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EAN : 9782706724992
160 pages
Salvator (24/08/2023)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Nul ne peut servir deux maîtres... Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l`argent » (Mt 6, 24). À travers les nombreuses paraboles des intendants, l`Évangile ne se prive pas de critiquer vigoureusement l`asservissement par l`argent et s`oppose à la propriété comme jouissance exclusive, de même qu`il rejette le pouvoir perçu comme maîtrise d`autrui. Selon le Christ, nos biens et nos statuts ne nous appartiennent pas vraiment mais sont des dons à partager. Notre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voilà un essai qui déplume et peut remettre en cause l'idée que certains se font de ce qui définit un chrétien et sur les orientations politiques qui peuvent en découler. Il ne s'agit pas seulement de se rendre à l'église tous les dimanches et de participer à des oeuvres de charité. Montaigne propose une très bonne définition, me semble-t-il, un chrétien c'est quelqu'un de juste, de bon et de charitable. La définition a le mérite d'être lapidaire et simple à comprendre. Mais ces trois mots recouvrent beaucoup de choses et il convient de ne pas rester à la surface des choses. L'idée de justice est très importante et mérite de longs développements, être bon ce n'est pas seulement être poli, courtois et serviable et être charitable ce n'est pas seulement la quête du dimanche, c'est éprouver de l'empathie pour l'humanité et pour tous les gens qui souffre, quelle que soit leur identité. le livre de Guillaume Dezaunay est dans cette veine.

Ce livre part d'une prise de conscience de l'auteur qui veut sortir de l'hypocrisie ou le confinait son statut de riche chrétien. Guillaume Dezaunay est professeur agrégé de philosophie. Un jour il prend conscience qu'il contribue plus que les pauvres à la pollution et qu'à la messe il entend parler des pauvres sans pour autant rien changer à ses habitudes de riche. Cette prise de conscience le conduit notamment à relire les évangiles. le Christ lui apparaît comme un anarchocommuniste révolutionnaire lui qui proclame que « les premiers seront les derniers et les derniers premiers ». Chacun des chapitres de son livre vient à l'appui de cette thèse avec en exergue un passage des évangiles en particulier de l'évangile selon Saint Mathieu qui est le plus ancien des quatre évangiles.

En lisant l'extrait de Saint Matthieu page 17 qui dresse le portrait de l'intendant figure évangélique centrale j'ai immédiatement pensé au chapitre 5 du livre de Jack London sur les Philomathes où l'auteur accuse les oligarques capitalistes d'avoir mal géré la société en basant leur décision sur le profit au détriment des pauvres. Ce texte de Jack London ne fait que reprendre cette idée exprimée dans la bible 2000 ans plus tôt.

Le livre de Guillaume Dezaunay est un manifeste contre l'égoïsme et pour le partage des richesses. Afin que chacun puisse se remettre en cause dans ses choix de vie de tous les jours. Clairement la question pourrait se poser de savoir si l'on peut être capitaliste et chrétien ou de droite et chrétien. J'avais personnellement déjà une idée de la réponse avant de lire ce livre, mais pour ceux qui s'interrogent encore sur cette problématique je recommande la lecture de cet ouvrage. L'auteur présente les extraits les plus convaincants des évangiles, par exemple : « Nul ne peut servir deux maîtres....Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent » (Mt 6,24) ou encore « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » (Mt 19, 23-30).

Ce livre ne condamne pas les riches dans leur ensemble, mais laisse entendre que l'appropriation, par une minorité, des biens de ce monde est antinomique avec le christianisme et que l'accumulation de privilèges indécents est facteur d'injustice. L'auteur appelle à une réforme du régime économique et à une mise en commun des richesses. En d'autres termes, il nous invite à suivre la parole du Christ dans l'interprétation qu'il en fait.

— « Le Christ rouge » Guillaume Dezaunay, Salvator (2023), 170 pages.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Emmanuel Levinas trouvait que les moralistes juifs du XIXe siècle, socialistes et plutôt athées, dans leurs appels à la construction d'une société juste et égalitaire, retrouvaient les accents des prophètes de la Bible mieux que les spirituels perdus dans un langage lumineux et assez gazeux : « Tous ces négateurs de la tradition, tous ces athées, tous ces insurgés rejoignaient, à leur insu, la divine tradition de la justice intransigeante qui d'avance expie les blasphèmes. » La même distinction peut s'opérer chez les chrétiens : il est temps de retrouver la dimension matérialiste de la spiritualité chrétienne.
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Pourquoi l'Évangile, s'il se méfie autant du pouvoir, appelle-t-il à la mise en œuvre du règne de Dieu ? Devant une telle expression, notre petit cœur de laïc français ne peut que sursauter d'horreur. Qui voudrait encore d'une théocratie hormis quelques intégristes nostalgiques de l'Ancien Régime ? Devrions-nous être des sortes de salafistes chrétiens désireux d'instaurer notre loi religieuse à nous ?
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Il est temps de prendre la mesure des affirmations très claires de l'Évangile sur le fait que nous sommes des intendants et non des propriétaires, que les biens sont pour tous et non pour être privatisés, que l'enrichissement est souvent un mal et l'appauvrissement souvent un bien, que tous les hommes sont frères au niveau international, qu'aimer son prochain implique de partager avec lui son argent et son temps, que les dettes peuvent être annulées et ne doivent pas servir à dominer, que le travail est pour tous et pas seulement pour les plus débrouillards et les plus chanceux, que les riches seront abaissés et les pauvres élevés, que les maîtres doivent se faire serviteurs et que les serviteurs sont des modèles de maîtres, et que tout ceci n'est pas tellement métaphorique.
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Oui, la bonté provoque notre nature possessive et jalouse et la fait sortir de ses gonds. La révolution évangélique, qui affirme que ni les sols ni les cultures ne nous appartiennent en propre, ne peut pas ne pas susciter de violence. Les identitaires construisent une morale préférentielle, qui place la famille et le peuple avant l'orphelin et l'étranger. Or le christianisme est précisément une tentative de sortie d'une telle morale close, il élargit le cercle des prochains jusqu'à briser sa circonférence, si bien que le « christianisme identitaire» est une contradiction en soi.
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Quant à la bourgeoisie catholique contemporaine, elle est héritière à la fois en biens matériels et en biens spirituels. Ces nouveaux pharisiens produiront-ils des fruits dignes d'intérêt ? Mèneront-ils le combat contre les nouveaux seigneurs féodaux, contre les nouveaux rentiers du capitalisme mondialisé, et contre les pilleurs de la maison commune ou persisteront-ils à s'en faire les alliés et les bénéficiaires en se réfugiant par ailleurs dans un spiritualisme tout intérieur qui délaisse la justice ?
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