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sur 378 notes
La cote 400 ? C'est un code Dewey. Méthode de classement de livres en bibliothèque. le 400 correspond aux langues et qui aurait disparu selon l'auteur, puisque d'après elle déplacées en géographie. Roman de 64 pages où une bibliothécaire nous parle de son travail, de son point de vue sur les lecteurs, sur les auteurs (classiques) et d'un amour impossible. Style grinçant. Heureusement que les bibliothécaires ne sont pas aussi misanthropes que le personnage de ce roman. J'avais espéré qu'un amour des livres ressorte. Vite lu, vite oublié.
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Publié l'an passé, "La cote 400" est le premier roman de la française Sophie Divry.
Il est ici question de l'histoire ou plutôt du monologue enflammé d'une bibliothécaire de province, responsable du rayon géographie, qui se plaint de...à peu près tout et tout le monde. Collègues, hiérarchie, lecteurs. Et quand il s'agit d'évoquer la fantaisie ambiante ou la démocratisation de la culture, elle a plus que son mot à dire...

Dès les premières lignes, je me suis demandée si j'arriverais à supporter cette femme aux airs supérieurs durant 65 pages. Celle-ci m'a d'emblée fait penser à ces gens/boulets qui vous harponnent pour ne plus vous lâcher avant d'avoir vidé leur sac, sans vous donner la possibilité de couper court.
Cette bibliothécaire s'adresse à un lecteur retenu prisonnier depuis la veille et découvert juste avant l'ouverture mais franchement, au vu de sa solitude avouée, je me suis demandée si elle ne s'adressait pas simplement à elle-même.
Psychorigide, aigrie et maniaque du classement, cette femme vit totalement repliée sur elle-même, se privant de loisirs, de vacances et de la présence d'un homme dans sa vie.

Reste son métier, ingrat, qui consiste à ranger le désordre laissé par des lecteurs peu respectueux en ce qu'ils n'hésitent pas à arracher des pages, à surligner ou à annoter des passages de livres.
Ces lecteurs qui ne sont là que pour draguer, profiter du chauffage ou lire des navets.
Ses collègues et le conservateur de la bibliothèque ne sont guère mieux lotis. Confortés dans leurs métiers, ils ne semblent pas prêts à changer les choses, à orienter les lecteurs vers d'autres livres en prenant le risque de les détourner des classiques habituellement prescrits à l'aveuglette.
De toute façon, personne ne l'écoute !

Et pourtant, au fil de sa tirade se dessine l'envie d'être remarquée, de signifier quelque chose pour quelqu'un, que ce soit pour ses lecteurs qui ne l'abordent jamais pour lui poser des questions ou pour Martin, ce jeune homme bien sous tous rapports (et à la nuque splendide) dont elle essaie en vain d'attirer l'attention dans ce sous-sol sinistre qu'est son lieu de travail.

"La cote 400" présente une vision amère du métier de bibliothécaire dont les tâches se résument à "classer, ranger, ne pas déranger".
Ne fréquentant plus les bibliothèques depuis plusieurs années, je ne saurais attester de l'universalité de ce sombre portrait. Néanmoins, je dois reconnaître que mes souvenirs de bibliothécaires ressemblent beaucoup au portrait dessiné ici.
Il me reste l'image d'une quinquagénaire avachie sur sa chaise, soupirant quand un lecteur lui demandait de l'aide pour repérer un livre et désignant de loin le rayon plutôt que de se déplacer, préférant continuer à rédiger ses fiches de rappels destinées aux retardataires.

Je reste néanmoins convaincue que tous les bibliothécaires ne sont pas à mettre dans le même sac et que l'auteure a volontairement choisi le mode de la caricature en plaçant dès le départ son personnage dans de mauvaises dispositions propices à la frustration.
Ayant échoué au CAPES, cette femme n'a pas envisagé le métier de bibliothécaire comme une vocation mais plutôt comme un second choix qui lui a permis de suivre un homme qui la quittera ensuite.
Elle se retrouve qui plus est dans une bibliothèque municipale si peu fréquentée qu'on pourrait entendre les mouches voler, et affectée au rayon géographie !
Dans mes jeunes années, je pense avoir fréquenté ce rayon une seule fois, pour consulter un atlas car j'avais oublié le mien dans mon casier...
L'aspect "conseil" du métier est donc ici totalement éludé faute de lecteurs à aiguiller.

"La cote 400" est un petit roman qui se lit d'un seul souffle mais, comme le soulignait Reka, avec des pincettes (même si il y a malheureusement du vrai dans ses plaintes) car il s'agit ici, comme dans tous les livres qui traitent d'un métier en particulier, d'une et non pas de LA vision du métier de bibliothécaire.
Malgré que cette femme m'ait tapé sur le système dans les premières pages, je dois reconnaître avoir beaucoup aimé son humour cynique lorsqu'elle abordait le statut du livre au fil de l'Histoire.
A tenter avec un certain recul !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Avis à tous les bibliothécaires mais aussi aux lecteurs qui fréquentent les bibliothèques : il faut lire "La cote 400" de Sophie Divry. Bon, je dis ça mais certains l'ont déjà fait et ils ont eu raison à une condition, il faut avoir le sens de l'humour.
Pour moi, Sophie Divry fait l'éloge de la profession grâce au monologue ininterrompu d'une bibliothécaire. Il est bien évident que le portrait dressé ici d'une quinquagénaire acariâtre coincée dans son sous-sol n'est pas du tout représentatif. C'est pour rire !
Le matin, avant l'ouverture au public, elle trouve un lecteur qui a passé la nuit dans le rayon Géographie, le sien. Pour une fois qu'elle a quelqu'un à qui parler elle ne va pas se priver et je suis restée suspendue à ses lèvres.
Je me suis régalée de ses délires sur le métier notamment avec le système de classification Melvil Dewey. J'ai trouvé ça drôle, moi qui adore ranger et classer... et sa haine des architectes qui la cantonnent au sous-sol et les combats homériques entre livres et lecteurs où le bibliothécaire est l'arbitre... il y a bien de quoi rire.
Mais le plus émouvant c'est sa référence à Eugène Morel sur l'accueil en bibliothèque pour réparer les esseulés parce que ce petit livre est fait pour les adeptes des grands sentiments et les amoureux de la lecture.


Challenge Riquiqui 2022
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Tout petit livre étonnant que j'avais depuis longtemps dans ma bibliothèque.
Je l'ai découvert en recherchant un court livre à enregistrer pour une bibliothèque sonore.
C'est donc en le lisant à haute voix que j'ai découvert ce roman. Je suis allée de surprise en surprise car comme je ne l'avais pas dévoré, j'avais un mauvais a priori . Bien m'en a pris puisqu'au fil des pages, sans chapitre, on découvre l'univers triste d'une bibliothécaire et de son monologue adressé à un visiteur qui s'est fait enfermé la nuit entière dans le sous-sol.
L'épanchement de cette femme attachante va durer jusqu'à l'ouverture des portes.
C'est un huis-clos sur la vie d'une cinquantenaire qui retrace son quotidien plutôt morne mais le livre ne l'est pas; je dirai même que je souriais en lisant.
Donc n'hésitez pas, idéal pour un trajet en transport en commun.
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Il fallait oser ! Écrire à propos de la classification décimale des livres mise au point par Melvil Dewey, Sophie Divry l'a réussi superbement avec un humour qui fait du bien.
Les amateurs de lecture qui fréquentent les bibliothèques n'y font pas forcément attention mais tous les documents sont cotés et le système adopté est valable partout : « Parce que, théoriquement, que vous alliez à Paris, à Marseille, à Cahors, à Mazamet ou à Dompierre-sur-Besbre, vous devez trouver toujours le même livre au même endroit… À tous les coups ça marche. »
L'auteure, par l'intermédiaire de sa narratrice, détaille ce qui a permis de classer «méthodiquement l'ensemble du savoir humain. » Tout cela est agrémenté de phrases très fortes sur les livres : « Eux, ils m'élèvent. » Les confidences se poursuivent avec sincérité et justesse, sans concession pour les lecteurs qu'elle surveille de près : « Ils déclassent, ils volent, ils écornent, ils dérangent. Il y en a même qui arrachent des pages »… sans oublier ceux qui ne se gênent pas pour surligner, pour annoter…
Au passage, notre bibliothécaire livre ses sentiments sur la Révolution et cite les trois événements qui, pour elle, ont façonné notre histoire : la Révolution, les massacres de la guerre de 14 et la pilule. Napoléon en prend pour son grade, qualifié de fossoyeur de la lecture : « Faire lire le peuple, ce n'était pas son truc, il préférait trucider la jeunesse en marchant dans la neige. Saviez-vous que les guerres napoléoniennes ont tué plus de petits Français que la Première guerre mondiale ?... Quand je vois tous les bouquins qui sortent chaque année sur ce nabot mal élevé, je ne comprends pas cette fascination…»
La vie au jour le jour, au milieu des livres, peut réserver des surprises, comme ce Martin qui revient régulièrement et dont elle ne comprend pas l'indifférence. Elle peste contre ceux qui n'empruntent que des « dévédés », explique que, pendant l'hiver, le chauffage attire les plus démunis mais ajoute aussi : « C'est fou le nombre de chômeurs, retraités, Cotorep, érémistes qu'on croise ici, l'été. » Ce qui l'amène à déplorer : « Quand je pense que certains maires osent fermer les bibliothèques au mois d'août ! »
"La cote 400" est donc un petit trésor de réflexions bien senties comme cet encouragement pour la lecture qu'il faut citer encore : « Empruntez, car autant l'accumulation matérielle appauvrit l'âme, autant l'abondance culturelle l'enrichit. » Voilà une petite sucrerie bien délicieuse qui apporte plaisir, réflexion et sourire… ingrédients fort précieux.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Elle est bibliothécaire assignée aux livres de la cote 900 rayon géographie, moins gratifiant que l'histoire ou la littérature. Sa vie est aussi vide que les rayons de la cote400 sur la linguistique.
Elle se retrouve par erreur enfermée dans le sous-sol en compagnie d'un lecteur.
Dans ce petit livre (64 pages) Sophie Divry nous entraîne dans le monologue de cette femme et de ses névroses. On la trouve au départ un peu psychorigide et un peu spéciale. Mais il y a plus que ça dans "La cote 400". Un description du monde du travail, la perte d'intérêt de la jeune génération pour la bonne littérature, l'histoire de la création des bibliothèques et la méthode de classement de Dewey...
Malgré une description peu flatteuse des bibliothèques rassurez vous il en éxiste encore des accueillantes, lumineuses, avec du personnel sympathique et passionné, de bons clubs lecteurs, comme dans celle que je fréquence avec plaisir dans ma ville.
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Quel plaisir jouissif que de plonger dans la prose déjantée de Sophie Divry !

Ce court roman n'est que le long monologue d'une bibliothécaire tatillonne, férue d'ordre et de culture. Mordante, cynique, un brin condescendante ; impétueuse, sans ambages, parfois excessive, souvent contradictoire mais toujours spontanée, c'est une véritable tempête mentale qu'elle nous fait partager. Page après page son armure se fendille, laissant entrevoir derrière la silhouette discrète de la responsable du rayon urbanisme et géographie, une femme incomprise, blessée par la vie.

De la classification décimale de Dewey à la Révolution française, en passant par l'histoire d'Eugène Morel, l'initiateur des bibliothèques modernes, Maupassant et Flaubert, les nuques ou encore l'appauvrissement culturel actuel, l'éventail des sujets abordés est sacrément hétéroclite ! Mais sous des dehors badins, l'analyse est éloquente et très juste. C'est spirituel, c'est cultivé, c'est brillant ; 95 pages de pur délice !

Oh bon sang, qu'est-ce que j'aime les délires de Sophie Divry !
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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4ième de couverture

Elle rêve d'être professeur, mais échoue au certificat et se fait bibliothécaire. Bienvenue dans les névroses d'une femme invisible. Bienvenue à la bibliothéque municipale, temple du savoir où se croisent étudiants, chômeurs, retraités, chacun son univers. Jusqu'au jour où, pour cette quinquagénaire esseulée et soumise aux lois de la classification de Dewey, ce bel ordre finisse par se fissurer...



Mon avis

Le monologue d'une bibliothécaire qui de prime abord n'a pas l'air du tout sympa. Un peu hautaine, désabusée, désagréable aussi.. Au fil des pages, nous découvrons une personne profondément seule dans son travail, une femme que personne ne voit, pourtant elle en aurait des choses à partager..... Un autre regard s'impose alors.

Une ode à la lecture, celle qui nous rassérène, celle qui nous protège du monde et de nous même et de finir avec le constat qu'elle se fait "On ne s'enferme pas dans 10 heures dans sa vie. L'écriture n'arrive que si quelque chose ne va pas. Si tous les gens était heureux sur terre, ils n'écriraient pas autre chose que des recettes de cuisine et des cartes postales, et il n'y aurait ni livres, ni littérature, ni bibliothèque." et d'ajouter qu'il en va de même pour nous lecteurs, finalement ça a du bon de ne pas être heureux!!!
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Arrivée à son travail en avance, une bibliothécaire trouve un lecteur endormi dans le sous-sol où se situe son bureau. Pendant les deux heures qui les séparent de l'ouverture de la bibliothèque, elle va déverser sur lui un flot de paroles, discourant notamment de son métier, d'histoire et de littérature.

Si vous êtes bibliothécaire, mieux vaut vous dispenser de la lecture de ce petit livre qui pourrait bien vous énerver, car Sophie Divry n'y donne pas une très bonne image de votre métier. Quelque chose me dit d'ailleurs qu'elle a dû recevoir du courrier de bibliothécaires tenant à rétablir la vérité. Mais si vous êtes bibliothécaire, je suppose que vous avez déjà lu ce roman paru il y a 4 ans, car vous n'avez certainement pas pu résister à son titre.

Si vous préparez un concours de bibliothécaire en revanche, je vous en recommande fortement la lecture, surtout si vous ne savez pas qui sont Gabriel Naudé, Melvil Dewey et Eugène Morel, car vous trouverez alors un moyen bien agréable de réviser. Sachez cependant que votre motivation pourrait pâtir de cette lecture !

« La cote 400 », premier roman de Sophie Divry (à peine un roman d'ailleurs, presque une nouvelle ou novella), m'a apporté un éclairage nouveau sur « La condition pavillonnaire », son troisième roman que je venais juste de lire et d'apprécier. J'ai compris notamment grâce à « La cote 400 », que j'étais passée à côté d'une influence importante de Sophie Divry : Maupassant (dont il faudra un jour que je me décide à lire « Une vie »). J'ai compris également que son ironie, que j'avais à la fois aimée et trouvée par moments un peu dérangeante dans « La condition pavillonnaire », est pour Sophie Divry une forme de méchanceté assumée et même revendiquée, et finalement une sorte de bouclier contre la niaiserie ambiante.

« La cote 400 » est un roman moins ambitieux que « La condition pavillonnaire », mais un divertissement bien sympathique qui m'a beaucoup amusée. Oubliez donc ce que j'ai écrit plus haut : quelle que soit votre profession, je vous le recommande.

Lien : http://liresurunbanc.wordpre..
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Premier roman de Sophie Divry, La cote 400 est une petite merveille de drôlerie ! Je l'ai lu d'une traite, séduite tant par le sujet qui m'est proche que par le style incisif et mordant à souhait de cette jeune auteure.
L'originalité même de la forme de ce roman - un monologue sans transition ni hésitation aucune - m'a donné l'impression d'être en apnée tout au long de ma lecture, subissant moi aussi la logorrhée de ce personnage esseulé.
Ses réflexions sur la célèbre classification Dewey, la hiérarchie des sciences au sein même de la bibliothèque et plus généralement de la société, la solitude qui la pèse, perdue au sous-sol de géographie où rares sont les lecteurs qui s'y aventurent, l'absurdité de la côte 400, initialement destinée aux langues, mais délaissée dans la structure dans laquelle elle travaille, etc. m'ont fait rire autant qu'elles m'ont fait réfléchir.
Bref, une grande bouffée d'air frais avec cette profusion de réflexions, un humour féroce, un personnage unique et désabusé qui occupe tout l'espace et monopolise la conversation... Merci Sophie Divry pour ce roman qui ne cesse de m'étonner par sa richesse !
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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