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sur 1279 notes
« Je demande à être libre, parce que le sacrifice de ma liberté n'a pas été volontaire. »

Enfermée dans un couvent contre sa volonté par sa mère, parce que cette dernière avait commis une faute (mariée elle avait eu cet enfant avec un autre homme). Je suis choquée par l'attitude de cette mère, une femme qui espère expier sa faute grâce à son enfant, au travers la perte de la liberté de sa propre chair. Elle demande à la personne qui n'y est pour rien, de réparer. Plus que la vie d'épouvante décrite dans l'institution religieuse, ce sont les mots mis par Diderot dans la bouche de cette mère qui m'ont fait mal.
Hors cette partie révoltante, je me suis régalée et même amusée franchement avec cette lecture. Si au lycée on m'avait dit que c'était drôle, voilà un livre que j'aurais dévoré depuis bien longtemps. Pourquoi avais-je des idées aussi étroites ? le titre, peut-être. La Religieuse, évidemment ça ne fait pas rêver. Mais c'était une erreur d'avoir pensé uniquement à l'austère et à la tristesse. Diderot était un filou et a apporté son humour et son ironie dans ce fait divers qu'il adapte à son esprit. J'ai donc pris un plaisir grandissant surtout à partir de la seconde moitié avec l'entrée en scène de la supérieure la plus délurée qui soit. « Jamais vous n'avez pensé à promener vos mains sur cette gorge, sur ces cuisses, sur ce ventre, sur ces chairs si fermes, si douces, et si blanches ? » C'est drôle quand elle se pâme et que notre chère ingénue n'y voit que du feu. « Qu'elle est innocente ! » Et puis la fin où l'on apprend que.. mais non, je ne dis pas. Sinon cela perd de son attrait pour qui ne le sait pas. Donc oui, être des amis de Diderot ne devait pas être une sinécure tous les jours !
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Suzanne Simonin entre au couvent, ses parents entendant privilégier l'avenir de ses soeurs, pourtant bien moins charmantes qu'elle. Suzanne s'interroge dès son premier appel au secours au marquis de Croismare sur cette différence de traitement. Elle en déduit qu'elle est une enfant illégitime dont ses parents sont bien aises de se débarrasser.
Elle bénéficie d'abord de la bienveillance de la mère supérieure, au courant de son désir de sortir du couvent, malheureusement cette dernière meurt et la situation de Suzanne se dégrade avec l'arrivée d'une nouvelle mère supérieure qui ne peut tolérer une telle rébellion. C'est le début d'une descente aux enfers.
Un livre accessible aux lecteurs d'aujourd'hui et qui ne laisse pas indifférent.
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Ce roman, l'un des plus célèbres de son auteur, a connu une genèse atypique. Diderot et Grimm souhaitaient faire revenir à Paris l'un de leurs amis, le marquis de Croismare. Comme ce dernier s'était beaucoup intéressé à l'histoire de Marguerite Delamarre, une jeune religieuse qui souhaitait être relevée de ses voeux, ils ont imaginé de lui écrire des lettres en provenance d'une jeune femme dans une situation proche, qui lui demandait son aide. le fin marquis ne s'est pas laissé prendre, et les lettres se sont arrêtées. Mais Diderot a repris cette situation, et en a fait un roman. Ce dernier paraît entre 1780 et 1782 dans Les Correspondance littéraires, une sorte de revue pour quelques happy few, constitués essentiellement de souverains. C'était la seule possibilité de faire publier l'ouvrage, qui n'aurait jamais passé la censure. le livre ne sera publié en volume qu'en 1796, après le Révolution et la mort de son auteur, et connaîtra un certain succès.

Le roman est à la première personne, Suzanne Simonin, la narratrice s'adresse à un certain marquis C… pour lui demander son aide. Pour l'intéresser à sa situation, elle lui fait le récit de sa vie. le roman à proprement parlé est suivi d'un post-scriptum, dans lequel Suzanne met quelque peu en cause son texte, et enfin par une préface, dans laquelle l'auteur explique la supercherie originale à l'origine du roman (les lettres au marquis de Croismare).

La trame narrative du roman est connue. Suzanne est destinée par sa famille au couvent, alors que ses deux soeurs sont richement dotées pour se marier. Elle n'a aucune vocation religieuse, résiste et refuse une première fois de prononcer ses voeux. Revenue dans sa famille, elle subit de très fortes pressions, sa mère finit par lui avouer qu'elle née d'un adultère. Sa mère ne veux donc pas que la fortune de son mari lui revienne, et aimerait qu'elle puisse en quelque sorte lui permettre d'expier par la prière son péché. Suzanne finit par accepter plus ou moins son destin, prononce ses voeux dans un état second. Pendant quelques temps, la bienveillance et l'humanité de la mère supérieure de son couvent rendent son sort plus supportable, mais à la mort de sa protectrice, elle se retrouve en butte à l'hostilité de la nouvelle supérieure, et décide de demander l'annulation de ses voeux. Elle est alors persécutée de toutes les manières possibles dans le couvent. Elle perd son procès, mais obtient de changer de lieu de réclusion. A Saint-Eutrope elle devient une sorte de favorite de la mère supérieure, mais cette dernière éprouve pour elle une attirance sexuelle et la poursuit de ses assiduités. Suzanne s'y refuse, et la supérieure sombre dans la folie. Suzanne s'échappe du couvent, mais sa situation est des plus précaires et elle écrit donc au marquis, en espérant une aide dans une situation sans issue, où elle peut être reprise à n'importe quel moment.

Il s'agit d'un roman philosophique et pathétique, qui dénonce une situation inhumaine et lutte pour l'émancipation. C'est une critique des couvents, qui sont présentés comme des institutions qui coupent l'être humain de la société et prohibent la sexualité, les deux étant présentés comme contre nature. le roman montre ce que devient une personne placée dans cette situation et joue sur le pathétique, sur l'émotion. Suzanne est traitée d'une manière très cruelle, elle subit des sévices physiques, une pression morale. Il s'agit de toucher le lecteur, en présentant des tableaux d'une suite d'horreurs sans fin.

Mais le livre comporte une indéniable composante érotique : Suzanne est vue comme séduisante, attirante, elle est souvent décrite comme telle par des tierces personnes. Certaines des scènes à Saint-Eutrope sont très suggestives, les scènes mêmes des sévices qu'elle subit peuvent avoir un aspect d'exhibitionniste. Diderot interroge d'ailleurs la nature de la confession de Suzanne : s'agit-il de toucher le destinataire de la lettre par le récit pathétique et faire appel à la vertu, la probité, ou aussi séduire, éveiller un intérêt qui ne serait pas uniquement charitable ?. de même Diderot interroge l'intérêt du lecteur : s'émeut-t-il au récit de malheurs terribles, d'une personne innocente et naïve, ou prend-t-il aussi un certain plaisir à assister à des scènes qui mettent en présentent une jolie jeune personne, dans des situations dont certaines sont pour le moins équivoques ?. Enfin la préface (placée tout à la fin du récit) met un second degré, une ironie dans le texte : il s'agissait à la base d'une supercherie, d'une tentative de mystification.

C'est donc un texte complexe, qui peut permettre des lectures et des interprétations très différentes, selon les lecteurs et l'angle privilégié.
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D'un langage simple et fluide, La Religieuse est un mémoire rédigé par une adolescente. Elle nous fait part de son séjour, en tant que religieuse, dans les différents couvents de religieuses où elle expose tout nettement l'ambiance qui parait comme une espèce de trou de la vie surtout pour celle qui n'avait jamais eu vocation de devenir soeur religieuse...

En effet, Suzanne va découvrir, à force de résister à devenir religieuse, qu'elle est le fruit d'un adultère, que Mr Simonin qu'elle a toujours considéré comme son père, en fait, ne l'est pas. Raison pour laquelle ses deux soeurs vont pleinement bénéficier de grosses dots venant de l'héritage de leur père et à elle, on lui demandera de porter la croix de sa naissance c'est-à-dire devenir religieuse afin d'expier les péchés de sa mère...alors va commencer un long calvaire pour cette âme innocente, naïve mais tellement perspicace qu'on se rendra compte qu'elle se perd, que l'éveil de son intelligence se perd, qu'elle n'est pas là à la place qu'il faut...

On découvre dans ce livre la contradiction qui peut exister entre les lois établies et la gouvernance sensée les mettre à exécution car le gouvernant peut se considéré comme seul maître, il peut se saisir des lois et les tordre à sa volonté disant s'asseoir simplement dessus. On en a vu la différence entre les trois mères supérieures que va connaitre Suzanne. Chacune d'elle marche sur les lois à sa guise, de telle façon que dans certains cas, on se demande est-ce recommander par la religion? Et cette vie cloîtrée qui engendre bien des conséquences néfastes pour certaines personnes qui ne sont pas faites pour ce genre de vie, ce qui peut entraîner certaines perturbations psychologiques...

Un livre profond mais qui se lit aussi facilement!
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Suzanne la narratrice a seize ans, deux soeurs, un père avocat avec "plus de fortune qu'il n'en fallait pour les établir solidement".
Problème, son père n'est pas son père, les deux soeurs auront chacune la moitié de la fortune et Suzanne se retrouvera dans un couvent pour expier le péché de sa mère.
le souhait de ses parents n'est pas le sien et elle tentera tout pour sortir de ces couvents qui lui réserveront des moments cruels.

Pour écrire ce livre, Diderot est parti d'un fait réel. "Ouvrage d'une utilité publique et générale car c'était la plus cruelle satire qu'on eut jamais faite des cloîtres".
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Depuis sa petite enfance, Suzanne est malmenée par ses parents sans comprendre pourquoi. Ce n'est qu'aux portes de l'âge adulte que la vérité lui apparaît : elle n'est pas la fille de son « père », mais d'un amant de sa mère. Doublement détestée, comme le rappel d'un moment de faiblesse impardonnable, et comme preuve d'un cocufiage toujours sous les yeux du mari, on la pousse contre sa volonté à entrer au couvent. Suzanne s'enfuit une premier fois juste avant de prononcer ses voeux, scellant ainsi son sort en s'interdisant la seule autre solution possible, celle du mariage (quel homme sain d'esprit prendrait comme épouse une femme qui a fait un *éclat*, on est en droit de se poser la question).

Suzanne raconte alors sa vie à l'intérieur de ce couvent. Si la première supérieure de Suzanne lui témoignait de l'affection, la seconde la prend immédiatement en grippe, et la troisième la poursuivra de ses assiduités. Dans un lieu fermé sur lui-même, dans lequel l'obéissance absolue est la règle, les choses peuvent vite déraper. Une fois dans le collimateur de l'autorité, impossible de s'isoler ou de partir vers un horizon plus clément : les sanctions continuent de vous pleuvoir dessus sans que vous puissiez vous échapper.

Diderot ne s'attaque pas à la religion dans ce roman, inspiré d'une histoire réelle : l'héroïne trouve consolation dans la prière, et manifeste plus de vertus chrétiennes que ses bourreaux. L'auteur dénonce principalement l'institution du couvent et estime que l'enfermement, la coupure avec le reste du monde sont non-naturels et pourraient rendre fou n'importe qui. le propos reste d'actualité et peut se généraliser à toute sorte d'institutions : le couvent décrit par Diderot n'est d'ailleurs pas sans rappeler les sectes modernes.
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La Religieuse, relate l'histoire sous forme de témoignage, inspirée à Diderot par des faits réels, d'une jeune fille qui va rentrer dans les ordres malgré elle.
Suzanne, pour permettre à sa mère d'expier son péché d'adultère ( et aussi pour permettre à ses deux soeurs de toucher tout l'héritage de ses parents ) va se retrouver dans un couvent.
Bien malgré elle, elle prononce des voeux qui vont la vouer à une vie entière dans un couvent et consacrée à la prière et autres dévotions.
Elle va essayer d'intenter un procès pour pouvoir rompre ses voeux. Malheureusement, nous sommes encore à une époque où l'Eglise et l'Etat ne sont pas encore séparés .
De plus, le fait qu'elle veuille quitter la vie monastique la stigmatise au yeux de ses paires et surtout d'une de ses mères supérieures.
On ne peut s'empêcher d'être frappée par la dureté de ce qui arrive à cette jeune fille, qui bien que très pieuse, ne se sent absolument pas faite pour cette vie.
Un petit livre qui se lit très vite, et qui bien que témoignant de moeurs passées de mode, laisse une impression durable...

Challenge ABC 2015/2016
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Au XVIII ° siècle, comme il n'y a pas si longtemps : quand une famille, un mari ou autre voulait se débarrasser d'une jeune femme : c'était le couvent ou l'asile de fous !
En effet, dans ce pamphlet anticlérical de Denis Diderot, Marie-Suzanne a 16 ans, elle est belle, intelligente mais elle est une enfant adultérine de la famille Simonin, et sous des prétextes financiers sa mère veut éloigner celle qui lui rappelle sa faute en la poussant contre son gré à prendre le voile !
Elle commence son noviciat au Couvent de Lonchamp et informe sa Soeur Supérieure de son intention de retrouver sa liberté mais cette dernière est cupide et soutient les désirs de la mère de Marie-Suzanne ! Après le décès de cette dernière : c'est une Supérieure illuminée qui va lui pourrir la vie, d'autant qu'elle sait que ses mémoires ont été déposés chez Me Manouri ! Elle va subir les pires sévices physiques et morales, des humiliations, des mortifications de cette Mère, mais aussi de ses " favorites ". Blessée, affamée, isolée, rejetée : elle va continuer de se battre pour éviter le voile et être déchargée de ses voeux arrachés contre son gré ! Mais, le roman de Diderot prend une autre dimension quand la Supérieure de Saint-Eutrope, ou son avocat a pu la mettre à l'abri des exactions de Lonchamp s'éprend d'elle et profite de la naïveté de la novice pour donner libre cours à son lesbianisme !
Diderot, le zélateur de l'Encyclopédie a tout aimé, tout étudié : de la philosophie jusqu'aux arts mécaniques sans oublier les Lettres..il a mis 22 ans pour écrire ce pamphlet qui n'a été publié qu'en 1796 après sa mort ! Certes il a voulu dénoncer les conditions de vie dans les couvents, d'autant que sa soeur Angélique en est morte folle, mais aussi l'atmosphère perverse de ces religieuses qui auraient du se vouer aux prières et à Dieu et qui se déchiraient comme des mantes ( religieuses ) ...
Un roman d'une grande modernité dans un style brillant, simple et incisif ! A lire ou à re-lire pour apprécier la langue française du siècle des Lumières..
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Nous sommes au 18ème siècle, Suzanne fait partie de ces nombreuses jeunes filles qui entrent au couvent, non par vocation, mais forcées par leur famille. Dans son cas, c'est sa mère qui lui impose de rentrer dans les ordres pour en quelque sorte l'aider à expier sa faute, la naissance de Suzanne étant extra-conjugale.
Malgré ses efforts, la jeune fille se rend bien compte qu'elle n'est pas faite pour cet état et va chercher alors, par différents moyens, à rompre ses voeux. Ses déboires vont l'amener à résider dans trois couvents successifs où elle vivra à chaque fois des rapports compliqués avec ses supérieurs, apportant leurs lots de brimades, de tortures et autres persécutions...

«La Religieuse» prend sa source dans des circonstances assez anecdotiques. Un fait divers sur une religieuse qui cherche à rompre ses voeux, une plaisanterie à un ami, qui fut touché par cette histoire, sous forme de fausse correspondance (jeu littéraire qui passionne l'ami Denis)... voilà la matière dont va s'approprier l'auteur pour aboutir à ce roman une vingtaine d'année plus tard.
Roman enrichi par sa connaissance du milieu ecclésiastique (sa soeur était religieuse et est morte folle en couvent) et par diverses inspirations qui nourrissent ses nombreux sous-entendus (merci les annotations!), j'ai pour ma part retrouvé avec plaisir et à plusieurs reprises quelques clins d'oeil à l'oeuvre «Histoire de Clarisse Harlove» de Samuel Richardson dont il a fait la célèbre éloge.

A travers cet ouvrage, Diderot nous fait clairement un réquisitoire contre l'église et ses pratiques. S'il ménage le bon chrétien, mettant en relief la foi d'une jeune fille pure, naïve et innocente, l'ami Denis ne se gêne aucunement par contre pour dénoncer le fanatisme et les diverses violences physiques et morales pratiquées discrètement entre les quatre murs des couvents.

«Faire voeu de pauvreté, c'est s'engager par serment à être paresseux et voleur. Faire voeu de chasteté, c'est promettre à Dieu l'infraction constante de la plus sage et de la plus importante de ses lois. Faire voeu d'obéissance, c'est renoncer à la prérogative inaliénable de l'homme, la liberté. Si l'on observe ces voeux, on est criminel ; si on ne les observe pas on est parjure. La vie claustrale est d'un fanatique ou d'un hypocrite.» D.Diderot
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" La Réligieuse "est un roman de Diderot. Ce dernier est un philosophe des Lumières.IL est l 'auteur majeur de l ' Encyclopédie. C 'est un pacifiste, partisan de la tolérance politique et déiste critique de l ' Eglise. Sa philosophie est assez proche de celle De Voltaire .Diderot est un violent anticlérical.
En écrivant la religieuse, Diderot s 'est inspiré d 'un fait réel.A l 'origine, Diderot
a pris connaissance de l 'histoire d 'une religieuse de Longchamp, nommée Marguerite Delamare. Celle-ci avait fait parler d 'elle dans les salons, en 1758,
pour avoir écrit à la justice, demandant d 'être libérée du cloître où ses parents l 'avaient enfermée .
Alors Diderot fait le procès des institutions coercitives, contraires à la véritable religion dans la mesure où elles mènent les individus aux souffrances terrestres et à la damnation éternelle . le monde clos entraîne la dégradation de la nature humaine. Oisiveté,
inutilité sociale, promiscuité plongent peu à peu les reclus dans les rêveries morbides ou mystiques, puis dans la folie et les mènent, parfois, au suicide .

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