le lisant, j'en garderai également un souvenir profond et vivace.
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Valentine a disparu ; son père , un écrivain médiocre l'élève seul avec sa grand-mère car Vanessa la mère les a abandonnés et n'a plus jamais donné de nouvelles. Valentine n'a rien d'une sainte , elle fume , boit , se drogue et couche avec tous les garçons qu'elle rencontre . Elle n'a aucune limite et aucun respect pour son entourage au point que même sa belle -mère a peur d'elle . La famille avait déjà engagé Lucie une détective privée pour la surveiller mais celle-ci l'a perdu de vue . La grand-mère lui demande alors de partir à sa recherche . Lucie , timide , effacée , se sentant dépassée , fait alors appel à celle qu'on surnomme ' la hyène " et qui , grâce à ses nombreux contacts , prend la direction de l'enquête . Valentine est partie rejoindre sa mère à Barcelone et c'est dans cette ville que les deux femmes vont apprendre à connaître cette ado fragile
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