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EAN : 9782757896310
352 pages
Points (08/03/2024)
3.47/5   72 notes
Résumé :
Joan a le coeur brisé. Voilà plus d’un an qu’elle s’épuise à chercher son mari, Victor, qui a disparu dans la nuit où il a suggéré de vendre à des promoteurs sa terre ancestrale. Depuis, elle sillonne les routes de la baie Georgienne, décidée à savoir si Victor est mort ou s’il l’a simplement quittée, comme le pense sa communauté Métis.
Elle croit l’avoir retrouvé dans une tente d’évangélistes dressée au milieu d’un parking, mais l’homme qui apparaît devant e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Le mari de Joan a disparu suite à une dispute. Cela fait onze mois et sept jours lorsque commence le roman. Elle s'accroche à une certitude, refusant d'accepter qu'il l'a tout simplement quittée. Elle le recherche désespérément.Toutes les actions de Joan et leurs réverbérations reste dans un petit périmètre de l'Ontario canadien, dans les petites villes et forêts de la baie georgienne, entourée de sa communauté et de sa famille. Deux événements concomitants vont faire bouger le flou de cette absence et du chagrin désordonné de Joan. Elle croit reconnaître son mari sous les traits d'un révérend itinérant mais lui nie. Et peu de temps après, sa grand-mère décède mystérieusement, attaquée par des chiens ou un loup.

Pas de monde à sauver, pas de cours de l'histoire à modifier, juste un homme à récupérer. Les enjeux semblent simples mais ne sont que faux-semblants. Avec beaucoup de maitrise, Chérie Dimaline propose en fait un conte noir à la fois très contemporain et complètement atemporel, ancré dans le réel mais avec des irruptions fantastiques subtilement dosées qui font appel au folklore de la communauté autochtone des Métis, notamment au mythe du rogarou, monstre légendaire de type lycanthrope proche du loup-garou.

Joan, superbe personnage de battante, devra affronter le rogarou pour récupérer son homme, aidée par la sagesse ancestrale de sa tante Ajean qui partage avec elle ses connaissances magiques pour briser le mauvais sort, ainsi que son fidèle neveu de douze ans, Zeus.

L'enracinement dans la culture métis est la clef. Si le recours au fantastique permet à l'auteure d'ajuster son architecture narrative et de donner du poids à la quête de Joan, il est surtout le symbole des luttes des peuples autochtones au Canada pour préserver leurs terres, attirant le regard vers d'autres dangers bien réels. Les promoteurs immobiliers utilisent tous les moyens pour mettre en oeuvre leurs projets miniers, forestiers ou pétroliers et exploiter les ressources naturelles. Et un de ces moyens est la religion avec ses missionnaires envoyés auprès des Amérindiens pour les détourner des vraies sujets, les étourdir de prières, surtout si le prédicateur est lui-même amérindien ...

Chérie Dimaline prend le temps d'installer son roman, ses personnages, de présenter la communauté métis qui gravite autour de Joan, elle le fait avec du coeur et une authenticité qui se diffuse dans chaque page. Elle se permet même des chapitres quasi flottants, hors du temps consacrés aux heures qui ont suivi la disparition de Victor dans la forêt. Puis dans les cinquante dernières pages, le rythme s'accélère en mode thriller jusqu'à l'affrontement final magnifiquement chorégraphié, sans jamais perdre de vue l'émotion qui fait vibrer Joan et le lecteur à ses côtés dans ce roman singulièrement envoutant qui palpite à tout rompre.

Lu dans le cadre du Club VIP Belpolar.com

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Un grand merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel...

Cela fait déjà exactement onze mois et six jours que Joan cherche son mari, Victor. Dans l'incapacité d'admettre qu'il se soit subitement volatilisé, pour quelque raison que ce soit, ou pire qu'il soit mort, elle passe ses journées à le chercher. C'est la seule chose qu'elle peut faire. Après un diner chez sa mère, en compagnie de sa grand-mère, ses deux frères et son cousin, Zeus,, au cours duquel tous s'emportent à propos du boulot ou de la situation de Joan, elle n'est pas mécontente de recevoir un sms de son cousin, Travis, qui lui propose de venir boire un coup. Un premier coup qui en entrainera beaucoup d'autres et une gueule de bois le lendemain matin. Avant de rentrer chez elle, elle décide de s'arrêter au Walmart acheter de quoi manger et boire et c'est là qu'elle remarque, sur le parking, un grand chapiteau blanc. En y pénétrant, elle se rend compte qu'il s'agit rien de moins qu'une tente d'évangélisation à l'ancienne mais, surtout, que parmi les hommes de la mission, elle reconnaît en la personne du révérend Wolff, son mari qui ne semble pas du tout la reconnaître, lui...

À Arcand, dans la province canadienne de l'Ontario, là où vivent les Métis, une communauté autochtone du Canada, les mythes et légendes se transmettent encore de génération en génération, notamment celle du rougarou, une créature mi-homme mi-loup. Si, aux yeux de Joan, elle faisait encore partie de ces histoires que l'on raconte aux enfants pour les effrayer, elle ne se doute pas un seul instant qu'en tentant de comprendre ce qui est arrivé à son mari, elle allait en croiser. Sur les terres des loup est un roman singulier qui mêle habilement et intelligemment les genres : étude sociale des Métis, fantastique, religion et légendes. Aussi envoûtant qu'inquiétant, ce roman dresse un portrait saisissant, aussi bien de cette communauté que de Joan, une femme forte, volontaire, profondément attachée à ses terres et aux siens. La relation qu'elle entretient avec son cousin, Zeus, est vraiment touchante. C'est d'ailleurs à ses côtés qu'elle se lancera aux trousses du révérend Wolff et de l'inquiétant et avide Thomas Heiser.
Un roman surprenant...

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Première immersion au sein d'une communauté autochtone que je ne connaissais pas jusqu'alors : la communauté Métis, vivant au Canada par la plume d'une auteure, elle-même issue de celle-ci, dans la baie Géorgienne, en Ontario.

Thriller aux échos fantastiques, j'ai particulièrement apprécié d'apprendre beau-coup sur le folklore de cette population. On y ressent l'attachement de l'auteure. le style d'écriture est vraiment très agréable et la traduction offre un texte à la fois fluide et consistant.

Joan est sans nouvelle de son époux depuis onze mois et sept jours. Elle s'escrime vainement à le rechercher et comprendre cette disparition. Elle ne sait pas s'il est toujours vivant, s'il la simplement quittée ou s'il lui est arrivé quelque chose. Elle ne perd pas espoir et y met toute son âme. Un jour, elle tombe par hasard sur une congrégation religieuse donnant des séances de prières de façon itinérante. C'est là qu'elle reconnaît son époux. Pourtant, ce dernier prétend ne pas la connaître. Pourquoi? Que lui est-il arrivé durant tout ce temps?

Alors que j'aime particulièrement les polars et thrillers anglo-saxons, ceux écrits par des auteurs canadiens sont assez peu nombreux dans ceux que j'ai déjà lus ou qui se trouvent dans ma pile à lire. Cette découverte au travers de la plume de Cherie Dimaline m'a très vite séduite et j'ai adoré ce thriller !

Le suspens est vraiment bien dosé, le côté sauvage des décors m'a fait voyagé,… Franchement, je n'ai pas besoin de relever des éléments négatifs ou qui m'auraient moins plu car ce n'est tout simplement pas le cas. Véritable roman d'ambiance où la nature a une place très conséquente, tout comme les coutumes, la dernière partie se déroule alors sur les chapeaux de roue, au même titre que les thrillers que nous avons plus l'habitude de lire.

La légende du rougarou vous fera frémir et dresser les poils de la nuque. À la fois très moderne mais aussi ancrée dans les traditions, cette histoire séduira, je suis sûre, plus d'un amateur de littérature noire. Pour ma part, cela a été une excellente surprise.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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À chaque rentrée littéraire c'est la même chose : il y a ces blockbusters annoncés avec fracas dont je me méfie un peu, à tort ou à raison ; ces nouveaux livres d'auteurs appréciés par le passé dont j'attends beaucoup, qui rendront l'addiction plus forte ou la déception très grande ; et tous ces livres achetés en librairie sur un coup de tête, qui seront encore dans ma PAL à la prochaine rentrée.

Mais à chaque fois, il y a aussi ce livre arrivé chez moi par hasard, dont je sais finalement si peu mais dont je m'empare un matin sans rien en attendre et qui deviendra quelques heures plus tard, la belle surprise de cette rentrée. Et cette année, c'est Sur les terres du loup de Cherie Dimaline, traduit par Lori Saint-Martin et Paul Gagné.

Nous voilà embarqués dans le sud de l'Ontario, du côté de la baie Georgienne où vit Joan et sa famille autochtone : mère, grand-mère, tantes, cousins, neveux et nièces forment une communauté microcosmique déjantée et haute en couleurs, soudée par leurs racines, leur petite entreprise familiale et leur attachement à ces terres et à ce qu'elles racontent.

Victor, le mari de Joan, a un jour passé la porte de la maison après une dispute, pour ne plus jamais donner signe de vie. Depuis, Joan le cherche sans relâche ; en vain. Mais lorsqu'un groupe d'évangéliste itinérant débarque et que Joan assiste au prêche du révérend Wolff, elle reconnaît Victor et n'a désormais plus qu'un but : le sortir de la communauté et le ramener à la maison.

Si la couverture parle de thriller, Sur les terres du loup est moins un livre au suspens haletant qu'une belle histoire originale, rythmée et délicieusement déjantée, tant par le style enlevé et imagé de l'auteure, que par le caractère bien trempé de ses personnages.

Mais surtout, cette trame romanesque de chasse au mari n'est que le prétexte pour pénétrer toujours un peu plus dans l'univers des premières nations, de leur histoire et de leurs coutumes.

L'omniprésence du loup, sous sa face maléfique et légendaire du rogarou ou plus figurative du prédateur opportuniste et spoliateur, mais aussi la transmission par les anciens, les croyances plus que les religions ou la célébration de la nature, sont autant d'angles thématiques qui renforcent la trame du livre.

Une belle découverte donc, lue quasi d'une traite, qui mériterait une suite ne serait-ce que pour le plaisir de retrouver Joan, Victor, Ajean, Zeus et les autres…
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Voici un roman qui commence comme une histoire banale, celle d'une femme qui cherche son mari disparu, ne pouvant croire qu'il l'a abandonné ou qu'il soit mort ! Peu avant sa disparition il tentait de la convaincre de vendre la terre de ses ancêtres à des promoteurs mais Joan s'y refusait. La communauté autochtone Métis à laquelle elle appartient pense au contraire que cet “étranger” a filé.

Elle sillonne sans relâche la Baie Georgienne et reconnait sa voix un jour qu'elle croise la route d'une mission qui prêche en se déplaçant avec un chapiteau. le pasteur a la voix et le physique de son mari mais il ne la reconnait pas.

Décrit ainsi ce roman paraît simpliste mais il raconte la vie des Métis en marge de la société blanche, leurs rapport familiaux, l'alcoolisme sous-jacent mais aussi les mythes et légendes indiennes !

La légende du Rougarou prend vie, suscitée par l'ambiance brumeuse, malsaine, impalpable mais pénétrante que Cherie Dimaline tisse petit à petit autour des personnages et des lecteurs jusqu'à ce que ces derniers se demandent où se trouve la réalité !

Derrière tout ça se cachent des hommes sans état d'âme et avides qui ne pensent qu'à délester les autochtones et pourquoi pas les faire disparaître pour continuer à s'enrichir envers et contre tout !

Voici une façon très maladroite de dire que j'ai aimé ce roman, qu'il m'a remué et qu'il est impossible de la classer dans une catégorie définie : thriller, fantastique, étude sociale. Il est tout ça à la fois et surtout un roman qui crie haut et fort l'amour qu'une femme porte à sa terre, à ses ancêtres et à leur histoire mais qui a peu de moyens à sa disposition pour combattre une avidité démesurée !

#Surlesterresduloup #NetGalleyFrance

Challenge Plumes Féminines 2022
Lecture Thématique janvier 2022 : Etats-Unis et Canada
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critiques presse (1)
LaCroix
18 janvier 2022
Dans ce roman palpitant, la militante canadienne de la cause métisse imagine la quête de vérité et de justice d’une femme au cœur brisé.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Joan avait beau ne pas avoir d'enfants, elle semblait comprendre que tout donner, c'est très bien, mais qu'une mère doit parfois aller encore plus loin et trouver autre chose à offrir. Faire naître un repas d'un tas de poussière, improviser des solutions avec des serviettes en papier, tirer des mondes de la mémoire du sang et en faire cadeau à ses enfants, comme si c'était la chose la plus facile qui soit. Et éviter de les accabler d'un fardeau trop lourd.
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Il quitta la route des yeux pour se tourner vers Joan et la regarder par dessus ses verres miroir cerclés d’une monture rouge feu. Le genre de truc que portent les pilotes de course et les trous du cul.
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"Ouah, t'es super gros." Elle lâcha les mots en riant. Sans le vouloir, elle l'avait profondément blessé, comme les enfants en ont le secret.
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Si le révérend Wolff était effectivement Victor, comme le pensait Joan, elle devrait déjouer un rougarou, enlever Victor à son ministère et rentrer avec lui à Arcand. Dans son camp, elle n’avait qu’un garçon de douze ans à l’humeur changeante, une vieille femme et un sac de poudre provenant d’un os qui avait peut-être poussé sur la tête de sa grand-mère, comme sur celle d’une fichue licorne.
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Il portait un costume noir et un feutre gris, et son noeud papillon rouge était de la couleur du choc et du meurtre.
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Videos de Cherie Dimaline (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cherie Dimaline
Joan a le coeur brisé. Voilà presque un an qu'elle s'épuise à chercher son mari, Victor, disparu dans la nuit le soir où il a suggéré de vendre à des promoteurs la terre de ses ancêtres. Depuis, elle sillonne les routes de la baie Georgienne, décidée à savoir si Victor est mort ou s'il l'a simplement quittée, comme le pense sa communauté. Elle croit l'avoir retrouvé quand, après une soirée trop arrosée, une voix familière l'attire dans une tente d'évangélistes dressée au milieu d'un parking. L'homme qui apparaît devant elle n'a de Victor que les traits. Pourquoi ne la reconnaît-il pas ? Et qui est ce révérend Eugene Wolff dont il dit porter le nom ?
S'inspirant de la figure du rougarou, cette créature mi-homme mi-loup qui hante l'imaginaire métis, Cherie Dimaline signe un thriller moderne et singulier, porté par le chagrin et la fureur d'une femme qui refuse d'accepter la perte de ses terres, de ses racines et des siens.
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