AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,28

sur 378 notes
Elle est bibliothécaire, donc c'est une vieille fille. Certes, elle pourrait passer un peu plus de temps avec les magasiniers, seuls représentants de la gente masculine dans les bibliothèques avec l'inaccessible conservateur dans sa tour d'ivoire, et capter un de leur regard pour avoir un jour le plaisir d'aller au cinéma avec l'un d'entre eux. Mais ce n'est pas possible, car comme toutes les bibliothécaires, elle est psychorigide et rêve d'un autre type d'homme, forcément inaccessible. Un doctorant, un intellectuel en herbes comme celui qui vient régulièrement travailler sur des livres d'architecture. Mais malheureusement ce dernier préfère discuter avec une lectrice plus jeune et plus blonde.

Au-delà des clichés véhiculés sur le métier de bibliothécaire et dont Sophie Divry se joue, son premier roman, paru en 2010, est aussi une réflexion caustique et pleine de verve sur la Bibliothèque, cet espace public un peu oublié des plus riches et véritable consolation des plus démunis. Dans un monologue qui nous rappelle la prouesse de la chute de Camus, elle déploie tout son talent de portraitiste. A la première personne, elle révèle une personnalité qui ne supporte plus qu'on passe à côté d'elle sans la voir, une femme qui souffre d'être invisible. En tant qu'autrice, Sophie Divry interroge aussi la place du livre et de la littérature dans nos vies, et c'est un vrai régal !
Commenter  J’apprécie          40
Un livre qui s'adresse surtout aux bibliothécaires. Agréable à lire, mais avec peut-être un peu trop de jargons bibliothéconomiques. La vision du métier de bibliothécaire est peu moderne, dommage.
Commenter  J’apprécie          40
C'est un court roman original dans la forme, monologue de 95 pages mais je m'attendais à quelque chose de drôle d'après le 4ème de couverture et ce ne fut pas le cas. Certains passages sont intéressants dans la description des lecteurs selon cette bibliothécaire reléguée au sous-sol légèrement névrosée et un brin dépressive.
Ensuite il y a dans un débat unilatéral sur sa vie et sa solitude qui tombe là comme un cheveu sur la soupe entre l'explication du classement universel et son explication sur son rapport monomaniaque du rangement.

Bref, il est court donc pourquoi pas le lire pour vous faire votre propre avis personnellement j'en garderai pas un souvenir bien longtemps....
Commenter  J’apprécie          40
Je suis étonnée que certains lecteurs voient dans cette grosse nouvelle une description ou une critique du métier de bibliothécaire.
Une de ces bibliothécaires, amoureuse des livres (forcément ?) et des lecteurs aussi (pas tous et sans retour...), plutôt taiseuse d'habitude se lance dans un monologue passionné sur sa vie et son métier, prenant à témoin un pauvre lecteur ayant passé la nuit dans la bibliothèque.
Sophie Divry met de l'humour et de l'ironie à chaque ligne ce qui donne un récit enlevé qui se lit d'une seule traite en s'imaginant parfaitement ce personnage de quinquagénaire, déçue par ses semblables, en fond de laquelle demeure un espoir d'amour comme une braise précieuse.
C'est très plaisant à lire mais j'ai été un peu déçue par la fin que j'attendais plus explosive, plus surprenante. Ça m'a au moins donné envie de lire un autre roman de Sophie Divry dont j'avais déjà lu et apprécié les articles dans le journal La Décroissance.
Commenter  J’apprécie          40
Pas mal... même si je ne sais pas comment prendre ce livre : si c'est au 1er degré, que de clichés sur le métier : un bibliothécaire ça range des livres (alors qu'aujourd'hui même les magasiniers se voient parfois confier des projets), les bibliothécaires d'Etat ce sont des snobs.... Cette bibliothécaire là reflète tous les clichés : bibliothécaire = vieille fille renfermée, juste intéressée par les bouquins, ennuyeuse, avec un traintrain...

Sinon c'est bien écrit, et intéressant à lire.
Mais ne faites pas confiance à ce livre pour imaginer les coulisses d'une blbiothèque!!
Commenter  J’apprécie          40
La cote 400 c'est l'histoire d'une bibliothécaire dépressive qui raconte sa vie à un lecteur qui s'est fait enfermé dans la bibliothèque. Voilà en une phrase ce que nous raconte ce très cours roman (64 p) de Sophie Divry.
J'en ressort avec l'impression que l'auteur n'aime pas beaucoup les bibliothécaires ou alors que son jugement est très éloigné de la réalité! Croit elle sincèrement qu'ils passent leur temps à scruter les lecteurs et à suivre ceux qui vont bouger les précieux livres, qu'ils ne vivent que dans un monde de silence et surtout que ce sont des gens seuls et avec une vie triste à pleurer! Sophie Divry devrait passer plus de temps dans les bibliothèques, elle se rendrait compte qu'il est loin le temps où les bibliothécaires étaient des femmes de plus de 50 ans, habillée en tailleur et chignon, sans oublier les précieuses lunettes! Les temps ont changés et les bibliothécaires aussi!
Certains passages m'ont fait sourire, mais dans l'ensemble, c'est un livre qui ne rends vraiment pas justice à ce beau métier!
Commenter  J’apprécie          40
Ca commence mal. “Réveillez-vous, pourquoi êtes vous couché là ? la bibliothèque n'ouvre que dans deux heures, vous n'avez rien à faire ici. C'est le comble : voilà qu'on enferme les lecteurs dans mon sous-sol. Ils m'auront vraiment tout fait dans cet établissement.”
Donc, la Cote 400 est un énième roman-confession sous forme de monologue, dernier rejeton consanguin et simplet de la lignée de "La Chute", "Le Bavard", "La Contrebasse" et consorts. Dans le style de Sophie Divry, on pourrait écrire : “Je ne sais pas vous, mais quand un auteur fait montre d'aussi peu de créativité dans son incipit, ça me décourage de poursuivre. Ca se bichonne, un incipit, saperlipopette, ça se peaufine ! Un bien joli mot, d'ailleurs, incipit.” Rien de plus périlleux, décidément, que le faux style oral.

Hélas, la suite n'arrange rien : le style fastidieusement dynamique, bourré de tics d'écriture et d'onomatopées, le personnage délibérément caricatural (bibliothécaire / vieille fille / acariâtre / maniaque / etc.) et la moindre blague aussi pesante qu'un âne mort transforment vite en pensum ce texte qui se veut pourtant léger et sans prétentions. Entre vacheries et sentimentalisme gnangnan, Sophie Divry tente de donner une paradoxale épaisseur à son personnage de carton-pâte, qui égrène dogmes consensuels sur la profession de bibliothécaire et formules à l'emporte-pièce supposées drolatiques (“Que peut produire littérairement une société où il n'y a plus ni guerres, ni épidémies, ni révolutions ? je vais vous le dire, moi : des fictions ineptes sur de gentilles filles et de braves garçons amoureux qui se font souffrir sans le vouloir et passent leur temps à s'excuser en pleurant.”). Un véritable recueil de réflexions du café du commerce sur des sujets aussi divers que l'iPod, la fascination que l'Egypte ancienne exerce sur les esprits fragiles, etc., qu'on a tâché à tout prix de fourrer dans un seul texte.
Une aimable pochade qui fera peut-être sourire les archivistes et bibliothécaires, mais peinera à captiver tous les autres.
Commenter  J’apprécie          40
Je suis bibliothécaire.
Puissent les lecteurs de mon institution me rassurer et me dire que je ne suis pas comme celle-ci, aigrie et neurasthénique!
C'est un petit ouvrage curieux qui parle aux gens du métier par les différentes thématiques abordées: le rangement, l'accueil, les budgets, les choix à faire dans les livres de la rentrée littéraire...
Mais les contradictions sont légion et ôtent sa crédibilité au livre. Après avoir décrié les lecteurs et leur sans-gêne, ces "zombis" comme elle les nomme, notre bibliothécaire aborde la question de l'accueil des sdf et du bien-être qu'ils peuvent trouver dans une institution de prêt, appelés avec tendresse les "réfugiés du chauffage électrique". Elle évoque aussi avec bienveillance les groupes d'étudiants remuants à qui il faut apprendre à force de persévérance à revenir en bibliothèque.
Notre héroïne ne côtoie plus les magasiniers, de classe inférieure à elle, mais se dit humble quelques pages plus loin.
Je reste sur ma faim. Quelques dizaines de pages qui se lisent assez vite, un "accès de fantaisie", comme écrit dans les dernières pages.
Mais surtout, surtout, ne croyez pas que les bibliothèques sont vraiment telles que décrites!!!
Venez en bibliothèque, interrogez vos bibliothécaires sur leur métier. Ils ont tant de choses joyeuses et chaleureuses à vous apprendre :-)
PS. J'ai lu cet ouvrage dans sa version publiée aux éditions Les Allusifs en 2010. L'illustration de couverture est d'un certain Alain Pilon. Pour un ouvrage sur le métier de bibliothécaire, c'est plutôt amusant...
Commenter  J’apprécie          30
Un lecteur s'est endormi dans une bibliothèque ; on a fermé sans le voir, il a passé la nuit dans la salle de lecture. Au matin il est (très petitement) secouru par une bibliothécaire qui lui offre du café mais refuse de le laisser sortir avant l'heure d'ouverture. Elle se lance dans un monologue désorienté qui part de Melvil Dewey pour arriver à l'amour, en s'offrant des détours par un nombre de sujets assez ahurissant.

La cote 400 compte une petite centaine de pages, que je conseille de lire d'une seule traite, comme cette femme semble parler d'un seul souffle, sans laisser à son interlocuteur le temps de reprendre le sien. C'est un roman drôle, touchant, bizarre, une expérience de lecture assez rare ; je n'en attendais pas moins de Sophie Divry vu ses interventions aux Papous.
Commenter  J’apprécie          30
Légions sont les dithyrambes sur la lecture et les bibliothèques. Remarquables les élégies sur la folie de leurs usagers – je pense à Borges, à Canetti, à Manguel...
Comme le rappelait Sergio Moravia en introduisant un très bel essai que Beckett consacra à Proust : « L'idée que l'artiste [l'auteur] puisse être également un homme de culture intellectuellement éduqué, probablement capable de fréquenter des bibliothèques et des salles universitaires paraît provocante et bizarre: comme si l'on voulait inventer un animal à deux têtes. » Portant l'auteur est lecteur, usager des bibliothèques et sans doute possesseur de la sienne propre, et pour peu que sa démarche artistique outrepasse le solipsisme, il sait bien à qui il s'adresse...
Je suis donc très intrigué par une auteure qui, après quelques années de militantisme et journalisme afférent, choisit comme thème de son premier ouvrage littéraire la névrose gravitant autour de la bibliothèque.
À l'évidence il n'y a pas de meilleur moyen de la représenter que de camper une bibliothécaire névrosée, se livrant à un monologue sans droit de réponse face à une ombre de lecteur temporairement reclus dans sa section études cote 900 au sous-sol, jusqu'à la réouverture au public de son lieu de travail. Bibliothécaire outrancièrement névrosée, lecteur renfermé nuitamment : aucun ami du livre ne s'identifiera jamais dans de telles psychopathies, naturellement ! Certaines belles âmes se sentant visées de près monteront même sur leurs grands chevaux, et bien sûr elles n'admettront de toute la logorrhée de la fonctionnaire esseulée que la compassion pour les usagers les plus pitoyables dudit temple du savoir partagé : les solitaires en quête de « dragouille », les thésards au sujet insignifiant, les « réfugiés du chauffage électrique », les puceaux et pucelles de ce lieu qui n'y seront acquis que s'ils oseront franchir son seuil seuls, une prochaine fois.
Les agréables digressions sur le fonctionnement des bibliothèques, classification Dewey et compagnie, sur l'esprit des politiques culturelles, sur l'écriture de quelques auteurs classiques, les agréables aphorismes sur la lecture et l'écriture, les réflexions sur l'invisibilité de sa personne et sur la nuque de Martin : tous ces mots ininterrompus ne doivent être pris que pour le matériau splendide de la représentation d'une névrose. Dès lors, je ne suis pas sûr que ce petit ouvrage d'orfèvrerie fine soit vraiment ironique.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (688) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20224 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}