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4,29

sur 494 notes
Ce roman reste extrêmement lumineux malgré les thématiques abordées. J'ai aimé découvrir l'histoire de chacune de ces femmes et les accompagner dans leurs revendications qui, malgré elles, sont devenues leur lutte. Et quand le style est au rendes-vous, que réclamer de plus ?
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Une pure merveille. Cela faisait longtemps que je n'avais pas Lu un livre où l'Afrique était aussi présente. Durant cette lecture, il a suffit que je ferme les yeux et j'ai retrouvé les bruits, les odeurs, les couleurs, la langue, les images de mon enfance. Tout est là, le travail des femmes les enfants dans le dos, le. deuxième Bureau, les marchés, ...
Un livre à lire absolument.
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Découverte absolue. La solidarité dans la misère, la force de vivre de ces femmes aux parcours édifiants, la gabegie je m'en foutiste des gouvernants, une belle histoire !
Le style est lui aussi impressionnant voire déroutant, le narrateur parle du personnage principale en s'adressant directement à elle; pourtant tout est raconté de son point de vue, de son histoire à elle. Peut-être une crainte de ne pas être à la hauteur en disant "je" et pourtant l'auteur, homme on l'aura compris, se glisse tout naturellement du point de vue d'une femme avec une extrême délicatesse et une finesse rare !!! Un très beau/bon livre !
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Un livre sublime que je conserve précieusement en mémoire depuis de nombreuses années. L'utilisation de la seconde personne du singulier peu ordinaire peu parfois étonner, accrocher mais on s'y fait vite et cela donne une dimension peut être même plus intime au roman. Une superbe histoire d'émancipation. Une lecture qui m'accompagne.
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Photo de groupe au bord du fleuve est l'histoire d'un groupe de femmes "casseuses de pierres", forcées d'accomplir un travail harassant et misérable pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.

Toutes ont une histoire propre, qui sera révélée au fil de l'intrigue, et qui brosse le portrait d'amantes, de veuves, d'épouses répudiées, de sorcières ou de rebelles ayant refusé ou ayant été exclues de la société patriarcale congolaise, où l'homme a toujours raison.

Par une narration déroutante, où l'auteur s'adresse à la protagoniste principale en la tutoyant, on suit le rythme quotidien de ces femmes ; chaque journée débutant par la préparation des enfants pour l'école, avant d'accomplir une journée de besogne, puis de rentrer pour profiter d'une douche. Les journées de travail s'entremêlent ensuite aux souvenirs, aux ambitions manquées, et aux proches décédés, accompagnées chaque matin par la radio, qui égrène elle aussi son lot d'actualités horrifiantes.

A travers l'aventure d'une dizaine de femmes exigeant d'être "décemment" payées pour leurs sacs de pierres, Emmanuel Dongala nous livre une vaste étude de la position de la femme au Congo : enfance, mariage forcé, tabou sur la sexualité, grossesses indésirables, viols, héritages floués, fétichisme et accusation de sorcellerie, fonction de reproductrice...
Le voile est levé sur la corruption, l'hypocrisie des dirigeants sur la scène internationale, le simulacre de démocratie. Et au milieu de cette jungle qui horrifie le lecteur occidental, on retrouve deux femmes, ministre et première dame, qui se comportent en hommes aux places qu'elles occupent, et une longue réflexion de la part de la protagoniste principale.

Rien n'est monochrome, et si la narration est parfois un peu lente, on savoure cette mine d'informations sur le Congo.
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A la lecture, on dirait qu'on est en présence d'un travail universitaire dont le thème serait "Etat des lieux de l'Afrique à travers la condition féminine entre 2005 et 2009" (dates de la rédaction), en version romancée.
Des informations et des faits réels sont insérés dans l'écrit sous forme de roman et pour aller plus vite, il y a même parfois des extraits de journal radiodiffusé. Cela pourrait être intéressant ou agréable à lire s'il n'était exclusivement question de questions d'argent et de questions matérielles. (simple opinion)
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Méréana, après une énième inconduite de son mari, quitte le foyer conjugal pour élever seule ses deux enfants et sa nièce dont la mère, sa soeur, est décédée. Dépourvue de revenus, elle rejoint un groupe de casseuses de pierre au bord du fleuve où elles vendent leurs lots à des prix dérisoires.
Bientôt, le gouvernement annonce la construction d'un nouvel aéroport. Effet immédiat, le cours du gravier s'envole mais seuls les intermédiaires, les transporteurs en profitent. le groupe, dès lors amené par Méréana va mener une lutte pour obtenir un meilleur prix d'achat de leurs marchandises.
Entre arrestations arbitraires, coups, blessures et intimidations émanant des hautes sphères du pouvoir, elles tenteront de garder la tête haute.

Beau récit qui montre la force de volonté et la dignité de ces accidentées de la vie. Cependant, la noblesse de leur combat ne saurait faire l'économie de la solidarité, de la sororité et d'un certain réalisme : sur le plan personnel car les parcours de vie supposent des choix de batailles parcimonieux ; sur le plan systémique car elles affrontent les conséquences d'une corruption ordinaire, d'un service public réduit et défaillant (état des infrastructures, hôpitaux…), et, surtout d'un patriarcat encore à l'oeuvre où la femme subit.

Le ton engageant et le style agréable du roman donnent de la force au propos qui offre un exposé concret sur la condition des femmes dans certains endroits de la planète.
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-Prix Ahmadou Kourouma (2011) –
Chronique quotidienne de femmes forçats s'aguerrissant à la négociation avec les puissants dans un pays qui pourrait être le Congo-Brazzaville.
On rencontre Méréana, femme divorcée ayant deux fils d'une dizaine d'années et s'occupant de Lyra la fille en bas âge de sa soeur Tamara décédée du Sida récemment.
Celle-ci a sacrifié ses études pour son couple jusqu'à ce que le diktat masculin réveille en elle une soif d'indépendance face à l'inégalité homme-femme imposé par le mariage.
Ça n'a pas été sans conséquences sur son autonomie financière et l'a conduit dans un chantier de casseuses de pierre où elle retrouve une quinzaine de galériennes elles aussi matraquées par le fait d'être femme.
Méré est instruite, informée et aiguisée aux luttes sociales par le biais de sa jeune soeur Tamara, appartenant à des syndicats étudiants et qui avait poursuivi dans ses combats pour la justice avant d'être fauchée dans la fleur de l'âge. Elle va de ce fait trouver légitimité dans un rôle de porte-parole pour engager des négociations concernant une juste rémunération de leur travail dont elles ont bien saisi la nécessité impérieuse en vue de travaux nationaux au rayonnement international.
Méréana et ses collègues d'infortunes vont progressivement braver la culture du silence, la violence de survivre dans cet environnement brutal et l'unilatéralité hégémonique masculine. Elles dérangent et surprennent le pouvoir et l'ordre établit. Elles vont progressivement provoquer le compromis politique, créer la rencontre avec le pouvoir et les dignitaires que cette « révolte » dérange et fait craindre la naissance d'espoirs d'émancipations hors contrôle, presque impensable dans cette région du monde.
Leur combat pour une reconnaissance salariale ne se fera pas sans heurts et va se confronter à la corruption, les violences policières, des emprisonnements autoritaires et autres tentatives de manipulations, de récupérations et l'ambivalence égoïste face à l'espoir tentant d'argent rapide.
On fait connaissance avec le passé de ces femmes, ayant toute un cheminement cabossé, victimes tantôt de l'aveuglement religieux ou autres croyances, de spoliations intrafamiliales provoquant des déclassements sociaux, de crimes impunis car la Loi bafoue la femme et l'homme détient tous les droits.
Les Maux du continent africains sont relatés à travers ce combat de femme, ruissèlement des pétrodollars pour une partie infime s'accaparant le pouvoir, maladie et système sanitaire inégalitaire, protection des femmes inexistantes, enjeux de représentations internationales sans visions de long terme… Mais aussi la culture de cette Afrique, riche, ancestrales, joyeuse et colorée, violente et combative au travers de ses rites funéraires, ses batailles de femmes « de la maison et « second bureau » par exemple.
Les traumatismes féminins trouvent une voix portée par Méré et une écoute dans ces solidarités nouvelles. L'histoire tragique de Batatou notamment est d'une force bouleversante.
Le récit se trouve ponctué de réminiscences personnelles des différents personnages et de retranscriptions d'écoute d'RFI internationales où des « faits divers » montre que la femme est loin d'être à égalité de l'homme, que l'union fait force et permet une prise en compte voir même des changements de mentalités nécessaires et encourageants.
Sympathique de lire cet espoir dans la belle plume d'un homme, Emmanuel Dongala. Les écrivains africains déjà rencontrés à travers mes lectures ont cette force en eux et ce pouvoir de faire évoluer les mentalités. J'ose penser qu'ils doivent être lu par leur contemporaines et contemporains afin de permettre la naissance d'autres Méréana, Batatou, Bileko….





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Je connaissais le président de la plus grande république, représenté en vaillant soldat, en pêcheur à la ligne accompli, en tireur d'élite, chevauchant un ours, un cheval ou caressant un léopard .....
En Afrique aussi, on connaît le président de la république par ses affiches. Il y est représenté, en veston cravate, en tenue de sport en train de courir le marathon, en blouse d'infirmier, avec une truelle à la main, sur un tracteur, sur un voilier ...
Je ne connaissais pas le nycthémère, ou nyctémère, Mejesaistout me dit que c'est un terme technique utilisé en pharmacie, physiologie, en médecine, en science vétérinaire ou encore en écologie pour désigner une alternance d'un jour et d'une nuit correspondant à un cycle biologique de 24 heures.
Je ne connaissais pas le terme, lévirat, Mejesaistout me précise que c'est un type particulier de mariage où le frère d'un défunt épouse la veuve de son frère, afin de poursuivre la lignée de son frère.
J'avais connaissance que l'extraction du sable sur les côtes capverdiennes était un moyen de subsistance pour de nombreux habitants. Il faut nourrir la famille et les terres arides des îles ne sont pas très généreuses. Alors même si c'est illégal, cette activité est très fréquente. Les conditions sont extrêmement éprouvantes mais curieusement ce sont quasi exclusivement des femmes qui exercent ce travail. Ce sont "les voleuses de sable", elles ramassent le sable et le revendent à l'industrie du bâtiment pour subvenir aux besoins de la famille.
J'ignorais le travail de casseuse de pierres ... on les trouve dans le sud de Brazzaville, dans la carrière de Kombé des femmes concassent la pierre. Organisées en coopérative grâce à l'appui de l'État, elles développent une filière économique pour écouler leurs produits. Pour se nourrir et sauver leur petite famille, elles ont accepté ce dur labeur. « Nous ne comptons pas sur les hommes pour vivre. La plupart ici nourrissent leurs enfants seules. Les jeunes filles qui nous rejoignent dans ce travail ont traversé des difficultés énormes. Elles savent ce que c'est que de vivre sans travail et sans argent »

Ce livre part d'une situation bien réelle de femmes casseuses de pierres pour nous raconter une histoire de lutte sociale sur un continent où être femme est déjà un lourd handicap, il faut affronter les coutumes de soumission à l'homme, à la tradition et se débrouiller avec les enfants, héberger, nourrir, tout le monde ...
La recette est bien connue mais pas toujours facile ni à appliquer, ni à mettre en oeuvre, l'union fait la force, l'unité est le remède miracle ...
Une description glaçante de la condition féminine en Afrique, une lutte sociale réussie qui nous permet d'obtenir une belle photo de groupe au bord du fleuve .
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La photo représente quinze femmes qui cassent des pierres pour survivre. La plupart sont analphabètes et ont subi la misère, des violences sexuelles et domestiques, la guerre...
Parmi elles, Méréana fait ce travail pour reprendre ses études . Elle élève seule ses deux garçons et sa nièce depuis que sa soeur est morte du sida et qu'elle a quitté son mari infidèle. Dans cette société patriarcale et despotique, ce groupe de femmes va lutter pour obtenir un meilleur gain pour leurs sacs de pierres et un peu de considération.
L'histoire de chacune est bouleversante. Elle est entrecoupée d'informations entendues à la radio : partout corruption du pouvoir, fétichisme, violences faites aux femmes au nom de principes religieux, inégalités sociales révoltantes.
Vision d'une Afrique contemporaine vraiment ?
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