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3,59

sur 1900 notes
Valentine a disparu. Son père, un écrivain en perte de vitesse, la fait rechercher par Lucie, une détective mal dans sa peau. Cette dernière s'attachera les service de la Hyène, femme sauvage et énigmatique.

 Bel arrêt sur image d'une époque (la nôtre) avec ses contradictions et sa violence. On découvre des personnages complexes et attachants. On se promène de Paris à Barcelone.
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J'ai adoré le début, avec un style frais et une plongée dans un monde lesbien vu à travers les yeux prudes ou naïfs d'une jeune femme hétéro. J'ai été emporté par le contraste de Lucie avec la Hyène. Puis je me suis perdu dans la narration. Je n'ai pas compris pourquoi on entrait dans le passé des personnages dans la seconde moitié du livre, sans introduction. J'ai trouvé l'intégration du point de vue interne de certains personnages pas forcément nécessaire. Je n'ai pas saisi (ou cru en) les motivations de la fuite de la gamine. Et la fin m'a presque fait rire, tellement ça m'a semblé ridicule. Je ne recommande pas.
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Valentine est une adolescente révoltée comme on en voit partout, à la différence que sa révolte s'exprime avec une brutalité décuplée par le manque d'amour dont elle subit les effets dévastateurs plus qu'à l'ordinaire. Elle est dans l'incapacité de trouver sa place dans sa famille et dans la société (cela va ensemble évidemment). Ce que l'on appelle pudiquement une crise d'adolescence prend chez elle une forme paroxystique et autodestructive.
Son père est un écrivain blasé remarié mais toujours sous l'emprise de sa propre mère qui tire les ficelles. Cette dernière manifeste à l'égard de Valentine un amour étrangement paradoxal.
Le comportement de Valentine amène la famille à faire appel à une agence de filature qui devra la surveiller. Lucie est commanditée pour cette mission. Au bout de quinze jours, Valentine disparaît brutalement. Où est-elle, avec qui ?
Lucie, affublée de celle qu'on surnomme la Hyène (elle ne lâche rien au point qu'on la retrouvera dans la trilogie de Vernon Subutex…) vont partir sur les traces laissées par Valentine.
De Paris à Barcelone, des milieux feutrés ou contestataires, Virginie Despentes nous entraîne dans une course poursuite endiablée peuplée de personnages hauts en couleurs, décrivant une société malade et anxiogène et des personnages souvent aux abois, tant affectivement que socialement.
Son analyse sociologique est pessimiste, les faiblesses grossies et les qualités juste évoquées. Pourtant, dans ce marasme décourageant, dans ce gris persistant, l'amour émerge parfois (mais c'est aussi avec son cortège de trahisons et de cynisme).
L'écriture laisse la parole aux divers protagonistes qui vont, à leur façon, dépeindre la réalité qu'ils vivent. Les points de vue sont souvent divergents, comme ils le sont dans la vraie vie ! La perception du monde est fonction de la lentille qu'on utilise pour l'appréhender ! Est-elle déformante, quelles couleurs laisse-t-elle passer ? Les tons sombres ou colorés ? Et comment mon vécu, mon passé peuvent-ils interpréter ce que ma conscience ou mon regard perçoivent ?
Virginie Despentes est passée maîtresse dans l'art d'avancer masquée. Sous les coups de boutoirs qu'elle assène au lecteur, elle joue avec les apparences et endort sa vigilance en présentant un monde aussi envoûtant qu'étrangement factice où le sexe, la drogue, les marginaux fascinent autant qu'ils inquiètent.
Il n'est pas possible que le lecteur reste insensible à ce déluge de situations crûment évoquées, à ces répliques violentes et ces situations sordides où pourtant la justesse de ton l'emporte sur le sentiment d'exagération qui ferait croire à une supercherie romanesque bien entretenue.
Prix Renaudot en 2010, ce roman est une oeuvre majeure car originale. le style de Virginie Despentes dépasse le cadre de la bienséance pour aborder le fond de l'éternelle question de la réelle valeur de l'Humanité et des humains qui la composent. Il me semble que son cynisme accompli laisse peu de place à un optimisme débordant. Son monde semble noir et la rédemption presque impossible.

Michelangelo 30/10/17

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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J'ai beaucoup aimé cette lecture. J'aime le style un peu trash et provoquant de Despentes. Mais surtout je trouve cela très réaliste. Pour moi c'est un tableau (un brin exagéré car c'est son coté punk) de la société dans laquelle nous vivons. Et ça fait plaisir de lire une histoire dans laquelle il n'y a pas de compromis avec la réalité du monde.
De plus, les personnages et leurs psychologies respectives sont extrêmement bien décrits. J'ai adoré lire ces descriptions.

J'ai été déçue par la fin du roman que j'ai trouvé un peu tirée par les cheveux. J'ai eu l'impression qu'elle a été écrite à la va-vite pour qu'il y ait une fin trash et inattendue. J'avais déjà eu ce sentiment avec un autre de ses roman "les chiennes savantes".

Apocalypse bébé a été mon troisième roman de Despentes et mon préféré. Je trouve qu'elle s'améliore dans l'écriture, dans les descriptions de personnages ... je ne sais pas, en tout cas, j'aime de plus en plus. Je n'ai pas encore commencé les Vernon, mais il me tarde.
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Virginie Despentes, que certains considèrent comme une auteur sulfureuse, à juste titre sans doute, corrobore avec cet écrit ce trait de caractère, son phrasé est cru, percutant, il marque un style bien à elle.

Le livre démarre lentement avec une intrigue qui se construit tranquillement, puis enchaine avec un défilé de personnages, obligeant le lecteur à rester attentif pour ne pas perdre le fil. Une fois l'histoire lancée, le lecteur part pour un road book d'un peu moins de 400 pages.

L'auteur nous fait voir du pays. Un Paris - Barcelone lui suffit pour faire sauter les verrous de l'hypocrisie sociétale, comme en atteste ce passage : "Elle ne veut pas devenir une adulte comme son père : un menteur et un lâche, qui ne pense qu'à fourrer sa bite dans n'importe quelle chatte mais qui fait le pudique, à table, qui fait le bonhomme propre."

Ce passage me rappelle, entre autre, l'hypocrisie religieuse de fidèles pratiquants, mariés et adultérins, qui distillent leurs bonnes paroles et agissent à l'inverse.

L'auteur met en exergue les travers de notre société, grâce à des focus sur certains personnages, sur fond de jeu du chat et de la souris, de romance lesbienne et de violence. Cet écrit, à l'instar de Soumission de Houellebecq, peut être considéré comme visionnaire. Il interpelle aussi sur la place d'internet et des nouveaux moyens de communications dans nos modes de vies.

Un livre qui ne fait pas rêver mais qui vous tient en haleine jusqu'aux dernières lignes, un livre qui mérite d'être lu !
Lien : http://amel33.over-blog.com/..
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J'ai aimé. Ni plus ni moins.

Cela risque d'être du coup assez compliqué de laisser une critique vu que je n'ai pas d'opinion bien tranchée.
Ce que je peux dire de ce roman, c'est que contrairement à certains lecteurs, le langage cru ne m'a absolument pas gêné ou mis mal à l'aise. Au contraire, il donne de la force aux personnages et s'inscrit bien dans son temps. A côté de ça, l'écriture reste fluide et agréable.
Le contraste permet tout de même de passer un bon moment avec des personnages ordinaires dans une aventures un peu moins ordinaire.
Un bon roman pour passer le temps mais qui ne restera probablement pas dans les esprits.


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Incontestablement Virginie Despentes pose sur ses personnages un regard d'une grande acuité et la virulence de son verbe n'entame en rien la finesse de sa perception des êtres et des choses. Dans ses conditions le polar itinérant et son cahier des charges habituel prends des airs de voyage organisé plutôt dispensable. D'autant que l'excursion dans les différentes anfractuosités de la société est systématiquement au programme d'à peu près toute la littérature policière contemporaine. Reste que Virginie Despentes a d'avantage d'ambition que de se complaire dans une fascination mortifère pour ces contrées escarpées du monde social ,même si la réception enthousiaste de ses livres par la bourgeoisie intellectuelle n'est pas étrangère au petit frisson existentiel que son outrance peut procurer à cette France qui s'ennuie.
Autre raison de se réjouir: l'ensemble des personnages principaux du livre sont des femmes qui pour une fois nous épargnent leurs considérations sur leurs mères et leurs états d’âme d'épouses délaissées pour s'inscrire avec vitalité dans une dynamique d'action plutôt réservée habituellement aux hommes.
Enfin ici on ne peut qu’être sensible au ton et au rythme de la phrase qui rappelle bien entendu Manchette et porte incontestablement en elle de troublants accents célinens.
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Force de frappe, anti-conformisme nécessaire, trivialité et poésie urbaines mêlées, madame Despentes, voici le premier livre que je lis de vous. Sachez que je n'en ai pas fini. Il y a quelque chose de fougueux et d'arraché à la vie qui ressort de cette épopée déglinguée.
Il est des livres qui parfois nous étonnent, et lorsqu'on a fait le grand écart entre les auteurs, d'un mois à l'autre, on se retourne et l'on se dit : "C'est moi qui ai lu et aimé ça? " Oui madame, oui monsieur, c'est moi qui cultive l'antithèse en matière de lecture. Ce soir, j'ai fermé Apocalypse bébé. Merci Virgine Despentes.
Vous dites? Ah, vous avez raison, je n'ai pas écrit une véritable critique. C'est vrai... Mais Despentes, faut la lire, faut pas la contrarier avec une critique à la C...
;-)
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Valentine, une adolescente a disparu. Lucie, la narratrice de l'histoire était depuis quelques temps chargée de la surveiller et de faire un rapport détaillé à sa grand-mère. Mais Lucie a perdu Valentine dans le métro, son devoir maintenant est de la retrouver. Pour ce faire, elle va s'associer à la Hyène (on ne la nommera jamais par un autre nom). C'est une détective privée, une lesbienne qui s'assume parfaitement, rayonnante qui ne manque pas d'assurance. A côté d'elle, on aurait tendance à oublier Lucie qui semble timide et coincée. Pourtant plus l'histoire avance, plus le personnage de Lucie prend de l'ampleur et devient très intéressant, notamment vers la fin de l'histoire.

Lucie et la Hyène vont partir de France pour ensuite aller à Barcelone sur les traces de Valentine. On suit l'enquête et les perpétuelles intérrogations des deux privées mais aussi d'autres personnages dont l'auteure nous dresse un portrait entre deux chapitres sur l'enquête. Apocalypse bébé est non seulement la recherche d'une adolescence torturée mais interroge aussi sur la remise en question de nos vies, l'évolution des personnages. C'est étonnamment un portrait radicalement juste sur l'état de la société actuelle, Virginie y donne juste le ton cru, trash et direct comme à son habitude. Il est évident que ce livre ne peut pas plaire à tout le monde notamment en fonction du style de l'auteure, mais je fais partie de ceux et celles qui adhèrent totalement.

Le dénouement de l'histoire est assez surprenant par rapport à ce qui arrive à Valentine. J'aurais peut être aimé en savoir plus sur les raisons qui poussent à faire cela. Mais j'ai aimé la fin concernant Lucie. Cette enquête, cette sorte de Road book va lui permettre de changer radicalement de vie. Nous avons un parallèle entre la narratrice du début et celle de la fin du roman. L'auteure a su rendre ses personnages vivants . C'est un roman fort et assez dérangeant qui m'a beaucoup plu à découvrir.
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J'ai beaucoup beaucoup aimé ce livre dont j'ai pourtant toujours détesté le titre.

on retrouve certains thèmes chers à Virgine DESPENTES : le sexe, la violence, l'homosexualité féminine, la pornographie ( déjà développés dans le fameux "Baise moi")

mais ici, les thèmes sont au service du récit.

au travers d'une sorte de récit choral où les vérités parallèles de chacun coexistent, DESPENTES livre une vision désenchantée des différents visages de la femme moderne et de son rapport à la maternité, au sexe, à la filiation.

DESPENTES reste fidèle au style direct, voire brutal ( mais jamais vulgaire contrairement à ce que j'ai pu lire ici ou là ) qui a fait le succes de "Baise moi".

c'est le récit d'une enquête " à la recherche de Valentine" qui donne a DESPENTES le prétexte pour dépeindre tant les enquétrices que la disparue, et son cercle de famille ou d'amis.

les hommes sont des personnages secondaires et seules les femmes semblent compter dans cette histoire d'enfant sans repères, sans amour, qui, trompée par une fausse "prophète" sèmera l'apolacypse au coeur de PARIS et fera exploser tous ceux qui l'ont cotoyé.

c'est très bien écrit, efficace, intelligent, bref : à lire.

Elisabeth BADINTER dit de DESPENTES et de ce livre, qu'en le lisant elle se sent moins seule ..... quel compliment !
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