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sur 378 notes
C'est Pierre Jourde qui dit du bien de Sophie Divry dans l'un de ses ouvrages. J'ai suivi son conseil mais ne sachant par quel livre, j'ai choisi - il faut bien l'avouer - probablement le plus petit, et, surtout, parce le sujet central est le livre et se passe dans une bibliothèque. J'y ai découvert une auteure de talent douée d'une écriture vive et plein d'esprit. S'il fallait vaguement comparer l'effet de ce livre à un autre (mais comparaison n'est pas raison - je sais bien), je dirais que ça m'a fait penser à l'excellent huis clos de Lydie Salvayre : La compagnie des spectres ; même si dans cette Cote 400, le sujet soit moins grave, quoique tout aussi important puisqu'il s'agit des bibliothèques et de leur sort à notre époque, mais aussi, en fond, l'histoire d'un probable ratage de parcours, celui de la bibliothécaire. Sophie Divry choisi une mise en scène simple, à priori : deux protagonistes dont l'un reste muet, et une bibliothécaire qui se lance dans une logorrhée sur son sort, l'histoire des bibliothèque, la méthode de rangement de Dewey, etc. le rythme est intense, on ne s'ennuie pas à écouter cette dame un peu frustrée par la vie énumérer les cotes de rangements tout en parlant de son désir pour un jeune lecteur. L'idée est excellente, le résultat vraiment convaincant. Un très bon divertissement et le cadeau idéal aux bibliothécaires qui ont de l'humour.
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La nuque de Martin a bouleversé une bibliothécaire aigrie de ne pas être professeur. Elle se confie et la bibliothèque vit pour les lecteurs
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bibliothécaire par défaut, la narratrice raconte sa vie à un lecteur demeuré enfermé dans la bibliothèque et qu'elle découvre dans son rayon géographie au matin. Personnage drôle, tout en caricature de bibliothécaire frustrée, coincée,maniaque, attirée quand même par un certain Martin, qui fait quelques réflexions drôles sur son métier et le monde en général. Un côté désenchanté mais défoulatoire
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Dès le début on partage avec un homme ayant passé la nuit dans une bibliothèque, les humeurs de la bibliothécaire qui le retrouve dans son rayon géographie.
De la classification de Dewey, appliquée dans toutes les bibliothèques, ses cotes et ses aberrations (et la fameuse cote 400!), à Maupassant ou Balzac-cet-imposteur, en passant par Eugène-Morel-ce-héros, notre bibliothécaire s'emballe!
Et se dévoile sur sa carrière ratée, sa vie sentimentale, le public changeant selon les saisons, les romans-de-rentrée-nouveautés-parfois-ratés, la hiérarchie et sa transparence de bon-petit-soldat-au-sous-sol rongé d'amertume et de colère...

Un monologue enlevé, plein d'humour et touchant mais aussi instructif!
(que je vais bientôt offrir à nombre de personnes, désolée par avance :-))
(quant à moi, je n'irai plus jamais à ma médiathèque de la même manière!)
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Très très surprenant premier roman !
Un monologue mené d'une (longue) traite du début jusqu'à la fin par une bibliothécaire sarcastique, aigrie et en mal d'amour.

Au petit matin, avant l'ouverture au public, une bibliothécaire est déjà au travail dans son sous-sol, le rayon qu'on lui a attribué, celui de la géographie et de l'urbanisme. Elle a la surprise de trouver un lecteur qui s'est trouvé enfermé toute la nuit.

Face à cet auditeur "forcé", la bibliothécaire va se lâcher. Elle le prend à témoin et lui raconte tout ce qu'elle a sur le coeur depuis tant d'années qu'elle exerce un métier qu'elle a choisi par défaut. Elle aurait voulu être prof mais a raté le concours. À la bibliothèque, on lui a attribué un rayon qu'elle n'aime pas, la géographie et l'urbanisme, dans les cotes 900, alors qu'elle adore l'histoire, le rayon voisin.
Et que dire de la cote 400, celle des langues, qui a été lamentablement (selon elle) abandonnée dans la bibliothèque municipale de province où elle travaille ? Ça l'horripile au plus au point !

Concrètement, le lecteur est face à 65 pages d'une écriture totalement compacte.
Aucun paragraphe, aucun retour à la ligne, aucun retrait. Tout s'enchaîne sans aucune transition, sans que ce soit le foutoir pour autant. C'est juste une lecture qui demande un peu de concentration, à faire d'une traite si possible.
Complètement surprenant de prime abord, on se laisse pourtant embarquer dans la tête de cette femme, qui doit approcher de la cinquantaine.
Solitaire, pas vieille fille mais depuis une rupture amoureuse douloureuse des années avant, elle ne vit que pour son travail et cache ses angoisses dans un métier qu'elle exerce discrètement. Elle ne veut surtout pas se faire remarquer et les livres lui permettent de vivre par procuration.
D'autant plus qu'elle est tombée amoureuse (platonique) d'un jeune chercheur dont la nuque la fait fantasmer au plus haut point. Elle ne lui a jamais adressé la parole et lui, de son côté, en a certainement rien à faire d'elle mais qu'importe. Elle rêve secrètement et bien en silence qu'il la remarque un jour.

Le reste du temps ? Elle râle intérieurement contre les lecteurs qui dérangent continuellement le classement, contre ses collègues des étages supérieurs, les comtesses et les duchesses qui la snobent, contre les architectes qui viennent dans son rayon, et qui paient pour ceux qui ont si mal conçu le sous-sol où elle travaille.
Elle n'épargne personne, et c'est plutôt drôle !
Si. Les SDF et érémistes qui viennent squatter la bibliothèque pour y trouver un peu de chaleur.

Dans cette interminable tirade, l'auteure dresse par le biais de son "interprète" une sorte de topo de l'histoire des bibliothèques et du classement des livres (entre autres, la classification de Dewey, le père fondateur du classement des livres en bibliothèque).
Elle en profite également pour glisser certaines vérités sur le rôle des bibliothèques dans la société et certaines analyses sur l'état de nos bibliothèques et sur le métier de bibliothécaire, surtout négatives il est vrai, mais qui ne m'ont pas semblé dénuées de bon sens.
Ces analyses feront certainement bondir plus d'une et d'un bibliothécaire mais n'oublions pas que ce n'est pas un essai mais bien un roman, dans lequel cette bibliothécaire sèche, amère et un peu pathétique se révèle finalement assez touchante.

Pour conclure, je dirais que j'ai beaucoup aimé ce petit texte très original.
Un sacré exercice de style !


Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Une présentation du métier de bibliothécaire, avec ses clichés et ses vérités, sous forme de monologue.
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Je sors charmée de cette lecture éclair, car en 64 pages, Sophie Divry a réussi à éveiller de nombreuses problématiques liées au livre. Mais venons-en à l'intrigue !

Une bibliothécaire cinquantenaire fait un tour de ronde dans ses rayonnages avant l'ouverture et tombe sur un lecteur endormi. Il sera, durant tout le livre, le témoin et l'interlocuteur – bien qu'il ne dise pas un mot tout au long de l'histoire – de notre bibliothécaire qui en a gros sur la patate. Elle a envie de parler, elle a besoin d'évacuer ce qui l'indigne et en cela c'est le livre, les lecteurs qui vont lui donner matière à discussion. La voilà partie dans un énergique monologue qui ne connait pas de fin. Elle exerce son métier depuis vingt-cinq ans et a donc une solide expérience qu'elle souhaite enfin révéler au grand jour.
Reléguée au rayon Géographie, elle se lamente de ne pas avoir eu le bon rayon car c'est l'Histoire qui la passionne. Et la Littérature, aussi !
Alors elle sent sommeiller toutes ses capacités, toutes ses envies de changer le monde et de partager, car qui viendrait en Géographie, dans le sacro-saint sous-sol où elle vit loin de la lumière ?
Au fil des pages elle se dévoile, dérive et extrapole en abordant le livre (bien sûr), la classification universelle de Dewey (que tous les bibliothécaires doivent bien connaître), la rentrée littéraire, les hommes…

Mais il y a ce Martin, fréquent usager de la section, étudiant acharné à la nuque pleine de promesses. Notre bibliothécaire rêve et sublime cet homme qui lui rend visite fréquemment.
Et sinon, pourquoi ce titre ? 400 c'est une des classes instaurées par Dewey. Ce système permet de se retrouver en bibliothèque grâce à des subdivisons par sujets : 000 ouvrages généraux, 100 philosophie, 200 religion, etc. Et le voilà le grand problème qui mériterait qu'on s'y penche : la cote 400 est vacante puisqu'on l'a remaniée. A la cote 400 c'est le vide. de quoi polémiquer dans le vaste champ des sujets.

Nous lecteurs, petits voyeurs assistant à ce grand moment d'abandon, on pioche dans les réflexions, on les picore, on s'enthousiasme de la verve et du panache de cette bibliothécaire qui nous donnerait bien envie de discutailler des heures et des heures. Son style sec, en petites phrases très affirmées ont bien raison des longs délayages qui ne mènent à rien.

A travers cette mise en scène de la bibliothèque, c'est bien une ode à la lecture que nous avons là, rien de moins !
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Névroses de bibliothécaire

Après avoir raté son concours de professeur, elle devient bibliothécaire. Un métier qu'elle embrasse avec ferveur car il lui permet de vivre dans un univers ordonné et à l'abri de la fureur du monde. Elle sublime sa solitude et ses angoisses grâce aux livres même si ses collègues l'ont reléguées dans un cote ingrate, la cote 400 (langues et …), qui suscite peu d'intérêt de la part des lecteurs. Heureusement qu'un homme surgit pour bousculer tous les clichés de la bibliothécaire vieille fille, maniaque et vivant dans la littérature. S. Divry dépeint avec finesse et humour tous les travers du métier de bibliothécaire. La cote 400 est même en creux une belle synthèse de l'histoire, des grandeurs et des décadences de cette profession. A recommander à tout débutant ou aspirant bibliothécaire.
Lien : http://xg-melanges.tumblr.co..
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La narratrice de ce court roman, de ce monologue est une bibliothécaire névrosée. Après 30 ans de carrière, elle ne trouve plus goût à rien et ne supporte plus les lecteurs qui dérangent tout dans son sous-sol. Elle supporte encore moins ceux qui se laissent enfermer la nuit et qu'elle retrouve à dormir entre les rayons de bon matin. Elle qui voulait devenir institutrice doit se contenter de la section géographie dans une bibliothèque de province. Elle prend alors le lecteur (celui qui est resté enfermé comme celui qui lit ce monologue) à parti et se met à lui raconter aussi bien l'histoire de la bibliothéconomie que sa propre histoire et de son mal être.

Le ton est léger, drôle et pourtant parfois si réaliste. Enfin quelqu'un pour mettre des mots sur le quotidien des bibliothécaires trop souvent méconnu (et non on ne fait pas que du prêt retour cher lecteurs !).
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En tant qu'utilisatrice de bibliothèque dans plusieurs villes, j'ai vu évoluer ces lieux avec le temps. Depuis que j'ai commencé mes formations autour de la bibliothèque, je n'ai pas arrêté d'entendre parler de de troisième lieu, et étant dans un village on cultive ce lieu comme un lieu de rencontres et d'échanges sociaux et culturels. Notre narratrice, elle est formatée et elle a du mal à évoluer, elle est nostalgique des bibliothèques à l'ancienne.

Qu'est que « la côte 400 » dans une bibliothèque c'est le rayon autour de « la langue », c'est là par exemple que l'on trouve des dictionnaires et les livres de grammaire etc. Vous trouverez une forme abrégée de la classification Dewey sur Wikepedia. Mais les bibliothèques sont en train de modifier plus ou moins cette classification. La narratrice nous en parle dans le roman.

Ce roman est un long monologue et si parfois elle fait intervenir son interlocuteur, un pauvre lecteur qu'elle a trouvé endormi dans son secteur au sous-sol de la bibliothèque au rayon géographie dont elle a la charge, c'est de façon indirecte.

Il n'y a pas de chapitres, le lecteur peu s'arrêter après chaque développement d'un sujet. Cela va du monde du travail, à sa place dans la bibliothèque, de l'agencement des lieux, les différents usagers, des réflexions sur la vie en général, ses reproches faits aux instances dirigeantes…

Il y a des passages savoureux, Sophie Divry a un humour qui me plaît bien tout en dénonçant des dérives de notre époque.[blog]
Lien : https://latelierderamettes.w..
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