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— Chers téléspectateurs bonsoir et merci de votre fidélité. Aujourd'hui je vous propose de passer un moment avec le célèbre critique culinolittéraire : Édouard Coinenbazar.
— Bonsoir Évelyne, bonsoir chers téléspectateurs.
— Alors Édouard, quelle recette littéraire nous avez-vous concoctée ce soir ?
— Eh bien je reviens aux fondamentaux, Évelyne : un bon petit plat de spaghettis.
— Ooh, je suis déçue. Vous n'avez pas fait d'efforts, Édouard.
— Ah mais ce n'est pas n'importe quel plat de spaghettis. Il est très original : regardez !
— Que c'est curieux ! Je vois bien des spaghettis, mais chacun a une couleur différente.
— N'est-ce pas ? Des spaghettis de couleurs différentes et emmêlés comme tout plat de spaghettis qui se respecte. Et avez-vous deviné à quel livre j'associe ce plat ?
— Ah Édouard, je donne ma langue au chat.
— Eh bien il s'agit d'un roman de l'un des auteurs américains les plus singuliers du 20ème siècle, un surréaliste après l'heure. Philip K. Dick. Et ce plat symbolise parfaitement son roman Simulacres.
— Alors là il va vous falloir vous expliquer, Édouard.
— Mais je suis là pour ça, Évelyne. Dans Simulacres, Dick a intégré toutes sortes d'éléments de science-fiction. Cela pète dans toutes les directions sans que l'on puisse véritablement dégager un fil rouge. Plutôt qu'un fil, on a plutôt une pelote de fils emmêlés. Et hop, voilà le plat de spaghettis multicolore.
— Édouard, je crois qu'il va vous falloir décrire les ingrédients afin que nos téléspectateurs puisse reproduire cette curieuse recette, à défaut de lire le roman.
— Vous voulez que je démêle cette pelote ? Fiou ! Allons, courage.
— Je vais vous aider : par exemple ce spaghetti rouge là, a-t-il un rapport avec la tomate ?
— Absolument pas, Évelyne. Il symbolise Mars, la planète Mars. C'est la nouvelle frontière de l'Ouest. Les pionniers terriens désoeuvrés s'y précipitent dans des vaisseaux faits de bris et de broc en espérant retrouver liberté et espoir envers l'avenir. Et vous voyez ce spaghetti rouge et noir ? Il montre que l'Allemagne nazie n'est pas absente de ce livre. Il faut préciser que vingt ans seulement ont passé depuis la fin de la guerre quand l'auteur écrit. Elle reste un traumatisme pour tout le monde.
— Laissez-moi deviner, Édouard. S'agit-il d'une uchronie où l'Allemagne nazie a gagné la guerre et part à la conquête du système solaire ?
— Ha, ha ! Je vous ai dit qu'il n'y a pas de fil rouge, Évelyne. Tenez, ce spaghetti un rugueux et mal fichu que vous voyez ici représente les hommes de Néandertal. Et celui-là, rouge, blanc et bleu, représente le tout-puissant état des États-Unis qui a intégré la République Fédérale d'Allemagne. Un état qui manipule sa population de toutes les façons possibles. On sent Dick atteint du syndrome de l'État destructeur des libertés individuelles, comme Poul Anderson. Ce livre pourrait devenir culte chez les complotistes de tout bord.
— Oulàà, cela devient compliqué, Édouard.
— Et nous ne faisons que commencer, Évelyne. Ce spaghetti blanc et noir qui ressemble au clavier d'un piano : il symbolise la musique, très présente, que ce soit des concerts psychokinétiques ou des concertos de Mozart reproduits par le souffle de bouches au goulet de bouteilles. Et celui-là, tout blanc, il représente une camisole, car il y a aussi des dingues qui ont besoin d'une psychanalyse dans Simulacres.
— Édouard je commence à avoir le vertige.
— Et n'oublions pas ce spaghetti multibranche qui représente la faune extraterrestre, celui-ci couleur de brique qui représente le futur des syndicats de copropriétaires. Croyez-moi, vous n'aimeriez pas vivre dans leurs immeubles qui sont comme des mini nations. Ce spaghetti aux couleurs vives symbolise les radiations ; il faut bien qu'il y ait eu une petite guerre nucléaire n'est-ce pas ? Et ce grisâtre là, ce sont les robots qui imitent l'homme à la perfection. On pourrait s'y tromper. D'ailleurs ils aident à tromper le monde.
— Vous vous moquez de moi, Édouard. Personne ne met autant d'éléments dans un roman.
— Ah, et j'avais presque oublié le spaghetti invisible : il représente le voyage dans le temps. J'ai même cru que Manse Everard, de la Patrouille du Temps d'Anderson, oeuvrait dans l'ombre. Simulacres est donc un fouillis pas forcément difficile à suivre mais qui vous balade sans que vous sachiez si vous arriverez un jour quelque part.
— Édouard, vous ne me donnez pas tellement envie de goûter votre plat.
— Allons, Dick est malgré tout miséricordieux. Il vous fournit une fourchette et une cuillère pour démêler sa pelote constituée de tous les thèmes qu'il a exploités dans ses centaines de nouvelles. Les personnages finissent tous par arriver quelque part. Et si vous regardez bien, vous y verrez entre autres le même message que dans sa nouvelle L'Homme Doré : l'évolution créera peut-être une être qui détrônera l'être humain, mais ce nouveau maître ne sera pas forcément plus intelligent, peut-être sera-t-il plus bête que l'homme mais bénéficiera-t-il d'avantages évolutionnaires différents.
— Édouard Coinenbazar, nous arrivons à la fin de notre émission et je crois que je vais tout de même essayer de goûter votre plat.
— Vous m'en voyez ravi, Évelyne. Et vous chers téléspectateurs, je vous quitterai avec ce conseil : la prochaine fois que vous mangerez un plat de spaghettis, méfiez-vous quand même.
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Autant vous prévenir : ceci ne sera pas un article sérieux. Plutôt du bla-bla-tage. Ceci dit, 98 % des écriveurs aujourd'hui produisent ce bla-bla-tage, autrement dit "bavardage" (pour qualifier pareil bruit de fond) : du "Pas dormir" de Darrieussecq, du "Pas pleurer" de Salvayre, du "Soumission" de Houellebecq, du François-Bayrou-François-Hollande-Machine-LePeigne versus Jihadisme...
Du ce que vous voudrez.
De l'anecdotique.
Du toc.
Du ha-ha-ha...
Du "Simulacra", bref !

Piss'qu' (y-paraît) tout l' monde se fiche bien du moindre art littéraire, aujourd'hui : z-auteurs, lecteurs, z-éditeurs, "critiques-z'auteurs-nous-mêmes" : alors autant y aller franco (nous-même) dans le viteuf' ! :-)

Mais examinons la bande-annonce (ou plutôt, le "Trailer", pour halluciner sur le ton "Allo-Ciné"... ) :

« le dernier psychanalyste en exer­cice dans un monde qui bannit sa pratique... Un pianiste psychokinéticien qui joue Brahms et Chopin à distance et détient peut-être, dans sa para­noïa aiguë, les clefs de l'avenir... Nicole Thibodeaux, Première Dame du pays depuis bientôt un siècle, mais toujours aussi jeune et belle sur les écrans de télévision... Hermann Goering, inquiétant voya­geur temporel surgi de l'Age de la Barbarie... Des spots publicitaires vivants qui s'introduisent chez les gens et qu'il faut abattre à coups de fusil... Des hommes de Néanderthal dans les forêts de Californie... Tel est l'univers dément des « Etats-Unis d'Europe et d'Amérique » dans lequel nous entraîne Philip K. Dick.» [page IV de couverture de mon vieux "J'AI LU. Science-fiction" jauni sur tranche]

C'est vrai qu'il y a tout cela dans ce roman aux quinze chapitres. Philip K. Dick avait produit un "Ace Book" de plus... A toute berzingue... Sans prendre le temps de se relire. "pas le temps"... Et allez, j'allume la mèche d'un feu d'artifices dans un coin avant de courir en allumer un autre de couleurs différentes (voir la métaphore aux spaghettis multicolores de notre ami)... Magie (arc-en-ciel puis noire) de l'amphétaminomanie.

La lettre d'excuse de Philip K. ? Il devait gagner sa vie... Produire, produire, produire...

Examinons sur le champ notre "Holy Bible" dickienne personnelle, l'exceptionnelle biographie qu'est "LE" Lawrence SUTIN, "Invasions Divines. Philip K. Dick, une vie" [page 294 de l'édition de poche] :

« Dans les douze mois qui précédèrent "Le Dieu venu du Centaure" [expédié à l'agence Mérédith en mars 1964], il avait écrit six romans de S.-F. : "Dr Bloodmoney, "Les Joueurs de Titan", "Simulacres, "En attendant l'année dernière", "Les Clans de la lune alphane" et "Brèche dans l'espace". Dans les cinq moins qui suivirent, il en produisit trois autres [...] »

D'où le style "relâché", évidemment...
Du bubble-gum...
Ainsi tout s'explique.

Autant vous prévenir là-encore : dans le meilleur des cas, il s'agit là d'un de ces brouillons protéiformes et gesticulant du futur chef d'oeuvre "The Three Stigmata of Palmer Eldritch" de la même année...

"The Simulacra" ressemble EXACTEMENT à l'avant-dernière scène au souterrain orange de "The Thing" [1982 : année de la disparition physique de Dick... ] de John CARPENTER, avec la créature aux tentacules et aux multiples têtes de chien (Merci encore à Rob Bottin !)

Dans les détails ? Evidemment, ça coince. Personnages multiples, peu creusés et fatalement peu intéressants... (on dirait du Prix Goncourt !). Rien que cet al Flieger du tout début, se mettant en chasse de Richard Kongrosian, le pianiste sans mains qui joue avec sa psyché... dûment accompagné de son ingénieur du son nommé Jim Planck (attention, pas le père de la Physique quantique !) et flashant aussitôt sur la plantureuse Molly Dondoldo durant leur voyage au long d'une "Autobahn"... La différence entre les "Ges" et les "Bes" (Allons, "Let it be !", comme chantait John Lennon) ? C'est-à-dire entre crétins (ou restés "simplets", ploucs et autres "Forrest Gump") et cyniques "évolués" (du moins s'auto-évaluant ainsi) : évidemment abyssale... Et cette Nicole Thibodeaux, Première Dame de l'U.S.E.A.", munie de son nom québécois et de son "der Alte" de mari androïde (du nom teuton de "Kalbfleisch" = veau), vieux barbon barbant de simulacre à obsolescence programmée, pareil à de la bonne vieille "camelote chinoise" (pléonasme) en guise de matoss' audio-visuel télédiffusant universellement... C'est qu'il s'agit de BERNER les gens ! Ah, le populo, l'éternel populo, toujours prêt à partir sur Mars si la pub' le lui claironne ! (Cf. le dirigeable de "Blade Runner" [1982] de Ridley SCOTT et son message par haut-parleur ânonnant : "Les colonies martiennes vous attendent...". Les frères Vince et Chic Strikerock, tous deux de "La Résidence" , dont l'épouse de l'un passe à l'autre... Les Néanderthaliens (ou "buch'rons"-petit-patapon) colonisant les forêts de l'Oregon : allez, pourquoi pas... au point où notre pauvre Terre en est ou en sera !!! Et ce gros béta d'Hermann Göring rappelé du passé, dont il faudra se débarrasser d'un coup de laser bien intentionné... Allez hop, retour à l'espacetemps du "Drittes Reich" où les gros bourrins hitlériens vont perdre pour de vrai...

Bon, cet univers vous paraîtra fort malaisé à suivre mais a l'avantage de présenter d' infiniment belles trouvailles... Dick n'aura ni le perfectionnisme maladif de De Balzac (il ne surchargera pas de ratures et d'ajouts ses épreuves qui rendaient fous ses imprimeurs) ni celui de l'artisan génial Simenon (authentiquement impeccable dès le premier jet) ...

Mais repensant à ce "papoula" aux six bras articulés à la Foire à la ferraille du chapitre 5 : son message publicitaire me fait penser à la fifille de fasciste blondasse-permanentée (46 % d'intentions de vote au prochain scrutin pestilentiel du 24 avril 2022 en notre petit Hexagone transi-bleu-blanc-rouge-nunuche, tout d' même !), souriant, promettant et racontant aux chalands EXACTEMENT ce qu'ils ont envie d'entendre, et faisant face au candidat-Président-Sérieux chouchoutant, lui, ses petits chasseurs, tous les gentils-Terriens-pleins-d'-fric et Not' Tout-Puissant Grand-Lobby-Nucléocrate-National...

Cette le Peine dont on entraperçut (en un "fameux" fumeux-funeste débat de l'an 2017) les dents qui brillent dans le noir... tout comme Palmer Eldritch et sa mâchoire d'acier, qu'il vaudrait mieux ne pas rencontrer au coin d'un bois, un soir de psychose...

Bref, duel annoncé de deux super-démagogues (et copie-carbone du précédent) ...

Ce monde de cauchemar dickien où nous sommes déjà... Les pieds dans la misère psychologique. Comme disent les créatifs Guillaume Meurice ou Aymeric Lompret (mes deux idoles actuelles après Greta Thunberg) à la fin d'un sketch ["Par Jupiter", France-Inter, du lundi au vendredi, 17 h 10 à 18 h 00] : « A vot' service ! » puis : « Merci d' votre attention ! » :-)

Alors ? Ne vous avais-je point promis du "relâché" ?
Du "fast food" intergalactique ?
Du gloubi-boulga de synthèse pour protoplasmes de Ganymède (et autres injures pour Capitaines Haddock) ? Ce mets de choix, vous l'avez maintenant sous les yeux...

Mais trêve de plaisanteries. Bien plus sérieux, argumenté et mieux construit que le mien, lisez-bien vite dans le voisinage l'excellent (et réjouissant) dialogue platonicien-article dû à notre ami BazaR à propos de cet "Ace Book" si peu cher payé mais un rien trop Coolos-coolos (à notre goût) que fut ce "The Simulacra" / "Simulacres" de PKD, cuvée 1964 !

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du (doux) plaisir de la mystification

Quel bonheur en songeant, non seulement, à tous les livres qu'il me reste à lire mais en particulier, tous les "Dick"...

In media res. Je décline mentalement un certain nombre de réserves...à peine commencé, déjà catalogué !
Retournement psychologique. Je suis intéressée, je l'étais déjà sans le savoir ; je ne veux plus que me laisser porter...

(Sans doute, il y a plus éclatant ou sensiblement déroutant dans la production dickienne mais la possibilité d'un emballement rapide est réelle ! Et plus qu'un honnête divertissement, (les chats ne faisant pas des chiens..), c'est une réflexion sur le divertissement lui-même)



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SIMULACRES de PHILIP K. DICK
Richard Kongrosian est un pianiste psychokinétiste qui Joue Brahms et Schumann sans toucher le clavier. Nat Flieger, qui travaille pour l'Entreprise Musicale Électronique est chargé de la contacter car il ne veut plus jouer alors qu'il est sous contrat avec eux et qu'on dit qu'il joue régulièrement en privé à la Maison Blanche. Au même moment le Docteur Superb, le dernier psychanalyste à exercer, malgré le vote de la loi qui interdit cette pratique, s'apprête à voir ses clients à San Francisco et affronter les autorités. Pembroke, homme au statut incertain, dit vouloir l'aider. On est à une époque où l'on voit dans le futur et Superb pense qu'en l'explorant on s'est aperçu de l'efficacité de la psychanalyse à long terme, mais Pembroke lui répond que non, on a constaté sa totale inefficacité mais qu'on a besoin de charlatans !! Nicole Thibodeaux dirige les États Unis d'Europe et d'Amérique, elle le fait depuis une centaine d'années, elle a l'aspect d'une femme dans la quarantaine, auparavant elle était première Dame, le président était son dernier mari, Kalbfleish. La Californie est devenue une forêt tropicale suite à la guerre avec la Chine en 1980 et l'explosion de missiles. L'Allemagne est la 53 ème étoile du drapeau américain. Nat Flieger va donc à la rencontre de Kongrosian, il a emmené le protoplasme qu'il nourrit et qui lui sert d'enregistreur. Ailleurs, Chic regarde les découvertes archéologiques sur Ganymède et se dit qu'on leur ment, impossible qu'une aussi vieille civilisation n'ait pas découvert le Coca…Quand je vous aurai dit qu'on s'apprête à ramener H. Goering du passé, qu'Israel projette l'envoi d'une sonde sur Mars pour faire pousser des orangers, qu'une secte Les Fils de Job, menace le monde, que des néandertaliens ont réapparu et que Richard Kongrosian est devenu invisible, vous aurez une approximative vision de l'univers de départ mis en place par Dick.
C'est une histoire délirante que nous raconte Dick, un état plutôt totalitaire auquel on ne comprend pas grand chose quant à son fonctionnement, chaque personnage est quasiment un roman dans le roman, dans un monde qui semble maîtriser le temps passé et futur mais dont les finalités restent bien obscures. Et comme souvent chez Dick, l'occultisme n'est jamais bien loin…
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Ce roman , j' ai essayé de le lire durant les années soixante-dix mais j' ai abandonné sa lecture en cours de route ! J' ai essayé dernièrement mais il m' a été difficile d' entrer dans le récit mais ce qui a été , plus difficile pour moi , c' est d' y entrer dans l' univers romanesque de l' auteur qui est un grand auteur de livres fantastiques, à ce qu' il paraît . Voulant connaître un peu plus la biographie et l' oeuvre de
l' auteur , je n' ai trouvé que des louanges sur lui !
J' essayerai une prochaine fois et j' espère que j' aurai plus de réussite !
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Etrange, très étrange société dans laquelle nous plonge Dick avec Simulacres. Publié en 1964, ce livre est une satire sombre où l'auteur révèle une corruption à tous les niveaux de l'état, où rien n'est ce qu'il semble paraître.

C'est un monde où la vérité, est la plus rare des matières premières. « le Président » est un androïde, un homme de paille. La Première Dame, d'une jeunesse éclatante et éternelle, n'est en fait qu'une actrice, remplacée à chaque génération. On la voit tous les jours à la télévision en train de participer à une nouvelle activité, écoutant un nouveau groupe ou visitant une nouvelle usine. le peuple est complètement conditionné par ses apparitions quotidiennes et manipulé à fond par des média omniprésent. Vous en conviendrez, ce n'est pas un avenir des plus réjouissants.

L'homme est replié sur lui-même et vit dans la peur de l'autre. Regroupé par statut dans de grands immeubles, on retrouve tout ce qui fait l'essence même d'une société : l'école, la justice, le travail, la culture…

C'est dans cette folle ambiance que nous suivons le destin souvent croisé de nombreux personnages. Les groupes pharmaceutiques surpuissants, ont réussi à mettre à genoux les psys et surtout à rendre illégal leur activité. Tout tourne autour du dernier psychiatre encore en activité.

C'est un roman caustique et bien pessimiste sur un état culte et policé. L'auteur ne laisse entrevoir qu'un bien mince filet de liberté.
C'est aussi l'un des écrits les plus complexe que j'ai eu entre les mains. Il faudra que j'y revienne. Je ne suis pas sûre d'avoir tout cerné en une seule lecture.
Pour en discuter, c'est par ici :
Lien : http://www.valunivers.fr/201..
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Après un début de lecture un peu laborieux, je me suis laissée entraîner par cette histoire, qui m'a finalement bien plu; malgré le contexte dépassé aujourd'hui de guerre froide, il s'agit de dénoncer ce théâtre d'ombres que constitue un système gouvernemental plutôt totalitaire et consumériste, comme les publicités intrusives à éliminer comme des insectes nuisibles, et cette surveillance constante des individus, les chefs ne sont que des marionnettes interchangeables, inconsistantes et finalement des simulacres.
On peut constater qu'à notre époque, on y est en plein dedans.
Roman visionnaire d'une civilisation de pacotille, où, comme le magicien d'Oz démasqué, qui s'avère être un petit bonhomme insignifiant qui terrorise tout le monde avec un porte-voix, caché derrière un rideau.
On peut voir aussi une similitude avec le dernier roman de Margaret Atwood, "C'est le coeur qui lâche en dernier", dystopie qui parle de fabrication de "bots", robots remplaçant les humains.
Oui, nous sommes dans cette époque où les robots répondent au téléphone ou remplacent les caissières, où les médis nous manipulent, ("la fabrique du consentement" de Chomsky l'illustre parfaitement, avec le trucage des élections qui nous font voter à l'encontre de nos intérêts), les publicités qui envahissent notre champ de vision en permanence, ça fait peur!
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Dans ce récit dystopique, l'auteur nous décrit une société totalitaire où la corruption et la manipulation sont omniprésentes. Nous suivons divers personnages dans cet univers afin d'en découvrir les secrets. La technologie a permis le développement d'androïdes, tout n'est que poudre aux yeux et faux semblant. Les grandes entreprises tirent les ficelles et la population vit repliée sur elle même dans d'immenses immeubles-villages. Ce récit n'est pas sans rappeler d'autres grands récits dystopiques et semble avoir inspiré de nombreux auteurs contemporains. L'univers qui nous est présenté semble parfois tiré par les cheveux, mais d'autres aspects du récit sont d'une grande clairvoyance au regard de la situation géopolitique actuelle.
Ce roman n'est pas facile à lire mais apportera des pistes de réflexion multiples pour les lecteurs les plus avertis.
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Ce roman date des années 60 et se veut être visionnaire dans un monde plus éloigné dans lequel les USA et l'Europe ne font plus qu'un, dans un monde géré par un président vieillissant marié à une femme éternellement jeune. Dès les premières pages, et même si l'univers créé par l'auteur semble décalé, il est surtout énormément visionnaire, car près de 60 ans après son écriture, nous tendons vers un monde comme celui-ci, aseptisé pour la plèbe, lui facilitant la vie, l'assistant dans les moindres détails de la vie. Orwell aurait pu l'écrire tellement l'univers est semblable sur bien des points, mais peut-être c'est cette période de guerre froide dans une société de consommation qui commence à prendre un rythme de croisière qui a pu autant inspirer ces auteurs.
Le récit est bien construit et rapidement nous sommes pris dans l'engrenage de l'histoire de ces personnages et de cet univers qui semble un peu fou. le style est typique de ces années mais loin d'être rebutant, il s'adapte parfaitement au genre et le roman se lit facilement, et avec beaucoup de plaisir.
Les personnages peuvent paraître caricaturaux mais le travail de l'auteur à leur sujet est plus profond et présente finalement des acteurs intéressants, et attachants. C'est un roman plaisant à lire et qui instaure une base sur beaucoup de créations arrivées ultérieurement.
Lien : https://lectureroman.wordpre..
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je suis mi-figue mi-raisin concernant cet auteur pour lequel j'ai de l'attirance, mais pour lequel je n'arrive pas encore à rentrer dans son monde.
Son statut d'écrivain n'est pas en cause.Tout vient de moi.
Comme disait quelqu'un, il faut laisser du temps au temps, jusqu'a quand ?
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