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EAN : 9782220059945
299 pages
Desclée de Brouwer (06/11/2008)
5/5   1 notes
Résumé :
En cette année d'anniversaire autour de J.-J. Ollier et de la Compagnie de Saint-Sulpice, voilà l'heureuse réédition d'un ouvrage de référence sur l'Ecole française de spiritualité dont les figures principales furent, entre autres, François de Sales, J.-J. Ollier, Vincent de Paul ou encore Bérulle et dont l'héritage est encore aujourd'hui bien vivant. Ce livre passionnant présente de manière très pédagogique cette page essentielle de la spirituelle française.
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« Le sait-on assez ? Les soixante premières années du XVIIe siècle marquent pour l’Église un temps fort, une époque d’une beauté, d’une fécondité rares, aussi riche certainement que les plus grands moments de la chrétienté médiévale, une ère de jeunesse, d’éclatant renouveau. Monsieur Vincent est là, dominant ce temps de sa silhouette cassée, de son regard aigu où la bonté pétille. Près de lui, par dizaines, se dressent ceux que l’histoire tient pour ses émules, qui labourent le même sol, creusant d’autres sillons, pour que lève la même moisson des âmes. Des vies tout ordonnées à Dieu, des œuvres dont le seul but est de faire avancer son règne : il est peu de siècles, parmi ceux qu’a vécus l’Église, qui en comptent tant. (…) C’est la France qui, plus d’un demi-siècle durant, va être à la tête de la Reforme catholique. Les fidèles de son Église ne sont pas meilleurs que ceux des autres ; il y a autant d’abus et de scandales qu’ailleurs. Pourtant, la foi, parmi eux, se renouvelle ; les principes se trouvent de nouveaux moyens d’application ; la charité s’affirme en œuvres innombrables. Et quel climat de sainteté ! Voilà l’essentiel ! Ce ne sont pas les ordres royaux ou ministériels – encore que Louis XIII et Richelieu soient gagnés à ces intentions –, ce ne sont pas des arrêts du Parlement, ni même des décisions votées par l’Assemblée du clergé de France qui suscitent l’étonnant mouvement de renaissance. En ce printemps spirituel la sève qui jaillit de partout monte de ce sol où des générations de bons chrétiens ont vécu durant des siècles. Des équipes d’hommes et de femmes sont là, que ne pressent d’autres exigences qu’intérieures, qui veulent, par toute leur vie, porter un témoignage et faire rayonner la Parole. Pourquoi sont-ils si nombreux, en ce lieu et en ce temps ? Mais pourquoi aussi bien l’Italie de la Renaissance a-t-elle compté tant de grands artistes ? Questions sans réponse. L’historien peut deviner dans les faits une œuvre de la Providence, mais ses intentions lui demeurent obscures. Il voit seulement que cette première montée du XVIIe siècle est authentiquement le Grand Siècle des âmes. Et que la France est alors la patrie des saints. »

Daniel-Rops Histoire de l’Église du Christ, t. VII, Le Grand Siècle des âmes. Paris, Fayard, p. 55-56.
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La Compagnie du Saint-Sacrement est une autre de ces organisations. Fondée à Paris en 1627 par le duc de Ventadour, elle réunit surtout des laïcs mais aussi des prêtres comme Olier, Vincent de Paul, plus tard Bossuet. Elle se répandra par la suite en province. « Elle se donne pour but non seulement des œuvres de piété et de charité (assistance aux malades, aux pauvres, aux prisonniers), mais aussi la défense de la morale chrétienne par des interventions discrètes auprès des magistrats et des officiers : duellistes, blasphémateurs, libertins, protestants sont surveillés et dénoncés. Le secret dont s’entoure la compagnie et le caractère contestable de certaines de ses activités lui valent la méfiance de l’autorité séculière et de l’autorité ecclésiastique, ainsi que de solides inimitiés. Interdite en 1660 par Mazarin qui ne pardonne pas à certains de ses membres leur participation à la Fronde, elle se survit encore quelques années pour disparaître définitivement vers 1667. »
La Compagnie du Saint-Sacrement fut dirigée pendant de nombreuses années par Gaston de Renty (1611-1649), gentilhomme marié et père de famille, qui demeure l’une des grandes figures spirituelles de son siècle. Il fut en relations étroites avec J.-J. Olier et Jean Eudes et les mit en rapport avec le Carmel de Beaune et Marguerite du Saint-Sacrement. Par lui et par eux devait se répandre la dévotion à l’enfance du Christ.

Chapitre 2. L'église de France au XVII ème siècle
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Sans entrer davantage dans le détail de ce qu’a vécu LouisMarie entre 1692 et 1700, année de son ordination, il importe de signaler ce en quoi il semble avoir été le plus marqué par ces années passées à Saint-Sulpice.
Le climat de prière, l’accent mis sur la vie spirituelle ne pouvaient que l’enraciner dans ce qu’il vivait déjà. Les enseignements des Directeurs et ses lectures personnelles, très nombreuses, l’ont façonné pour toujours : le théocentrisme bérullien monnayé à Saint-Sulpice se retrouvait dans le « Dieu seul » de H.-M. Boudon, repris par Grignion. La contemplation des états et des mystères de Jésus, Verbe Incarné, reviendra sans cesse dans son enseignement et dans ses prières ; la place éminente de Marie dans la foi et dans la vie chrétienne était l’un des thèmes chers à tous les bérulliens ; la « vie de Jésus en Marie » était objet d’admiration et de prière ; Grignion qui avait dit chaque jour à Saint-Sulpice la prière « Ô Jesu vivens in Maria » l’insérera dans la prière du soir qu’il propose à ses disciples (Œuvres complètes, p. 849).

Chapitre 10
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En juin 1639, il prêche une mission en Picardie, à Montdidier. De décembre 1639 à avril 1641, Olier prend part à des missions dans le diocèse de Chartres. C’est à ce moment que se situe sa grande épreuve intérieure qui marquera de façon décisive son évolution spirituelle. Pendant des mois il éprouve une véritable nuit, ressent une incapacité totale à prêcher et à participer au travail des mission-naires ; assailli de scrupules, il ne voit plus que son amourpropre, sa « superbe »… que Dieu lui-même lui reproche… il se croit réprouvé. On a parlé à ce sujet de névrose d’angoisse, de déséquilibre profond. Il semble évident que l’aspect proprement psychologique, voire névrotique, de cette épreuve a été réel. Il ne s’agit pas moins pour autant d’une véritable purification intérieure que luimême décrit avec précision dans ses Mémoires. Les analyses de M. Dupuy sont à ce sujet fort éclairantes.

Chapitre 5. Missionnaire, mystique, pasteur et réformateur : Olier
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Quant au clergé il était souvent ignorant, paresseux et parfois débauché. Trop nombreux dans les villes, n’ayant reçu aucune formation, courant après l’argent, les prêtres étaient, d’après saint Vincent de Paul, la cause de « tous les désordres que nous voyons au monde ». Bérulle et ses disciples auront la hantise de « restaurer l’état de prêtrise ». Tous les historiens de cette époque soulignent cette nécessité d’un renouvellement en profondeur.(...)
« Quant au clergé régulier, il ne vaut guère mieux. Les monastères, aussi bien d’hommes que de femmes, servent le plus souvent de refuges aux cadets incapables de porter les armes, aux filles qu’on ne peut pas doter. En très grande majorité, moines et moniales sont jetés au cloître par la volonté de leurs familles sans une ombre de vocation, sans la moindre aspiration spirituelle. Dans la plupart des couvents, la vie se traîne dans la médiocrité intellectuelle et morale, souvent même matérielle, car les commendataires prennent la plus grosse part des revenus et ne laissent aux religieux que la très mince « portion congrue ». Brochant sur ce fond de terne grisaille, quelques scandales, moins nombreux peut-être qu’on ne l’a dit parfois, mais très visibles. Dans l’ensemble donc, c’est une décadence qui n’a fait que s’accentuer depuis l’époque médiévale, et la situation est grave. On peut le mesurer au fait qu’un peu plus tard le milieu dévot français la considérera comme pratiquement irréformable. ». La réforme se réalisera cependant assez vite ; les jésuites reviendront en 1603 ; les carmélites de Thérèse d’Avila seront introduites en France en 1604 grâce à Madame Acarie et au Père de Bérulle et elles multiplieront les fondations ; Port-Royal des Champs se réforme à partir de 1609…

Chapitre 2. L'église de France au XVII ème siècle
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