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EAN : 9781022722002
Bookelis (25/11/2013)
3.17/5   6 notes
Résumé :
"J’ai 36 ans. Je me suis marié voilà douze ans avec celle qui est aujourd’hui la maman de mes deux fils. A peine deux mois plus tard, je débutais comme professeur des écoles, faisant du même coup, sans le savoir, de l’École ma maîtresse." Ainsi démarre le récit d’un jeune enseignant qui retrace son parcours professionnel depuis l’enthousiasme des débuts jusqu’à la limite du burn-out.

Au fil d’une analyse lucide et amère, il évoque sa relation passionn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Raoul Dirêvie est professeur des écoles depuis une douzaine d'années. le titre de son témoignage, L'école, ma maîtresse, illustre avec beaucoup de justesse la manière dont la profession d'enseignant s'insinue dans nos vies privées, avec bonheur souvent, mais parfois jusqu'à l'obsession. L'auteur a voulu partager avec nous son regard sur le métier, un métier-passion, des débuts enthousiastes au burn-out. Car comme cela est souligné à plusieurs reprises, être enseignant ce n'est pas seulement exercer un métier, c'est une identité. C'est ce que je ressens en tout cas.

Prof en collège depuis une dizaine d'années, je me reconnais beaucoup dans cet autoportrait. Un métier exaltant : partager ses connaissances, échanger des livres, tenter d'amener les plus rétifs vers la lecture. Un métier exigeant aussi : faire progresser les élèves en difficultés, avoir des résultats. Un métier sans fin : sans même parler des copies ou des préparations, une lecture personnelle, une sortie familiale se transforment vite en projets pédagogiques tant il est difficile de penser à autre chose qu'au travail. Travail qui ne cesse pas à la sonnerie, travail qui peut grignoter le temps personnel : « Au lieu de penser à engranger des souvenirs des lieux parcourus et des moments partagés avec l'élue de mon coeur, je me projette avec l'élue de ma tête ! »

On ignore souvent combien les débuts sont difficiles et solitaires : enseigner est un savoir-faire qui s'élabore au fil des ans, de manière personnelle. « Tout ce qui fera de moi un enseignant reste à construire et à inventer. » Et le hiatus entre théorie et réalité du terrain est souvent déroutant : « Certes, j'ai eu vent des rumeurs selon lesquelles il existe dans ce monde des classes dites multi-niveaux, mais je ne me souviens guère avoir reçu le manuel d'utilisation… »

Après avoir retracé son parcours professionnel, Raoul Dirêvie expose des questions d'actualité : rythmes scolaires, programmes de plus en plus exigeants, modes d'évaluation et exploitation des résultats… L'auteur mène avec courage une réflexion intéressante. Il n'hésite pas à dresser sa propre autocritique, à se mettre à nu, pour faire entendre sa voix, parfois contre vents et marées. J'ai été touchée de pouvoir partager le quotidien et les doutes d'un enseignant passionné !
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[ 2.5/5 ] Après « Chroniques d'une prof qui en saigne », j'ai eu envie de renouer avec des témoignages d'enseignants. Raoul Dirêvie nous raconte ici comment les professeurs nouvellement formés sont littéralement lâchés dans la nature. Une formation inadaptée et incomplète, qui a de quoi en déstabiliser plus d'un, une fois sur le terrain. Dès le début, on voit poindre des incohérences du fait du manque de moyens. L'auteur ouvre ce témoignage sur quelques souvenirs qu'il garde de sa propre scolarité, mais étonnamment, il ne nous propose aucune anecdote une fois de l'autre côté de la barrière. En douze ans de métier, je suis sûre qu'il n'en manque pourtant pas et j'ai trouvé ça un peu dommage. Cela aurait aussi eu l'avantage d'alléger un peu l'atmosphère et de voir le côté positif de la vie d'enseignant.

En quelques courts chapitres, Raoul Dirêvie retrace plus de dix ans de carrière et nous relate comment son perfectionnisme et son investissement ont dès le début grignoté sur sa vie privée. Il décrit parfaitement le mécanisme vicieux du burn-out et on ne peut que compatir à ce qui lui arrive. Néanmoins, la suite m'a légèrement dérangée.

Raoul Dirêvie nous parle des réformes scolaires et des lourdes conséquences qu'elles ont sur les enfants, sur les professeurs, sur les familles,... Il soulève des questions très pertinents sur la réforme à venir à la rentrée 2014 et on se rend mieux compte que c'est encore une fois une mesure du type « reculer pour mieux sauter ». Mais le ton qui se dégage du texte porte à mes yeux préjudice au discours de l'auteur, à ses réflexions pourtant approfondies et intéressantes. Tout est noir, si noir, trop noir...

Je ne nie pas le manque d'investissement de l'État ni les pressions exercées sur la profession, mais je continue de croire qu'il y a d'autres façons d'en parler. Je peux bien sûr me tromper, mais j'ai senti beaucoup de colère et une complète désillusion dans la partie théorique de ce témoignage. Il n'est pas nouveau que les médias manipulent l'opinion publique, mais il faut garder à l'esprit que tout le monde n'est pas dupe. Je pense que la crise qui frappe l'enseignement touche également le reste des travailleurs, tous métiers confondus. Partout, on manque d'argent, de financement, et cela amène à prendre des mesures drastiques, qui empirent bien souvent une situation déjà complexe.

Je ne vais pas partir dans de grandes envolées lyriques puisqu'il s'agit là d'opinions personnelles et que je manquerais d'objectivité en les étalant ici. Je me rends moi-même compte combien il est plus aisé de chroniquer une fiction qu'un témoignage, car il y a une personne bien réelle et de vraies douleurs derrière les mots. Mais après avoir parcouru celui-ci, on ne peut que se rendre compte de la nécessité vitale de bien compartimenter sa vie. À la façon d'un chirurgien qui apprend avec le temps à laisser les patients à l'hôpital pour pouvoir vivre lui aussi sa propre vie et assurer sa carrière de bout en bout sans y laisser la santé. Ce n'est pas un manque d'implication ou de professionnalisme que de se protéger soi-même, car personne ne pourra jamais le faire à notre place.

J'espère en tout cas en toute sincérité que cet enseignant saura retrouver la foi malgré les frustrations qu'il est tout à fait humain de ressentir dans de telles circonstances... ou qu'il finira par trouver un autre domaine dans lequel il pourra pleinement s'épanouir et renouer avec sa vie privée et son entourage.
Lien : http://www.chroniques-thalys..
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Alors, concernant cette lecture, mon avis est plutôt mitigé et je sens que je vais avoir un peu de mal à exprimer mon ressenti. D'un côté, j'ai bien aimé le côté témoignage car je trouve toujours intéressant d'avoir le ressenti d'une personne concernant son métier. Métier qui, pour le coup, peut-être très souvent perçu comme « facile ». Mais d'un autre côté, tout une partie de ce témoignage concerne les réformes françaises (qui ne sont pas toutes pareilles en Belgique) et là, j'ai décroché …

Ce professeur des écoles à 36 ans. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, il a toujours voulu faire ce métier. Mais voilà, la réalité n'est pas toujours à la hauteur de l'idée que l'on s'en fait !

J'avoue, je ne lis que très rarement des témoignages. Ce n'est pas vraiment que ça ne m'intéresse pas ; simplement, je préfère m'évader dans des histoires imaginaires que de me plonger dans les problèmes d'autres personnes. Je sais, c'est un peu égoïste mais quitte à oublier ces soucis le temps de quelques pages, autant ne pas ce prendre ceux des autres en pleine figure ^^

Mais j'ai quand même accepté ce partenariat par curiosité et parce que, malgré tout, j'aime les découvertes. Et je dois dire aussi que le sujet de ce témoignage m'interpellait un peu !

Comme je le disais au début, tout le côté « ressenti » de ce professeur des écoles est vraiment intéressant dans le sens où, je pense, beaucoup de personnes se font une fausse idée de ce métier ! Il est vraiment impliqué dans son métier et se donne à fond afin que ses élèves assimilent ce trop-plein de matières de façon ludique; comme ses professeurs le faisaient lorsque c'était lui qui se trouvait sur les bancs de l'école. Ces souvenirs nous sont racontés avec beaucoup de simplicité ! Nous suivons également son parcours et sa formation. Formation qui est principalement composée de séances d'observation et non de mise en pratique. Mais malgré tout, il reste motivé ; ce métier, il l'a dans la peau ! Nous suivons ces réflexions, ces états d'âme, ces embuches, … Ces remises en question également car, après tout, est-il normal de faire passer son métier avant sa famille, de ne penser qu'à sa, tout le temps, partout ?!… C'est une véritable obsession.

Ensuite, viens une assez longue partie dénonçant les réformes inutiles appliquées par l'État et qui n'aident en rien les enseignants à faire correctement leur boulot. Il se donne à fond dans ce qu'il fait mais n'a pas l'impression d'avoir le soutient de la société dans laquelle il vit.
Je pense que cette partie peut en intéresser plus d'un mais malheureusement, je ne me suis pas vraiment sentie concernée. Non pas que je m'en fous, ce n'est pas le cas, car j'aurais certainement, un jour, je l'espère, un enfant scolarisé. Mais j'avoue que la politique et moi, ça fait 2 … Cette partie m'a nettement moins touché et je me suis donc sentie moins impliquée. Cela m'a semblé légèrement trop long par moments et, … j'ai décroché.

Comme vous le voyez, je m'éparpille un peu et je ne sais pas vraiment qu'en dire. Je ne veux pas blesser l'auteur car on sent qu'il vit pour son métier ; qu'il l'aime du plus profond de son coeur et rien que ça, c'est beau à lire ! C'est très bien écrit, j'ai parfaitement ressenti le désarroi de ce professeur ainsi que sa tristesse face à ces réformes qui ne sont pas étudiées pour le bien des élèves et de leur apprentissage. Il nous permet de voir la fasse cachée de l'Iceberg de ce métier si facilement vu comme « simple » …
Lien : http://ddreambookine.wordpre..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
De la vocation aux désillusions, de l’engagement au surinvestissement, de l’amour au dégoût, du don de soi à la limite du burn-out, les pages suivantes retracent mon histoire.
Car tout avait si bien commencé …
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Au lieu de penser à engranger des souvenirs des lieux parcourus et des moments partagés avec l’élue de mon cœur, je me projette avec l’élue de ma tête !
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C’est décidé : moi aussi, quand je serai grand, je serai un super instititutu … Je serai maître d’école !
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Élèves et enseignants courent et s’épuisent. Additionnés à la réduction du temps scolaire, les programmes de 2008 pressent des citrons qui n’ont déjà plus de jus …
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